Sauver SCAF : doit-on, et peut-on encore sauver les programmes franco-allemands de défense ?

Depuis son lancement officiel, en septembre 2017 par E. Macron et A. Merkel, le programme SCAF, pour Système de Combat Aérien du Futur, a régulièrement été sous les feux des projecteurs médiatiques comme politiques. Bien souvent, toutefois, cette exposition résultait de tensions importantes entre les parties industrielles françaises et allemandes, sur fond de pilotage de certains piliers clés, de partage industriel et de transferts de technologies.

Jusqu’à présent, chacune de ces crises fut surmontée par l’intervention des ministres de tutelle allemands, français et espagnols, et chaque fois, avec une solution minimale ne traitant que du blocage constaté, et non des causes profondes à l’origine de ces tensions.

Celle qui, aujourd’hui, menace le programme, depuis le début de l’année 2025, semble cependant bien plus sérieuse, au point que, pour la première fois, le ministère des Armées a employé un ton bien plus circonspect dans le communiqué de presse adressé aux journalistes défense, ce 20 septembre.

Pourquoi et par quoi ce programme emblématique de la construction européenne de défense voulue par E. Macron et A. Merkel en 2017 est-il à ce point menacé aujourd’hui, que le Minarm envisage indirectement son échec dans ses propres communiqués ? Qu’est-ce qui a changé, entre les crises sur les mêmes sujets intervenues en 2019, 2020, 2021 et 2022, et celle d’aujourd’hui ?

Surtout, alors que le programme jumeau MGCS est lui aussi menacé, doit-on encore tenter de les sauver, et si oui, comment, pour éviter le scénario catastrophe de l’annulation trop tardive entraînant une rupture capacitaire et industrielle dans un contexte sécuritaire plus tendu que jamais ?

Le programme SCAF dans une impasse industrielle et programmatique

Un programme sous tension depuis son lancement

Ce n’est pas la première fois que le programme SCAF se trouve dans une impasse difficile. Dès son annonce, en 2017, les inquiétudes sur le manque de cadre dans l’accord franco-allemand avaient engendré l’apparition de réserves auprès des industriels concernés, comme des analystes spécialisés. La signature de l’accord cadre à l’occasion du salon du Bourget en juin 2019, par les trois ministres de la défense français, allemand et espagnol, en présence du président français et d’une maquette grande nature du NGF (Next Génération Fighter), n’avait donné l’illusion d’une convergence qu’un temps limité.

Macron merkel
Sauver SCAF : doit-on, et peut-on encore sauver les programmes franco-allemands de défense ? 26

Dès le mois de septembre 2019, les tensions entourant le partage industriel au sein du programme, mais aussi de certains arbitrages propres à chaque pays, envenimaient les négociations pour l’entame de la phase de conception initiale. En effet, la BITD française, Dassault Aviation en tête, réclamait le pilotage exclusif du pilier NGF, l’avion de combat du programme, étant le seul industriel à avoir l’expérience de la conception d’un avion de combat dans les 3 pays participant à SCAF.

Bien évidemment, cette perspective n’était ni du goût de Berlin, et en particulier d’Airbus DS, ni de Madrid. En effet, l’accord cadre signé trois mois plus tôt prévoyait un cofinancement équipotentiel entre les trois pays, ce qui, du point de vue allemand et espagnol, devait se concrétiser dans le co-pilotage du pilier NGF. Or, c’est bien l’« esprit » acté au Bourget le 17 juin 2019, lorsque les ministres français, allemand et espagnol ont officialisé la coopération trilatérale et l’entrée de Madrid dans le programme, avec une répartition par piliers illustrée dès l’origine par le binôme moteur Safran/MTU — signal fort d’un partage équilibré des responsabilités et des financements (Reuters, 17 juin 2019).

Par ailleurs, les attentes des trois pays, en termes de capacités du système de systèmes, et donc de conception de l’appareil porteur, divergeaient dès l’origine. Là où Berlin attendait un remplaçant au Typhoon, c’est-à-dire un chasseur intercepteur à hautes performances relativement lourd, Paris visait un chasseur bombardier polyvalent moyen et polyvalent, comme le Rafale, notamment pour assumer les missions de frappe nucléaire et pour embarquer sur le futur porte-avions de nouvelle génération.

