lundi, décembre 1, 2025
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Le Su-57 prêt pour la production industrielle

Selon Alexey Krivoruchko, le secrétaire d’Etat à La Défense russe, l’usine aéronautique de Komsomolsk sur Amur est désormais prête à entamer la production industrielle du Su57, le nouvel appareil de 5eme génération de l’industrie aeronautique militaire russe. Il précise, lors de sa déclaration, que le premier appareil de série rejoindra les forces aériennes russes cette année.

L’Industrie de Défense et le Ministère de La Défense sont coutumiers de l’itération médiatique, et la même information est très souvent annoncée à plusieurs reprises, par différents intervenants, tout en bénéficiant de la même exposition médiatique, donnant l’impression d’une intense activité. Cette annonce n’y déroge pas.

Toutefois, elle confirme que les travaux de concernant le moteur Izdeliye 30, qui doit équiper la version de série du chasseur russe, sont effectivement terminés. Ce nouveau moteur procurerait une poussée de 17 tonnes, et remplacera le turbopropulseur AL41F1 qui équipait les prototypes, et les Su35, dont la poussée est limitée à 14,5 tonnes.

De plus, elle confirme la fin prochaine de la production des Su30, l’usine due Komsomolsk sur Amur étant celle qui produit et entretien cet appareil, ainsi que les Su27 et 33 en services.

Cette annonce intervient alors que plusieurs pays, dont l’Inde et la Turquie, pourraient se montrer réceptif aux arguments proposés par le Su57, et notamment son prix, évalué pour la version destinée aux forces russes, à 31 m$.

Lockheed-Martin se retire du programme FFG/X … ou pas !

Selon Joe DePietro, le vice-président de Lockheed-Martin en charge des petites unités de combat navales et des systèmes de combat, le groupe américain a décidé de ne pas proposer de frégate dérivée de ses Littoral Combat Ship de la classe Freedom, pour participer à la compétition finale concernant le programme FFG/X. Ce programme de l’US Navy, lancé dans l’urgence face au manque d’unités de surface de moyen tonnage, vise à acquérir 20 frégates de tonnage important, entre 5000 et 7000 tonnes, pour renforcer les capacités d’escorte et de lutte anti-sous-marine de la Marine américaine. Les bâtiments devront être livrés entre 2022 et 2028, à raison de 2 bâtiments par an.

Lockheed-Martin faisait parti des 5 finalistes retenus pour participer à la compétition finale, avec Austral USA qui propose un modèle dérivé des LCS de la classe Indépendance, General Dynamics associé à Navantia qui propose un bâtiment issu de la F100 du fabricant espagnol, Huntington Ingals Industry qui propose une frégate dérivée de ses propres modèles d’OPV, et l’Italien Fincantieri, associé là encore à Lockheed-Martin dans le programme Independance, qui propose sa FREMM.

Si Lockheed-Martin justifie son retrait en mettant en avant sa volonté de se concentrer sur le système de combat des bâtiments, il est évident que ce retrait donne un immense coup de pouce à Fincantieri, qui recevra de fait le soutien du groupe américain, les bâtiments du groupe italien devant, s’ils étaient choisis, être construits par les chantiers navals de Marinette dans le Wisconsin, qui fabriquent les LCS Independance.. de Lockheed-Martin !

Reste que, en dehors des questions de Lobbying et de politique locale, déterminantes aux Etats-Unis, si l’US Navy venait à retenir la FREMM pour équiper sa flotte, ce serait de loin le meilleur choix qu’elle puisse faire, eu égard des finalistes retenus. D’une part, les modèles dérivés des LCS héritent d’une ascendance douteuse, aux performances nautiques contestables. La modèle de Huntington Ingals est lui aussi dérivé d’un bâtiment beaucoup plus petit, là encore, une antériorité que est loin d’être bénéfique pour un bâtiment de haute mer. La F100 de Navantia a connu de beaux succès à l’exportation, notamment en Australie, et ses qualités nautiques et sa conception ne sont pas critiquables. Ceci dit, la FREMM Italienne, comme sa cousine française, représente aujourd’hui un parfait compromis entre capacité d’emport d’armement, endurance à la mer, puissance électrique et évolutivité. Le fait que Fincantieri ait également rempli sa mission sur le programme LCS, milite en sa faveur.

