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La fin du char de combat se dessine-t-elle dans le conflit en Ukraine ?

Selon les informations en sources ouvertes, plus de 3 500 chars de combat russes et ukrainiens ont été perdus de part et d’autres, depuis le début du conflit en Ukraine, soit plus qu’il n’y en avait engagés au début du conflit.

De telles pertes ont des conséquences importantes, notamment sur le déroulement des combats et la stagnation de la ligne d’engagement. Elles ont même amené les deux camps à s’éloigner des doctrines classiques d’utilisation du char de combat, héritées de la Seconde Guerre mondiale, qui faisaient de ces derniers, les piliers de la rupture et de la décision.

On peut, dans ce contexte, s’interroger sur l’avenir du char lourd, dans un environnement saturé de drones, de mines, et de missiles, le privant de ses capacités de manœuvre, et donc, d’une grande partie de son intérêt au combat. Ce serait, pourtant, des conclusions certainement bien trop hâtives…

Des pertes terrifiantes pour les unités de chars russes et ukrainiens

Si l’on en croit le site Oryx, les armées russes auraient perdu, en Ukraine, autour de 2 900 chars de combat, depuis le début du conflit en Ukraine, parmi lesquels presque 2 000 sont identifiés détruits, 500 capturés, et le reste étant abandonnés ou endommagés.

char de combat russe detruit
Les armées russes auraient perdu autour de 3000 chars de combat depuis le debut du conflit. Ces chiffres doivent cependant être pris avec certaines réserves.

À l’entame de l’offensive russe, en février 2022, les analystes estimaient que Moscou avait massé autour de 1 200 à 1 400 chars aux frontières de l’Ukraine, alors que l’ensemble de la flotte de chars en service, au sein des armées russes, était évalué de 3 200 à 3 400 blindés.

Côté ukrainien, la situation n’est guère meilleure. Sur les 1 300 chars en service parmi les unités d’active ukrainienne en février 2022, 800 auraient été perdus, dont 550 identifiés comme détruits, 130 capturés et le reste, abandonnés ou endommagés.

La précision de ces chiffres doit, évidemment, être prise avec certaines réserves. D’une part, il ne s’agit, ici, que des blindés ayant été photographiés, puis diffusés en sources ouvertes. Si l’exercice pouvait se révéler efficace, lorsque les lignes bougeaient rapidement, au début du conflit, c’est beaucoup moins le cas, aujourd’hui, alors que les lignes sont relativement figées, même si les drones apportent certaines informations dans ce domaine.

D’autre part, la méthode d’analyse appliquée par le site Oryx, et les moyens dont dispose cette petite équipe bénévole, se prête davantage à l’analyse d’un conflit limité, avec des pertes de quelques dizaines, peut-être quelques centaines de blindés, plutôt que pour un conflit de cette ampleur. Enfin, on ignore le nombre de chars et de blindés identifiés, détruits, abandonnés ou endommagés, qui ont été récupérés par les forces, pour être transportés vers des centres de remise en état.

En dépit de ces réserves, il ne fait aucun doute que les flottes de chars, russes comme ukrainiennes, ont connu des taux d’attrition tout à fait considérables. L’analyse des attritions identifiées ces derniers mois, montre d’ailleurs, que les armées russes n’alignent presque plus les modèles qu’elles avaient initialement déployé autour de l’Ukraine, laissant supposer qu’effectivement, l’essentiel de cette flotte a été éradiquée.

Les chars occidentaux aussi vulnérables que les modèles soviétiques ou russes dans le conflit Ukrainien

Si les chars de conception russe ou soviétique, comme les T-72, T-80 et T-90 russes, ou les T-64 ukrainiens, ont payé le prix fort dans ces combats, ils n’ont pas été les seuls à enregistrer des taux d’attrition catastrophiques.

Leopard 2A6 et M2 Bradley detruits
La plupart des Leopard 2A6 et M2 Bradley ukrainiens perdus lors de cet engagement du début de la contre-offensive d’été ukrainienne de 2023, auraient été récupérés et remis en état par les Ukrainiens.

Ainsi, sur les 130+ Leopard 2, toute version confondue, livrés à l’Ukraine à ce jour, le site oryx a identifié 37 blindés perdus, dont 16 détruits, et 21 endommagés, capturés ou abandonnés, alors que ces chars n’ont été livrés que progressivement, à partir de février 2023.

Le premier M1A1 Abrams américain, lui, est arrivé en Ukraine à la fin du mois de septembre 2023. Sur les 31 exemplaires livrés au 26 avril 2024, quatre sont identifiés perdus, dont deux détruits, et deux endommagés et abandonnés.

Quant aux 14 Challenger 2 livrés à Kyiv par la Grande-Bretagne, un seul aurait été perdu. Si l’excellent blindage de ce char peut expliquer cette attrition plus faible, sa cause doit probablement être recherchée davantage dans une utilisation moindre, de ce modèle particulièrement lourd, et qui s’embourbe facilement, par les forces ukrainiennes.

En d’autres termes, même s’ils se sont montrés sensiblement plus performants et résistants, en particulier pour ce qui concerne la protection des équipages, que les modèles russes et soviétiques majoritairement mis en œuvre dans ce conflit, les chars occidentaux, transférés à l’Ukraine, n’ont pas dérogé à l’importante attrition constatée.

D’ailleurs, une fois rapportés à la durée de leur présence, et au nombre d’exemplaires livrés aux armées ukrainiennes, ces chars présentent des taux d’attrition assez proches de ceux constatés pour les modèles les plus évolués des armées russes, comme le T-90M, le T-72B3M ou le T-80BV.

La fin des paradigmes hérités de la Seconde Guerre mondiale, pour le char de combat

On comprend, face à ces pertes, que les ukrainiens, et dans une moindre mesure, les russes, moins « sensibles » aux pertes humaines et matériels, aient fait évoluer leurs doctrines de mise en œuvre des chars lourds.

M1A2 Abrams
Les chars occidentaux engagés en Ukraine auraient montré des eprformances globalement supérieures à celles des chars sovéitiques et russes, sans toutefois que la différence en terme de survivabilité, soit particulièrement importante.

Alors que le front s’est stabilisé depuis un an et demi, autour de la ligne Sourovikine, ces blindés sont, désormais, majoritairement employés sous la forme de canon d’assaut, pour ajouter une composante tir tendu à l’artillerie, en soutien de l’infanterie, qui mène ou repousse les assauts.

De fait, la doctrine d’emploi du char héritée de la Seconde Guerre mondiale, fondée sur la rupture des lignes, l’exploitation des percées, mais également sur la défense dynamique, a cédé le pas à une mise en œuvre plus parcimonieuse et isolée, au profit de l’infanterie.

D’ailleurs, tout semble indiquer que la plupart des destructions de chars documentées, résulte de l’utilisation de mines, de tirs indirects d’artillerie, et surtout de missiles et roquettes antichars, ainsi que de munitions rôdeuses et drones. Les destructions par tir direct venant d’un autre char, en revanche, apparaissent minoritaires. L’époque où le char était le pire ennemi du char, parait bien révolue.

Le contexte opérationnel ukrainien ne doit pas être généralisé en matière d’engagement de haute intensité

Ce Retour d’Expérience, au sujet du plus important conflit de haute intensité depuis la guerre de Corée, pourrait amener à conclure que le char de combat est appelé à disparaitre, trop exposé qu’il est sur le champ de bataille, et n’apportant pas, avec son canon principal, une puissance de feu décisive.

Ce serait probablement une erreur, que ne font pas, d’ailleurs, les états-majors, à en juger par l’augmentation massive des commandes de chars lourds ces dernières années, en Europe, comme ailleurs. En effet, le contexte ukrainien n’est sans doute pas représentatif de ce que pourront être, à l’avenir, les engagements de haute intensité.

Drones en Ukraine
la multiplication des drones en Ukraine, a conduit à de nombreuses destruction de chars par des tirs indirects d’artillerie, ou par des frappes de drones de type Munition Rodeuse.

En premier lieu, l’essentiel des armées russes et ukrainiennes, est composée de militaires mobilisés, n’ayant pas l’entrainement, par exemple, des militaires américains, britanniques ou français, et ce, dans de nombreux domaines.

L’une des conséquences de ce manque de formation, ne pouvant être compensé par l’aguerrissement incomparable de ces troupes, s’observe dans l’incapacité des deux armées à mettre en œuvre des doctrines articulées autour des unités interarmes, susceptibles d’apporter la plus-value requise pour débloquer une situation figée.

À ce titre, les deux armées qui s’opposent, sont encore fortement influencées par les doctrines soviétiques, ce qui rend le conflit peu représentatif d’un engagement, par exemple, qui opposerait des membres de l’OTAN, appliquant une doctrine occidentale, à la Russie.

Enfin, et surtout, ce conflit se caractérise par la quasi-absence de l’aviation tactique sur la ligne de front, et par l’utilisation massive de drones, sans que ni l’une, ni l’autre des armées, dispose de systèmes de commandement et d’information numérisés permettant, justement, la mise en œuvre de capacités interarmes.

Là encore, on peut anticiper que l’un comme l’autre de ces aspects, seraient très différents, s’il s’agissait de forces occidentales, qui font de l’aviation tactique la composante clé de la puissance de feu opérationnelle, et de la communication et du partage d’information, le pilier des systèmes en cours de déploiement, comme SCORPION en France.

Une nouvelle génération de chars, plus spécialisés, différemment protégés, est à l’étude

L’ensemble de ces aspects peuvent suffire à transformer le rôle du char de combat, pour en faire, à nouveau, un moyen de rupture destiné à détruire et déborder les lignes adverses, à exploiter les brèches créées pour pénétrer la profondeur de l’ennemi, et ainsi, de refaire du char de combat, le pilier de la guerre de mouvement.

MGCS
Le programme MGCS ne portera pas sur un unique remplaçant des Leopard 2 et Leclerc, mais sur une gamme de vehicules spécialisés destinés à porter l’action blindé lourde dans les decennies à venir. Notez le char porte-missiles à droite.

L’arrivée des systèmes de protection actifs et passifs pour redonner de la survivabiltié aux chars

Toutefois, l’arrivée de nouvelles technologies, destinées précisément à accroitre la survivabilité des chars au combat, va très certainement rétablir ceux-ci, dans leur fonction première. D’abord, les systèmes de protection passifs, comme les détecteurs de visée laser, les brouilleurs électromagnétiques, les leurres infrarouges, et les fumigènes d’obfuscation, qui équipent déjà les chars les plus modernes en occident, ont le potentiel de diminuer sensiblement la vulnérabilité de ces blindés, en particulier face aux missiles antichars.

