jeudi, septembre 18, 2025
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Le Mur de drones sera-t-il la parade ultime aux drones d’attaque et bombes planantes russes ?

Quoi de mieux qu’un mur de drones légers et peu onéreux, pour lutter contre la menace croissante que représentent les drones d’attaque à longue portée Geran-2 et les bombes planantes UMPK employées massivement par les armées russes contre l’Ukraine, et qui peuvent, potentiellement, représenter une menace critique pour les armées et infrastructures européennes, dans un futur proche ?

C’est partant de ce constat que la startup française Atreyd, a développé une solution qui a attiré tous les regards, lors du 15ᵉ Challenge de l’innovation organisé par l’OTAN, avec un Mur de drones apportant une réponse, on ne peut plus pertinente, face à ces menaces, tant du point de vue opérationnel qu’économique, sur terre comme au-dessus des océans.

Pourquoi la menace des drones d’attaque et des bombes planantes est-elle si critique et dimensionnante pour les armées européennes ? Quels avantages apporte le Mur de Drones d’Atreyd ? Quelles ont été les autres solutions proposées lors de ce challenge ? Et, comment la France peut-elle articuler les compétences de ses startups, pour relever l’un des plus grands défis sécuritaires du moment ?

La lutte contre les drones d’attaque à longue portée et les bombes planantes, un défi pour les armées et les marines européennes

Depuis leur première utilisation opérationnelle en Ukraine, à l’été 2022, les drones d’attaque à longue portée, d’abord le Shahed-136 iranien, puis la famille Geran russe, ont sensiblement modifié la notion même de guerre aérienne.

Usine drones d'attaque Geranium-2
L’usine russe d’Albaluga produit aujourd’hui 500 drones d’attaque Geranium chaque mois, dix fois plus que de missiles antiaériens SHORAD produits sur la meme periode en Europe. Chaque drone coute autour de 30,000 $, soit 5% du prix des missiles SHORAD comme le Stinger ou le Mistral.

Très rapides à produire, l’usine d’Alabuga livrant 500 chaque mois aux armées russes, et considérablement moins onéreux que les missiles de croisière, de l’ordre de 30,000 $ l’unité, contre 0,8 à 2 m$ par missile de croisière, ces drones ont le potentiel de saturer les défenses antiaériennes ukrainiennes, mais aussi européennes.

Pire, encore, cette capacité de production dépasse d’un facteur 10, celle de la livraison de missiles sol-air capables de les intercepter, en faisant une arme de frappe stratégique conventionnelle, représentant une menace directe et majeure, sur l’ensemble des infrastructures civiles et militaires se trouvant à moins de 1500 km des frontières russes.

Dans le même temps, la Russie a, également, démultiplié la production de ses kits de bombes planantes UMPK, pour atteindre, selon le think tank britannique RUSI, 75,000 unités en 2025, alors que plus de 10,000 de ces bombes ont été larguées par l’aviation russe, sur les trois premiers mois de 2025.

Ces kits, pouvant être adaptés à différents corps de bombes de 250 à 3,000 kg, permettent aux avions de combat de larguer leurs munitions à une distance de la cible pouvant atteindre 60 km, tout en conservant une grande précision d’impact, pour un prix de revient évalué à 2 millions de roubles (23,500 €). Une nouvelle version de cette munition, baptisée UMBP D-30SN, dotée d’un propulseur, permettrait d’atteindre une portée de 90 km, en fonction de l’altitude de largage.

UMPK bombe planante Su-34
Selon le RUSI, la Russie aura produit 75,000 kits de bombes planantes UMPK, d’une portée de 60 km, sur la seule année 2025. Une telle production est suffisante pour lancer 200 bombes de précision par jour, sur toute l’année.

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Autonomie stratégique : les européens vont-ils rater leur unique chance ?

Il y a quelques semaines, l’autonomie stratégique, et les moyens d’y parvenir, étaient sur les lèvres de chaque dirigeant européen, après les premières mesures hostiles prises par Donald Trump, depuis son retour à la Maison-Blanche.

À ce moment-là, une dynamique semblait émerger, entre européens, et même au-delà, pour prendre conscience des risques que représentait la dépendance très excessive vis-à-vis des États-Unis, alors que l’agenda de Washington se détournait depuis déjà plus d’une dizaine d’années, du théâtre européen.

Ces derniers jours, cependant, tous les dirigeants européens, ou presque, ont annoncé des décisions bien plus complaisantes pour les États-Unis, allant jusqu’à prendre des décisions allant à l’opposée des positions précédentes, comme l’acquisition de F-35 supplémentaires, même par les pays dans le viseur direct de la Maison-Blanche.

Aujourd’hui, alors même que jamais les États-Unis n’auront été aussi hostiles vis-à-vis de leurs alliés de l’OTAN, il semble bien que toute notion d’autonomie stratégique européenne, a été abandonnée par une majorité de chancelleries européennes, dans les actes si pas dans le discours, sans que ses derniers défenseurs, dont la France, puissent peser pour en inverser la trajectoire.