En revanche, plusieurs experts estiment que le format requis par l’US Navy est inadapté aux besoins effectives auxquels elle devra faire face dans un avenir proche. En effet, les bâtiments proposés sont tous de grande dimension, la FREMM atteignant même les 7000 tonnes, soit la jauge d’un destroyer plus que d’une frégate. De fait, les coûts prévisionnels d’acquisition, même s’ils ont sensiblement baissé ces derniers mois, notamment sous l’influence des deux participants européens à la compétition, restent supérieurs à 800 m$ par bâtiment. Or, l’US Navy aurait, selon ces experts, davantage besoin d’une flotte de bâtiments plus compacts et plus spécialisés, notamment en lutte anti-sous-marine, grand point faible des bâtiments de surface US aujourd’hui. En d’autres termes, une frégate de 4000/4500 tonnes, spécialisée ASM, et emportant une quantité raisonnable de missiles anti-aériens et anti-navires, répondrait bien davantage aux enjeux à venir, tout en ramenant le prix unitaire sous les 600 m$, permettant de disposer d’une flotte plus importante.

Ce format n’est pas sans rappeler celui des frégates O.H Perry et de leurs ainées les Knox, qui constituèrent la colonne vertébrale de l’US Navy pendant les années 80. Aujourd’hui, la Belh@rra de Naval Group correspond à cette définition, ce qui explique probablement l’intérêt qu’elle suscite auprés de nombreuses Marines européennes et mondiales.

La Russie veut atteindre des vitesses hypersoniques aves ses missiles de croisière et anti-navires.

Selon Alexander Leonov, CEO de Research and Production Association of Machine-Building, les autorités russes ont mandaté les industriels pour accroitre la portée et la vitesse des systèmes anti-navires et des missiles de croisière actuellement en service dans les forces armées russes.

Plus particulièrement, d’importants efforts seront portés sur le système P800 Onyx, qui équipe les frégates du projet 22350 admiral Gorshkov, les sous-marins du projet 885 de la classe Yassen, et les futurs destroyers du projet 22350M Super Gorshkov. Le P800 Onix est un missile de 8,90 metres pour une masse dépassant les 3 tonnes. Il est propulsé par un statoréacteur lui conférant une vitesse de mach 2,5 en altitude et de mach 2 au niveau de la mer. Le missile peut atteindre une portée de 300 km en profil de vol haut-bas, et de 120 km en trajectoire rasante. Il utilise un système de navigation inertielle recalée par satellite GLONASS pour les phase de croisière, et un autodirecteur infrarouge intelligent pour l’acquisition et la destruction de sa cible. La charge militaire de 250 kg cumulée à l’énergie cinétique déployée sont suffisantes pour détruire ou gravement endommager tous les navires de surface existants.

L’annonce faite de vouloir amener le système Onyx à des vitesses hypersoniques, supérieures à mach 6, laisse une nouvelle fois supposer que la Russie a réalisé une percée dans le guidage des armes hypersoniques. En effet, l’Onyx n’a pas une trajectoire balistique comme le Tzirkon est supposé avoir, et il ne pourra donc être controlé par un faisceau arrière en provenance d’un satellite. Cela suppose donc que les ingénieurs russes auraient réussi à developper un matériau capable de resister aux frottements thermiques générés par une vitesse hypersonique, mais suffisamment faiblement dense pour laisser passer un rayonnement électromagnétique de guidage (il semble en effet, bien peu probable que le missile conservera un guidage infra-rouge comme aujourd’hui).

Si tel est le cas, la Russie disposerait d’une avance technologique très significative en matière de missiles anti-navires, les systèmes de défense anti-aériens équipants les bâtiments occidentaux étant incapables d’intercepter un missile hypersonique en trajectoire basse aujourd’hui.

Si l’information est avérée, car rien n’indique objectivement que cette technologie soit effectivement maitrisée, la Russie serait en mesure de deployer une zone d’interdiction navale comparable à celle concernant les aéronefs. Elle serait donc en mesure de neutraliser les deux forces principales de l’OTAN, sa force aérienne et sa Marine, pour prendre un avantage stratégique très marqué, cette dernière n’étant pas en mesure de s’opposer à sa puissance blindée sans une intervention massive des Etats-Unis.