Les systèmes hard kill, comme le désormais célèbre Trophy israélien, permettront, quant à eux, d’étendre cette capacité de protection contre les roquettes antichars, tout en renforçant la défense antimissile. Les systèmes les plus modernes, comme l’ADS de Rheinmetall, permettront également de protéger les chars contre des menaces plongeantes, comme certains missiles antichars, ainsi que contre les munitions rôdeuses.

En diminuant sensiblement la vulnérabilité des chars à ces menaces, ces systèmes devraient aider à en accroitre la survivabilité, suffisamment pour leur redonner le rôle qui était le leur, pour empêcher, précisément, qu’un conflit ne s’enlise, comme c’est le cas en Ukraine.

Il n’est donc pas surprenant que la conception des chars à venir étudie ces constats, qu’ils soient de génération intermédiaire, comme le K2, le M1E3 ou le Leopard 2A8, et surtout celle des chars de la génération à venir, dont le programme MGCS est aujourd’hui le principal représentant.

Plus légers, plus mobiles et avec un armement spécialisé, les chars nouvelle génération retrouveront leur prédominance dur le champ de bataille.

Ainsi, tous ces chars seront équipés de ces systèmes de protection actifs et passifs. Ils seront, de plus, plus légers que les chars actuels, visant pour la plupart une masse au combat autour de 50 tonnes, pour préserver leur mobilité, même en terrain difficile. Cette évolution est, d’ailleurs, rendue possible par l’arrivée de ces mêmes Active Protection Systems, Soft ou Hard-kill.

AbramsX
Le demonstrateur AbramsX préfigure probablement ce que sera le futur M1E3 américain, un char plus léger, plus numérisé, et faisant reposé sa protection en grande partie sur ses APS.

Paradoxalement, l’arrivée de ces APS, tendra, enfin, à remettre l’armement principal du char, son canon lourd, au cœur du système. En effet, si les APS s’avèrent efficaces contre les roquettes et missiles, ils le sont beaucoup moins contre un obus flèche filant à 1 700 m/s.

Pour autant, on observe dans le programme MGCS, qu’un char spécialisé, mettant en œuvre non plus un canon lourd, mais une batterie de missiles, est également à l’étude. En effet, au-delà des capacités antichars du canon, le char doit aussi se doter, pour être efficace, de capacités de feu à plus longue portée, y compris en tir indirect, pour lequel le missile à l’avantage sur l’obus.

Conclusion

On le voit, il est probablement très prématuré, comme c’est pourtant souvent le cas, d’annoncer la fin du char de combat, sur la base des pertes enregistrées par les armées ukrainiennes et russes, depuis février 2022. Même les changements de doctrines appliqués par ces deux armées, consécutifs des pertes enregistrées, sont davantage liés à des éléments spécifiques à ce conflit, qu’à une évolution profonde de la guerre de haute intensité.

Toutefois, tous les enseignements, venant d’Ukraine, ne doivent pas être ignorés, sur la seule base des spécificités de ce conflit. On voit, ainsi, que les industriels, en particulier en Europe et aux États-Unis, s’en inspirent pour conserver le potentiel opérationnel du char, et ainsi, éviter qu’un conflit ne s’enlise, comme c’est le cas, en Ukraine.

KF-51 Panther Rheinmetall
Avec l’APS StrikeShield et TOPS, le KF-51 Panther de Rheinmentall est certainement, aujourd’hui, le modèle de char le mieux protégé du moment, ainsi que le mieux armée, même s’il n’existe que sous la forme de démonstrateur.

À ce titre, on peut se demander s’il ne serait pas pertinent, justement, d’équiper tout ou partie des nouveaux chars lourds occidentaux qui seront transférés à l’Ukraine dans les mois à venir, de certaines de ces évolutions, comme les systèmes hard kill et soft kill, susceptibles de leur redonner cette survivabiltié indispensable à la manœuvre, pour en valider le potentiel ?

Si cela impose des délais et des couts initiaux supplémentaires, pour les en équiper, cette initiative pourrait s’avérer bien plus économique et efficace, à terme, que le transfert de chars classiques, connaissant leurs vulnérabilités.

À l’instar des Caesar français, qui consomment, semble-t-il, dix fois moins d’obus que les systèmes soviétiques, et qui ont une survivabilité considérablement plus élevée, un tel calcul peut s’avérer déterminant, dans une guerre qui se veut, aujourd’hui, structurée autour de l’attrition comparée, des matériels comme des hommes.

600 à 1000 missiles ATACMS pour l’Ukraine : pourquoi un tel revirement des États-Unis ?

Les missiles ATACMS américains vont-ils être le game-changer tant attendu en Ukraine ? C’est tout à fait possible. En effet, après un vote très attendu de la chambre des Représentants américains, pour libérer l’enveloppe de 95 Md$ à destination de Taïwan, d’Israël et de l’Ukraine, il y a trois jours, c’était au tour, aujourd’hui, du Sénat de faire de même.

Sans surprise, celui-ci a validé la loi, permettant à Joe Biden de la promulguer. Cela n’aura d’ailleurs pas tardé, puisqu’une heure après le vote sénatorial, le président américain prit la parole pour annoncer que la loi avait été promulguée, permettant de libérer, entre autres, 60.8 Md$ en soutien militaire à l’Ukraine.

Depuis trois jours, plusieurs annonces avaient laissé anticiper que Washington s’apprêtait à livrer les missiles balistiques ATACMS, mis en œuvre par les systèmes HIMARS, à l’Ukraine, une munition réclamée de longue date par Kyiv pour atteindre les cibles d’importances, dans la profondeur du dispositif russe déployé en Ukraine.

Joe Biden annonce la livraison d’un millier de missiles ATACMS à l’Ukraine

Personne, en revanche, n’avait anticipé que les États-Unis s’apprêtent à livrer de 600 à plus d’un millier de ces missiles de 1,5 m$, aux armées ukrainiennes, leur conférant une puissance de feu à moyenne portée, sans équivalent sur ce théâtre.

missiles ATACMS
Le MGM-140 ATACMS est un missile balsitique d’une portée de 300 km, emportant soit une charge explosive pour frapper les places fortes, soit 300 sous-munitions contre les regroupements de forces et de moyens.

L’annonce fait l’effet d’un tremblement de terre, dans ce conflit. En effet, avec autant de munitions de ce type, les Ukrainiens seront en capacité de frapper la plupart des sites d’importance, concentrations de forces, dépôts logistiques et infrastructures critiques, sur l’ensemble du territoire ukrainien aux mains des russes, y compris en Crimée.

En d’autres termes, pour peu que Washington alimente en informations précises de ciblage, les Ukrainiens, ce qui est probable, Moscou n’aura, dès ce moment, plus la possibilité de préparer des offensives ou des manœuvres, y compris dans la profondeur de son dispositif, et ce, sur l’ensemble de ce territoire, rendant la conduite d’une offensive, très improbable.

Un profond basculement de la position américaine qui s’opposait jusqu’ici à la livraison d’ATACMS

Cette annonce représente surtout un basculement majeur de la position de Washington, à ce sujet. La Maison-Blanche et le Pentagone s’opposaient, en effet, jusqu’ici, à ce que ce missile balistique soit envoyé en Ukraine, craignant une escalade de la part de Moscou.

HIMARS
Les systèmes HIMARS livrés à l’Ukraine à partir de 2022, permettront de mettre en oevure les missiles AtACMS, d’une portée annoncée de 300 km, capables d’atteindre l’ensemble du territoire ukrainien controlé par les armées russes.

Passer d’une position aussi réservée, à un tel volume de puissance de feu, suppose donc une réponse américaine à la hauteur de la menace perçue. D’autant que la Maison-Blanche n’est pas la seule à effectuer un basculement radical à ce sujet, ces derniers jours.

Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des Représentants, s’était pour sa part opposé au vote de l’aide américaine à l’Ukraine jusqu’il y a peu, avant un revirement tout aussi radical que rapide à ce sujet, il y a quelques jours, permettant que le texte de loi soit voté positivement par le Congrès.

Empêcher ou contrer une offensive majeure de printemps russe ?

Il est donc probable que des événements et des informations en provenance d’Ukraine, en possession des États-Unis, ont induit un tel basculement de presque totalité de la classe Politique US, alors que même Donald Trump semble avoir considérablement adouci ses positions à ce sujet, depuis quelques jours.

L’hypothèse la plus probable, dans ce contexte, est que l’offensive de printemps russe, annoncée pour la fin du mois d’avril ou le mois de mai par beaucoup d’analystes, promet d’être particulièrement intense et massive, avec le risque, bien réel, d’un effondrement des lignes ukrainiennes.

Armées russes
La préparation de l’offensive de printemps russe, semble avoir convaincu la Maison-Blanche comme les Républicains américains, de l’urgence et de l’ampleur de la réponse necessaire.

L’ampleur de la réponse américaine laisse penser que cette offensive, en préparation, a les capacités de créer une rupture, mais aussi de l’exploiter, au point de faire peser une menace existentielle sur l’Ukraine.

Son annonce, telle que formulée par Joe Biden, entrainera, sans le moindre doute, une réaction de la part de Moscou. Toutefois, il est surtout probable que cette annonce, particulièrement transparente, a aussi pour objet de dissuader la Russie de mener son offensive.

Le dernier relais américain, avant l’échéance des présidentielles américaines

Reste que cette déclaration, particulièrement médiatisée, apparait également comme le probable dernier relais pris par les États-Unis, dans la guerre en Ukraine, avant de laisser aux européens, la responsabilité de ce conflit.

En effet, si Donald Trump a cessé de s’opposer frontalement au soutien américain à l’Ukraine, sa réaction, sur X, au vote de la Chambre des Représentants, donnait clairement le ton de sa future politique dans ce domaine, s’il venait à être élu en novembre 2024.

On peut donc anticiper, dans cette hypothèse, qu’il ne renouvellera pas l’aide américaine à Kyiv en 2025, ou, tout du moins, qu’il n’emploiera pas le budget fédéral, à cette fin.

Donald Trump
Si Donald Trump s’est montré plus discret dans son oppostion au soutien américain à l’Ukraine, il a tout de même insisté sur le fait que ce conflit était de la responsabilité des Européens.A-t-il fondamentalement tort ?

Il ne fait que peu de doute, dès lors, que ces annonces américaines, ont également pour objet de donner à l’Ukraine, ainsi qu’aux Européens, les moyens et le temps nécessaires, pour leur permettre d’effectuer la transition vers un modèle autonome, ne requérant plus l’intervention américaine, sauf, éventuellement, pour vendre certains équipements, comme des ATACMS. Reste à voir si les Européens sauront mettre à profit cet ultime délai, pour faire les changements nécessaires et suffisants, afin d’emporter la décision en Ukraine.