Les européens abandonnent leur ambition d’autonomie stratégique, et reviennent vers le F-35 et les États-Unis

Après les interventions du vice-président américain, J.D. Vance, et de Pete Hegseth, le Secrétaire américain à la Défense, lors de la conférence de Munich, à la mi-février 2025, les dirigeants européens multiplièrent les déclarations et les réunions, en faveur d’un retour vers une plus grande autonomie stratégique, et une réduction sensible de la dépendance de leurs armées, aux équipements militaires américains.

JD Vance Munich
Lors de la conférence de Munich de Février 2025, J.D. Vance a tenu un discours très offensif contre les européens, dépassant de très loin le cadre de la conférence, et de la teneur des discours publics entre alliés. Cela contribua a amener les européens à repenser leur dépendance stratégique aux Etats-Unis, pendant quelques semaines en tout cas…

Plusieurs annonces spectaculaires avaient été faites, alors, à ce sujet, comme le ministre de la Défense Portugais, qui déclarait vouloir trouver une alternative au F-35A américain pour remplacer ses F-16 en fin de vie, ou comme les déclarations venues d’Allemagne, laissant entendre une possible remise en question de l’acquisition de l’avion de combat de Lockheed Martin, et le remplacement du bouclier nucléaire américain, par celui de la France et de la Grande-Bretagne.

L’Union européenne, elle-même, s’empara du sujet, en présentant un montage permettant aux Etats européens de déduire les investissements de défense excédant 1,5% PIB, du décompte de leurs déficits publics de calcul, ainsi qu’une enveloppe d’investissements de 150 Md€, afin d’injecter, potentiellement, 800 Md€ supplémentaires dans les armées européennes d’ici à 2030.

À partir de la mi-mars, cependant, cette dynamique devint beaucoup plus discrète, tant au niveau européen que des Etats. Après quelques jours, seulement, les déclarations faites par les dirigeants européens, semblaient très différents de précédemment. Ainsi, de nombreux pays confirmèrent leur détermination à acquérir le chasseur furtif américain, comme la Pologne, la République tchèque, les Pays-Bas ou la Grèce.

Certains, comme la Grande-Bretagne, ou la Belgique, en profitèrent même pour annoncer la probable hausse des commandes à venir de F-35A. Même le Portugal fit marche arrière, en annonçant que la nouvelle évaluation, pour remplacer ses F-16, intégrerait à nouveau le F-35A américain.

F-35A
Ces deux dernières semaines, les chancelleries européennes ont fait montre d’un véritable enthousiasme pour confirmer leur attachement à acquérir le F-35 américain, parfois même, en plus grand nombre que prévu. Au temps pour l’autonomie stratégique européenne.

Quant au Danemark, pourtant directement menacé par les visées territoriales de la Maison-Blanche concernant le Groenland, il a, lui aussi, confirmé l’acquisition de ses F-35A, et laissé entendre que de nouveaux appareils de même modèle, pourraient même être commandés à l’avenir.

Au final, la situation, début avril 2025, dans ce dossier, s’avère, en de nombreux aspects, strictement identique à ce qu’elle était deux mois et demi plus tôt, avant l’investiture de Donald Trump, qu’il s’agisse du F-35, mais aussi du Patriot, de l’HIMARS et d’autres équipements clés vendus par l’industrie de défense US aux armées européens. À la différence que, du point de vue de Washington, les Européens ont montré, à présent, une faiblesse autorisant tous les excès, sans devoir craindre de riposte.

Le Commandant Suprême de l’OTAN prend parti pour les États-Unis aux dépens de l’Europe

Et de fait, sur le même intervalle de temps, les autorités américains ont multiplié les actes hostiles vis-à-vis de l’Europe, comme de l’ensemble de ses alliés proches, tant dans le domaine économique, comme les 20% de hausses de tarifs douaniers annoncés le 2 avril, mais aussi dans le domaine géostratégique, comme les attaques directes menées contre le Danemark, au sujet du Groenland.

À ce sujet, précisément, l’audition récente du général Christopher G. Cavoli, le Commandant Suprême Allié en Europe, ou SACEUR, qui commande les armées de l’OTAN, devant le Comité sénatorial des services armés du Congrès américain, démontre que l’objectif désigné par Donald Trump, pour intégrer le Groenland aux États-Unis, infuse à présent, au Pentagone.

saceur general cavoli otan
Le général Christopher Cavoli, SACEUR de l’OTAN, a confirmé le rôle « stratégique » du Groenland pour la défense des Etats-Unis devant les sénateurs américain, avec des arguments pourtant très contestable.

« L’accès à l’espace aérien et à l’espace aquatique trouvés au Groenland est absolument essentiel pour les États-Unis » a-t-il ainsi déclaré, face aux sénateurs américains, reprenant strictement la rhétorique de la Maison-Blanche, à ce sujet.


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La construction d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins nord-coréen se confirme

Les révélations concernant la possible construction d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins nord-coréen, ont fait, depuis 2016, plusieurs fois les gros titres de la presse spécialisée défense. Toutefois, jusqu’à présent, rien ne permettait de confirmer que Pyongyang s’était effectivement engagé dans un programme aussi couteux et titanesque, susceptible d’engloutir, à lui seul, la moitié du PIB annuel du pays.

