jeudi, septembre 18, 2025
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Garde Nationale ou Réserve Opérationnelle : quel modèle pour la réserve française en 2030 ?

La montée en puissance de la Réserve opérationnelle des armées françaises a été l’une des mesures phares de la nouvelle Loi de Programmation Militaire 2024-2030. Sur cette période de 7 ans, l’objectif, très ambitieux, affiché par cette LPM, est de passer des 40,000 réservistes opérationnels en 2023, à 80,000 hommes et femmes, en 2030.

Depuis quelques mois, avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, et l’intensification des tensions entre l’Europe et la Russie, cette réserve opérationnelle voit affluer les volontaires, plus de 12,000 sur les seuls premiers mois de l’année 2025, autant que sur toute l’année 2024.

Cet afflux de volontaires trace, à présent, un potentiel jusqu’ici inexploité par la planification française, à savoir la création et la mise en œuvre d’une véritable Garde Nationale, selon un modèle, et une doctrine d’emploi, beaucoup plus performants pour la puissance militaire et dissuasive des armées françaises, mais aussi très éloignés de la trajectoire actuelle visée par la Réserve Opérationnelle dans le cadre de la LPM 2024-2030.

Quels sont les objectifs visés par la Réserve Opérationnelle aujourd’hui ? Pourquoi l’afflux de volontaires plaide-t-il pour un basculement de modèle vers la Garde Nationale ? Et quels sont les atouts et plus-values, ainsi que les difficultés et défis à relever, pour passer d’une Réserve Opérationnelle, à une véritable Garde Nationale ?

La réserve opérationnelle française aujourd’hui, un puissant réservoir humain et de compétences pour les unités d’active

La réserve opérationnelle française se compose, aujourd’hui, de deux catégories de personnels. Il s’agit, d’abord, des militaires d’active ayant terminé leur contrat, et qui demeurent rattachés à la réserve opérationnelle pour une durée de 10 ans, de manière contractuelle.

Réserve opérationnelle armée de terre ordre serre
La Réserve opérationelle 1 rassemble 45,000 hommes et femmes sous contrat dans les armées françaises aujourd’hui. La LPM 2024-2040 prévoit d’amener ce nombre à 80,000 en 2030.

Cette Réserve Opérationnelle, forte de 55,000 à 60,000 anciens militaires d’active, ne réclame aucune participation annuelle à des périodes d’entrainement ou de rappel, et n’est activé qu’à la demande des états-majors, pour répondre à certaines urgences capacitaires.

La seconde Réserve opérationnelle est, elle, composée de volontaires issus du civil, qui souscrivent un contrat de militaire réserviste, pour une durée allant de 1 à 6 ans. À l’instar des militaires d’active, ces réservistes sont considérés comme des militaires professionnels sous contrat, et peuvent donc être employés par les armées, soit lors des périodes de réserve allant de 10 à 60 jours par an, soit, à la demande des unités de rattachement, pour une période de rappel pouvant atteindre 120 jours par an.

Cette Réserve se compose, aujourd’hui, de 45,000 hommes et femmes, dans leur immense majorité, rattachés directement à des unités d’active, soit pour apporter des compétences propres, comme dans le cas des unités médicales, logistiques ou cyber, soit pour renforcer les effectifs des unités d’active. Ainsi, de nombreux régiments combattants français, dispose d’une compagnie de combat composée exclusivement de réservistes.

Il n’existe, en revanche, qu’une seule unité organique, en France, composée exclusivement de réservistes, en l’occurrence le 24ᵉ régiment d’infanterie, basé à Versailles. En revanche, s’il dispose d’effectifs proches de ceux d’un régiment d’infanterie d’active, avec autour de 800 hommes et femmes, il ne dispose d’aucun équipement lourd, comme les véhicules de combat d’infanterie VBCI, ou les transports de troupe blindés VAB, Griffon ou Serval.

VBCI Déploiement armées françaises Mali
Contrairement aux régiments d’infanterie d’active, le 24ème RI ne dispose d’aucun vehicule de combat lourd, comme le traditionnel VBCI.

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Effort de défense : les pays scandinaves montrent l’exemple à plus de 3% en 2030

Si, il y a de cela encore quelques semaines, la question de l’augmentation de l’effort de défense des pays européens, semblait essentiellement porté par les exigences de Donald Trump formulées lors de la campagne présidentielle américaine, le sujet s’est radicalement transformé, depuis le 20 janvier 2025, et son retour dans le Bureau Ovale.

Face à un désengagement américain du théâtre European, désormais inévitable, et à l’évolution de la menace russe, une majorité de pays européens ont, en effet, entrepris d’annoncer l’augmentation de leur effort de défense, dans les quelques années à venir, non pour satisfaire la Maison-Blanche, mais pour renforcer, en urgence leurs capacités militaires défensives.

Cette prise de conscience se fait, toutefois, de manière très inégale, selon les pays, ou plutôt, selon les régions, avec des ambitions allant des plus de 5% PIB, visé par la Pologne dès 2025, à une trajectoire molle pour atteindre les 2% exigés depuis 2014 par l’OTAN d’ici à 2030, comme pour l’Italie ou l’Espagne.