Plus que jamais, la Russie applique la doctrine « Soit fort ou ton adversaire est faible, et empêche le d’utiliser ses forces », qui, bien davantage que la guerre hybride, devrait être attribuée au général Gerazimov.

Les forces russes vont recevoir 144 hélicoptères antichars Ka-52M d’ici 2025

Alors que l’hélicoptère de combat Mil Mi28 n’a obtenu que des résultats mitigés lors de son engagement en Syrie, il semble que le Ka52 ai donné entière satisfaction. C’est la raison pour laquelle les autorités militaires du pays on annoncé, coup sur coup, la commande de 30 nouveaux appareils à livrer d’ici 2022, et de 114 Ka52M modernisés d’ici 2025. Il n’est pas clair, dans la déclaration faite par Alexei Krivoruchko, le secretaire d’état à La Défense, s’il s’agit de 114 nouveaux appareils, ou de 114 appareils qui subiront une modernisation.

Le Ka52M va recevoir une nouvelle suite optronique, pour étendre ses capacités de détection et d’engagement tout temps jour/nuit à plus longue distance, ainsi que de nouveaux dispositifs de protection et de brouillage, pour accroitre sa survivabilité en zone de combat. Contrairement à la modernisation des Mi28 et Mi35, il n’est pas fait état de remplacement des moteurs du Ka52, mais de l’ajout de dissipateur thermique en sortie de turbines de sorte à réduire la signature infrarouge de l’aéronef.

Avec la modernisation entamée des Mi 28 et Mi35, et le developpement d’une nouvelle version du célèbre « Hind », les forces russes disposeront donc de 3 hélicoptères de combat différentes représentant plus de 300 unités, en attendant l’entrée en service du programme d’hélicoptère de combat du futur, dont la conception a été confiée aux bureaux Kamov.

Regain de tensions au Kosovo : l’armée serbe mise en état d’alerte

La police Kosovare a mené, ce matin, un raid dans le nord pays, une région à majorité serbe, et aurait procédé à l’arrestation de 23 personnes, provoquant la colère de la population serbe de la région. Rapidement, des manifestations spontanées se sont organisées, et des barricades auraient été montées dans la ville de Kosovska Mitrovica. Des coups de feu ont été reportés.

Le président serbe, Aleksandar Vucic, a mis les forces armées serbes en situation d’alerte, après avoir déclaré, devant le parlement serbe, qu’il ne laisserait pas les populations serbes (du Kosovo) sans protection face à la menace albanaise (Kosovar). La situation est donc très tendue, d’autant que, désormais, la Serbie sait pouvoir compter sur un soutien de la Russie, pour neutraliser une intervention de l’OTAN, contrairement à 1999.

A suivre …

Fincantieri lance le LHD Trieste destiné à la Marine Italienne

Le constructeur naval italien Fincantieri a lancé ce 25 Mai le LHD Trieste destiné à remplacer le porte-aéronefs Giuseppe Garibaldi en 2022. Le bâtiment, construit dans les chantiers navals Castellammare di Stabia proches de Naples, a entamé sa construction en février 2018, et devrait débuter ses tests à la fin de l’année 2020.

Le Trieste sera alors le plus important bâtiment de la Marine italienne avec le porté-aéronefs Cavour. Long de 214 metres, et jaugeant plus de 33.000 tonnes, il repose sur un concept modulaire lui permettant d’agir comme porte-aéronefs et comme navire d’assaut, en mettant en oeuvres jusqu’à 12 hélicoptères AW101 et SH90A, mais également d’avions F35B, qui remplaceront le AV8 Harrier de l’aéronavale italienne. Il dispose aussi d’une capacité d’accueil de plus de 600 militaires et de leurs véhicules, d’un radier pouvant accueillir différents chalands de débarquement, d’un poste de commandement inter-armées, et d’un hôpital d’une trentaine de lits médicalisés. Le Trieste est le plus imposant navire militaire italien lancé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Contrairement aux Mistral français, le Trieste n’a pas negligé ses capacités d’autodéfense. En effet, le bâtiment emportera 16 silos Sylver50 pouvant mettre en oeuvre autant de missiles Aster 15 et 30, ou 32 missiles CAMM-ER, ainsi que 3 canons de 76mm, et 3 canons télé-opérés de 25 mm.