Des photos publiées, récemment, par la presse d’État nord-coréenne, ne laissent à présent plus guère de doutes, à ce sujet. En effet, le sous-marin que l’on voit en construction, sur celles-ci, et qui est inspecté par Kim Jong Un, a toutes les caractéristiques d’un SNLE, le navire qui, aujourd’hui, représente le pivot des dissuasions américaines, britanniques, chinoises, françaises et russes.

Dans le même temps, Pyongyang a réalisé d’immenses progrès dans la technologie des missiles balistiques à changement de milieux, avec la famille des SLBM Pukguksong, déjà capable d’atteindre des cibles à plus de 3000 km avec le SLBM Pukguksong-4, et qui sera, d’ici à quelques mois ou années, en capacité d’atteindre l’Europe ou la côte ouest des États-Unis, avec le Pukguksong-6.

Que montrent les photos diffusées par Pyongyang ? Sont-elles crédibles ? Comment l’arrivée probable d’un futur SNLE nord-coréen, va-t-elle transformer les équilibres stratégiques sur la péninsule coréenne, et orienter les décisions de Séoul dans ce domaine ? Et pourquoi, ce bouleversement stratégique concerne-t-il, aussi, la France et les Européens ?

L’aboutissement de plusieurs programmes plus ou moins réussis pour construire le premier SNLE nord-coréen

Les progrès technologiques réalisés ces dernières années par la Corée du Nord, en matière d’armes et de vecteurs nucléaires, sont indubitables. Ainsi, Pyongyang ne disposait, en 2015, que d’une poignée de missiles balistiques à moyenne portée MRBM Hwasong-7 d’une portée maximale de 1500 km, et de missiles à courte portée SRBM Hwasong-5, dérivés du Scud-B soviétique.

hwasong-11D
Missile balistique SRBM Hwasong-11D au lancement. En quelques années, la Corée du Nord a developpé des compétences élevées en matière de missiles balsitiques tactiques, ainsi qu’en matière de missiles balistiques à capacité nucléaire.

Dix ans plus tard, seulement, la Corée du Nord dispose d’une vaste panoplie de vecteurs allant du SRBM Hwasong-11B, comparable à l’ATACMS américain, au missile balistique intercontinental ICBM Hwasong-15 d’une portée de 13,000 km, en passant par le missile balistique à changement de milieux Pukguksong-5 (5000 km), et le Hwasong-11A, équipé d’un véhicule de rentrée manœuvrant MARV potentiellement comparable à un planeur hypersonique.

Dans le même temps, d’importants progrès ont été annoncés (mais non confirmés), au sujet de la miniaturisation des têtes nucléaires nord-coréennes, ceci permettant de les embarquer sur des vecteurs plus légers et compacts, comme les SRBM, ou d’amorcer la conception de véhicules de rentrée à trajectoire indépendante MIRV.

Toutefois, l’essentiel de ces systèmes repose sur des Transporteurs-Érecteurs-Lanceurs terrestres, ou TEL, des véhicules plus ou moins imposants et effectivement mobiles, selon la taille du missile concerné, allant du Hwasong-11B de 7 mètres de long, et 1,1 m de diamètre pour une masse de 500 kg, au Hwasong-15 de 22,5 et 2,5 m de diamètre, ayant une masse au décollage estimée de 72 tonnes.

Or, ces systèmes peuvent être surveillés et traqués par des systèmes satellitaires, ainsi que les drones et le renseignement humain, et peuvent donc, potentiellement, faire l’objet d’une frappe préventive, pour éliminer une majorité des menaces, avant qu’elles ne puissent être lancées, comme le prévoit le premier volet de la doctrine 3 axes sud-coréenne. Ce d’autant qu’en matière d’aviation de bombardement aérien, la Corée du Nord demeure particulièrement mal dotée, avec une flotte composée d’appareils soviétiques et chinois datant des années 70 ou 80, parfois même plus anciens.

Sous-marin romeo nord-coréen
Lancement du sous-marin nord-coréen Hero Kim Kun Ok – si le navire a bien été lancé en 2023, il n’ea jamais été observé en train de naviguer depuis, ce qui fait naitre des doutes quant à son caractère effectivvement opérationnel.

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[En Bref] : l’APS hard kill Arena-M russe face aux menaces plongeantes, un super contrat canadien d’hélicoptères tactiques de 12 Md€, et l’US Space Force qui lorgne sur Space X…

Un retour sur les faits les plus marquants de l’actualité défense, ces derniers jours, dans le Monde, avec la démonstration faite, en vidéo, de l’interception d’une menace plongeante par le système APS hard kill russe Arena-M, et l’US Space Force qui serait tentée de sacrifier l’un de ces programmes majeurs de transport de données, pour en confier les clés à la société Space X d’un certain Elon Musk.

Dans le même temps, le Canada vient de confirmer le prochain lancement, courant 2025, d’un super contrat pour remplacer les hélicoptères tactiques CH-146 Griffon de ses forces armées, avec une enveloppe de 12 Md€, et la signature de la première commande de 111 véhicules de combat d’infanterie Borsuk pour les armées polonaises, afin de donner corps aux ambitions de Varsovie de disposer de 6 divisions mécanisées, d’ici à 2035.

