Depuis son lancement officiel, en septembre 2017 par E. Macron et A. Merkel, le programme SCAF, pour Système de Combat Aérien du Futur, a régulièrement été sous les feux des projecteurs médiatiques comme politiques. Bien souvent, toutefois, cette exposition résultait de tensions importantes entre les parties industrielles françaises et allemandes, sur fond de pilotage de certains piliers clés, de partage industriel et de transferts de technologies.
Jusqu’à présent, chacune de ces crises fut surmontée par l’intervention des ministres de tutelle allemands, français et espagnols, et chaque fois, avec une solution minimale ne traitant que du blocage constaté, et non des causes profondes à l’origine de ces tensions.
Celle qui, aujourd’hui, menace le programme, depuis le début de l’année 2025, semble cependant bien plus sérieuse, au point que, pour la première fois, le ministère des Armées a employé un ton bien plus circonspect dans le communiqué de presse adressé aux journalistes défense, ce 20 septembre.
Pourquoi et par quoi ce programme emblématique de la construction européenne de défense voulue par E. Macron et A. Merkel en 2017 est-il à ce point menacé aujourd’hui, que le Minarm envisage indirectement son échec dans ses propres communiqués ? Qu’est-ce qui a changé, entre les crises sur les mêmes sujets intervenues en 2019, 2020, 2021 et 2022, et celle d’aujourd’hui ?
Surtout, alors que le programme jumeau MGCS est lui aussi menacé, doit-on encore tenter de les sauver, et si oui, comment, pour éviter le scénario catastrophe de l’annulation trop tardive entraînant une rupture capacitaire et industrielle dans un contexte sécuritaire plus tendu que jamais ?
Sommaire
Le programme SCAF dans une impasse industrielle et programmatique
Un programme sous tension depuis son lancement
Ce n’est pas la première fois que le programme SCAF se trouve dans une impasse difficile. Dès son annonce, en 2017, les inquiétudes sur le manque de cadre dans l’accord franco-allemand avaient engendré l’apparition de réserves auprès des industriels concernés, comme des analystes spécialisés. La signature de l’accord cadre à l’occasion du salon du Bourget en juin 2019, par les trois ministres de la défense français, allemand et espagnol, en présence du président français et d’une maquette grande nature du NGF (Next Génération Fighter), n’avait donné l’illusion d’une convergence qu’un temps limité.

Dès le mois de septembre 2019, les tensions entourant le partage industriel au sein du programme, mais aussi de certains arbitrages propres à chaque pays, envenimaient les négociations pour l’entame de la phase de conception initiale. En effet, la BITD française, Dassault Aviation en tête, réclamait le pilotage exclusif du pilier NGF, l’avion de combat du programme, étant le seul industriel à avoir l’expérience de la conception d’un avion de combat dans les 3 pays participant à SCAF.
Bien évidemment, cette perspective n’était ni du goût de Berlin, et en particulier d’Airbus DS, ni de Madrid. En effet, l’accord cadre signé trois mois plus tôt prévoyait un cofinancement équipotentiel entre les trois pays, ce qui, du point de vue allemand et espagnol, devait se concrétiser dans le co-pilotage du pilier NGF. Or, c’est bien l’« esprit » acté au Bourget le 17 juin 2019, lorsque les ministres français, allemand et espagnol ont officialisé la coopération trilatérale et l’entrée de Madrid dans le programme, avec une répartition par piliers illustrée dès l’origine par le binôme moteur Safran/MTU — signal fort d’un partage équilibré des responsabilités et des financements (Reuters, 17 juin 2019).
Par ailleurs, les attentes des trois pays, en termes de capacités du système de systèmes, et donc de conception de l’appareil porteur, divergeaient dès l’origine. Là où Berlin attendait un remplaçant au Typhoon, c’est-à-dire un chasseur intercepteur à hautes performances relativement lourd, Paris visait un chasseur bombardier polyvalent moyen et polyvalent, comme le Rafale, notamment pour assumer les missions de frappe nucléaire et pour embarquer sur le futur porte-avions de nouvelle génération.
Comme l’a souligné Justin Bronk dans une analyse pour le think tank britannique RUSI, « le programme FCAS/NGWS souffre dès ses premières phases des positions nationales divergentes en ce qui concerne le rôle principal du New Generation Fighter — la France insistant sur les capacités de frappe à longue portée, autonomie nucléaire et opération embarquée, l’Allemagne davantage focalisée sur le remplacement du Typhoon pour les missions d’interception et de supériorité aérienne » (RUSI, mars 2021).