Une région particulière attire, cependant, l’attention dans ce paysage bigarré, par l’harmonisation de ses trajectoires en la matière. En effet, les trois pays scandinaves, ainsi que la Finlande, ont tous les quatre annoncé, des dernières semaines, des objectifs de croissance de leur effort de défense, pour dépasser les 3 % PIB, dans les quelques années jusqu’à la fin de la décennie.

Les européens en ordre très dispersé pour augmenter leur effort de défense au-delà des 2% PIB

Si une majorité d’européens semble convaincue de la nécessité d’accroitre leur effort de défense, face à l’évolution de la menace russe, ainsi qu’à la trajectoire inquiétante et imprévisible des États-Unis, et en dépit des efforts pour présenter un front unanime sur le continent européen, à ce sujet, la réalité des ambitions affichées ou visées, par chacun des pays du vieux continent, révèle un paysage beaucoup moins homogène qu’il n’y parait.

En Europe de l’Est, un effort déjà assimilé face à la menace russe

L’augmentation de l’effort de défense, pour une majorité des pays d’Europe de l’Est, constitue une trajectoire déjà profondément assimilée, tant par les dirigeants politiques que par les opinions publiques.

effort de défense parade miltiaire pologne
Défilé des forces armées polonaises.

Ainsi, la Pologne avait déjà consacré 4,4 % de PIB à son effort de défense en 2024, avant même que la question de l’élévation massive de l’effort de défense en Europe, face aux évolutions du contexte, se posent. En 2025, cet effort de défense dépassera les 5 % PIB, pour se stabiliser à ce niveau, dans les années à venir, tout au moins le temps d’atteindre le format d’armée dessiné par sa planification.

En 2026, Varsovie sera rejoint par l’Estonie, celle-ci s’étend engagée à faire croitre son effort de défense au-delà de 5 % de son PIB, alors que par la Lettonie atteindra ce seuil d’ici à 2028-2029, et par la Lituanie fera de même en 2030.

Au-delà de ces quatre pays, partageant une frontière avec la Russie ou la Biélorussie, et qui forme un ilot d’homogénéité en Europe de l’Est dans ce domaine, certains autres pays de cette région sont également engagés dans une augmentation sensible, mais moins ambitieuse, de leur effort de défense dans les années à venir, avec la Roumanie qui veut atteindre 3 % dans les deux ans à venir, la République tchèque qui vise 3% en 2030, alors que la Bulgarie reste ferme sur sa trajectoire actuelle de 2,2% PIB.

Les deux pays proches de Moscou, politiquement, se tiennent à distance de cet effort, la Hongrie n’envisageant pas d’aller au-delà des 2% PIB actuels, alors que les autorités Slovaques ont rejeté l’hypothèse d’atteindre un effort de défense de 3 %, qualifiant l’objectif comme « inimaginable« .

En Europe occidentale, une prise de conscience tardive, mais réelle, pour renforcer les capacités militaires

En Europe de l’Ouest, si la volonté d’accroitre l’effort de défense est régulièrement affichée, la trajectoire, pour y parvenir, est encore, le plus souvent, incertaine. Ainsi, la Grande-Bretagne de Keir Starmer s’est d’ores-et-déjà engagée à atteindre un effort de défense de 2,5% PIB d’ici à 2027, sans toutefois tracer de trajectoire au-delà, pour atteindre ou dépasser les 3%.

Macron Starmer
le premier ministre britannique, Keir Starmer, reçu à l’2lysée par le président français Emmanuel Macron, au sujet de l’Ukraine.

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[En Bref] : les artilleurs estoniens s’entrainent sur leurs nouveaux Caesar, l’US Navy simule l’interception d’un missile hypersonique, et Airbus présente un drone intercepteur de drones !

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Si toute l’attention se porte, aujourd’hui, sur les négociations autour de la guerre en Ukraine, et sur les frasques de l’administration US, l’actualité défense, en Europe et dans le Monde, a été, dans le même temps, très riche.

Une fois encore, le Caesar fait la une, avec l’entrainement des conscrits estoniens sur leurs canons Caesar flambant neufs, sept mois seulement après la signature de la commande ; l’US Navy qui teste sa chaine de détection anti-missiles hypersoniques, pour neutraliser la menace des missiles Zirkon, et la Royal Navy qui disposera de quatre navires équipés du laser à haute énergie DragonFire, dès 2027.

L’avionneur Airbus a également présenté, à l’occasion de la conférence DWT de Bonn, un nouveau drone intercepteur baptisé LOAD, conçu pour engager et détruire les drones d’attaque comme le Geran-2 russe, alors que le Danemark annonce qu’il investira un milliard d’euros, dans les années à venir, pour renforcer la flotte de ravitailleurs européens de l’OTAN, avec l’acquisition de 2 A330 MRTT supplémentaires.