Que nous disent les performances de l’AMX-10RC en Ukraine sur l’EBRC Jaguar ?

En janvier 2023, La France a été le premier pays occidental a annoncé l’envoi, en Ukraine, de chars de combat, tel que désigné alors. Il s’agissait, en fait, de véhicules de reconnaissances blindés AMX-10RC, un blindé 6×6 armé d’un canon de 105 mm, mais bien trop léger, et insuffisamment protégés, pour être qualifié de chars de combat.

Pour autant, l’initiative française servit de déclencheur, suivie peu après par la Grande-Bretagne, qui annonça l’envoi d’une dizaine de Challenger 2, pour le coup, un véritable char lourd, peut-être même trop, pour le théâtre ukrainien. Après quoi, américains et allemands adoucirent leurs positions, permettant l’envoi de M1A1 Abrams et surtout de Leopard 1 et 2, adaptés aux besoins ukrainiens.

Depuis, les AMX-10RC comme les Leopard et Abrams, ont connu l’épreuve du feu. Si les chars lourds allemands et américains ont montré, sans être invulnérables, de qualités conformes aux attentes, le blindé léger français, laisse un sentiment plus que mitigé auprès de ses utilisateurs ukrainiens.

Alors que les premiers EBRC Jaguar sont entrés en service au sein des unités de cavalerie françaises, pour remplacer les AMX-10RC dans leurs missions, l’expérience ukrainienne apporte une vision pour le moins incertaine, quant à l’efficacité, et même l’utilité, concernant ce type blindé, au moins pour ce qui concerne ce conflit.

L’AMX-10RC, un véhicule blindé de reconnaissance mal compris et mal employé par les Ukrainiens ?

Il est vrai qu’initialement, les unités ukrainiennes équipées des AMX-10RC français, ont tenté d’employer le blindé à la manière d’un char de combat, ce qu’il n’est pas. Les résultats furent, comme on pouvait s’y attendre, assez catastrophiques.

AMX-10 RC
Le canon de 105 mm 105 mm F2 BK MECA L/48 de l’AMX 10RC

En effet, le blindage du char léger (ou peu apporte sa dénomination), permet tout juste de résister à des tirs d’armes légères, et de mitrailleuses lourdes. Ainsi, le moindre canon de 25 ou 30 mm, suffit à percer l’AMX-10RC, y compris en secteur frontal, ceci le disqualifiant de fait de la fonction char de combat.

En outre, son canon basse pression de 105 mm F2 BK MECA L/48, a des performances très inférieures à ceux des canons de 120 mm des chars occidentaux, et même à celles du canon L7A43 du Leopard 1. En d’autres termes, l’AMX-10RC n’a ni la protection, ni la puissance de feu, suffisantes pour être employé comme un char de combat, même moyen. Il n’est donc pas surprenant que le blindé ait connu d’importantes pertes, lorsque employé comme tel, par les forces ukrainiennes.

Dans la doctrine française, l’AMX-10RC doit être employé pour de reconnaissances armées, servant à accompagner la force adversaire sous le feu des lignes défensives alliées, ou pour effectuer des missions d’appui au profit de l’infanterie.

Une fois la chose assimilée par les militaires ukrainiens, on pouvait alors s’attendre à un bien meilleur comportement, concernant le blindé français, dans cet engagement. C’est pourtant tout sauf évident…

La fonction reconnaissance armée face aux drones et une guerre de position : l’AMX-10RC a-t-il sa place dans le conflit ukrainien ?

Et pour cause : la dynamique du conflit ukrainien est très différente de celle imaginée par les militaires et ingénieurs français, lorsqu’ils ont conçu l’AMX-10RC. D’abord, la reconnaissance, la fonction première du blindé, est presque entièrement déléguée aux drones, dans ce conflit.

AMC-10RC
la reconaissance armée a-t-elle encore une raison d’être sur un champ de bataille rendu transparent par l’utilisation massive de drones ?

Ces drones, peu onéreux et mis massivement en service le long de la ligne de front, sont à ce point performants, que la notion de brouillard de guerre, au cœur de la manœuvre militaire depuis la Seconde Guerre mondiale, est désormais remplacée par la notion de transparence du champ de bataille.

Selon celle-ci, les drones apportent une vision si claire et précise, du dispositif adverse, y compris dans sa profondeur, que la reconnaissance armée de l’AMX-10RC, n’a tout simplement plus lieu d’être.

Pire encore, cette transparence du champ de bataille a, pour ainsi dire, neutralisé la manœuvre, et forcer les militaires à passer d’une guerre de mouvement, employée au début du conflit, à une guerre de position et d’attrition, qui fait rage depuis l’automne 2022, et le repli des forces russes sur la ligne Surovikine.

De fait, la fonction d’appui des forces d’infanterie dans la manœuvre, seconde fonction clé de l’AMX-10RC, n’est guère d’actualité, elle non plus. Dans ces conditions, on comprend le manque d’enthousiasme des Ukrainiens concernant le blindé français, qui contraste avec les qualités exacerbées du canon Caesar, ou même du VAB, appréciés tous deux des forces ukrainiennes.

Ne pouvant se passer d’employer l’ensemble des moyens disponibles, les ukrainiens utilisent dorénavant les AMX-10RC comme des canons d’assaut, à l’image des fameux Stug de l’Armée allemande durant la seconde guère mondiale, pour apporter un appui d’artillerie en tir tendu, lors ses assauts ukrainiens, ou pour contrer les assauts russes.

La guerre de position est-elle consubstantielle de l’engagement de haute intensité moderne ?

Conçu spécifiquement pour la guerre de mouvement, l’AMX-10RC se retrouve donc lourdement handicapé par cette guerre de position qui s’est imposée en Ukraine. La question est, aujourd’hui, de savoir si cette évolution du conflit, vers une guerre de position, est symptomatique des équilibres militaires et technologiques du moment ?

AJAX British army
L’Ajax britannique partage la tourelle et les missions de l’EBRC Jaguar français.

Bien évidemment, la réponse à cette question mériterait une étude approfondie, dépassant de beaucoup le cadre de ce seul article. On peut toutefois identifier différents aspects, qui tendent, si pas à trancher définitivement le sujet, en tout cas, à montrer qu’il est complexe et très ouvert.

En premier lieu, les armées ukrainiennes et russes emploient, toutes deux, des équipements et des doctrines fortement teintées de l’époque soviétique, privilégiant la concentration de puissance de feu et de moyens, et les attaques frontales, à la manœuvre rapide.

De fait, même s’ils emploient de plus en plus de matériels occidentaux, les ukrainiens sont loin de les exploiter avec une doctrine comparable à celles des armées américaines, britanniques ou françaises. Par ailleurs, les deux forces appliquant la même doctrine et disposant de moyens relativement proches, il était assez prévisible qu’elles finissent par se neutraliser le long d’une ligne d’engagement, puis par s’enterrer, pour entamer une guerre de position et d’attrition.

Cette évolution était d’autant plus prévisible (et prévue), que Moscou estime désormais que la victoire se dessine sur l’épuisement de l’adversaire, avec la certitude de disposer de moyens industriels et de ressources humaines supérieurs à ceux de l’Ukraine, pour s’imposer. Vrai ou faux n’est pas significatif, ici. Ce qui l’est, c’est que le Kremlin en est persuadé.

Guerre de position
La guerre de position s’est imposée en Ukraine.

Surtout, ce conflit se caractérise par le rôle secondaire qu’y jouent les forces aériennes, y compris russes, neutralisées de part et d’autres par les défenses antiaériennes des deux camps. Or, la force aérienne tactique permet, précisément, de débloquer une situation, et ainsi redynamiser la guerre de mouvement, en créant les conditions nécessaires à une attaque ou une contre-attaque.

Si les forces aériennes ukrainiennes manquent de moyens pour jouer ce rôle, les forces russes, elles, ne sont tout simplement pas habituées à prendre en charge cette fonction, l’appui feu revenant en priorité à l’artillerie dans la doctrine.

Toutefois, si les forces russes devaient se confronter à une force aérienne tactique à la fois puissante et massive, comme celle de l’OTAN, difficile de dire si ses moyens antiaériens seraient suffisants pour la contenir, et donc pour préserver le statuquo aérien, indispensable à une guerre de position.

De fait, les spécificités du conflit russo-ukrainien, aujourd’hui, ne permettent pas d’en déduire une tendance naturelle vers une guerre de position et d’attrition des engagements de haute intensité. Rien ne permet, en revanche, de l’écarter non plus.

L’EBRC Jaguar, successeur de l’AMX-10RC, a-t-il encore une utilité opérationnelle ?

Reste que les réserves ukrainiennes, concernant l’utilité même de l’AMX-10RC, perdurent, en particulier pour ce qui concerne son rôle pour les missions de reconnaissance, et son manque de survivabilité et de puissance de feu, dans un engagement de haute intensité.

EBRC Jaguar
EBRC Jaguar lors des essais tout terrain

Par transitivité, ces questions s’imposent également à son successeur, l’EBRC Jaguar. Bien que beaucoup plus moderne, et intégré à la bulle Scorpion, l’Engin Blindé de Reconnaissance et de Combat, appelé à remplacer les 10RC dans les unités de cavalerie de l’Armée de Terre, a été conçue selon des paradigmes proches de ceux qui avaient donné à son prédécesseur, dans les années 70.

Mieux encore, l’EBRC Jaguar, comme les VBMR Griffon et Serval, a été imaginé alors que les Armées françaises étaient pleinement, et uniquement, engagées dans des conflits asymétriques, au Sahel, en Afghanistan, en RdC et au Levant. On peut craindre, dès lors, que les réserves au sujet du 10RC, s’appliquent, à l’identique, au Jaguar.

Comme son prédécesseur, l’EBRC est un blindé 6×6. Il partage, à ce titre, le châssis du VBMR Griffon, pour en faciliter la maintenance opérationnelle. D’une masse au combat de 24 tonnes, il conserve une masse par essieu inférieure à huit tonnes, censée donner l’avantage à la roue sur la chenille en termes de mobilité. Son moteur Volvo D11 à 6 cylindres de 490 cv, lui confère un bon rapport puissance poids supérieur à 20 cv par tonne, pour une mobilité accrue sur route et en tout terrain.

Le Jaguar emporte la tourelle T40, armée du canon CT40 de 40 mm à munition téléscopée, d’une mitrailleuse en tourelleau téléopéré, ainsi que d’un pod armé de deux missiles antichars de nouvelle génération Akeron MP.

EBRC Jaguar
La tourelle T40 de l’EBRC Jaguar

Il dispose également d’un système de protection actif-passif intégrant un brouilleur EM, des leurres IR, des détecteurs laser et de lancement, ainsi que des lance-pots fumigènes d’obfuscation. Enfin, le blindé est mieux protégé, que ce soit contre les mines et contre les tirs directs, que l’AMX-10RC, avec un standard de protection Stanag 4.