Le système de protection hard kill Arena-M observé en Ukraine, serait capable d’intercepter des menaces plongeantes

En matière de système de protection hard kill, le marché, aujourd’hui, est presque exclusivement détenu par les deux solutions israéliennes, le Trophy de Rafael, et l’Iron Fist d’IMI. Ces systèmes ont d’ailleurs été retenus par l’US Army et plusieurs armées européennes, pour protéger leurs chars de combat, voire certains de leurs véhicules de combat d’infanterie.

Arena-M
Gros plan sur une tourelle équipée du système APS hard kill Arena-M. Contrairement au Trophy ou à l’iron Fist, l’Arena-M russe ne repose pas sur un lance-projectile mobile, pour intercepter les menaces.

Dans ce domaine, la Russie semble en retard, face aux occidentaux, mais aussi face à la Chine, dont le GL-6 équipe déjà les chars Type 99 de l’Armée populaire de libération. Pourtant, c’est bien l’Armée rouge qui, la première, entreprit de développer un système APS Hard-kill, en l’occurrence, le système Drozd, qui fut conçu dans les années 70, pour protéger les chars soviétiques des nouveaux missiles antichars équipés de charge creuse.

Employé sur certains T-55 de l’infanterie navale soviétique, le Drozd montra une réelle efficacité, notamment en Afghanistan, ou il permettait d’augmenter de 80% la survivabilité de ces chars au combat. Cependant, les chars de bataille, comme les T-80, n’en furent pas équipés. Ils reçurent, en revanche, un système de brouillage optique baptisé Schtora-1, conçu pour aveugler les systèmes de visés des missiles antichars comme le Dragon ou le Milan.

La première guerre de Tchétchénie, et les terribles pertes subies par la nouvelle armée russe, dans Grozny, convainquirent l’état-major de la nécessité de se doter rapidement d’un système de protection actif Hard-kill plus évolué et efficace que le Drozd, pour protéger ses chars T-72 et T-80, ainsi que ses VCI BMP-2, des missiles et roquettes antichars.

C’est dans ce contexte que fut entamé le développement du système Arena, confié à la société KBM. Celui-ci se composait d’un radar millimétrique doppler, pour détecter et classer les menaces, avant de confier à un des 26 pots lance-munitions, répartis autour de la tourelle, la mission d’intercepter et détruire cette menace.

En ce sens, le système Arena se rapproche davantage du système Diamant français, ou Strikeshield allemand, plutôt que du Trophy israélien, ou le GL-6 chinois, n’utilisant pas de tourelles lance-munitions mobile, pour mettre en œuvre les effecteurs.

Type 99 GL-6
U, hcar chinois Type 99 équipé du système APS hard kill GL-6, dont on observe aisément les deux systèmes mobiles lance-projectiles, de part et d’autre de la tourelle.

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La planification militaire européenne est frappée d’obsolescence depuis 2022 et le conflit Ukrainien

Ces dernières semaines, sous l’influence des prises de position américaines, les européens ont multiplié les annonces pour faire valoir leur détermination à se doter d’un outil de défense collectif significatif et performant, quitte à devoir, dans le discours, assumer par eux-mêmes, la menace russe.

Pourtant, au-delà des déclarations politiques à Bruxelles, la planification militaire européenne semble, aujourd’hui encore, incapable d’assimiler certains retours d’expérience venus du conflit Ukrainien, qui pourraient pourtant frapper d’obsolescence, certains des paradigmes sur lesquelles l’ensemble de la programmation militaire est construite.

Quels sont ces enseignements venus d’Ukraine, qui remettent en cause les certitudes sur lesquelles les programmes de défense européens sont construits ? Quelles sont les raisons de ce déni de réalité de la part des Européens ? Et pourquoi les ignorer, viendrait sensiblement renforcer la position de force de la Russie, en Europe ?

L’industrie de défense et la planification militaire européenne, face aux retours d’expérience venus d’Ukraine

Depuis son déclenchement, le 20 février 2022, la guerre en Ukraine a bouleversé de nombreuses certitudes, au sein des états-majors et des planificateurs militaires occidentaux. Cette guerre, qu’une immense majorité d’analystes estimait alors devoir durer quelques semaines, et se conclure par une victoire éclatante et sans appel, de forces armées russes, mieux préparées et équipées que leurs opposants ukrainiens, dure maintenant depuis plus de trois ans.

T90A detruit en Ukraine
L’offensive contre Kyiv, lancée le 20 février 2022, a marqué le début d’une campagne de mouvement russe en Ukraine, qui prendra fin quelques mois plus tard, sur la ligne Surovikine, pour se transformer en guerre d’attrition et d’usure.

Pire, encore, là où tous voyaient une guerre de mouvement et de manœuvres, s’appuyant sur la supériorité aérienne et de puissance de feu des armées russes, cette guerre s’est transformée, après l’échec des offensives sur Kyiv, Kharkiv et Kherson, en une guerre de position et d’attrition, se rapprochant bien davantage des tranchées de la 1ʳᵉ guerre mondiale, que des batailles de chars de la Grande Guerre patriotique.

Surtout, en dépit de pertes considérables, en hommes comme en matériels, que beaucoup estimaient politiquement insupportables pour Moscou comme pour Kyiv, les deux pays n’ont jamais cédé, ou renoncé, jusqu’à présent, transformant ce conflit en guerre d’attrition et d’usure des forces armées adverses, le vainqueur étant le dernier debout, sur le champ de bataille.