Les artilleurs estoniens entament leur entrainement avec leurs nouveaux canons Caesar

Il n’aura fallu que 6 mois, après la signature du contrat pour l’acquisition de 12 canons Caesar à l’occasion du salon Eurosatory 2024, pour que les forces armées estoniennes reçoivent leurs six premiers systèmes d’artillerie mobiles, du français KNDS France.

Caesar estonie
Canon Caesar à l’entrainement en Estonie. Auteur. Sõdurileht/Facebook

C’est, en effet, le 30 janvier 2025, que les six premiers Caesar estoniens ont été livrés dans le pays. À peine plus d’un mois plus tard, ces six systèmes ont rejoint le centre de formation et d’entrainement de Cezary, pour permettre à leurs équipages, formés de conscrits, de s’entrainer à leur mise en œuvre, sur la base d’un plan dérivé de celui des K9 déjà en service, au sein des armées estoniennes.

Cette phase de formation devrait prendre fin d’ici à la fin du mois de mars, de sorte que la première batterie de six pièces d’artillerie, pourrait être opérationnelle moins d’un an, à partir de la signature du contrat, un délai remarquablement court, tant du point de vue industriel que de la formation, sur un tout nouvel équipement.

Cette formation raccourcie, liée à l’utilisation de technologies numériques avancées, ainsi que de systèmes beaucoup plus rustiques, et facile d’entretien, du Caesar, avaient été mises en avant par les retours d’expérience venus d’Ukraine du système français, les ukrainiens estimant qu’il leur suffisait de deux semaines pour former un équipage Caesar composé de conscrits n’ayant aucune expérience préalable.

Les Caesar estoniens auront pour mission de remplacer les obusiers D-30 ou FH70, dont une grande partie a été d’ores-et-déjà transmise aux forces armées ukrainiennes. Ils viendront épauler les 36 canons automoteurs sud-coréens K9 Thunder commandés en 2018, et les 6 systèmes HIMARS commandés en 2022.

L’actualité du CAESAR est riche, ces derniers jours, après que la Bulgarie a annoncé son intention de se tourner vers le système français, pour remplacer ses canons automoteurs 2S1 Godzika, et que la Croatie a confirmé vouloir signer l’acquisition pour 30 Caesar 6×6, d’ici à la fin de l’année 2025.

L’US Navy réalise une interception simulée d’un missile hypersonique en employant ses senseurs spatiaux HBTSS

Depuis l’annonce de l’arrivée du missile antinavire hypersonique russe 3M22 Zircon, en 2017, de très nombreuses voix se sont levées pour annoncer la fin de la flotte de surface militaire, et en particulier de ses navires les plus imposants, comme les porte-avions, devenus, aux dires de certains, des cibles de prédilection pour ses nouveaux missiles « trop rapides pour pouvoir être arrêtés« .

Frégate Admiral Gorshkov de la Marine Russe
Frégate Admiral Gorshkov lors des essais du missile hypersonique 3M22 Tzirkon

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Exclu de la 6ᵉ génération, Lockheed Martin paie-t-il sa stratégie commerciale sur le programme F-35 ?

Depuis la première présentation du chasseur furtif F-117 Nighthawk, en 1988, l’avionneur américain Lockheed Martin s’était imposé comme le pilier central, pour les forces aériennes américaines et occidentales, concernant les chasseurs de 5ᵉ génération, relayant les deux autres industriels US, Boeing et Northrop Grumman, au statut d’observateur dans ce domaine.

Toutefois, depuis l’attribution de la conception et la fabrication du bombardier stratégique B-21 Raider à Northrop Grumman, l’aura de toute puissance de Lockheed Martin n’a cessé de se détériorer. Ainsi, après avoir été exclu du programme de chasseur de 6ᵉ génération, embarqué F/A-XX de l’US Navy, il y a quelques semaines, c’est à présent Boeing, qui vient de se voir attribuer le contrat pour la conception et la fabrication du F-47, successeur désigné du F-22 Raptor.

De fait, à ce jour, Lockheed Martin se retrouve totalement exclu de cette 6ᵉ génération d’avions de combat américains, ne laissant qu’un hypothétique programme pour remplacer les F-35, à partir de 2060, comme seul espoir pour se raccrocher à cette génération qui se veut, technologiquement, encore plus déterminante et discriminante, que ne l’était la 5ᵉ génération.

Quelle a été la chronologie de cette exclusion de fait de l’avionneur phare américain, qui aujourd’hui pilote le plus grand programme aéronautique militaire de l’histoire, avec le F-35 ? Quelles sont les raisons de cette mise au ban de l’avionneur américain, star des années 2000 et 2010 ? Et quelles sont les conséquences possibles de l’arrivée prochaine des nouveaux chasseurs américains de 6ᵉ génération, sur les commandes des forces aériennes US concernant le F-35 ?

F-117, F-22, F-35 : La suprématie totale de Lockheed Martin sur les chasseurs de 5ᵉ génération américains

Après presque dix années de désinformation, sur l’existence d’un avion furtif américain baptisé F-19, censé atteindre cette furtivité avancée par l’utilisation de formes courbes, la présentation officielle du F-117 Nighthawk, à la fin des années 80, marqua deux tournants majeurs pour les forces aériennes et l’industrie aéronautique militaire américaines.