De fait, il ne fait aucun doute que le Jaguar est bien plus performant et adapté que l’AMX-10RC pour les missions de contre-insurrection, comme pour les missions de reconnaissance armée.

Pour autant, malgré ses atouts technologiques, rien n’indique, aujourd’hui, qu’il puisse mieux trouver sa place sur un champ de bataille comparable à celui en Ukraine, ni même qu’il ait toujours une réelle fonction, dans un conflit de haute intensité moderne, dans lequel la mission de reconnaissance armée est confiée aux drones.

Notons, à ce titre, que ce qui est vrai pour le Jaguar, l’est tout autant pour les autres blindés de sa catégorie, comme l’Ajax britannique, le Fuch allemand, ou le Bradley M3 américain. Car c’est bien la mission principale pour laquelle le blindé a été conçu, qui est aujourd’hui remise en cause, et non l’adaptation du blindé à la mission.

Conclusion

Alors que l’Armée de terre a entamé la réception de ses EBRC Jaguar pour remplacer ses Jaguar, que les engagements français en Afrique semblent destinés à diminuer, et que les tensions à l’est focalisent l’attention militaire et politique, on doit, peut-être, s’interroger sur la pertinence du format de 300 Jaguar visé par le plan Scorpion.

VBCI 2
Est-il préférabled de commander des VBCI 2, plus polivalents, plutot qu’une flotte de 300 Jaguar ?

Il pourrait être, ainsi, plus efficace de remplacer une partie de ces blindés par une augmentation de la flotte de VBCI, en version VBCI 2, afin de conserver la puissance de feu de la tourelle T40, tout en ajoutant la fonction VCI, qui apparait plus efficace dans un conflit de haute intensité moderne, selon les RETEX ukrainiens.

Se pose, enfin, la question de la pertinence du développement d’une version plus lourdement armée de l’EBRC, disposant, par exemple, d’un canon de 120 mm, ou d’un canon de 105 mm haute pression, et/ou de davantage de missiles Akeron MP, pour faire une version chasseur de char 8×8, sur châssis VBCI.

Dans tous les cas, les difficultés rencontrées en Ukraine par l’AMX-10RC, sont certainement riches d’enseignements, et méritent d’être très soigneusement analysées, de manière objective, quitte à engendrer des arbitrages douloureux au sujet de ce blindé pourtant fort réussi.

La possible vente de 120 VBCI 2 au Qatar, pourrait en engendrer d’autres à court terme.

En décembre 2017, Paris et Doha annonçaient la signature d’une lettre d’intention portant sur l’acquisition, par le Qatar, de 490 VBCI 2, pour Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie Mk2, devant être acquis auprès de Nexter, avec une enveloppe allant de 1,5 à 2 Md€.

Les négociations ont cependant été particulièrement difficiles autour de ce contrat, par ailleurs handicapées par d’autres sujets de tensions entre les deux pays. Deux en plus tard, en 2019, Doha annonçait la fin des négociations, et son ambition de se tourner vers une autre solution, le Boxer allemand étant fréquemment avancé.

Les relations entre la France et le Qatar s’étend améliorées depuis, notamment du fait de la participation française à la sécurisation de la Coupe du Monde du Football 2022, organisée dans le pays, remirent le VBCI au-devant de la scène, sans que l’on sache si, oui ou non, le Qatar se tournera effectivement vers ce modèle. Il semble que la decision, dans ce dossier, soit désormais proche, alors que, selon le site LaTribune.fr, Doha pourrait prochainement commander 120 VBCI auprès de KNDS-France.

120 VBCI 2 pour les forces armées du Qatar en négociation finale

Selon le site d’information économique français, très proche des questions industrielles de la sphère nationale défense, le Qatar aurait, en effet, demandé à KNDS-France, une proposition finale portant sur 120 VBCI en évolution CT40, pour équiper 2 des 6 bataillons d’infanterie mécanisée du pays.

VBCI 2
Le VBCI 2 proposé au Qatar, est équipé de la tourelle CT40 et d’un moteur Volvo D13 de 600 cv.

Les quatre autres bataillons, eux, seraient équipés de blindés allemands et turcs, le Boxer 8×8 conçus et construit par ARTEC GmbH, une joint-venture associant KNDS-Deutschland (ex Krauss-Maffei Wegmann), Rheinmetall Landsystem et Rheinmetall Netherlands, et un VCI du turc BMC, une entreprise détenue à 49 % par le Qatar. On ne connait pas la ventilation exacte de ce montage.

Le VBCI proposé par KNDS-France, s’appuie sur le modèle VBCI 2, un blindé reprenant une caisse redessinée du VBCI, mais disposant d’un moteur plus puissant Volvo D13 de 600 cv, ainsi que d’une vetronique et d’une tourelle de nouvelle génération. Celle-ci reposera sur la tourelle T40, armée du canon de CT40 franco-britannique, qui équipe notamment les Jaguar de l’Armée de terre, et les Ajax de la British Army.

Le niveau de protection du VBCI est également améliorée, particulièrement contre les mines et Engins Explosifs Improvisés (IED pour l’acronyme anglophone), et celui-ci demeure sous le seuil d’efficacité de 8 tonnes par essieu pour la mobilité roues, avec une masse au combat de 32 tonnes et un rapport puissance poids de 18,75 cv par tonne. L’essieu arrière directionnel confère, enfin, au VBCI 2 une mobilité accrue, en particulier en terrain accidenté ou en environnement urbain.

Une commande de VBCI qui pourrait en amener d’autres pour KNDS-France

Bien que s’étant révélé très efficace au combat, spécialement sur des théâtres dissymétriques comme au Mali, le VBCI français n’a, jusqu’ici, pas rencontré le succès attendu sur la scène internationale. L’Armée de terre demeure, aujourd’hui, le seul opérateur du blindé de KNDS France. Ainsi, le dernier des 628 VBCI en service au sein des Armées françaises, a été livré en 2015.

KNDS-France usine
La production indsutrielle de VBCI a cessé en 2015.

Le blindé français a, en particulier, souffert de la concurrence du Boxer 8×8 allemand, commandé à l’export par cinq armées occidentales, dont la British Army (623 ex) et les Armées australiennes (211 ex) et néerlandaises (200 ex), en plus de la Bundeswehr (547 exemplaires).

Dans ce contexte, la commande potentielle qatari, pourrait remettre le VBCI sur le marché international, et engendrer, à relativement courts termes, d’autres commandes pour KNDS-France.

Celle-ci permettrait, en effet, de créer une première référence pour le VBCI 2, dont la configuration, et la puissance de feu, sont beaucoup plus en adéquation avec les demandes actuelles venant du marché international, que ne l’est le VBCI français, armé d’un seul canon de 25 mm.

En outre, la reprise de la production industrielle du nouveau blindé, permettrait à l’industriel français de proposer des conditions de livraison plus attractives, dans un marché en forte demande, avec des exigences ayant évoluées face à la menace, en particulier concernant les délais de livraison.

La Grèce et le VBCI Philoctete dans le viseur de KNDS-France

L’autre prospect stratégique de KNDS-France, pour le VBCI, est la Grèce. Des négociations sont, en effet, en cours avec Athènes, quant à la vente de 200 VBCI en version Philoctete, dérivée du VBCI 2, pour le remplacement des Marder et BMP-1A1 Ost des forces armées helléniques.

VBCI Philoctete Nexter
Philoctetes VBCI – source ministère des Armées

Paris et KNDS-France auraient, ainsi, transmis à Athènes une proposition globale à ce sujet, intégrant un important volant industriel, ainsi qu’une solution de financement intégrale du programme.

Dans ce dossier, la commande potentielle de 120 VBCI par Doha, pourrait permettre de faire émerger des synergies, en particulier dans le domaine industriel, susceptible de faire rapidement bouger Athènes dans ce dossier, si la commande qatari venait à se concrétiser.

De nouveaux VBCI pour l’Armée de terre française ?

En outre, la proposition française, faite à Athènes, intègrerait la vente de 170 VBCI d’occasion, qui seraient prélevés sur les inventaires de l’Armée de Terre. Le sujet est pris très au sérieux par Paris, la vente de VBCI d’occasion à Athènes, ayant fait l’objet d’une analyse d’impact depuis plusieurs mois.

Sans que cela ait été officiellement évoqué, il semble évident que, dans une telle hypothèse, l’Armée de Terre remplacerait rapidement les VBCI transmis à Athènes, très probablement par des VBCI 2, peut-être au standard Philoctete, comme ce fut le cas des Rafale d’occasion vendus à la Grèce et la Croatie.

VBCI Armée de Terre
La commande potentielle grecque devrait permettre à l’Armée de terre de remplacer tout ou partie de ses VBCI par des VBCI 2, peut-être au standard Philoctete.

Une telle commande française, permettrait alors d’amener le volume global de VBCI 2 à produire, à 490 exemplaires, un volume suffisant pour justifier d’une production industrielle de série, permettant des économies d’échelle et des délais plus courts.

On peut, d’ailleurs, se demander si, dans une telle hypothèse d’un accord simultané à ce sujet avec Doha et Athènes, si l’Armée de Terre ne pourrait envisager de remplacer l’ensemble de sa flotte de VBCI en version Véhicules de combat d’infanterie, soit 508 exemplaires, par une flotte homogène de VBCI 2 / Philoctete, comme elle va le faire avec les Caesar MK2 remplaçant toute la flotte de Caesar actuellement en service ?

Nul doute que, dans une telle hypothèse, les capacités industrielles déployées autour du programme, ainsi que les capacités opérationnelles du nouveau VCI français, seraient susceptibles d’attirer de nouveaux prospects internationaux.

Dans ce contexte, le VBCI pourrait bénéficier, du regain d’image autour du Caesar en Ukraine. Comme ce dernier, le VBCI 2 s’avère plus léger, mais aussi plus mobile, et surtout sensiblement moins cher, que les blindés comparables, comme le Boxer. En outre, la tourelle T40 pourrait s’appuyer sur un volume industriel important, pour en garantir la maintenance évolutive, et le maintien en condition opérationnelle, ainsi que l’alimentation en munition.

Mis bout à bout, ces différents éléments ont le potentiel de relancer la carrière export du VBCI, en version 2 / Philoctete, sur la scène internationale, avec un marché adressable en pleine transformation. On comprend, dans ce contexte, le rôle de déclencheur que peut avoir, à ce sujet, la commande Qatari, même si elle est sensiblement moins importante, qu’envisagé initialement.

