mardi, mars 19, 2024

La flotte russe de la Baltique pourrait elle-aussi recevoir des sous-marins 636.3 Improved Kilo

Contrairement aux Etats-unis, à la Grande-Bretagne ou la France, la marine russe n’a jamais abandonné l’utilisation de sous-marins diesel-électrique au profit d’une flotte entière nucléaire. Elle dispose aujourd’hui de 17 sous-marins classiques, 11 modèles 877 Kilo, et 6 projet 636.3 Improved Kilo servant dans la flotte de la Mer Noire. Elle a commandé, en 2017, 6 nouveaux exemplaires de 636.3 en cours de construction, et qui seront livrés entre 2019 et 2021 à la flotte du Pacifique.

Visiblement, l’Amirauté russe semble très satisfaite de son modèle, puisque selon l’Agence Tass, au moins deux officiels des chantiers navals Amiralty de Saint-Petersbourg, qui fabrique le submersible, auraient confirmé que les autorités militaires du pays seraient proches de commander une nouvelle série de 636.3, à destination de la flotte de la Baltique, celle-ci n’étant pas, aujourd’hui, équipée de submersibles autre que 2 projet 877 Kilo datant des années 80, et prochainement retirés du service. L’amirauté n’a, comme souvent, pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Il faudra toutefois attendre une confirmation officielle de la commande, sachant qu’en Russie, il est fréquent que les industriels anticipent de trop les futures décisions du ministère de la Défense.

The Krasnodar submarine ready for its first sea trials Actualités Défense | Air Independant Propulsion AIP | Contrats et Appels d'offre Défense
Lancement du Krasnodar, 4eme unité projet 636.3 destinée à la flotte de la Mer Noire, en 2015, aux chantiers navals de Saint-Petersbourg.

Il faut dire que le 636.3 ne manque pas d’arguments pour séduire. Jaugeant 2350 tonnes en surface, et 4000 tonnes en plongée, il emporte 18 torpilles et missiles anti-navires mis en oeuvre par 6 tubes lance -torpilles, et 4 lanceurs pour missiles de croisière Kalibr-PL, dotés d’une portée de 2500 km. Capable d’atteindre une vitesse de 20 noeuds en plongée, et une profondeur de 300 mètres, il a une autonomie de 7.500 miles en surface ou au schnorchel, et de 400 miles en plongée à 3 noeuds. Surtout, le submersible est réputé particulièrement silencieux lorsqu’il est en plongée à basse vitesse sur batterie, au point d’être très difficile à détecter par les sonars passifs en service actuellement dans l’OTAN. En outre, le bâtiment est économique, puisqu’il est vendu, à l’exportation, à 250 millions de $, laissant penser qu’il ne couterait que 150 à 200 m$ aux forces russes. En d’autres termes, la flotte russe peut financer 4 à 6 sous-marins 636.3 pour le prix d’un unique SNA de la classe Antey. Pour des forces comme la flotte de la Mer Noire, ou de la mer Baltique, le modèle est parfaitement adapté, et apporte, à moindre frais, des atouts opérationnels non négligeables.

Si la commande était avérée, cela enverrait, en revanche, un bien mauvais message au sujet de la classe Lada, le modèle sensé prendre le relais des 636.3 depuis 2010, mais dont seulement 2 exemplaires sur 12 ont effectivement été achevés à ce jour, et dont seul le prototype, le Saint-Pertesbourg, est effectivement entré en service en 2010 dans la flotte du Nord. Les deux autres exemplaires commandés, le Kronshtadt et le Velikiye Luky, ont était ramenés en cale sèche suite à de profondes modifications apportées au modèle en 2013 et 2015. Ces deux navires, une fois terminés, doivent rejoindre la flotte de Baltique. Les Lada, sensés initialement mettre en oeuvre une propulsion AIP, ont du être équipés d’une propulsion diesel-électrique conventionnelle face aux difficultés rencontrés par les ingénieurs russes pour concevoir une propulsion anaérobies efficace.

Saint pertersbourg 677 Lada Actualités Défense | Air Independant Propulsion AIP | Contrats et Appels d'offre Défense
Le Saint-Petersbourg, prototype de la classe Lada, est le seul exemplaire de cette classe à être effectivement en service dans la flotte russe

Il est possible, de fait, que l’annonce d’une nouvelle commande de 636.3 Improved Kilo à destination de la flotte de la Baltique, signifie la fin du programme Lada sous sa forme actuelle, et l’annulation des 2 exemplaires en commande. Moscou a en effet proposé à New Delhi, dans le cadre du programme P75i portant sur 6 sous-marins AIP, le co-developpement d’une nouvelle classe de submersibles de ce type, ce après avoir annoncé être parvenue à concevoir une propulsion AIP effective. Eu égard aux nombreuses difficultés rencontrées par le programme Lada, et aux performances avérées du 636.3, cette décision semblerait plus que raisonnable, surtout considérant les contraintes financières de la Marine Russe.

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