Lockheed Martin F-117 Nighthawk US Air Force
Le Lockheed Martin F-117 a été le premier chasseur de 5ème génération à entrer en service au sein de l’US Air Force.

Pour l’US Air Force, plus tard suivie par l’US Navy et l’US Marines Corps, il s’agissait du tournant vers la fameuse 5ᵉ génération des avions de combat, conçue pour exploiter la furtivité comme une plus-value opérationnelle majeure, et pour embarquer de nombreux senseurs, dont les données étaient directement fusionnées par l’appareil lui-même.

Les succès enregistrés par le F-117 en Irak puis en Serbie, en dépit d’un appareil abattu, marquèrent ainsi un profond bouleversement dans la conception des avions de combat. À présent, plus aucun programme en cours, en Occident, comme en Russie ou en Chine, exclut cette dimension furtive et numérique de la 5ᵉ génération.

Le F-117 marque aussi le retour de Lockheed Martin et de son laboratoire laboratoire Skunk Work, où furent conçus les U-2 et du SR-71, dans le domaine des avions de combat, après plusieurs décennies de présence très discrète dans ce domaine, avec l’échec opérationnel du F-104 Starfighter, retiré par l’US Air Force, en 1969, après seulement 11 ans de service.

En effet, après le F-117, Lockheed Martin s’imposa, en 1991, face à Northrop, avec le F-22 Raptor, dans le cadre du programme ATF, pour Advanced tactical fighter, destiné à remplacer les F-15 et F-16 de l’US Air Force. Rapidement, cependant, il devint évident que le prix du F-22, près de 150 m$ l’exemplaire, limiterait son acquisition, pour ne remplacer qu’une partie des F-15 américains en charge des missions de supériorité aérienne.

Très performant, le F-22 servit de mètre-étalon pour définir la nouvelle 5ᵉ génération des avions de combat, qui devait rassembler, pour y parvenir, toutes les spécificités de l’appareil, à savoir la furtivité omnidirectionnelle et la fusion de donnée du F-117, mais également la super-croisière, c’est-à-dire la possibilité de soutenir un vol à vitesse supersonique sans utiliser la post-combustion, et la super-manoeuvrabilité, c’est-à-dire le contrôle de l’appareil en dehors de son domaine de vol.

f-22 us air force
Le F-22 Raptor de Lockheed martin demeure, aujourd’hui, certainement l’avion de combat le plus performant, mais aussi le plus onéreux de la planete.. (U.S. Air Force photo/Senior Airman Christopher L. Ingersoll)

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Paris et Londres, derniers remparts contre la prolifération nucléaire et ses dangers

Dans un récent article, le Financial Times met en garde contre les risques de prolifération nucléaire, en particulier en occident, alors que les craintes, quant au bouclier américain nucléaire, ont atteint le plus haut niveau depuis plusieurs décennies.

En effet, que ce soit en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud ou en Pologne, des voix très audibles se sont élevées, pour appeler à la création d’une dissuasion nucléaire nationale, avec le risque de créer en emballement mondial faisant passer le nombre de nations dotées de 9 aujourd’hui, à 25 d’ici à quelques années, alors que les risques de conflits nucléaires suivraient une courbe géométrique, voire exponentielle, sur la base de cette augmentation.

Dans cet article, nous étudierons les risques liés à cette prolifération nucléaire, y compris pour les premiers concernés, probablement peu conscients des menaces qu’une telle initiative ferait peser sur eux-mêmes.

Au-delà, nous étudierons la manière dont la France et la Grande-Bretagne, pourraient, et même devraient, contenir ce phénomène, en créant une offre de dissuasion étendue bicéphale conçue pour garantir la sécurité de la sphère occidentale, et ainsi, contenir les risques de prolifération nucléaires, et ses dangers mortels.

Face à l’anxiété provoquée par Donald Trump, un vent de panique se lève dans les capitales occidentales, concernant le bouclier nucléaire américain.

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump, et son entourage qui s’apparente de plus en plus à une secte, et de moins en moins, à un gouvernement, ont créé une anxiété sans commune mesure depuis la Seconde Guerre mondiale, en Europe, mais aussi auprès de l’ensemble des alliés des États-Unis.

B2 spirit dissuasion US
Le bombardier stratégique B-2 Spirit de l’US Air Force.

En effet, depuis 1945, l’ensemble de ces pays ont organisé leur architecture de défense, autour de l’assurance, donnée par Washington, de la présence d’un bouclier nucléaire américain, les protégeant en cas de menace nucléaire adverse.

En outre, durant la guerre froide, les États-Unis n’ont jamais prêté le flanc à la remise en question de leur implication dans ce domaine, comme l’a montré le déploiement des missiles Pershing 2 en Europe, dans les années 80, face aux SS-20 soviétiques, provoquant la crise des Euromissiles.