Le canon Caesar est un cauchemar, selon les artilleurs russes

Quoi qu’on en dise, les armées occidentales n’ont pas connu, depuis la guerre de Corée, de réels engagements de haute intensité dans la durée. À ce titre, la guerre du Golfe de 1991, souvent mise en avant pour justifier des arbitrages faits par les occidentaux en matière d’armées, d’équipements et de doctrines, a été trop courte, et trop spécifique, pour en tirer de réelles conclusions.

Dans ce contexte, la guerre en Ukraine, depuis février 2022, est l’occasion, pour ces mêmes armées occidentales, pour confronter leurs équipements, ainsi que, d’une certaine manière, leurs doctrines, à la réalité. Ce fut l’occasion de revenir sur certaines certitudes, notamment concernant l’efficacité relative supposée des équipements occidentaux sur les matériels, plus rustiques, russes.

Cette guerre a également montré le rôle déterminant de l’artillerie dans ce type de conflit. Dans ce domaine, les nouveaux systèmes européens, dotés d’un tube de 52 calibres et de systèmes de visée plus évolués, ont montré leur grande efficacité, face aux matériels russes, mais aussi, américains ou britanniques, moins performants.

Le canon Caesar porté sur camion, de conception française, brille particulièrement dans ce conflit. Un temps jugé trop léger et insuffisamment protégé, face à l’Archer suédois, ou moins mobile sur terrain difficile, que le Pzh2000 allemand, celui-ci a montré, à plusieurs reprises, toute l’efficacité de son concept.

Toutefois, si les ukrainiens ont parfois envoyé des messages contradictoires au sujet de ce système, une récente interview en ligne, sur Telegram, d’artilleurs russes, montre qu’il est, aujourd’hui, le système le plus redouté, et celui qui leur a fait le plus de mal.

Des messages parfois contradictoires concernant le canon Caesar venant d’Ukraine

Aujourd’hui, les armées ukrainiennes alignent une cinquantaine de Caesar, dont 19 en version 8×8 fournis par le Danemark, et 32 en version 6×6 par la France. Celles-ci doivent recevoir, sur 2024, 78 nouveaux Caesar 6×6, financés conjointement par Paris, Copenhague et Kyiv.

Canon M-777 ukraine
Les forces ukrainiennes ont perdu plus de la moitié des canons M777 livrés par les Etats-Unis, contre moins de 15 % de leur canon Caesar.

Cependant, les messages concernant l’efficacité du Caesar au combat, venant des armées ukrainiennes, ont occasionnellement été contradictoires. Il y a quelques mois, un artilleur ukrainien avait ainsi expliqué à des journalistes français, que le canon tracté M777 américain était plus efficace, car pouvant plus facilement se dissimuler, et de cette façon résister aux attaques de drones, et car trop complexe à employer et à maintenir.

Les faits, cela dit, ne lui donnaient pas raison, notamment par la comparaison des pertes entre les deux systèmes. Et ces déclarations avaient d’ailleurs amené le ministère de la Défense ukrainien, à publier un communiqué pour contredire le colonel Yan Iatsychen, commandant de la 56ᵉ brigade d’infanterie motorisée, et exprimer sa pleine satisfaction du CAESAR.

Il y a quelques jours, Alexandre Zavitnevych, Président de la commission de la sécurité nationale, de la défense et du renseignement du Parlement ukrainien, la Rada, avait fait l’éloge du Caesar, en particulier aux mains des artilleurs de la 55ᵉ brigade d’artillerie, alors en charge de protéger le théâtre de Zaporojjie.

Il a toutefois précisé qu’ils rencontraient des difficultés concernant le maintien en condition opérationnelle (MCO), une difficulté sur laquelle KNDS-France et les autorités ukrainiennes, travaillent activement. Dans le même temps, il a indiqué que la mobilité du canon français était mise à mal lors des périodes de fortes pluies, au printemps et à l’automne.

Le témoignage d’un artilleur russe sur l’évolution de l’artillerie ukrainienne

À ces sujets, l’interview d’artilleurs russes, menée par des compatriotes milbloggers, apporte une vision complémentaire, et très éclairante, sur la perception concernant l’efficacité de l’artillerie ukrainienne, mais aussi celle du Caesar français.

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Très performant, le Pzh2000 allemand est aussi beaucoup plus onéreux qu’un Caesar, ne permettant pas d’atteindre une masse critique efficace sur la ligne d’engagement.

La première partie de l’interview traite de l’évolution de la doctrine employée par l’artillerie ukrainienne comme russe, au début du conflit, et son évolution au fil du temps. Ainsi, il apparait, comme on pouvait s’y attendre, que l’une comme l’autre appliquaient des doctrines soviétiques au début du conflit, concentrant de puissantes forces d’artillerie menant un feu massif et très soutenu, à chaque utilisation.

On comprend, à ce titre, qu’un officier ukrainien ait eu du mal à faire sienne la doctrine d’emploi du Caesar, conçu pour être très mobile et employé en petite unité, voir de manière individuelle, et puisse privilégier le M777, beaucoup plus conforme, dans l’esprit, à l’utilisation faite de l’artillerie héritée de la doctrine soviétique. « Plusieurs centaines de coups pouvaient être tirés sur une même cible, pour mettre un ou deux coups au but« , précise ainsi l’artilleur russe à ce sujet.

Au fil du temps, les tirs de contrebatterie, d’une part, les frappes de drones et le manque de munitions, de l’autre, ont amené les ukrainiens à évoluer vers des unités beaucoup plus compactes, plus mobiles, et tirant beaucoup moins d’obus par frappe, d’un rapport « un à cent« , selon le témoignage russe, avec toute la subjectivité que cela implique.

Le Caesar est un cauchemar pour les artilleurs russes

La seconde partie de l’interview porte, elle, sur les capacités les plus redoutées par les artilleurs russes. Et le constat est sans appel, il s’agit du Caesar français. Celui-ci n’évolue pas, selon lui, « dans le même siècle que les équipements en service au sein des armées russes« .

Canon Caesar Advivka
Les Caesar ukrainiens seraient principalement employés pour al contre-batterie, avec une grande efficacité, selon les artilleurs russes.

« La portée de ces systèmes atteint 40 km avec des obus conventionnels, surpassant de loin les systèmes soviétiques que nous avons, qui plafonnent à 32 km avec des obus à portée additionnée« . « La configuration sur roues de ces залупы » (je vous laisse le choix de la traduction ;-)) « leur permet de rapidement quitter une position, même une fois déployés ».

« Il ne faut que 60 secondes pour le déployer, et 40 secondes pour s’échapper. Le système de visée est automatique, ce qui lui confère une précision extraordinaire« , ajoute-t-il.

De fait, les armées russes ont fait de la destruction des Caesar, une véritable priorité, n’hésitant pas à employer des drones Lancet, et même des roquettes et missiles balistiques à courte portée (OTRK), pour y parvenir.

Et d’ajouter que le Caesar est aujourd’hui un système rare, employé avec parcimonie par les armées ukrainiennes, pour les tirs de contrebatterie, avec une grande efficacité. « Ces obusiers français ont pris un nombre énorme de vies d’artilleurs russes« , conclut-il.

Le concept du Caesar, associant efficacité et masse, s’impose en haute intensité

Bien évidemment, un témoignage ne fait pas une situation. Il convient donc de se montrer prudent, quant à la surinterprétation des conséquences de cette interview, d’autant que, pour des raisons évidentes, celle-ci est volontairement obscure sur de nombreux aspects.

Canon Caesar Mali
Avec une masse au combat de 17 tonnes, le Caesar est très leger, et peut aisément être déployé sur des théatres d »opérations, y compris par avion.

Toutefois, elle tend à accréditer le concept ayant entouré la conception du Caesar lui-même, dans les années 90. Pour rappel, celui-ci n’avait pas vocation, initialement, à remplacer l’artillerie sous casemate chenillée, comme l’AuF1 GCT, sur châssis AMX-30. Le Caesar visait à remplacer les canons tractés TR-F1, plus économiques, plus mobiles, et plus facilement déployables.

Pour autant, celui-ci n’a pas été conçu, comme avancé parfois par le passé, pour une utilisation sur théâtre de moindre intensité. Il visait, effectivement, à remplacer par la mobilité, la précision et l’allonge, la survivabilité liée au blindage, concernant les canons automoteurs, tout en conservant une efficacité opérationnelle identique, y compris en haute intensité.

Le fait est, aujourd’hui, l’Armée de terre va basculer l’ensemble de son artillerie lourde, sur Caesar Mk2, y compris en remplaçant ses derniers AuF1 par ce système. Et plusieurs armées, y compris en Europe, ont fait un choix similaire. En effet, au-delà de ses qualités techniques et opérationnelles, le Caesar offre un atout clé, sensible particulièrement en Ukraine : il est économique, et relativement « facile » à produire.

Ainsi, pour le prix d’un Archer 2 suédois, il est possible d’acquérir 2,5 à 3 Caesar, alors que pour un RCH155, ou un PZH2000, ce sont 3,5 à 4 Caesar qui prennent la ligne. Certes, le Caesar Mk2 n’aura pas l’automatisation de l’Archer 2, ni la capacité de faire feu en mouvement du RCH155, mais avec le même investissement, il permet d’atteindre une masse critique efficace sur le champ de bataille, que ces autres systèmes peinent à atteindre.

RCH155 KMW
Retenu par la Bundeswehr, le RCH155 de KNDS-Deutschland, n’est pas un concurrent du Caesar. Il est en effet persque 4 fois plus cher.

L’atout est d’autant plus sensible, en Ukraine, que les pertes documentées proportionnelles du Caesar ne sont pas supérieures à celles de l’Archer ou du Pzh2000, alors même qu’il est intensément employé par les forces ukrainiennes, et, de toute évidence, directement visé par les forces russes.

On comprend, dans ces conditions, que le Caesar tende à devenir le système d’artillerie de nouvelle génération central des armées ukrainiennes, étant certainement le seul à pouvoir afficher de telles performances, tout en étant produit à 72 unités par an en 2024, 144 unités en 2025, selon l’industriel.

KNDS-France anticipe de nouvelles commandes à venir du Caesar et l’arrivée des concurrents

On comprend également que KNDS-France, ex-Nexter, soit confiant quant à l’avenir commercial de son système, et la raison pour laquelle le français a annoncé une hausse de la production mensuelle pour atteindre 12 unités par mois, d’ici à 2025. Pour rappel, elle n’était que de trois canons par mois en 2022, encore moins auparavant.

En effet, au-delà des commandes ukrainiennes, françaises, belges, tchèques ou encore estoniennes, la démonstration de la validité du concept du Caesar, plus que de ses capacités elles-mêmes, qui étaient déjà connues, a le potentiel d’engendrer, dans les mois et années à venir, de nouvelles commandes, mettant KNDS-France au centre de l’artillerie occidentale.