Taïwan entame la construction de ses nouvelles corvettes côtières

S’il est un pays qui aujourd’hui se sent menacé par le renforcement militaire chinois, c’est Taiwan. Considérée comme une province sécessionniste par Pekin, l’ile autonome a été méthodiquement isolée de ses partenaires internationaux, notamment européens, en mettant en balance l’interdiction d’accèder au marché chinois pour les pays qui viendraient à fournir des technologies de Défense à Taipei. Il ne reste, aujourd’hui guère que les Etats-Unis pour oser défier Pekin dans ce domaine, et s’investir dans La Défense de l’indépendance de Formose. De fait, le pays a développé une industrie de Défense performante, capable de fournir en grande partie les besoins des forces militaires de l’ile.

Conscientes que ses forces ne seront pas de taille à s’opposer à la puissance militaire chinoise en haute mer, la Marine taïwanaise a développé une stratégie de défense et de déni d’accès de ses côtes, de sorte à empêcher une action Aero-amphibie prélude à une invasion, et s’appuyant sur les spécificités des cotes taïwanaises qui n’offrent que peu de zones de débarquement possibles. C’est dans ce cadre que le programme de corvettes et de mouilleurs de mines Tuo Jiang II a été conçu, destiné à prendre la suite du programme Tuo Jiang.

Doté d’un très faible tonnage de moins de 700 tonnes, d’une coque en forme de catamaran et d’un armement anti-navire remarquable composé de 8 missiles à trajectoire rasante Hsiung Feng-II, et de 8 missiles anti-navires supersoniques Hsiung Feng-III, les 3 corvettes disposeront d’une puissance de feu très importante, sur un tirant d’eau très faible, permettant des évolutions en zone côtière. elles emporteront également un système d’autodéfense antiaérien Sea Oryx, et pourront, à terme, emporter le missile anti-balistique Sky Bolt. Doté d’une structure furtive, elles emporteront une panoplie de détecteurs passifs et actifs, dont un sonar tracté, leur conférant une capacité de lutte anti-sous-marine, avec leurs 2 tubes lance-torpilles triples.

Ne disposant que d’une d’une capacité d’autodéfense très limitée, les 4 poseurs de mines pourront également évoluer très près des cotes, et mettont à profit leur vitesse de 45 noeuds pour agir et disparaitre rapidement. Les deux types de bâtiment ne disposeront que d’une autonomie à la mer limitée, mais eu égard aux spécificités de leurs conceptions et de leurs missions, sous forme de « coup de poing », cette capacité n’était que très secondaire.

Le premier mouilleur de mine est attendu pour 2021 dans les forces navales taïwanaises, alors que la première corvette entrera en service en 2025.

La Russie aligne son offre sur les Etats-Unis concernant le Mig35 en Inde

Le programme de remplacement des MIG21 et MIG27 indiens ne cesse d’attiser les appétits des constructeurs aéronautiques, qui se livrent à une débauche de concessions pour faire tendre la balance en leur faveur. Après Lockheed qui propose une version dédiée et exclusive de son F16, le F21; Boeing qui propose un transfert integral de la ligne de production du F18 E/F Super Hornet, c’est au tour du russe MIG de proposer une coproduction intégrale de son chasseur MIG35, qui participe lui aussi à la compétition.

Le groupe russe propose donc un transfert integral de technologies, la construction des infrastructures dédiées pour la fabrication et l’entretien de son chasseur léger, et la formation et l’accompagnement des personnels, et ce, sur l’ensemble de la durée du contrat.

