Le porte-avion nucléaire Gerald R. Ford est incontestablement aujourd’hui le navire de combat les plus puissants ayant jamais navigué sur les océans. Conçu pour soutenir une activité de très haute intensité, et pour résister à des attaques saturantes et des dégâts multiples, il représente l’archétype du porte-avions de combat destiné à mettre en oeuvre les quelques 65 avions de combat et la dizaine d’hélicoptères qui forment son groupe aérien embarqué au plus prés de l’adversaire. Mais la classe Gerald R. Ford souffre d’un défaut majeur, son prix ! Avec un coût de construction unitaire dépassant les 12 Md$, et un coût global de possession de l’ordre de 18 Md$ (hors équipage et hors groupe aérien embarqué), les Ford, qui devaient initialement remplacer les porte-avions de la classe Nimitz pour atteindre un format de 12 navires, sont trop chers pour l’US Navy, qui doit dans le même temps financer le renouvellement de sa flotte de surface, de ses sous-marins d’attaque, et surtout de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
La solution « triviale » fut naturellement rapidement trouvée, notamment par le secretaire à la Défense Mark Esper : il suffit de réduire le nombre de navires de 2 unités. Ce raisonnement a été d’autant plus facilité que l’apparition de nouveaux missiles comme les missiles anti-navires chinois DF-21D et DF-26, ou l’arrivée prochaine du missile anti-navire hypersonique 3M22 Tzirkon russe, semble condamner à moyen terme la suprématie navale des porte-avions héritée de la seconde guerre mondiale. Mais l’US Navy a une toute autre vision du problème. En effet, tant que l’arme aérienne tactique restera au coeur des dispositifs offensifs et défensifs de toute action militaire, et tant que ces aéronefs ne seront pas capables de parcourir des distances de plus de 5000 à 10.000 km, le porte-avions restera la seule arme pertinente et efficace pour combattre sur les océans, et pour couvrir des actions amphibies.
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