KNDS-France Caesar
KNDS-France anticipe de nouvelles commandes exports dans les années à venir pour le Caesar, en passant la productioàn annuelle de 6 à 12 systèmes par mois.

Reste que ce succès va, aussi, aiguiser les appétits des autres industriels. Jusqu’à présent, les grands industriels européens, s’ils avaient compris l’intérêt de la configuration roues-canon, n’avaient pas adhéré au concept Caesar, donnant naissance à l’Archer suédois, au Zuzana 2 slovaque, ou au RCH155 allemand. Beaucoup plus lourds, et considérablement plus onéreux, ces systèmes n’évoluent donc pas dans la même catégorie que le Caesar.

Maintenant que le concept même est validé, la situation est différente, et des offres basées sur les mêmes paradigmes, émergeront bientôt. C’est déjà le cas du PCL-181 chinois, très proche, dans l’esprit et dans l’aspect, du Caesar français, mais aussi de l’Atmos israélien, probablement le plus sérieux concurrent, aujourd’hui, du système de KNDS-France.

Ainsi, comme les succès des Mirage III israéliens, amenèrent les américains à concevoir le F-16, l’avion le plus vendu de sa génération, il va falloir, à l’industriel français, s’emparer du plus de marchés possibles, avant que les offres concurrentielles ne débarquent vraiment. L’augmentation des cadences de production montre que KNDS-France a parfaitement saisie la temporalité des enjeux qui se présentent aujourd’hui.

Comparer les budgets défense des pays est une grave erreur ! Voilà pourquoi…

Lorsque l’on traite de défense, deux phrases reviennent systématiquement dans les débats. La première est évidemment la locution latine de la fin du IVe siècle « Si vis Pacem, Para Bellum », inspirée de Végèce, qui veut que pour s’assurer de la paix, il faut être prêt à la guerre.

La seconde est un proverbe français, cité par Raymond Aron en 1962 dans Paix et Guerre entre les nations, « L’argent est le nerf de la guerre », selon lequel l’efficacité des armées au combat, dépend des sommes investies.

Mis bout à bout, ces deux phrases laissent supposer que les capacités d’investissements consentis par les Etats, en particulier en amont de guerres, conditionnent les rapports de forces, donc l’efficacité des postures de dissuasion, et avec elles, la préservation de la paix.

Il est donc tentant de comparer les budgets défense entre les pays, voire entre les alliances, pour s’assurer du caractère dissuasif des outils de défense, et par extension, pour se faire une idée des rapports de force militaires.

Beaucoup se sont ainsi empressés de tirer des conséquences à la parution du nouveau rapport annuel du SIPRI, étudiant précisément les investissements défense de l’ensemble des nations, ainsi que leurs évolutions respectives. Toutefois, l’investissement défense est-il un indicateur efficace dans ce domaine, pour comparer les capacités militaires entre pays, et donc en déduire, un rapport de force présent et à venir ? C’est loin d’être évident…

Le rapport annuel du SIPRI est publié, avec, comme chaque fois, sa cohorte de commentaires

« Avec un budget défense de 109 Md$ en 2023, la Russie dépasse à peine le budget de l’Ukraine, de 100 M$, dont 35 Md$ d’aides militaires américaines et européennes, et sans comparaison avec les 1 300 Md$ de budget de l’OTAN. La Russie n’est donc pas une menace pour l’occident.« 

Budgets défense russie
Les budgets défense russes et Ukrainiens sont très similaires, mais revetent pourtant des réalités radicalement différentes.

Cette analyse, qui semble raisonnable de prime abord, est réapparue ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les mots des journalistes et de certaines personnalités politiques, en France, et partout en Europe, suite à la publication du dernier rapport du SIPRI, il y a quelques jours. Il en va de même concernant la menace chinoise, alors qu’avec 290 Md$, Pékin investit pourtant trois fois moins que les États-Unis, dans ce domaine.

Chaque année, en effet, de nombreuses analyses de ce type sont publiées peu de temps après que le Stockholm International Peace Resarch Institut, ou SIPRI, publie son rapport annuel sur les dépenses militaires mondiales.

En effet, que ce soit à des fins politiques, médiatiques ou commerciales, la tentation est grande, d’employer ces éléments, surtout lorsqu’ils semblent aller vers la démonstration recherchée, tout en se parant d’une apparente cape de cohérence. Ils sont pourtant hautement contestables, pour ne pas dire, fallacieux.

La comparaison des budgets défense n’est pas efficace lorsqu’il s’agit d’en déduire un rapport de force

Il est vrai que par la manière dont le SIPRI présente son rapport, qui plus est en synthétisant la présentation des budgets défenses des Etats, avec une conversion globale en dollars américains, incite aisément à ce type de comparaison, pourtant particulièrement peu efficace, et même souvent totalement inexacte. Ce type de comparaison suppose, en effet, que l’investissement défense représente un indicateur strict du rapport de force militaire entre états.

Destroyer Type 052 DL
La Chine ne communique pas sur les prix auxquels elle achete les equipements de défense pour ses armées; Toutefois, sur le marché export, les navires chinois proposés sont frequement 30 à 50 % moins chers que leurs homologues occidentaux.

En d’autres termes, pour que ces comparaisons aient du sens, il convient d’accepter préalablement qu’un dollar investi dans les armées américaines, ou qu’un dollar converti en rouble en Russie, en Euro en France, ou en Yuan en Chine, ont exactement la même efficacité résultante en termes de puissance militaire.

On comprend, ainsi posé, toute l’inefficacité de la démarche. Il existe, ainsi, depuis de nombreuses décennies, des outils macro-économiques pour comparer ces valeurs absolues incomparables sans cela, comme la Parité de Pouvoir d’Achat concernant le PIB. Celui-ci permet précisément de comparer des valeurs macro-économiques nationales dans un contexte international, au travers d’un coefficient de correction.

Ainsi, Pour l’année 2017, le PIB nominal de la Russie s’établissait à 1 574 Md$, Alors que son PIB PPA dépassait les 4 000 Md$, soit un coefficient de correction de 2,5. Pour la Chine, le PIB de 12 300 Md$ était amené à 24 000 Md$ en PPA, dépassant d’ailleurs celui des États-Unis de 19 500 Md$ en 2017, avec un coefficient correcteur de 1,95.

En outre, bien souvent, le périmètre de comparaison entre les budgets pris en compte par SIPRI, sont très différents d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, plusieurs pays, ont toujours intégré au budget des Armées, des forces de police de type gendarmerie, ou des fonctions de garde cotes, alors que pour d’autres, ces fonctions relèvent d’autres budgets, et ne sont donc pas intégrées.

Enfin, la conversion en une monnaie de référence unique, avec comme valeur de change de référence, une date unique de rédaction, peut engendrer de nombreuses erreurs d’interprétation.

Le calcul d’un indispensable coefficient de correction pour tirer une information relative des budgets défenses en valeurs absolues.

L’exemple éclairant de la Corée du Nord

Un exemple est généralement bien plus efficace que de longs développements théoriques. Et la Corée du Nord représente l’exemple idéal, pour démontrer l’inefficacité absolue de la comparaison par dépenses de defense.

Corée du nord armées
Malgré un budget défense inférieur à celui de l’Estonie, la Corée du nord aligne une armée de 1,3 millions d’hommes, soit autant que la population totale de l’Estonie, armée de vatnage de chars et de systèmes d’artillerie, que l’ensemble des pays européens n’en dispose, tout en possédant une cinquantaine de têtes nucléaires.

En 2017, le pays avait un PIB de 15,7 Md$, et un budget défense de 0,96 Md$. Même en appliquant la parité de pouvoir d’achat, le PIB résultant s’élève à 47 Md$, et le budget des armées nord-coréennes, à 3 Md$. La Corée du Sud, pour sa part, dépensait cette année, 43 Md$, et même 45 Md$ en PPA, soit 15 fois plus que son voisin du nord.

Pourtant, Pyongyang est perçu, à juste titre, comme une menace majeure et mortelle par la Corée du Sud. Non seulement le pays dispose-t-il de l’arme nucléaire, mais il aligne une puissance armée conventionnelle, certes en majeure partie obsolète, mais considérable, avec 1,3 million d’hommes en service actif, plus de 5 000 chars et plus de 2500 systèmes d’artillerie.

Il faut d’ailleurs 28 500 militaires américains déployés en permanence en Corée du Sud, qui par ailleurs coutent au Pentagone bien plus que 3 Md$ par an, pour garder la Corée du Nord, et ses armes nucléaires, en respect, et ainsi assurer le maintien de la paix, sur la péninsule coréenne.

Bien qu’identique en valeur absolue et Parité de Pouvoir d’Achat, les budgets défense de l’Ukraine et de la Russie sont très différents.

On le voit, ni la comparaison des budgets en valeur absolue, ni en valeur corrigée de la parité de pouvoir d’achat, semblent convenir, pour transformer l’investissement de défense en une valeur permettant de comparer les puissances militaires, et donc d’en déterminer un rapport de force synthétique.

Pire encore, en fonction de la production industrielle de défense du pays, ou de sa dépendance aux importations, et de la provenance de ces importations, le calcul d’un éventuel coefficient correcteur, varie considérablement.

Mé Bradley en Ukraine
les équipements occidentaux livrrés à l’Ukraine rendent impossibles la conception d’un coefficient de correction des budgets défenses pour rendre compte du rapport de force, avec la Russie.

Ainsi, si la Russie et l’Ukraine ont un budget proche, exprimé en USD en 2023, et si la correction PPA pour les deux pays, est similaire, autour de 2,5, la conversion de cet investissement en puissance militaire est pourtant différente. En effet, Kyiv achète ses équipements, neufs ou d’occasion, aux États-Unis ou en Europe, là où la Russie produit l’essentiel des siens.

Ainsi, un Leopard 2A6 transféré par l’Allemagne ou le Portugal aux armées ukrainiennes, est décompté pour un cout de l’ordre de 10 m$. Selon plusieurs références internes, l’Armée de terre russe achète ses T-90M, la version la plus évoluée du T-90, et le char le plus performant de l’arsenal blindé du pays, 318 mR, soit 3,5 m$, une fois convertis en USD.

Il en va de même concernant les systèmes d’artillerie, les systèmes antiaériens, les missiles, et même les munitions, avec des rapports dépassant souvent les 5. Ainsi, un obus de 152 mm produit en Russie est acheté autour de 55 000 roubles, soit 600 $, alors qu’un obus de 155 mm produit en Europe ou aux États-Unis, coute le plus souvent, à performances égales ou proche, de 4 500 à 6 000 $, selon les fournisseurs.