Comme l’a souligné Justin Bronk dans une analyse pour le think tank britannique RUSI, « le programme FCAS/NGWS souffre dès ses premières phases des positions nationales divergentes en ce qui concerne le rôle principal du New Generation Fighter — la France insistant sur les capacités de frappe à longue portée, autonomie nucléaire et opération embarquée, l’Allemagne davantage focalisée sur le remplacement du Typhoon pour les missions d’interception et de supériorité aérienne » (RUSI, mars 2021).

Evitons les sujets qui fâchent pour sauver SCAF

Le fait est, en 2019, aucun de ces aspects n’a été clairement et formellement arbitré par les autorités de tutelles, celles-ci se contenant d »un accord encadrant uniquement le partage industriel autour de la Phase d’étude préalable, également désignée Phase 1.

programme SCAF 2019
Présentation officielle de la maquette du NGF en juin 2019 lors du salon du Bourget

De fait, depuis cette date, le programme SCAF n’a été qu’une succession de crises portant systématiquement sur les mêmes sujets – le partage industriel, le pilotage du pilier NGF, les transferts de technologies et les caractéristiques clés du NGF – , et chaque fois, face à l’impasse industrielle constatée, la réponse politique fut exactement la même : un accord minimaliste encadrant strictement la prochaine phase, mais n’engageant aucunement les phases suivantes.

Ce fut le cas en 2020, lorsque Berlin exigea une implication plus importante de ses industriels dans le pilotage de NGF, un mois seulement après que le Bundestag eu validé le phase en cours. Idem un an plus tard, en 2021, Dassault Aviation et Airbus Defense ne parvenant plus à négocier, tant les divergences étaient importantes, obligeant les ministres de tutelle à reprendre la main temporairement pour tenter de remettre le programme sur ses rails, sans pour autant résoudre les problemes de fond, restés inchangés, et non arbitrés.

Sans surprise, avec la précision d’un métronome, une nouvelle crise opposant Dassault et Airbus émergea donc un an plus tard, en janvier 2022. Déjà a ce moment là, face à l’absence de progrès et d’évolution dans le programme, la question de sa pérennité pouvait ouvertement être posée, alors que des prises de position de part et d’autres du Rhin, et les échecs d’autres programmes comme Tigre III, MAWS et CIFS, attisaient la défiance réciproque.

Une nouvelle fois, les ministres de la défense des trois pays durent s’impliquer directement pour tenter de contenir les forces industrielles centripètes qui devenaient insupportables au programme. Et une fois encore, l’accord obtenu ne concerna que la phase de conception, en l’occurence la Phase 1B, sans apporter d’accord global satisfaisant et acceptable par toutes les parties, pour l’ensemble du programme.

Cette dynamique n’est pas seulement une observation a posteriori : plusieurs analyses soulignent que les crises du SCAF, depuis son lancement, ont systématiquement trouvé une issue par le politique, mais par des compromis ponctuels, ne remédiant pas aux blocages structurels.

Par exemple, un rapport sénatorial français note que les désaccords industriels et les conflits sur le partage des tâches — notamment entre Dassault et Airbus — « ne furent jamais réglés durablement dans les phases antérieures, car les solutions trouvées, si elles étaient suffisantes pour lancer la phase suivante, laissaient intactes les tensions sur le leadership, la propriété intellectuelle et les transferts de technologies ». (Rapport “2040, l’odyssée du SCAF”, Sénat, 2019)

Jamais la crise autour de SCAF n’aura été si intense qu’aujourd’hui

La phase 1B étant plus longue que les précédentes, et la guerre en Ukraine créant un contexte peu favorable aux divergences affichées entre alliés, le programme SCAF ne défraya plus la chronique pendant deux ans, en 2023 et 2024. Pour autant, les points de divergences subsistaient, et dès l’entame des négociations concernant la poursuite du programme, et la construction des démonstrateurs et prototypes, celles-ci vinrent à nouveau faire dérailler les discussions, dans une défiance accrue renforcée par l’action de certaines forces pas nécessairement directement impliquées, dans chaque pays.