Evitons les sujets qui fâchent pour sauver SCAF
Le fait est, en 2019, aucun de ces aspects n’a été clairement et formellement arbitré par les autorités de tutelles, celles-ci se contenant d »un accord encadrant uniquement le partage industriel autour de la Phase d’étude préalable, également désignée Phase 1.

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Rheinmetall joue un jeu de strategie monopolistique pour l’allemagne, et sortir surpuissant de la periode a fort budget qui commence . Son objectif est de prendre le le leadership sur le futur char , peut etre en rachetant KNDS Allemagne. Pour la partie SCAF , Rheinmetall s est rapproché de Martin Lockeed pour participé au developpement du F-55 (version évoluée du F-35). Tout ceci n’enleve pas la capacité limitée de l ‘Allemagne de développer un intercepteur de 6eme generation, il faut rappeler que le Typhoon a avant tout été conçu par BaE, s’intégrer au programme GCAP ,si c est possible ne donnera pas a Airbus plus de pouvoir qu il en a sur le programme SCAF. Il faudra aussi voir l’évolution du F-35, une fois que le F-47 sera opérationnel!!
Tenter encore de sauver le programme SCAF, serait de l’acharnement thérapeutique.
L’air, la mer, l’espace, les drônes de tous types, tels doivent être nos priorités.
Le SCAF, le MGCS ? A quoi bon ?
Les russes sont-ils seulement capable d’élaborer un MBT aussi performant qu’un Leclerc EVO 140 avec un système hard kill diamant ? Et un tel engin nous couterait bien moins cher que les 25 millions d’euros l’unité prévu pour un MGCS.
Un Rafale furtif à 80 millions d’euros l’unité ça me plait bien aussi, en collaboration avec l’Inde et d’autres partenaires commerciaux.
Par contre, j’entends dire sur BFM business que les allemands poussent des cris d’orfraies à l’idée de ne plus pouvoir tenir le prochain budget, alors ont-ils vraiment les moyens de leurs ambitions ? Vont-ils laisser leur dette exploser eux aussi ?
Personnellement je pense qu’il faut garder un leadership fort sur le successeur du rafale au risque de perdre notre autonomie stratégique ( si par malheur par exemple une collab avec les germans accouchait d’un système non ITAR free par exemple.
De plus il est certain que les allemands on en ligne de mire les transferts de technologie demandés ( et que Dassault a bien raison de refuser ) pour devenir totalement indépendants sur la conception d’un avion de combat et ainsi rentrer en concurrence frontale avec Dassault tout en profitant de la puissance économique allemande et ainsi deviendrai un redoutable concurrent pour toute la BITD aéro française alors que l’on voit bien qu’un pays qui s’équipe du rafale permet à la france d’accroitre son influence diplomatique , politique et industrielle avec le pays en question ( inde par exemple ).
Alors par pitié sortons de ce programme , trouvons des partenariats avec des pays moins exigeants en termes de leardership ( grèce , arabie saoudite et bien sur Inde ) et pérénisons tout cela comme le programme rafale en son temps a su le faire.
Alors oui tout cela coûte de l’argent mais va t on encore sacrifier une partie du peu domaines d’excellence qui nous restent ? après nous n’aurons plus rien à part notre attractivité touristique et nous nous transformerons en Disneyland géant.
Pardon pour ces propos pouvant paraître un peu décousus mais la passion et surtout la colère l’emportent ce soir. je n’en peux plus de voir des bijoux industriels tricolores mis en danger par des décisions politiques incompétentes et à courte vue..
Bonjour,
je crois que le programme SCAF sous sa forme actuelle est mort par contre il faut générer des programmes de briques techno qui permette de faire naitre les avions dont nous avons besoin
je pense que DASSAULT peut élaborer le successeur du Rafale et qu’en FRANCE on élabore les briques lié à l’embarquement, au nucléaire avec les drones associé
de plus DASSAULT sait faire des bons avion donc rien n’empêche de dériver un avion monomoteur
la réussite du rafale doit permettre au team rafale d’avoir une autonomie complete notamment ITAR avec les USA et européenne pour certain composant afin d’éviter le gag des allemand avec l’arabie saoudite
M. VALLEE