Dès lors, la victoire, comme la défaite, ne dépend plus, depuis longtemps maintenant, de la qualité des soldats, et de leurs équipements, mais d’une délicate équation entre les pertes subies, et les capacités de chaque camp à les compenser dans la durée, ceci venant déjà sévèrement bouleverser la perception de planification des occidentaux, soutiens de l’Ukraine.

Des chars occidentaux très onéreux, à la survivabilité relative faible face aux modèles russes et ukrainiens

En effet, alors que les armées américaines et européennes, avaient la certitude de dispose des meilleurs équipements disponibles, en particulier face à ceux en service en Russie, voire en Ukraine, les retours d’expériences, venus du front, au sujet de ces équipements, ont dressé un tableau pour le moins différent, de ce qui était anticipé.

planification militaire européenne Leopard 2A6 Ukraine
Trop sûrs des perfromances des blindés occidentaux, les premières missions confiées aux Leopard 2, AMX-10RC et aure Marder et Bradley, occidentaux, par les armées ukrainiennes, tournèrent rapidement au désastre. Force était de constater que les blindés occidentaux n’avaient pas une survivabilité considerablement supérieure à celle de leurs homologues russes et ukrainiens.

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La dissuasion française va-t-elle s’étendre à la Pologne dès 2025 ?

Il y a tout juste cinq ans, le ministre des Affaires étrangères polonais, Jacek Czaputowicz, avait très sèchement rejeté la proposition faite alors par le président Emmanuel Macron, au sujet d’une extension de la dissuasion française à d’autres alliés européens.

Le ministre polonais, s’alignant sur les positions précédemment exprimées par le ministre de la Défense et le président polonais, avait même jugé que cette proposition française était « dangereuse », en particulier lorsque le président français avait avancé que les Européens se trouvaient à égale distance de Moscou que de Washington, alors que peu de temps avant, Mariusz Błaszczak, le ministre de la Défense, avait très clairement annoncé que la défense polonaise passerait par le rapprochement avec les États-Unis, dans les dix années à venir.

Cinq ans plus tard, le ton a radicalement changé, à Varsovie. Alors que les autorités polonaises avaient tenté, en 2022, de séduire Donald Trump en flattant son égo, en proposant de nommer la base américaine en Pologne « Fort Trump », voilà qu’elles sont en négociations soutenues avec Paris, pour être en mesure de signer un nouvel accord de Défense bilatéral entre les deux pays, après celui signé en 1991.

Et cette fois, selon la presse polonaise, le sujet au cœur des négociations, pourrait porter sur l’extension de la dissuasion française, à son allié polonais, qui pourrait devenir, en juin prochain, le premier pays européen à formaliser cette protection, face à l’imprévisibilité de Donald Trump et au désengagement américain du théâtre européen, dans les années à venir.

Le bouclier nucléaire américain a perdu son caractère dissuasif en Europe face à la Russie

Ce revirement peut s’expliquer par plusieurs facteurs concomitants, suceptible de créer le contexte favorable, pour lui donner corps. En premier lieu, le retour de Donald Tusk au poste de premier ministre, après sa victoire électorale lors des élections législatives d’octobre 2023, joue certainement un rôle déterminant à ce sujet, sachant que le président Duda, affilié au PiS, avait encore, il y a peu, fait acte de fidélité, envers Washington.

donald Tusk
La dissuasion française va-t-elle s'étendre à la Pologne dès 2025 ? 20

Ancien président du Conseil de l’Europe, l’homme politique polonais parvint à rassembler une majorité de coalition, rassemblant la plupart des partis d’opposition au PiS, allant de la Gauche (Lewica) à la Plateforme civique (PO) de centre-droit, pour être nommé premier ministre et former son gouvernement.

Ce faisant, l’exécutif polonais a, depuis novembre 2023, des positions beaucoup plus ouvertes vis-à-vis de l’émergence d’une défense Européenne, que précédemment, le PiS et Andrzej Duda, ayant tenu une ligne beaucoup plus atlantiste et pro-américaine, à ce sujet, jusqu’ici.

Dans le même temps, Varsovie, comme l’ensemble des pays Européens partageant une frontière terrestre avec la Russie ou la Biélorussie, s’estime à présent directement menacé d’une possible intervention militaire russe, d’ici à quelques années, en particulier une fois que la guerre en Ukraine aura pris fin.

Surtout, les positions prises par Donald Trump, depuis son retour à la Maison-Blanche, au sujet de l’OTAN, de l’Europe, de l’Ukraine, mais également de la Russie, ont d’ores-et-déjà remis en question la crédibilité d’une intervention militaire américaine, en soutien de ses alliés européens, en cas d’attaque de la Russie. Et si l’intervention conventionnelle américaine perd de sa crédibilité, on peut évidemment douter de la détermination de Washington à faire usage de ses armées nucléaires, face à la Russie, pour protéger ses alliés européens.

Trump Ukraine
La dissuasion française va-t-elle s'étendre à la Pologne dès 2025 ? 21

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La dissuasion britannique est dans un état catastrophique en 2025

Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, ont émis l’hypothèse de se tourner, potentiellement, vers la dissuasion britannique et française, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, pour remplacer un bouclier nucléaire américain d’ores-et-déjà décrédibilisé par les positions de l’exécutif américain depuis le 20 janvier 2025.