SCAF Robles Lecornu Pistorius
M. Lecornu, Me Robles et M Pistorius lors du dernier sauvetage politique de SCAF en octobre 2023

De fait, dès le début de l’année 2025, les tensions opposant notamment Dassault Aviation et Airbus DS faisaient à nouveau les gros titres, à grand coup de petites phrases d’Eric Trappier ou de Guillaume Faury. À cette crise désormais bien connue, s’en ajoutait une nouvelle : le calendrier. En effet, pour la France, il est hors de question que l’entrée en service opérationnelle du NGF intervienne au-delà de 2042 ou 2043, de sorte à disposer d’un premier escadron de frappe stratégique de nouvelle génération dès 2045, et ainsi maintenir la crédibilité de la posture dissuasive française.

L’avionneur français estime que tenir ce calendrier impose à présent une structuration ferme du programme, lui conférant le pilotage du pilier NGF, et la possibilité de choisir ses partenaires industriels sur la notion de Best Athlète, et non sur un objectif de partage industriel.

Pour Berlin comme pour Madrid, une telle exigence est évidemment inacceptable, estimant que l’accord cadre initial portait précisément sur un équilibre strict des participations budgétaires et des implications industrielles entre les trois pays et leurs BITD, dans le programme.

Ce bras de fer entre Paris, Berlin et Madrid, culmina en juillet dernier, lorsqu’une rumeur relayée par Reuters, fit état d’une exigence française d’assurer 80% de la réalisation du NGF. En dépit des démentis, et de l’absurdité de ces affirmations, celles-ci envenimèrent encore les relations entre les trois pays.

Si les fondements de cette nième crise sont les mêmes, celle-ci revêt cependant une intensité sans précédent. Jamais, en effet, Berlin n’avait volontairement laissé fuiter d’éventuels plans B, en cas d’échec dans les négociations à venir. Surtout, dans un communiqué de presse envoyé le 20 septembre, le ministère des Armées évoque, pour la première fois, mais de manière indirecte, la possibilité d’un échec du programme, et la présence d’une date butoir : « Le ministère des Armées est pleinement investi avec ses homologues allemand et espagnol pour aboutir à une solution mutuellement acceptable d’ici la fin de l’année. »

L’Allemagne face à l’opportunité unique de pouvoir rejoindre le club des avionneurs de combat

Et les chances qu’un tel accord puisse être trouvé apparaissent de plus en plus minces. En effet, au-delà de la posture ferme de Dassault Aviation à la crédibilité renforcée par l’immense succès du Rafale sur la scène export, et qui refuse d’être entraîné dans un programme l’obligeant à diluer son leadership européen en matière d’avions de combat, l’Allemagne se trouve dans une situation tout à fait inédite depuis son réarmement et la reconstruction de son industrie de défense, à partir du milieu des années 50.

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29 Commentaires

  1. Bonjour,
    Quid d’une solution intermédiaire permettant une mutualisation de certains couts de R&D et de production mais aussi la possibilité pour chaque partenaire de développer et intégrer ses composants nationaux lorsqu’il le souhaite? On pourrait ainsi avoir une plateforme (voir 2) avec un système et des structures communs mais également un catalogue de composants choisis par les clients/partenaires, tel des options, lorsque l’un des partenaires souhaite intégrer ses propres productions. Cela permettrait à chaque pays de conserver sa souveraineté tout en partageant des couts. Cette solution serait-elle viable? A t-elle déjà été envisagée? Je ne l’ai vue citée nulle part.

  2. Une remarque complémentaire. Après réflexion je partage l’avis du dirigeant de Turgis & Gaillard qui estimait que le meilleur projet européen avec Airbus au centre serait un bombardier furtif de 80-100t qui aurait un vrai impact stratégique et dont les travaux auraient des retombées sur l’aviation civile à terme. En parallèle Airbus aurait assez à s’occuper avec le cloud de combat et les drones/effecteurs. S’obstiner à développer une capacité à produire des avions de combat (pur « hardware ») n’est pas le plus pertinent pour eux et encore moins au niveau européen, sachant que Dassault et saab le font très bien et qu’airbus peut rester associé/partenaire sur le design et à la production….

  3. Remarquable. À lire impérativement par le futur (?) Ministre des Armées. Deux questions quand meme : les choix de Dassault sont ils ceux de l’Armee de l’Air ou ceux d’un industriel qui a besoin de l’export pour rentabiliser ses programmes ? Comment les Retex de la guerre en Ukraine impactent ils ces programmes ? Face à une offensive de milliers de drones coûtant moins d’un million € l’unité faut il quelques deux ou trois centaines d’avions valant plusieurs centaines de millions l’unité ? La réponse est assez évidente mais est elle dans l’intérêt du dit industriel ?
    Quand je lis les articles de la presse nationale sur ces sujets, je me dis qu’elle ferait mieux de s’abonner à Meta-Defense !