Il faut dire que les opportunités d’exportations du Mig35 sont aujourd’hui très limitées, l’appareil souffrant de certaines limitations de sa lignée, le Mig29, comme un rayon d’action réduit, et une capacité d’emport plus limitée que des appareils comme le F18 ou le Rafale. Mais il bénéficie de trois atouts de taille en Inde :

  • L’Indian Air Force utilise deja une flotte de Mig29, qui donne satisfaction, puisque le pays vient de commander en urgence une nouvelle escadrille de l’avion, afin de palier le vieillissement de son parc aérien militaire.
  • L’appareil russe est très nettement moins cher que ses homologues occidentaux. Un Mig35 en condition « Fly Away » ne dépasse pas les 25 m$, probablement moins lors d’une commande dépassant les 100 appareils. Même si la productivité indienne est loin d’être exceptionnelle, et que le prix de revient de l’avion produit localement dépassera très certainement le prix russe, il en va de même pour les avions occidentaux. En d’autres termes, l’IAF pourrait financer 3 Mig35 pour le prix d’un seul F21 ou Rafale. Alors que l’IAF manque cruellement d’avions modernes, pour faire face au F16 et JF17 Pakistanais comme aux J10/11/16/20 chinois, l’argument du prix est loin d’être neutre, d’autant que les transferts technologiques sont sensiblement comparables à ceux d’un appareil comme le F21.
  • La Russie et l’Inde procède à un rapprochement rapide depuis quelques mois après plusieurs années de tension, la Russie ayant récemment annoncer renoncer à vendre des armes militaires au Pakistan, un geste qui, bien évidemment, est très apprécié à New Delhi. En outre, Moscou a montré une réelle souplesse pour s’adapter aux besoins et spécificités indiennes.

L’IAF pourrait être tentée de modifier, une fois encore, la portée de son appel d’offre, de sorte à mélanger une commande d’un avion à cout réduit, comme le MIG35, mais également comme le SAAG J39, et un appareil plus lourd, comme le Rafale, le F18, ou le Typhoon. Dans une approche de ce type, plutôt que de financer 120 F21, l’IAF pourrait disposer, pour le même prix d’achat, de 160 Mig35, et de 60 Rafales supplémentaires.

Reste que la decision sera avant tout politique, et conditionnée en partie par l’opinion publique indienne. Et dans ce domaine, la France est de loin la moins efficace, restant figée dans une perception datée des contrats de Défense ne dépendant que de quelques personnalités bien placées. La charge menée contre le contrat Rafale par l’opposition indienne en 2018, montre les limites de cette approche. Elle n’aurait eu, en effet, qu’un impact très limité si l’opinion publique indienne avait été convenablement informée des performances exceptionnelles de l’avion français.

La Défense côtière russe sera coopérative

Un article publié par le site Izvestia, citant l’amiral Valentin Selivanov, ancien chef d’Etat-major de la marine, donne des informations sur l’organisation de La Défense côtière russe dans les années à venir. Ainsi, la marine russe va deployer un nombre important de « petits navires », sans preciser s’il s’agit de navires pilotés ou non, dont la fonction sera de repérer les bâtiments adverses, puis de guider les missiles des défense côtières vers ces cibles, évitant aux batteries de devoir utiliser leurs propres radars, et donc les rendant beaucoup plus difficiles à repérer, et à détruire de façon préventive. Il s’agit, ni plus ni moins, que d’une approche de type « engagement coopératif ».

Contrairement à l’occident, la Russie déploie une importante force de défense côtière, composée de batterie de missiles anti-navires à longue portée Bal et Bastion, étendant la bulle de déni d’accès aérienne aux battements de surface. Or, les batteries côtières sont par nature vulnérables aux frappes aériennes comme aux missiles de croisière pouvant être lancés de sous-marins, par exemple. En utilisant des petits navires, et très probablement dans un futur proche, des drones de surface et sous-marins, pour assurer la détection et le guidage des missiles, les batteries côtières, n’ayant plus besoin d’activer leurs radars, seront très difficiles à repérer, donc à détruire.

Dans l’article, il est également fait état de l’extension de ces capacités au missile antinavires hypersoniques Tzirkon, en cours de developpement en Russie. Et cette information est, si elle est avérée, plus qu’interessante. D’une part, cela confirme que le Tzirkon disposera bien d’un système de guidage, contrôlable, contrairement aux réserves émises en occident.