De fait, alors que ces pays ont un budget exprimé en PPA identique, La Russie achète et entretient ses équipements de 3 à 6 fois moins cher, que l’Ukraine, tout du moins, pour ce qui concerne les équipements importés ou livrés par les alliés occidentaux.

Conclusion : l’indicateur budgétaire est inefficace en matière de rapport de force militaire

Cette même sur-correction au PPA, s’applique dans la comparaison entre les budgets russes et chinois, et les budgets occidentaux, avec des corrections extrêmement différentes selon que l’on est américain ou français, très peu exposés à l’importation d’équipement de défense, britannique, allemand ou italien, exposé entre 30 et 50 % aux importations, ou Estonien, important presque l’intégralité de ses équipements, auprès de fournisseurs eux-mêmes différents, et exposés à des corrections différentes.

Le budget des armées est stratégique
Le budget des armées est évidemment une donnée majeure, dans la conception de l’effort de défense d’un pays. Toutefois, la comparaison de ces budgets entre pays, pour en faire un indicateur de rapport de force, est totalement fallacieux.

N’oublions pas qu’en outre, les dépenses de personnels, et beaucoup de dépenses d’infrastructures et de service des armées, doivent en revanche être exprimées en PPA corrigé.

On comprend aisément, dans ces conditions, à quel point la comparaison des budgets défense, entre états, pour en déduire autre chose que la différence des investissements, et rien d’autre, est hautement inefficace, et même parfaitement contre-productive. On peut, à ce titre, s’interroger sur la pertinence de la présentation faite par le SIPRI, chaque année, à ce sujet, qui invite à ce type de comparaison pourtant inexacte.

Boeing pourrait bientôt ne plus pouvoir produire de F-15EX et F/A-18 E/F à Saint-Louis

Ces dernières années, les échecs commerciaux de la division chasse de Boeing, ont fait peser une réelle menace sur l’avenir des lignes de production de son usine de Saint-Louis, dans le Missouri, qui produit notamment le F/A-18 E/F Super Hornet et le F-15EX.

Alors que l’avionneur américain avait vu son horizon s’éclairer, avec l’annonce d’une commande à venir de 50 F-15EX pour les forces aériennes israéliennes, c’est au tour de son réseau de sous-traitance de faire peser une menace existentielle sur cette activité.

En effet, l’entreprise GKN Aerospace, basée à Hazelwood, dans la banlieue nord de Saint-Louis, qui produit des éléments clés à la construction des deux avions de chasse Boeing, a annoncé qu’elle entendait fermer son site industriel, la maison mère britannique, Melrose Industries, estimant qu’elle n’est plus viable financièrement parlant.

La division avions de chasse de Boeing sous pression ces dernières années

Maj du 27/04/24 : Boeing a annoncé, comme anticipé, l’acquisition de GKN, avec le transfert de 550 des 600 membres du personnel. Le montant de la transaction n’a pas été révélé, ce qui laisse supposer qu’il est important, certainement au-dessus du prix marché de l’entreprise.

Pour Boeing, cette annonce fait l’effet d’une bombe, peut-être même d’un chantage, alors que l’avionneur américain traverse une période difficile depuis une quinzaine d’années. En effet, Boeing peine, depuis le début des années 2010, à maintenir l’activité de son usine de Saint-Louis, qui emploi 16.000 personnes, pour produire les avions de chasse de l’avionneur.

Boeing Missouri Ligne
La ligne de production des Super Hornet et Eagle de Saint-Louis, Missouri, emploie prés de 16 000 personnes.

Les sélections successives de Lockheed Martin pour le F-22, puis pour le F-35, suivie par celle de Northrop Grumman, pour le B-21, ont, en effet, érodées son carnet de commande, une fois les appareils américains, saoudiens, qataris, koweiti et australiens, livrés.

Pire encore, l’US Navy a annoncé, depuis plusieurs années, vouloir mettre fin à la commande de Super Hornet, celle-ci ne subsistant que par l’intervention du Congrès, alors que la commande de F-15EX pour l’US Air Force, n’a cessé de baisser, passant de plus de 200 appareils initialement envisagés, à 144, puis 98 avions, aujourd’hui.

Dans ce contexte, l’annonce israélienne d’une commande à venir de 50 F-15EX, dans une commande globale de 18 Md$, constituait une bouffée d’oxygène pour l’avionneur, dans l’attente des arbitrages du programme NGAD de l’US Air Force, et de l’US Navy, même si cette dernière a récemment annoncé son intention de reporter de quelques années celui-ci.

La menace GKN Aerospace pourrait amener l’usine de Saint-Louis de Boeing à cesser son activité dès 2025.

On imagine bien, dans ce contexte, que l’annonce faite par Melrose Industries, concernant la cessation d’activité, dès 2025, de GKN Aerospace, constitue une menace dont Boeing se serait volontiers passée aujourd’hui.

GKN Aerospace
GKN Aerospace fabrique des superpplastiques indisepnsables à la construction et la maintenance des F-15 et F/A-18.

GKN Aerospace produit, en effet, des superplastiques et des surfaces de contrôle de vol pour l’avionneur américain, indispensables à la fabrication, mais aussi à la maintenance, des Super Hornet comme des Eagle 2. Pire encore, visiblement, l’entreprise est le seul fournisseur, dans la Supply Chain de Boeing, capable de produire ces composants.

Le calendrier présenté par Melrose Industries est tout aussi problématique, puisque lGKN Aerospace serait fermée d’ici à 2025, ce qui empêche l’avionneur de trouver d’autres fournisseurs, sans venir menacer sa propre chaine de fabrication, et les 16 000 emplois qui en dépendent, et qui risque surtout de faire dérailler la commande israélienne.

Boeing poursuit en justice GKN Aerospace et Melrose Industries, pour rupture de contrat, depuis plusieurs mois. Toutefois, l’objectif visé par ce dernier, est relativement évident, d’autant qu’il aurait refusé les offres de reprises par divers acteurs qui lui ont été transmises, ce qui n’a guère de sens, lorsqu’une entreprise est un tel boulet financier, tel que décrit par l’investisseur britannique.

De toute évidence, Melrose entend faire monter les enchères, pour Boeing, sachant que l’avionneur n’a plus d’autres choix, dorénavant, pour préserver son contrat israélien, mais aussi pour pouvoir assurer la maintenance des F-15 et F/A-18 en service, que d’acquérir, ou de faire acquérir, GKN Aerospace, au plus vite.

Pourquoi les États-Unis doivent-ils absolument conserver au moins deux industriels pour leur aviation de chasse ?

La situation pourrait passer presque inaperçue, dans le far west que représente la base industrielle et technologique américaine, si les conséquences n’étaient pas aussi dramatiques, dans un contexte sécuritaire, on ne peut plus dégradé.

Super Hornet US Navy
Le Super Hronet est aujourd’hui le principal chasseur embarqué de l’US navy.

L’US Air Force met en œuvre, aujourd’hui, plus de 450 F-15 C/D/E, alors que l’US Navy aligne 450 Super Hornet et 150 Growler de guerre électronique, représentant l’immense majorité de sa flotte de chasse embarquée. Ces appareils jouent également un rôle central dans plusieurs forces aériennes alliées, notamment au Japon, en Australie et en Corée du Sud, dans le Pacifique, et en Arabie Saoudite, au Moyen-Orient.

De fait, la fermeture de GKN Aerospace viendrait non seulement menacer Boeing, mais aussi plusieurs des capacités aériennes essentielles à l’équilibre des forces sur ces deux théâtres clés.

Dans le même temps, menacer le second avionneur chasse américain, ferait également peser une menace sur la stratégie d’équipement des Armées US, ainsi que de leurs alliés. En effet, la concentration des acteurs de la base industrielle défense américaine, décidée au milieu des années 1990, a déjà mis de nombreux acteurs dans une situation de monopole ayant joué un rôle déterminant dans l’augmentation des prix des équipements de défense US.

La disparition des lignes d’assemblage chasse de Boeing, laisserait Lockheed Martin en situation de monopole, alors que l’avionneur a montré, dans le programme F-35, qu’il savait user et abuser de ce type de prérogatives, lorsqu’elles lui étaient accordées, contractuellement parlant.

Lockheed Martin F-35
Laisser le monopole de la construction de chasseurs américains à Lokcheed-Martin, ou à n’importe quel autre acteur majeur de la BITD américaine, entrainerait une hausse très sensible des couts d’acquisition et de maitnenance des avions de chasse de conception américaine.

Il est donc indispensable, désormais, à Boeing, de trouver un accord avec Melrose Industries, concernant la reprise de GKN Aerospace, et ce, au plus vite, pour ne pas mettre en danger le contrat israélien, d’une part, et la pérennité des flottes F-15 et Super Hornet, au-delà.

Les États-Unis n’ayant pas la culture de la nationalisation, ou de la menace de le faire, quand les intérêts de l’état sont en balance, il est probable que Boeing devra sortir un gros chèque, alors même que l’avionneur aligne les pertes de plusieurs milliards de $ chaque année, depuis plusieurs années, entre les déboires du 737max, du KC-46A, et du T-7A. Comme dit plus haut, ils n’avaient surement pas besoin de ça, aujourd’hui.

Offre d’emploi : CERBAIR – Développeur Angular – CDi -Montrouge – 50/65 k€


Développeur Angular

  • Montrouge, 92120
  • CDI
  • 13/03/2024
  • 50000€- 65000€

Description

L’entreprise en quelques mots :

Leader français dans la lutte anti-drone, au sein de cette industrie émergente à très fort potentiel, ses systèmes renforcent la sécurité du public et des infrastructures critiques telles que des bases militaires, des navires de guerre, des prisons, des aéroports civils, des ports, des palais présidentiels et des convois de VIP. En hypercroissance constante, cette pépite  compte de nombreuses références clients prestigieuses parmi lesquelles les Ministères des Armées, de l’Intérieur et de la Justice.

CERBAIR recherche des recrues extrêmement motivées, passionnées par l’innovation, la défense et la sécurité, prêts à en découdre pour capter un marché immense et encadrer l’explosion du drone dans nos sociétés modernes. Autonomie, dynamisme, esprit d’équipe et sérieux seront indispensables.

CERBAIR c’est 35 passionnés, mais aussi :

  • 😎 Un séminaire par an (généralement avec du sport à la clé)
  • 🤗 Des événements conviviaux : apéro d’équipe tous les mois…
  • 🌍 Un job qui a du sens !
  • 💪 Célébrer les petits succès du quotidien entre collègues
  • 🤗 Une équipe soudée et bienveillante qui se fera un plaisir de vous accueillir !

🛴La prise en charge de la mobilité durable 

Avantages

  • RTT
  • Tickets restaurants
  • Mutuelle
  • – 50% Transports

Mission

En tant que Développeur Angular web au sein d’une équipe composée de 5 développeurs, vous participerez activement au développement de la solution logicielle de CERBAIR ainsi que les outils qui en découlent.