  4. @Fabrice Wolf
    En cas d’échec (probable) du SCAF, et en cas d’échec du scénario de « reboot » que vous décrivez, la France se retrouverait seule face à elle-même. En apparence ce ne serait pas un problème immédiat, mais cela poserait la question de notre programmation technologique et industrielle, avec une question potentiellement dérangeante : serait-il pertinent de poursuivre le programme Rafale F5 qui doit voir le jour en 2030 ? Ne serait-il pas nécessaire de sauter cette étape, et de viser la mise en service d’un chasseur « gen 6 » dès le début des années 2030, pour recoller autant que possible au tempo stratégique imposé par nos compétiteurs américains et chinois ?
    Dans cette optique, le Rafale F5 pourrait se transformer en simple démonstrateur technologique, et non plus en un standard industriel, l’idée étant de concentrer nos effort (et nos moyens) sur son successeur.

  5. Ces programmes étaient des inepties depuis l’origine, marqués par une dimension idéologique déconnectée des besoins réels. Ils auraient dû être structurés en programmes de programmes pour optimiser les coûts, favoriser la standardisation et l’interopabilité, et permettre aux industriels de développer des produits complémentaires, préservant un équilibre entre intérêts industriels, étatiques et opérationnels à l’échelle européenne.

  6. bonjour, je vois que les avis sont apparemment unanimes, s’il en est de même au sommet de l’etat, la messe est dite et OUF . de toutes façons si on à les yeux ouverts le MGCS n’est pas encore mort (en theorie ?) que parce que les allemands essayent de conserver le SCAF car contrairement à ce qu’ils disent ils n’ont surement pa les compétences pour le faire tout seuls, malgre tout leur pognon ! depuis le début cette « alliance » n’était destinée qu’à être un pillage de nos savoir faire, comme l’avait été l’alliance avec navantia auparavant. après on peut toujours venir nous dire que c’est bon pour nous et blablabla, quand ils nous auront pillé et se seront mis à niveau, sur notre dos, ils viendront nous piquer nos clients sans vergogne ! alors qu’ils essayent de faire comme ils essayent avec le bouclier antimissile c’est dans leur gènes de vouloir tout dominer. regardez VDL est entrain d’essayer de faire passer une loi, dans le package des pret defense eupropéen, pour prendre la main sur le controle des exportations défense des pays européens. elle à beau n’avoir aucune légalité sur la défense elle essaiera toujours de prendre la main partout, et surtout sur des ecteurs ou nous sommes plus forts que les allemands. il n’y a qu’à voir sur le nucléaire ou depuis des années elle a tout fait pour nous flinguer notre filiere au détriment de ses éoliennes qui polluent notre quotidien partout à terre comme en mer. alors après tous les projets de défense morts nés mis en place avec eux , comme trop souvent, he bien reprenons nos billes et BASTA !

  7. Bis repetita……
    Perseverarer diabolicum.
    Depuis le début de cette affaire, il est évident que se répette le scénario ACF des années 70/80.
    Les mêmes raisons produisent les mêmes effets.
    l’Allemagne veut un intercepteur lourd, la france un omnirole léger.
    L’allemagne veut un char lourd, la France in char moyen. Sur ce coup, l’Allemagne ou lie que l’invasion de la France s’est faite a ec des chars beaucoup moins lourds que les chars français
    La nouvelle commande prévue de 114 rafales en Inde cloue le bec définitivement à l’Allemagne qui va opter par la stratégie du mari éconduit et qui prend les devants: ‘je quitte ma femme’.

      • J’ai un peu l’impression que l’Allemagne a remplacé les Etats-Unis dans nos « Usual Suspects » concernant les maux qui frappent la défense française. Non pas que ce soit unilatéral d’ailleurs. J’ai eu vent de réunions syndicales chez Rheinmetall excessivement hostile a MGCS précisément par crainte d’un pillage technologique français. Il faut savoir que Rheinmetall estime que Nexter a copié sa technologie du canon rayé de 120 mm, pour concevoir celui du Leclerc…. Enfin bref. Comme souvent, on préfère désigner un coupable exonérateur, plutôt que de porter un regard introspectif et objectif sur nos propres erreurs et faiblesses.