De fait, à l’exception notable de la France qui, à la sortie de la crise de Suez, choisit de suivre une trajectoire singulière vers l’autonomie stratégique, et la création d’une dissuasion propre, tous les pays européens, et plus largement, tous les pays du bloc occidental, ont accepté de céder une part de leur propre souveraineté à Washington, contre la garantie de ce bouclier nucléaire américain, véritable ciment de l’OTAN, et des alliances dans le Pacifique avec le Japon ou la Corée du Sud.

On comprend, alors, aisément que les incertitudes portées par Donald Trump et son équipe, depuis leur arrivée à la Maison-Blanche, dans ce domaine aussi fondateur pour le bloc occidental, puisse engendrer une immense anxiété, en Europe face à la Russie, comme auprès des alliés Pacifique de Washington, faisant face à la Corée du Nord et à la Chine, toutes trois, des nations disposant de capacités de frappes nucléaires.

Trump réduction des dépenses de défense poutine
Les positions exprimées par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche ont engendré une anxiété dans equivalent dans tout l’occident, donnant naissance à des veléhités de prolifération nucléaire.

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Super-Gripen ou drone de combat, quelle solution pour la masse des forces aériennes européennes avant 2033 ?

Avec les prises de positions, parfois stupéfiantes, de Donald Trump, au sujet de l’OTAN, de la Russie, du Groenland ou du Canada, plusieurs alliés historiques des États-Unis remettent en question leurs intentions d’acquérir de nouveaux équipements américains de défense, y compris concernant le F-35.

Le JAS 39 Gripen suédois, un chasseur monomoteur alliant performances et prix agressifs, est souvent, depuis quelques jours, présenté comme une alternative de choix, sans toutefois l’être vraiment, du fait de sa dépendance technologique intrinsèque aux États-Unis, notamment. en raison de son turboréacteur F414 de General Electric.

Dès lors, les alternatives, dans ce domaine, pour se doter des capacités de 5ᵉ génération comme la furtivité, reposent soit sur les drones de combat qui viendront accompagner le Rafale, et peut-être, le Typhoon, d’ici à quelques années, ou sur le développement d’un programme de chasseur monomoteur de 5ᵉ génération, par les avionneurs européens.

Et qui, mieux que le Suédois Saab, avec son Gripen, et le Français Dassault aviation, avec la famille des Mirage, pour concevoir, ensemble, un Super-Gripen franco-suédois, dépourvu de technologies US, pour répondre aux attentes de nombreuses forces aériennes européennes et alliées, sur un calendrier raccourci ?

Le JAS 39 Gripen, une alternative qui n’en est plus une, pour les forces aériennes européennes et occidentale

Alors que les nouvelles positions des États-Unis et de la Maison-Blanche ont déjà amené plusieurs pays européens et de l’OTAN à reconsidérer leur dépendance technologique et sécuritaire aux États-Unis, notamment au travers des équipements de défense américains employés au sein de leurs armées, le chasseur monomoteur suédois JAS 39 Gripen, est très régulièrement présenté comme une possible alternative aux F-16V et F-35A américains, en matière de flotte de chasse.

Gripen E/F Saab Suède
En dépit de performances enférieures à celles du Rafale ou du Typhoon, le Gripen E/F suédois répond aux besoins de nombreuses forces aériennes en Europe. Son turboreacteur F414 constitue, cenpendant, une faiblesse majeure pour les forces aériennes qui cherche à reduire leur dépendance technologique vis-à-vis des Etats-Unis.

Il faut dire que l’appareil suédois a de quoi séduire. Dans sa version E/F, la plus évoluée, il affiche des performances de combat plus que satisfaisantes, avec une vitesse maximale de Mach 2 et un plafond de 15,000 m. Et, si l’allonge de l’appareil, 800 km, et ses capacités d’emport de cinq tonnes, sont inférieures à celles des Rafale et Typhoon, elles s’avèrent suffisantes dans une grande majorité des usages en posture défensive, en particulier en Europe.

Surtout, l’avion suédois a un avantage marqué sur ses concurrents, y compris le F-16V, en termes de prix, avec un prix d’achat et un prix de possession 30% inférieur à ceux des autres Eurocanard, et encore davantage, face au F-35, avec, en particulier, un prix à l’heure de vol quatre fois inférieur à celui du chasseur américain.

Enfin, en matière d’équipements, le Gripen est très bien doté, avec un radar AESA, un IRST et une suite de défense électronique performante, ainsi qu’une très vaste panoplie d’armements européens et américains qualifiés pour être employés à son bord.

Cependant, ces qualités ne permettront très probablement pas à Saab de faire du JAS 39 Gripen E/F, un succès commercial, et encore moins, une alternative crédible pour répondre aux présents besoins des forces aériennes européennes et occidentales. En effet, l’appareil a été conçu autour du turboréacteur F414 de l’Américain General Electric, ce qui constitue une faiblesse considérable par la dépendance qu’elle entraine vis-à-vis des États-Unis, comme l’a montré le récent épisode en Colombie.

Difficile, dans ces conditions, de considérer l’appareil suédois, qui par ailleurs intègre d’autres composants clés importés des États-Unis, comme une solution pour renforcer l’autonomie stratégique en Europe, et réduire la dépendance de ses forces armées, aux décisions prises depuis le Bureau Ovale.

