Parmi les nombreux programmes de recherche et développement pris en compte par le nouveau commandement du futur (Futurs Command), dirigé par le général Mike Murray, les biotechnologies sont appelées à devenir de plus en plus critiques dans la performance des forces armées engagées sur les théâtres d’opération. Il ne s’agit pas, comme on pourrait le penser, de modifier les performances des soldats eux-mêmes, mais d’utiliser ce que la nature fait depuis des millions d’années bien mieux que les technologies humaines jusqu’ici, gérer l’énergie.
Un des principaux axes de recherche dans ce domaine vise à concevoir des équipements permettant aux soldats de se rendre invisible sur le champs de bataille, notamment aux équipements détectant la signature infrarouge des hommes et des véhicules. Car si les technologies permettant de modifier le rayonnement d’un tissu existent, elles consomment beaucoup trop d’énergie pour représenter une alternative performante pour les fantassins. Dans ce domaine, entre autre, les biotechnologies peuvent apporter des solutions étonnantes, performantes, et durables.
D’autres axes, visant la production d’énergie, la régulation thermique, le traitement des blessures sont encours aux Etats-Unis et vont prochainement se concrétiser en équipements opérationnels. Dans le domaine naval, la capacité de certains micro-organismes à détecter les variations infimes de leur environnement est aujourd’hui étudiée pour en faire des unités autonomes de surveillance sous-marine.
Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à investir ce domaine de recherche. La Russie a entrepris des programmes en ce sens, notamment dans son nouveau centre de recherche de Défense sur la Mer d’Azov. La Chine, de son coté, dépose aujourd’hui plus de brevets en matière de biotechnologie que les Etats-Unis chaque année. En outre, les entreprises chinoises investissement massivement dans les Startup occidentales, ce qui fait craindre aux autorités américaines, une perte importante de souveraineté technologique dans ce domaine.
En effet, aux Etats-Unis comme en Europe, l’ouverture de l’accès au capital des Startups comme des entreprises de recherche aux nations étrangères pose un problème critique pour le maintien dans la course technologique qui s’est engagée dans le monde. En France, le fond Definvest, piloté par BPI au profit du Ministère des Armées, et doté de 50 m€ chaque année, a été conçu dans ce sens, alors que l’Agence d’Innovation de La Défense apporte, elle, une supervision des investissements dans la R&D de Défense au niveau national. Il n’empêche que, malgré ces dispositifs, un nombre significatifs de projets français reste capté par des nations étrangères, parfois antagonistes à la France, du fait du manque de flexibilité des dispositifs mis en oeuvre.
En ce sens, il pourrait être utile de prévoir une ligne de crédits consacrée aux programmes atypiques présentés à l’AID, certainement plus risqués, mais au potentiel opérationnel avéré. Ce n’est pas une fois que les images de son Flybaord ont fait le tour de monde et intéressés des dizaines d’investisseurs sur la Planète que ce projet de Franky Zapatta, aurait du être détecté et accompagné par les services du Ministère des Armées. Des exemples comme celui-ci, il y en a beaucoup, qui n’apparaissent malheureusement qu’une fois que le porteur a été capté par un service ou un investissement étranger, que ce soit dans le domaine technologique, ou dans d’autres domaines, plus stratégiques.