        • J’espère que nos décisionnaires garderont le bon prisme de lecture. 2 projets différents, c’est aussi un concurrent en plus. On a déjà la Chine, la Turquie, la Corée du Sud qui rejoignent la partie. On a une industrie qui n’est pas top top, une génération de nos talents a été perdue dans des livres de comptes bancaires en pure perte, sauf pour eux. Et on a fait n’importe quoi dans la fonction public et en terme de goût de l’effort, ce qui fait des dettes monstres et des ingénieurs moins bons qu’avant. Et il y a un climat pourris ou tout le monde cherche à être le profiteur de l’autre. Quand j’étais petit, ce n’était pas la même histoire, il y avait une envie de vaincre.

        • je crois que vous vous trompez fabrice le leclerc à un canon de 120 à ame lisse (Le Leclerc est armé d’un canon à âme lisse d’un calibre de 120 mm d’une longueur de 52 calibres (6,24 m ). Connu sous les appellations CN120-26 ou plus simplement F1, il a été conçu et fabriqué par l’EFAB de Bourges. Il est chambré pour tirer toutes les munitions de calibre 120 × 570 mm au standard OTAN.) je pense que vous confondez avec le challenger britannique ?

  8. Pour une fois je serais parfaitement en accord avec Elon: pourquoi développer des avions de chasse pilotés hors de prix alors que l’on développe des drôles de combat qui peuvent parfaitement bénéficier de l’absence de pilote ( manœuvrabilité imbattable, acceptabilite des pertes, formats variables) . Les développements des défenses aériennes multicouches vont repousser les avions de combat pilotés à des centaines de km des zones de bataille. Alors c’est vraiment le moment de se poser la question: un scaf comme prévu n’est il pas déjà dépassé avant d’avoir volé ?
    Développer des briques techniques mutualisables pour une (petite) famille de drônes pilotés de l’arrière paraît par contre une idée à creuser.

    • Je ne sais pas s’il est si simple de communiquer à longue distance avec des drones et ou de coordonner leurs actions… Quant à les avoir pleinement autonomes, ce n’est peut-être pas si facile. Voyez avec quelle aisance les Captcha roulent une IA… Je ne sais pas si on arrive parfaitement et de manière sécurisée à faire cela. Mais je ne suis pas au cœur du sujet.

      • Vous avez parfaitement résumé le problème : aujourd’hui pour mettre en œuvre des drones, il faut une liaison data qui ne peut être que los ou satellite. Pour pouvoir garantir l’emploi par satellite, il en faudrait au moins 200 sans couche de redondance. Pour la los, on est face aux limites de la propagation EM atmosphérique, avec un signal qui perd de sa puissance au carré de la distance. Plus le signal est faible, plus il est vulnérable au brouillage.
        Quant à l’IA, si elle sait à peut près faire ce qu’on attend d’elle en situation donnée, elle est encore incapable de s’adapter.
        Donc quoi qu’en dise musk, les drones de combat à la place des avions pilotés, ce n’est pas pour tout de suite, si tant est que cela arrive vraiment

        • De mon point de vue tout àfaitdiscutable j’en conviens, on dispose aujourd’hui de missiles longue distance aujourd’hui (asmp, scalp notamment) et les avions pilotés pour lesquels on se pose moins les pb de transmission de donnees en dernier ressort (par exemple centrale inertielle à l’ancienne) Les drônes doivent jouer le rôle de porteur de missile intermédiaire et repousse vers l’arrière le pilote tout en changeant le rôle de l’avion de combat

          • Justement, une fois votre missile lancé, vous avez 0 contrôle. Un avion piloté permet de retarder très significativement cette échéance, précisément pour conserver une adaptabilité significative aux évolutions de situations. En outre, les missiles de croisière sont chers et longs à produire. Il faut donc les utiliser avec parcimonie.
            Quant aux IA, elles sont encore très loin de pouvoir remplacer un pilote en matière de conduite de mission. Je ne dis pas que cela n’arrivera jamais. Mais aujourd’hui, on en est encore très très loin. On n’a d’ailleurs toujours pas d’IA capable de se deplacer correctement au sol en tout terrain, c’est dire.