Le drone de combat Loyal Wingmen, comme alternative au manque de masse et de furtivité pour les forces aériennes européennes

Aujourd’hui, la conception d’une alternative au F-35A et à ses capacités spécifiques, en termes de furtivité et de senseurs, en Europe, prend la forme d’un drone de combat de type Loyal Wingmen.

Neuron Rafale
le couple Rafale F5/Drone de combat ouffrira, peu après 2030, des performances opéraitonelles au moins équivalentes à celles des avions de combat de 5ème génération comme le F-35A.

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L’industrie aéronautique européenne est la cible d’un assaut tous-azimut de Washington

Depuis plus de quinze ans, Dassault Aviation répétait que le F-35 américain, avait été conçu pour détruire l’industrie aéronautique européenne. Les faits lui donnèrent en partie raison, alors que plus des deux tiers des aviations de chasse en Europe, ont fait le choix du chasseur de Lockheed Martin, à ce jour, privant les trois avions de combat européens, d’un marché déterminant pour le maintien des capacités industrielles et technologiques.

Toutefois, si les Rafale, Gripen et Eurofighter Typhoon ne parvinrent pas à se positionner face au F-35 au sein des forces aériennes européennes, n’étant acquis que par leurs pays d’origine ou par des forces aériennes n’ayant pas capacités à acquérir l’avion américain, ces appareils parvinrent à convaincre sur la scène internationale, avec la vente, de 2015 à 2025, de plus de 450 avions de combat européens, dans le monde, soit dix fois plus que la Russie, sur la même période.

C’est ainsi que l’industrie aéronautique militaire européenne, et en particulier sa composante avions de chasse, a survécu à la déferlante F-35 en Europe, lui permettant, notamment, de s’engager dans le développement de deux avions de combat de 6ᵉ génération, le Tempest du programme GCAP, et le NGF du programme SCAF.

Ce marché international extra-européen est, à présent, dans le collimateur de la Maison-Blanche, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, alors que son administration a multiplié les annonces, discrètes, mais ô combien dangereuses, pour la pérennité de cette industrie européenne, l’un des derniers bastions de souveraineté aux mains des européens.

L’interdiction de réexportation des moteurs aéronautiques américains pour neutraliser le JAS 39 Gripen et une partie de l’industrie aéronautique européenne

La stratégie américaine contre l’industrie aéronautique européenne de défense, a débuté, il y a quelques semaines, par une annonce restée, pour l’essentielle, inaperçue, quant à ses implications.

industrie aéronautique européenne Saab JAS 39 Gripen C Flygvapnet
Saab JAS 39 Gripen C des forces aériennes suédoises

En effet, au début du mois de mars 2025, Washington a rendu public son refus d’accorder une licence de réexportation concernant le turboréacteur F414, par la Suède, vers la Colombie. Après une compétition quelque peu rocambolesque, avec l’implication du président Gustavo Petro, il semblait que le Suédois Saab était parvenu à prendre l’ascendant sur Dassault et Airbus, dans ce pays, pour proposer son JAS 39 Gripen E/F afin de remplacer les IAI Kfir israéliens, en fin de vie, des forces aériennes colombiennes.

Les États-Unis, de leurs côtés, avaient joué des coudes à Bogota, pour tenter de garder active leur proposition concernant le F-16V de Lockheed Martin, composée de F-16C/D d’occasion prélevés sur la flotte de l’US Air Force, modernisés pour l’occasion vers le standard Block 70. Cette proposition américaine n’avait pas du tout les faveurs des armées colombiennes.

Comme ce fut le cas pour les exportations de Gripen vers la Hongrie, la République tchèque, l’Afrique du Sud et la Thaïlande, ainsi que vers le Brésil, plus récemment, Stockholm a fait une demande de réexportation des turboréacteurs américains, utilisé par l’avion suédois, vers leur client potentiel colombien, en vue de transmettre une offre ferme et définitive à ce sujet.

C’est précisément là que Washington a refusé à Saab cette autorisation, alors que, dans le même temps, les États-Unis ont envoyé une nouvelle contre-offre à Bogota, pour tenter d’imposer leur F-16V en Colombie.

F-16V
F-16V de Lockheed Martin

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[En Bref] : le canon CAESAR pour la Bulgarie, le missile Oreshnik pour la Biélorussie, le retour des mines antipersonnelles en Europe et un dogfight spatial avec des satellites chinois

L’actualité défense est allée à toute vitesse, en Europe, avec la Bulgarie qui annonce son intention de s’équiper du canon Caesar; cinq pays européens bordant les frontières russes et biélorusses, qui se retirent de la convention d’Ottawa, sur les mines antipersonnelles ; le président Biélorusse qui déclare que son pays recevra des missiles IRBM Oreshnik russes ; et le Bundestag qui élimine les investissements de défense, des limites légales du déficit budgétaire de l’État fédéral allemand, pour permettre de reconstruire, rapidement, une puissante Bundeswehr.

