Lancé 2015, le programme Next Generation Air Dominance, ou NGAD, représentait, jusqu’à aujourd’hui, l’un des programmes majeurs de l’US Air Force. À l’instar de ce que fut le F-22 dans les années 90, qu’il soit permettre de remplacer, celui-ci vise à doter l’USAF d’un chasseur de supériorité aérienne capable de s’imposer, pour les deux décennies suivant son entrée en service, contre tous les appareils qui pourraient être produits dans le monde, en particulier par la Russie ou la Chine.
Revers de ces exigences, le chasseur américain promet d’être cher, et même très cher. Selon le Secrétaire à l’Air Force, Franck Kendall jr, celui-ci doit couter « plusieurs centaines millions de dollars » par cellule, sachant que « plusieurs », ici, ne représente certainement pas 2 ou 3.
De fait, l’US Air Force ne prévoyait que d’en acquérir un nombre limité, soit autour de 200 exemplaires, pour remplacer les F-22 qui, bien que demeurant l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur avion de supériorité aérienne du monde à ce jour, doit être retiré du service à partir de la fin de la décennie.
Quoi qu’il en soit, rien ne laissait présager, dans le discours officiel, que ce programme emblématique de la modernisation de l’US Air Force, avec le bombardier B-21 Raider, l’ICBM Sentinelle et l’Awacs E-7 Wedgetail, puisse être menacé. C’est pourtant bien ce qu’ont laissé entendre, la semaine passée, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général David Allvin, comme le SECAF, Franck Kendall jr.
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Le programme NGAD va-t-il faire les frais du besoin urgent de drones Loyal Wingmen de l’US Air Force ?
Pourtant, le programme NGAD semblait, jusqu’ici, poser sur des rails, budgétaires comme opérationnelles et politiques. Au point que le contrat d’attribution, pour la construction des premiers prototypes, était attendu cette année, Lockheed Martin et Boeing s’opposant sur ce dossier.
La semaine dernière, en revanche, a sensiblement érodé ces certitudes. En effet, les deux autorités qui dirigent l’US Air Force, le SECAF, F.Kendall, et le chef d’état-major, le général D. Alnvin, ont tous deux fait des déclarations laissant penser que le programme pouvait faire les frais du besoin urgent de drones de combat pour accompagner ses chasseurs.
» Les délibérations sont toujours en cours, aucune décision n’a été prise. Nous examinons beaucoup d’options très difficiles que nous devons envisager « , lorsque interrogé par un journaliste au sujet des rumeurs de menaces sur le programme NGAD, à l’occasion d’une table ronde organisée au Pentagone avec la presse spécialisée.
Et d’ajouter que l’US Air Force était engagée dans un processus pour concevoir et produire, mais aussi pour utiliser, les drones de combat, plus spécialement, les Loyal Wingmen qui doivent escorter et étendre les capacités de son aviation de chasse, dans les quelques années à venir. En outre, maintenant que le processus est entamé, l’USAF découvre même de nouvelles façons d’employer ces équipements, ce qui ouvre de nouvelles opportunités, selon le général Allvin.
Franck Kendall, pour sa part, avait déclaré, à ce sujet, au site de référence, Aviationweek.com, qu’il fallait conserver un esprit ouvert pour répondre aux enjeux. Plus spécifiquement, selon le chef politique de l’Air Force, les contraintes budgétaires obligent l’USAF à envisager ses priorités de manière différente, ce qui peut entrainer certains arbitrages qu’il conviendra d’accepter.
Libérer des ressources budgétaires à court terme pour accélérer la transition vers les drones de combat
Le fait est, la grande priorité, pour ce qui concerne l’aviation tactique américain, semble désormais porter sur l’entrée en service rapide, mais structurée, d’une flotte croissante de drones, couvrant l’ensemble du spectre d’utilisation.
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