D’autre part, le Tzirkon était jusqu’ici perçu comme un missile proche du Kinzhal, a savoir disposant d’une trajectoire balistique. Pour atteindre sa cible, il devra être équipé d’un controle de trajectoire par satellite en zone arrière, le guidage par l’avant étant très peu probable, eu égard à l’épaisseur des protections thermiques nécessaires pour un missile volant à cette vitesse. Pour guider le missile, ces petits navires devront donc être en mesure de transmettre les informations de position de la cible en temps réel au système de guidage satellite, et donc de disposer d’un système d’information et de communication couvrant l’ensemble du théâtre. Non seulement d’agit-il d’un système d’engagement coopératif, mais d’un système très performant, capable de traiter les informations pour guider des missiles hypersoniques, faisant intervenir la communication satellite.

Si l’information était confirmée, ce qui reste encore à faire, Izvestia est un media crédible, mais il a souvent relayé des informations présentées comme avérées alors qu’il s’agissait d’hypothèses, cela supposera que la Russie est en mesure de maitriser de façon avancé les techniques d’engagement coopératif, qui ne constitueront plus, dès lors, un avantage tactique pour les forces occidentales.

Industriels et militaires russes veulent généraliser les canons de 57mm

L’augmentation de la puissance de feu des véhicules blindés est un phénomène profond entamé il y a plusieurs années, lié au retour du risque de conflit de « haute intensité ». En effet, lorsque le risque adverse se limitait à des forces d’infanterie, ou des forces montées sur des véhicules non blindées très mobiles, mais très peu protégées, les canons de calibre inférieur, comme le 25 mm qui équipe le VBCI français, ou les canons de 30mm qui équipent nombre de véhicules de combat d’infanterie dans le monde, étaient largement suffisant.

Mais lorsqu’il s’agit de combattre des véhicules blindés modernes, ces calibres s’avèrent insuffisant. C’est la raison pour laquelle la France et la Grande-Bretagne ont misé sur le canon 40 CTAS de 40mm pour équiper l’EBRC Jaguar et les Ajax et MCV80 Warrior britanniques. De même, l’US Army a choisi d’équiper ses futurs véhicules de combat d’infanterie de canons de 50 mm, alors que les Stryker vont, eux, brader leurs mitrailleuses de 12,7mm pour des canons de 30mm.

Coté russe, on partait déjà avec une certaine avance, la majorité des VCI étant deja équipés de canon de 30 mm. Mais depuis quelques mois, ce calibre est remis en question par les autorités militaires, comme par les industriels du pays. C’est pourquoi, lors de la parade 2019, le VCI T15 Armata est apparut avec une tourelle équipée d’un canon de 57 mm, un calibre qui semble emporter l’adhésion à Moscou. Les VCI Kurganets et Boomerang, pourtant plus léger, sont également conçus pour emporter cette imposante tourelle, et le futur BMPT Terminator 3 remplacera ses 2 canons de 30mm pour un canon lui aussi de 57mm.

A la différence des occidentaux, les autorités militaires russes ont montré des cycles de decision raccourcies ces dernières années. Il est donc plus que probable que rapidement, des véhicules de combat d’infanterie flanqués de l’étoile rouge apparaissent emportant ce canon de 57mm, d’autant que les industriels russes travaillent d’ores-et-déjà sur plusieurs obus spécialisés et contrôlables.

En France, le VBCI a été conçu pour proposer un excellent compromis entre mobilité, protection et puissance de feu, dans un environnement basse à moyenne intensité. Et il a donné satisfaction sur le terrain, notamment lors de l’opérations Serval, durant laquelle la puissance de feu de son canon de 25mm a été très appréciée. Toutefois, aujourd’hui, et dans un contexte de possible combat de haute intensité, il est à la fois sous-armé et sous-blindé. Outre l’evolution d’une partie des blindés existants, par exemple par adjonction de la tourelle 40 CTAS comme proposé au Qatar, il serait utile de concevoir une version alourdie du VCI, plus puissante, mieux blindée, bien mieux armée, et, pourquoi pas, equipée de chenilles, les roues ayant montré certaines limites sur sol marécageux dans les pays baltes …

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