Au-delà des frontières européennes, le nouveau premier ministre Canadien, Mark Carney, a pris les rênes de la riposte face aux menaces commerciales et de souveraineté de Donald Trump, en se rapprochant à brides abattues, des européens ; et l’US Space Force, qui confirme avoir observé cinq satellites chinois, engagés dans un entrainement de combat spatial.

La Bulgarie veut se tourner vers le canon Caesar français pour remplacer ses canons automoteurs 2S1 Godzika

Le canon Caesar porte, sans le moindre doute, le renouveau de l’industrie de défense française terrestre, sur la scène internationale, après deux décennies de vaches maigres. Ce canon de 155 mm de KNDS France, monté sur un camion 6×6 ou 8×8, et équipé de systèmes de navigation, de pointage et de chargement semi-automatique avancés, a, en effet, déjà été retenu par 12 forces armées étrangères, dont six sont européennes et appartiennent à l’OTAN (Belgique, Croatie, Estonie, Lituanie, Portugal et Rep. Tchèque).

2S1 Gvozdika
Canon automoteur 2S1 de 122 mm

Il est, par ailleurs, employé avec une grande efficacité par les forces armées ukrainiennes, face aux russes, tant dans sa version 6×6 que 8×8, et affiche un comportant à la fois efficace et très apprécié de ses équipages, au combat.

Le Caesar dispose, en effet, de performances de tir comparables à celles des meilleurs systèmes européens, comme l’Archer suédois ou le Pzh2000 allemand, grâce à son tube de 52 calibres, lui permettant d’atteindre des cibles à plus de 40 km avec des obus planants. En outre, la précision de son calculateur balistique, couplée à celle de sa centrale de navigation, lui donne une efficacité remarquable, dans ces tirs, même avec des obus classiques, alors que sa simplicité et sa rusticité, lui confèrent une disponibilité sensiblement supérieure à celle des autres systèmes européens.

Surtout, le Caesar a un atout de taille, sur le marché des canons d’artillerie autopropulsés : il est très économique ! Ainsi, un Caesar 6×6, comme ceux envoyés par la France à l’Ukraine, ne coute que 4 m€, alors que la version 8×8, plus lourde et beaucoup plus automatisée, ne dépasse pas les 7 à 8 m€. Quant au nouveau Caesar Mk2, qui arrivera dès 2026 dans les unités d’artillerie françaises, belges, lituaniennes et portugaises, il est proposé autour de 6 m€, soit très loin des prix d’un Pzh2000 (17 m€), d’un Archer (12 m€), ou du nouveau RCH-155 (12 m€).

Il n’est guère étonnant, dans ce contexte, que les annonces internationales, en faveur du canon porté français, se succèdent, ces derniers mois. La dernière en date vient de Sofia. En effet, le ministre de la Défense bulgare, Atanas Zapryanov, vient de confirmer que le Caesar français viendrait remplacer les 48 canons automoteurs 2S1 de 122 mm actuellement en service dans ses armées.

equipage caesar 6x6 andrei ukraine
Le Caesar est très apprécié des equipages ukrainiens.

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Un Rafale de guerre électronique, plus nécessaire que jamais d’ici à 2030

À mesure que Donald Trump multiplie les déclarations en faveur d’un retrait plus ou moins progressif des États-Unis de la défense européenne, les Européens, eux, prennent conscience des nombreuses impasses capacitaires dont souffrent leurs armées, comblées jusqu’à présent par les moyens américains.

Ainsi, de nombreux déficits capacitaires ont été évoqués ces derniers jours, par différents acteurs étatiques ou industriels européens, allant des moyens satellitaires aux moyens logistiques et de commandement, en passant par la frappe à longue portée ou les capacités de suppression des défenses aériennes adverses.

Une récente analyse publiée par le Think Tank britannique RUSI, met l’accent sur une défaillance capacitaire, évoquée depuis plusieurs années sur ce site, au travers d’articles appelants à la conception d’un Rafale de guerre électronique.

En effet, il n’existe pas, en Europe, d’alternative à l’escorte électronique assurée, aujourd’hui, par les E/A-18G Growler de l’US Navy. Pire encore, aucun programme européen n’envisage de pallier cette défaillance critique, ni à l’échelle nationale, ni à l’échelle européenne.

Les trois piliers de la guerre électronique aéroportée inégalement traitée par les forces aériennes européennes

La guerre électronique aéroportée recoupe plusieurs capacités complémentaires, qu’il convient, avant toute chose, d’identifier et de détailler, pour comprendre les enjeux en Europe dans ce domaine. Concrètement, ce terme recoupe essentiellement trois grandes capacités distinctes.

Falcon Archange Armée de l'Air et de l'Espace
L’Armée de l’Air et de l’Espace va recevoir 3 Falcon Archange pour les missions ELINT, de renseignement électronique.

La première est identifiée par l’acronyme ESM, pour Electronic Support Measures. Il s’agit de moyens passifs, consacrés à l’écoute, l’enregistrement, l’analyse et la classification des signaux électroniques adverses.