En effet, avec huit sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et deux escadrons de frappes stratégiques, Paris et Londres disposent, ensemble, d’un potentiel théorique de frappes stratégiques parfaitement suffisant, pour tenir en respect le Kremlin ou tout autre agresseur, y compris pour protéger l’ensemble du périmètre européen, voire au-delà.

Cependant, depuis plusieurs années, les informations en provenance de Londres, au sujet de l’efficacité de la dissuasion britannique, font douter de son potentiel opérationnel réel, et donc, de son potentiel dissuasif.

Pourquoi la dissuasion britannique est-elle indispensable à l’émergence d’une architecture sécuritaire européenne, dans les années à venir ? Quels sont les symptômes qui entament, aujourd’hui, la crédibilité de Londres dans ce domaine ? Et comment les autorités britanniques pourraient répondre à ces inquiétudes, dans les délais nécessaires ?

Le rôle clé de la dissuasion britannique dans l’architecture sécuritaire européenne qui se dessine

La dissuasion britannique, qui forme avec celle de la France, les seules forces de dissuasion en Europe, s’appuie aujourd’hui sur une flotte de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe Vanguard.

SSBN Vanguard Royal navy
SNLe classe Vanguard de la Royal Navy

Ce sous-marin de 150 m de long et de presque 16,000 tonnes en plongée, figure parmi les sous-marins les plus performants et les plus discrets de la planète, le rendant pratiquement indétectable, sauf accident, une fois en patrouille.

Le navire est armé de 16 missiles Trident II D5 conçus et construits par l’américain Lockheed Martin, armés chacun de 6 à 12 véhicules à trajectoire indépendante MIRV, transportant une tête nucléaire britannique Mk-4A RV/Holbrook de 100 kt, soit six fois la bombe d’Hiroshima.

Ainsi, un unique SSBN (acronyme anglophone du SNLE) britannique, transporte une puissance de feu suffisante pour frapper une centaine de cibles d’une charge nucléaire, soit un potentiel de destruction suffisant, à lui seul, pour dissuader la Russie de toute atteinte aux intérêts stratégiques britanniques.

De fait, ainsi présentée, la dissuasion britannique est parfaitement crédible et suffisante pour tenir en respect un adversaire stratégique, comme la Russie, comme l’est, dans le même temps, la France.

Dans le contexte actuel, marqué par le traumatisme des conséquences du revirement stratégique américain, à la suite d’une alternance démocratique, le basculement des européens vers une architecture de défense exclusivement européenne, se trouverait grandement facilité, si celle-ci reposait, en matière de dissuasion, sur une structure bicéphale équipotentielle, ou presque, entre la France et la Grande-Bretagne.

Missile trident
Lancement d’un missile Trident II D5

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La production de missiles sol-air en Europe doit être multipliée par 10, face à la menace russe

Ces derniers mois, il ne se passe plus une semaine sans que l’Ukraine subisse au moins une frappe massive russe, composée de plusieurs dizaines de missiles de croisière et balistiques, et une centaine, ou plus, de drones d’attaque.

Alors qu’il y a encore un an, certains pariaient sur l’épuisement des stocks de Moscou, dans ce domaine, il apparait, au contraire, qu’à présent, l’industrie russe est en mesure de produire de 130 à 150 missiles de croisière et balistiques, et autour de 500 drones d’attaque, chaque mois, lui permettant de maintenir une pression constante sur l’ensemble des infrastructures critiques ukrainiennes, tout en usant les réserves de missiles sol-air de Kyiv.

Si le sujet est déjà très difficile pour les européens, en soutien à l’Ukraine, il deviendra très rapidement critique, si le conflit devait prendre fin. En effet, Moscou se doterait alors très rapidement d’une capacité de frappes préventives, ainsi que de feu continu à visée stratégique, dépassant d’un facteur 10, les capacités de production actuelles de l’industrie européenne, en matière de missiles antiaériens et antibalistiques.

Quelle est, aujourd’hui, la capacité de production de l’industrie de défense russe, en matière de missiles balistiques tactiques, de missiles de croisière et de drones d’attaque ? Quels sont les moyens industriels européens actuels, et les moyens nécessaires pour relever ce défi ? Et, comment ce constat représente-t-il une faiblesse stratégique européenne, pouvant convaincre le Kremlin, dentamer une campagne militaire contre certains pays européens ?

Le changement de doctrine des armées russes en matière de frappes préventives

Lors du lancement de l’agression russe contre l’Ukraine, en février 2022, les armées russes ont appliqué une doctrine encore très fortement empreinte des acquis de l’armée rouge soviétique, avec des préparations d’artillerie visant à briser la résistance de la ligne de front, des forces aéroportées pour sauter les défenses adverses, et un puissant corps de manœuvre blindé, pour exploiter le chaos ainsi généré.

Offensive russe Kyiv 25 février 2022
Les forces russes ont mené des attaques préventives contre les infrastructures critiques ukrainiennes, au-debut du conflit en février 2022, mais de manière limitée.

