Depuis plusieurs années, la question du besoin d’un char de génération intermédiaire se pose régulièrement, pour l’Armée de terre française, entre un Leclerc qui semble de plus en plus exposé, un MGCS qui n’entrera en service qu’au-delà de 2040, et un contexte sécuritaire qui ne cesse de se dégrader, en particulier en Europe de l’Est.
Pour autant, l’hypothèse avait systématiquement été rejetée, jusqu’à présent, par l’Armée de terre et le ministère des Armées, contraints, tous deux, par une LPM 2024-2030 sans marge de manœuvre budgétaire, et l’urgence de certains programmes clés, comme SCORPION.
Les déclarations faites par Emmanuel Chiva au site Challenge.fr, pourraient ouvrir de toutes nouvelles perspectives, à ce sujet. En effet, le DGA a évoqué, à mots détournés, la possibilité, pour la France, de se tourner vers des blindés allemands, reconnaissant la proéminence de l’industrie allemande dans ce domaine, en Europe.
Or, en l’état des compétences de la BITD française, et des besoins de l’Armée de terre, le seul domaine dans lequel se tourner vers l’industrie allemande en matière de blindés, aurait du sens, n’est autre que concernant un char de combat de génération intermédiaire, voire, éventuellement, le véhicule de combat d’infanterie, qui pourrait l’accompagner…
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Le char de génération intermédiaire pourrait bien retrouver les faveurs de la DGA, sous certaines conditions.
Depuis plusieurs années, certains spécialistes de la question, actifs sur la scène publique, comme Yann Boivin (Blablachar.com) et Marc Chassillan, ont multiplié les mises en garde, au sujet du décrochage de la composante blindée lourde de l’Armée de terre, et plus spécialement, concernant la composante char de combat.

Pour eux, le char Leclerc, dans sa version actuelle ou XLR, ne dispose pas des performances, de la survivabilité et de la puissance de feu suffisante, pour s’engager efficacement sur un théâtre de haute intensité, comme en Europe de l’Est.
De fait, et dans l’attente de l’arrivée des blindés lourds du programme franco-allemand MGCS, au-delà de 2040, une génération intermédiaire de chars de combat s’impose, pour l’Armée de Terre, à l’instar du Leopard 2A8 et de son successeur, le Leopard 3, pour la Bundeswehr, ou encore du M1E3 américain.
Ces inquiétudes ont d’ailleurs amené l’industriel française spécialiste du sujet, KNDS France, à proposer, lors du salon Eurosatory 2024, deux démonstrateurs attractifs, répondant à cette définition, le Leclerc Évolution et l’EMBT, dans le cadre d’une stratégie coordonnée avec KNDS Deutschland autour du Leopard 2A8 et 3, pour couvrir l’ensemble des besoins et opportunités, notamment sur la scène internationale.
Pour autant, jusqu’ici, ces ouvertures répétées et appuyées, étaient restées lettres mortes, auprès de l’Armée de terre, la DGA et le ministère des Armées. En effet, la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 étant déjà sous tension et avec des marges de manœuvre budgétaires très faibles, un tel programme se serait nécessairement fait au détriment d’autres, jugés encore plus prioritaires, comme le programme SCORPION sur le segment intermédiaire, les canons Caesar MK2 ou la dronisation globale.
Rien ne semblait, donc, devoir faire vaciller cette trajectoire et l’Armée de terre devait attendre 2040 et le programme MGCS, pour retrouver une puissance de frappe blindée lourde digne de ce nom. Rien, jusqu’à présent….

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