Cette mission est assurée par plusieurs types d’aéronefs, des avions d’alerte aérienne avancée aux avions de combat modernes, et surtout par les aéronefs dédiés spécifiquement à cette mission, comme les futurs Falcon Archange de l’Armée de l’Air et de l’espace. L’objectif principal de cette mission est d’enrichir et de mettre à jour les bibliothèques de signatures électroniques adverses et alliées, pour être en mesure de les identifier, mais également de les contrer, au besoin.

La seconde capacité est représentée par l’acronyme ECM, pour Electronic Counter Measures. Il s’agit de moyens actifs embarqués à bord des aéronefs, spécialement conçus pour les protéger des radars adverses, qu’il s’agisse de radars de tir ou des autodirecteurs radars des missiles. Il s’agit, par exemple, du système SPECTRA du Rafale, ou SPARTAN de l’Eurofighter Typhoon.

La troisième et dernière capacité, en matière de guerre électronique, concerne l’attaque électronique, avec l’acronyme anglophone EA. Celle-ci permet d’attaquer globalement un radar adverse, par exemple, en générant un bruit électronique intense, ou en envoyant des signaux de retour altérés, pour que les données affichées soient erronées.

NGJ-Mid band E/A-18G Growler
Pod de brouillage NGJ-Mid Band monté sur un E/A 18G Growler de l’US Navy

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Comment un sous-marin Barracuda Électrique-Nucléaire peut répondre aux besoins Canadiens… et Australiens ?

En dépit de ses hésitations initiales, Naval Group a annoncé, il y a quelques semaines, sa participation à la compétition canadienne, pour la construction de 8 à 12 sous-marins conventionnels, afin de remplacer les quatre sous-marins de la classe Victoria.

Le constructeur naval français va, très certainement, proposer un modèle de sous-marin de la famille Barracuda, déjà acquis par les Pays-Bas, avec le type BlackSword de 3500 tonnes, et précédemment retenu par l’Australie, avec le Type Shortfin de 4500 tonnes, avant d’être annulé pour se tourner vers le SSN-AUKUS américano-britannique.

Il aura toutefois fort à faire, en dépit de ses performances et de ses nouvelles batteries lithium-ion, face à une concurrence très agressive, venant d’Allemagne avec le Type 212CD déjà commandé par la Norvège et la Bundesmarine, le S-80 plus espagnol, le modèle océanique du suédois Kockums, le KSS-III du sud-coréen Hanwha Ocean, et peut-être, même, le Taigei japonais, seul sous-marin équipé de batteries Lithium-ion, actuellement en service.

Toutefois, Naval group, et l’industrie navale française, pourraient prendre un avantage décisif sur l’ensemble de leurs concurrents, grâce à une innovation venue de Chine, et transposable sur le modèle Barracuda, pour une BITD qui produit déjà des sous-marins nucléaires : la conception d’un sous-marin Barracuda électrique-nucléaire !

La révolution des sous-marins électrique-nucléaire qui se dessine dans un avenir proche

Jusqu’à présent, la propulsion des sous-marins militaires, repose sur deux approches s’excluant l’une l’autre. La première repose sur l’utilisation de moteurs diesels et de batteries, le premier fournissant l’énergie de propulsion et de recharge en surface ou au Schnorchel, les secondes permettant au navire d’évoluer en plongée.

shortfin Barracuda electrique-nucléaire
représentation artitisique du pumpjet de la classe Shortfin Barracuda de Naval Group

Cette propulsion a de nombreux atouts, permettant notamment de propulser des navires compacts, et donc moins onéreux à construire et à armer. En outre, sur batteries, un sous-marin est excessivement discret.

En revanche, ces navires ont une autonomie de plongée limitée, de quelques heures à plusieurs jours, selon la vitesse du sous-marin et le type de batteries. Récemment, l’arrivée des systèmes AIP, pour Air Independant Propulsion, a offert une autonomie de plongée sensiblement plus étendue, pouvant atteindre trois semaines, sans toutefois permettre d’atteindre des vitesses élevées.

Ce faisant, les sous-marins conventionnels représentent de redoutables chasseurs à l’affut, tentant de se positionner sur la trajectoire de leur cible, pour l’y attendre et l’engager. En revanche, il leur est très difficile d’effectuer une chasse, ou une protection, dynamique, par exemple, pour protéger un groupe aéronaval, évoluant souvent à plus de 20 nœuds.

La seconde approche, apparue à la fin des années 50 et au début des années 60, s’appuie sur l’utilisation de réacteurs nucléaires, pour produire l’énergie électrique et propulsive des sous-marins. Beaucoup plus confidentielle, elle n’est employée, à ce jour, qu’à bord de navires appartenant aux cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unis, et par l’Inde.

Le plus grand avantage de ce mode de propulsion est de conférer aux sous-marins une autonomie de plongée illimitée, ne reposant plus que sur les réserves de vivres et l’équilibre psychologique de l’équipage, tout en autorisant des transits en plongée à grande vitesse, bien au-delà des 20 nœuds.

batteries lithium-ion sur Type 212A
Type 212 de la Marine allemande.

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