Cette doctrine, typiquement soviétique, reposait, marginalement, sur des frappes de précision dans la profondeur ukrainienne, en dehors des principaux sites militaires régionaux, comme les bases aériennes.

Aidés par le renseignement américain et britannique, les Ukrainiens parvinrent à bloquer deux des trois grands axes offensifs russes, dont l’assaut sur Kyiv, notamment en empêchant la capture de l’aéroport d’Hostomel, au nord de la ville, par les forces aéroportées russes, tout en exploitant au mieux le terrain, afin de ralentir considérablement la progression des colonnes mécanisées russes.

Après la débâcle de l’offensive sur Kyiv, et l’échec de celle du Kharkiv, les russes se replièrent sur la ligne Surovikine, dans ce qui sera, sans le moindre doute, l’une des manœuvres les plus réussies des armées russes de cette guerre. L’état-major entreprit alors de modifier sa stratégie, écartant les ambitions de manœuvre, pour s’engager dans une guerre d’usure s’appuyant sur la mobilisation des russes et de l’industrie de défense du pays, que le Kremlin savait supérieure, mathématiquement, à celle de Kyiv, même soutenue par les occidentaux.

Ce retour à une guerre de position et d’attrition, contrainte et forcée par l’âpreté de la résistance ukrainienne, ne constitua qu’un des volets du profond changement de doctrine engagé par les armées russes, à partir de l’automne 2022. En effet, les stratèges russes comprirent le potentiel des frappes conventionnelles à visée stratégiques, contre les installations critiques, civiles et militaires, de l’adversaire, à l’aide de systèmes d’armes de moyenne et longue portée, dotés d’une grande précision.

lancement d'un Iskander-M russe
L’indsutrie russe produit, aujourd’hui, de 40 à 50 missiles balistiques Iskander-M chaque mois, soit autour de 500 nouveaux missiles chaque année.

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Garde Nationale ou Réserve Opérationnelle : quel modèle pour la réserve française en 2030 ?

La montée en puissance de la Réserve opérationnelle des armées françaises a été l’une des mesures phares de la nouvelle Loi de Programmation Militaire 2024-2030. Sur cette période de 7 ans, l’objectif, très ambitieux, affiché par cette LPM, est de passer des 40,000 réservistes opérationnels en 2023, à 80,000 hommes et femmes, en 2030.

Depuis quelques mois, avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, et l’intensification des tensions entre l’Europe et la Russie, cette réserve opérationnelle voit affluer les volontaires, plus de 12,000 sur les seuls premiers mois de l’année 2025, autant que sur toute l’année 2024.

Cet afflux de volontaires trace, à présent, un potentiel jusqu’ici inexploité par la planification française, à savoir la création et la mise en œuvre d’une véritable Garde Nationale, selon un modèle, et une doctrine d’emploi, beaucoup plus performants pour la puissance militaire et dissuasive des armées françaises, mais aussi très éloignés de la trajectoire actuelle visée par la Réserve Opérationnelle dans le cadre de la LPM 2024-2030.

Quels sont les objectifs visés par la Réserve Opérationnelle aujourd’hui ? Pourquoi l’afflux de volontaires plaide-t-il pour un basculement de modèle vers la Garde Nationale ? Et quels sont les atouts et plus-values, ainsi que les difficultés et défis à relever, pour passer d’une Réserve Opérationnelle, à une véritable Garde Nationale ?

La réserve opérationnelle française aujourd’hui, un puissant réservoir humain et de compétences pour les unités d’active

La réserve opérationnelle française se compose, aujourd’hui, de deux catégories de personnels. Il s’agit, d’abord, des militaires d’active ayant terminé leur contrat, et qui demeurent rattachés à la réserve opérationnelle pour une durée de 10 ans, de manière contractuelle.

Réserve opérationnelle armée de terre ordre serre
La Réserve opérationelle 1 rassemble 45,000 hommes et femmes sous contrat dans les armées françaises aujourd’hui. La LPM 2024-2040 prévoit d’amener ce nombre à 80,000 en 2030.

Cette Réserve Opérationnelle, forte de 55,000 à 60,000 anciens militaires d’active, ne réclame aucune participation annuelle à des périodes d’entrainement ou de rappel, et n’est activé qu’à la demande des états-majors, pour répondre à certaines urgences capacitaires.

La seconde Réserve opérationnelle est, elle, composée de volontaires issus du civil, qui souscrivent un contrat de militaire réserviste, pour une durée allant de 1 à 6 ans. À l’instar des militaires d’active, ces réservistes sont considérés comme des militaires professionnels sous contrat, et peuvent donc être employés par les armées, soit lors des périodes de réserve allant de 10 à 60 jours par an, soit, à la demande des unités de rattachement, pour une période de rappel pouvant atteindre 120 jours par an.

Cette Réserve se compose, aujourd’hui, de 45,000 hommes et femmes, dans leur immense majorité, rattachés directement à des unités d’active, soit pour apporter des compétences propres, comme dans le cas des unités médicales, logistiques ou cyber, soit pour renforcer les effectifs des unités d’active. Ainsi, de nombreux régiments combattants français, dispose d’une compagnie de combat composée exclusivement de réservistes.