          • Il doit y avoir un calcul pour ça. Je ne l’ai jamais fait, mais ça doit être une bête formule mathématique. Un missile X€, une bombe Y€, un avion furtif, Z€ à l’heure de vol et achat, un avion normal A€ à l’heure de vol et achat. Ça devrait expliquer assez précisément l’avantage économique de chaque scénario pour des armées de l’air.

  9. Rheinmetall joue un jeu de strategie monopolistique pour l’allemagne, et sortir surpuissant de la periode a fort budget qui commence . Son objectif est de prendre le le leadership sur le futur char , peut etre en rachetant KNDS Allemagne. Pour la partie SCAF , Rheinmetall s est rapproché de Martin Lockeed pour participé au developpement du F-55 (version évoluée du F-35). Tout ceci n’enleve pas la capacité limitée de l ‘Allemagne de développer un intercepteur de 6eme generation, il faut rappeler que le Typhoon a avant tout été conçu par BaE, s’intégrer au programme GCAP ,si c est possible ne donnera pas a Airbus plus de pouvoir qu il en a sur le programme SCAF. Il faudra aussi voir l’évolution du F-35, une fois que le F-47 sera opérationnel!!

  10. L’air, la mer, l’espace, les drônes de tous types, tels doivent être nos priorités.
    Le SCAF, le MGCS ? A quoi bon ?
    Les russes sont-ils seulement capable d’élaborer un MBT aussi performant qu’un Leclerc EVO 140 avec un système hard kill diamant ? Et un tel engin nous couterait bien moins cher que les 25 millions d’euros l’unité prévu pour un MGCS.
    Un Rafale furtif à 80 millions d’euros l’unité ça me plait bien aussi, en collaboration avec l’Inde et d’autres partenaires commerciaux.
    Par contre, j’entends dire sur BFM business que les allemands poussent des cris d’orfraies à l’idée de ne plus pouvoir tenir le prochain budget, alors ont-ils vraiment les moyens de leurs ambitions ? Vont-ils laisser leur dette exploser eux aussi ?

  11. Personnellement je pense qu’il faut garder un leadership fort sur le successeur du rafale au risque de perdre notre autonomie stratégique ( si par malheur par exemple une collab avec les germans accouchait d’un système non ITAR free par exemple.
    De plus il est certain que les allemands on en ligne de mire les transferts de technologie demandés ( et que Dassault a bien raison de refuser ) pour devenir totalement indépendants sur la conception d’un avion de combat et ainsi rentrer en concurrence frontale avec Dassault tout en profitant de la puissance économique allemande et ainsi deviendrai un redoutable concurrent pour toute la BITD aéro française alors que l’on voit bien qu’un pays qui s’équipe du rafale permet à la france d’accroitre son influence diplomatique , politique et industrielle avec le pays en question ( inde par exemple ).
    Alors par pitié sortons de ce programme , trouvons des partenariats avec des pays moins exigeants en termes de leardership ( grèce , arabie saoudite et bien sur Inde ) et pérénisons tout cela comme le programme rafale en son temps a su le faire.
    Alors oui tout cela coûte de l’argent mais va t on encore sacrifier une partie du peu domaines d’excellence qui nous restent ? après nous n’aurons plus rien à part notre attractivité touristique et nous nous transformerons en Disneyland géant.
    Pardon pour ces propos pouvant paraître un peu décousus mais la passion et surtout la colère l’emportent ce soir. je n’en peux plus de voir des bijoux industriels tricolores mis en danger par des décisions politiques incompétentes et à courte vue..

  12. Bonjour,
    je crois que le programme SCAF sous sa forme actuelle est mort par contre il faut générer des programmes de briques techno qui permette de faire naitre les avions dont nous avons besoin
    je pense que DASSAULT peut élaborer le successeur du Rafale et qu’en FRANCE on élabore les briques lié à l’embarquement, au nucléaire avec les drones associé
    de plus DASSAULT sait faire des bons avion donc rien n’empêche de dériver un avion monomoteur
    la réussite du rafale doit permettre au team rafale d’avoir une autonomie complete notamment ITAR avec les USA et européenne pour certain composant afin d’éviter le gag des allemand avec l’arabie saoudite

    M. VALLEE

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