Il n’existe, en revanche, qu’une seule unité organique, en France, composée exclusivement de réservistes, en l’occurrence le 24ᵉ régiment d’infanterie, basé à Versailles. En revanche, s’il dispose d’effectifs proches de ceux d’un régiment d’infanterie d’active, avec autour de 800 hommes et femmes, il ne dispose d’aucun équipement lourd, comme les véhicules de combat d’infanterie VBCI, ou les transports de troupe blindés VAB, Griffon ou Serval.

VBCI Déploiement armées françaises Mali
Contrairement aux régiments d’infanterie d’active, le 24ème RI ne dispose d’aucun vehicule de combat lourd, comme le traditionnel VBCI.

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Effort de défense : les pays scandinaves montrent l’exemple à plus de 3% en 2030

Si, il y a de cela encore quelques semaines, la question de l’augmentation de l’effort de défense des pays européens, semblait essentiellement porté par les exigences de Donald Trump formulées lors de la campagne présidentielle américaine, le sujet s’est radicalement transformé, depuis le 20 janvier 2025, et son retour dans le Bureau Ovale.

Face à un désengagement américain du théâtre European, désormais inévitable, et à l’évolution de la menace russe, une majorité de pays européens ont, en effet, entrepris d’annoncer l’augmentation de leur effort de défense, dans les quelques années à venir, non pour satisfaire la Maison-Blanche, mais pour renforcer, en urgence leurs capacités militaires défensives.

Cette prise de conscience se fait, toutefois, de manière très inégale, selon les pays, ou plutôt, selon les régions, avec des ambitions allant des plus de 5% PIB, visé par la Pologne dès 2025, à une trajectoire molle pour atteindre les 2% exigés depuis 2014 par l’OTAN d’ici à 2030, comme pour l’Italie ou l’Espagne.

Une région particulière attire, cependant, l’attention dans ce paysage bigarré, par l’harmonisation de ses trajectoires en la matière. En effet, les trois pays scandinaves, ainsi que la Finlande, ont tous les quatre annoncé, des dernières semaines, des objectifs de croissance de leur effort de défense, pour dépasser les 3 % PIB, dans les quelques années jusqu’à la fin de la décennie.

Les européens en ordre très dispersé pour augmenter leur effort de défense au-delà des 2% PIB

Si une majorité d’européens semble convaincue de la nécessité d’accroitre leur effort de défense, face à l’évolution de la menace russe, ainsi qu’à la trajectoire inquiétante et imprévisible des États-Unis, et en dépit des efforts pour présenter un front unanime sur le continent européen, à ce sujet, la réalité des ambitions affichées ou visées, par chacun des pays du vieux continent, révèle un paysage beaucoup moins homogène qu’il n’y parait.

En Europe de l’Est, un effort déjà assimilé face à la menace russe

L’augmentation de l’effort de défense, pour une majorité des pays d’Europe de l’Est, constitue une trajectoire déjà profondément assimilée, tant par les dirigeants politiques que par les opinions publiques.

effort de défense parade miltiaire pologne
Défilé des forces armées polonaises.

Ainsi, la Pologne avait déjà consacré 4,4 % de PIB à son effort de défense en 2024, avant même que la question de l’élévation massive de l’effort de défense en Europe, face aux évolutions du contexte, se posent. En 2025, cet effort de défense dépassera les 5 % PIB, pour se stabiliser à ce niveau, dans les années à venir, tout au moins le temps d’atteindre le format d’armée dessiné par sa planification.

En 2026, Varsovie sera rejoint par l’Estonie, celle-ci s’étend engagée à faire croitre son effort de défense au-delà de 5 % de son PIB, alors que par la Lettonie atteindra ce seuil d’ici à 2028-2029, et par la Lituanie fera de même en 2030.

Au-delà de ces quatre pays, partageant une frontière avec la Russie ou la Biélorussie, et qui forme un ilot d’homogénéité en Europe de l’Est dans ce domaine, certains autres pays de cette région sont également engagés dans une augmentation sensible, mais moins ambitieuse, de leur effort de défense dans les années à venir, avec la Roumanie qui veut atteindre 3 % dans les deux ans à venir, la République tchèque qui vise 3% en 2030, alors que la Bulgarie reste ferme sur sa trajectoire actuelle de 2,2% PIB.

Les deux pays proches de Moscou, politiquement, se tiennent à distance de cet effort, la Hongrie n’envisageant pas d’aller au-delà des 2% PIB actuels, alors que les autorités Slovaques ont rejeté l’hypothèse d’atteindre un effort de défense de 3 %, qualifiant l’objectif comme « inimaginable« .

En Europe occidentale, une prise de conscience tardive, mais réelle, pour renforcer les capacités militaires

En Europe de l’Ouest, si la volonté d’accroitre l’effort de défense est régulièrement affichée, la trajectoire, pour y parvenir, est encore, le plus souvent, incertaine. Ainsi, la Grande-Bretagne de Keir Starmer s’est d’ores-et-déjà engagée à atteindre un effort de défense de 2,5% PIB d’ici à 2027, sans toutefois tracer de trajectoire au-delà, pour atteindre ou dépasser les 3%.

Macron Starmer
le premier ministre britannique, Keir Starmer, reçu à l’2lysée par le président français Emmanuel Macron, au sujet de l’Ukraine.

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