Votre rôle sera principalement de :

  • Comprendre et implémenter les différentes composantes logicielles de la solution CERBAIR liées au développement
  • Améliorer de manière continue la solution CERBAIR en prenant en considération les retours clients.
  • Maintenir et perfectionner la suite de tests e2e développée sous Cypress
  • Assurer le maintien de nos outils internes d’analyses et de déploiements 
  • Contribuer à la validation du code des autres développeurs, notamment par le biais de tests et de revues de code.


La mission inclura également quelques sessions de tests sur le terrain des différents composants développés


Profil

Compétences Techniques :

  • Niveau bac +5, école d’ingénieur ou équivalent 
  • Maîtrise du framework Angular et du langage typescript (avec au moins 2 années d’expérience)
  • * Avoir la maîtrise de la programmation réactive RxJs et des stores NGRX (redux)
  • * Posséder de solides connaissances du framework expressjs
  • * Avoir des connaissances approfondies en communication websockets
  • * Des connaissances de l’environnement Linux et en C++ seraient un plus

Qualités Extra :

  • Rigueur et attention aux détails 
  • Capacité à apprendre rapidement 
  • Capacité à résoudre des problèmes complexes 
  • Savoir travailler et interagir en équipe

Vous vous reconnaissez dans cette offre ? Alors on attend votre candidature dès maintenant ! 

Notre process de recrutement

  • Premier entretien téléphonique
  • Test technique à la maison
  • Entretiens physiques dans nos locaux autour d’un café (managers & DRH) avec potentiel second test technique onsite.
  • Proposition d’embauche

Les abonnés Premium peuvent diffuser sur le site Meta-Defense 2 offres d’emplois ou Communiqués de Presse gratuitement chaque mois.

Offre d’emploi : CERBAIR – Lead Dev C++ – CDI – Montrouge – 65/70 k€

CERBAIR – Lead dev C++

  • Montrouge, 92120
  • CDI
  • 11/03/2024
  • 65000€- 70000€

DESCRIPTION

L’entreprise en quelques mots :

Leader français dans la lutte anti-drone, au sein de cette industrie émergente à très fort potentiel, ses systèmes renforcent la sécurité du public et des infrastructures critiques telles que des bases militaires, des navires de guerre, des prisons, des aéroports civils, des ports, des palais présidentiels et des convois de VIP. En hypercroissance constante, cette pépite  compte de nombreuses références clients prestigieuses parmi lesquelles les Ministères des Armées, de l’Intérieur et de la Justice.

CERBAIR recherche des recrues extrêmement motivées, passionnées par l’innovation, la défense et la sécurité, prêts à en découdre pour capter un marché immense et encadrer l’explosion du drone dans nos sociétés modernes. Autonomie, dynamisme, esprit d’équipe et sérieux seront indispensables.

CERBAIR c’est aussi :

  • 😎 Un séminaire par an (généralement avec du sport à la clé)
  • 🤗 Des événements conviviaux : apéro d’équipe tous les mois…
  • 🌍 Un job qui a du sens !
  • 💪 Célébrer les petits succès du quotidien entre collègues
  • 🤗 Une équipe soudée et bienveillante qui se fera un plaisir de vous accueillir !
  • 🛴La prise en charge des forfaits mobilité durable

Avantages

  • – RTT
  • – Tickets restaurants
  • – Mutuelle
  • – 50% Transports

Mission

En tant que Lead Dev C++ d’une équipe de 5 développeurs, vous participerez activement au développement de la solution logicielle de CERBAIR ainsi que les outils qui en découlent. Votre mission consistera entre autres à :

  • Répartir au sein de l’équipe les tâches de développements
  • Comprendre et implémenter les différentes briques logicielles de la solution CERBAIR (C++)
  • Participer à la validation du code des autres développeurs, entre autres par des tests et des revues de code. 
  • Améliorer de manière continue la solution CERBAIR en tenant compte des retours clients.

    La mission inclura également des sessions de tests sur le terrain des différents composants développés

Profil

Compétences Techniques :

  • Niveau bac +5, école d’ingénieur ou équivalent
  • Au moins 5 ans d’expérience en C++
  • Bonne connaissance de l’environnement Linux
  • Utilisation de Qt et SQL
  • Très bonnes notions d’architecture logicielle
  • Une expérience dans la gestion d’une équipe de développement
  • Des connaissances en développement web seraient un plus
    Qualités Extra :
  • Bon débuggeur
  • Capacité à résoudre des problèmes complexes
  • À l’aise avec le développement en équipe
  • Curieux et avec une forte volonté d’apprendre
  • Capacités de leadership

Vous vous reconnaissez dans ce profil ? Alors n’attendez plus et postulez dès maintenant ! 

Notre process de recrutement

  • Premier entretien téléphonique 
  • Test technique à la maison 
  • Entretiens physiques dans nos locaux autour d’un café (managers & DRH) avec potentiel second test technique onsite.
  • Proposition d’embauche

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La Patrouille de France va-t-elle structurer la formation des pilotes de chasse français ?

Avec 50 représentations chaque année, dont une partie internationale, la Patrouille de France est, aujourd’hui, l’un des symboles les plus appréciés des français. Celle-ci vole, depuis 1981, sur l’avion d’entrainement Alpha Jet, qui a longtemps été la bête de somme de la formation avancée des pilotes de chasse français.

Remplacé, depuis, par le PC-21 dans cette mission de formation, il ne reste plus, aujourd’hui, que quelques dizaines d’Alpha jet, au sein de l’Armée de l’Air, répartis entre la Patrouille de France, à Salon de Provence, et l’escadron de transformation opérationnelle 3/8 de Cazaux.

En service depuis plus de quarante ans, l’Alpha Jet atteint, désormais, sa limite d’âge, et son remplacement doit être anticipé, en particulier au sein de la PAF, qui porte avec elle de nombreux symboles, y compris pour ce qui concerne l’excellence technologique de l’industrie française.

Ce sont précisément ces symboles, mais aussi les besoins mis en évidence par la formation des pilotes ukrainiens dans le cursus pilote de l’Armée de l’Air, ainsi que les contraintes liées aux spécifiées de la Patrouille de France, qui encadrent ce programme de remplacement des Alpha Jet français, probablement bien plus tôt que ne l’envisageait, jusque-là, le ministère des Armées.

L’Armée de l’Air et de l’Espace a supprimé l’échelon Alpha Jet dans la formation des pilotes de chasse.

À partir de décembre 2016, l’Armée de l’Air et de l’Espace a reçu les premiers PC-21 Pilatus loués au britannique Babcock associé à Dassault Aviation, pour la formation de ses pilotes de chasse, dans le cadre du programme FOMEDEC (formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse), sur la base aérienne 709 de Cognac.

PC-21 armée de l'air Cognac
Même avec une vitesse de croisière de plus de 300 noeuds, le PC-21 n’offre pas les mêmes performances et le même comportement qu’un avion d’entrainement avacné comme l’Alpha Jet. Il dispose, en revanche, d’une IHM proche de celle des avions d’arme français, et coute beaucoup moins cher à mettre en oeuvre.

Ce nouveau programme, destiné à réduire d’un an la durée de formation de ses pilotes, au travers d’une refonte du cursus, remplaçait la pré-spécialisation chasse, jusque-là sur TB-30 Epsilon, après une formation initiale du Grob, et la spécialisation chasse sur Alpha Jet, sur la base aérienne 705 de Tours, par une formation unifiée associant 60 % d’heures de vol du PC-21 Pilatus, et 40 % d’heures de vol sur simulateurs.

Cette transformation devait permettre d’accélérer et de l’améliorer la formation, le cockpit du PC-21 et des simulateurs, étant beaucoup plus proches de ceux que rencontreront les pilotes fraichement macaronés, sur Rafale ou sur Mirage 2000.

La transformation finale, réalisée à Cazaux par l’escadron 3/8 Côtes d’Or, permet enfin aux jeunes pilotes de se former directement sur les avions d’armes, et d’effectuer les formations initiales en matière de tir de munitions, avant de rejoindre les escadrons opérationnels.

Au-delà de ces atouts pédagogiques et technologiques, la plus importante justification de ce nouveau cursus de formation, est économique. En effet, une heure de vol du PC-21, un appareil à turbopropulseur récent, ne coute que 1500 €, 5 fois moins que les 7500 € par heure de vol de l’Alpha Jet, un biréacteur léger qui marque le poids de ses 40 années de service.

Les grands services rendus par les Gadgets du 3/8 Côtes d’Or, dans la formation des pilotes ukrainiens

Plébiscitée par l’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ce nouveau cursus de formation a engendré certaines réserves, notamment de la part des pilotes eux-mêmes. En effet, bien que performant, le PC-21 demeure un appareil à turbopropulseur, au comportement, et la vitesse, bien plus éloignés de ceux des avions d’armes, que ne l’étaient ceux de l’Alpha-jet.

Alpha Jet Cazaux
Les Alpha Jet, A Cazaux, servent a la transformation opérationelle des pilotes de chasse. Au delà des missions de formation initiale, l’appareil offrait une plate-forme economique et efficace pour le maintient des compétences des officiers en mission détachées.

Ces réserves semblent prendre en crédibilité, ces derniers mois, dans le cadre de la formation des pilotes de chasse Ukrainiens, assurées par la France. Les quelques Alpha jet encore en service au sein du 3/8 Côtes d’Or, remplissent un vide évident dans le cursus de formation.

En effet, n’étant pas destinés à piloter un Rafale ou Mirage 2000, mais un F-16, voire un Mig-29, la transformation de ces jeunes pilotes sur les avions d’arme français, n’aurait que peu d’intérêt. Dans le même temps, il est nécessaire de donner, à ces pilotes, la formation réacteur nécessaire, avant d’être envoyés en transformation opérationnelle sur F-16.

De toute évidence, donc, l’échelon Alpha Jet, préservé jusqu’ici par les appareils toujours présent à Cazaux, représente une étape clé dans la formation des pilotes étrangers, une mission d’une grande importance dans la politique étrangère française.

Surtout, on peut supposer, dans ce contexte, qu’avec le retrait inévitable des Alpha jet de Cazaux, une partie de cette formation s’effectua sur avion d’arme, avec des prix de revient par heure de vol, pour le coup, beaucoup plus conséquents que pour un appareil comparable au fameux gadget (patronyme affectueux donné à l’Alpha Jet dans l’Armée de l’Air).

Bien qu’elle ne soit pas envisagée, à ce jour, l’acquisition d’un nouvel avion d’entrainement et d’attaque, aux performances comparables à celle de l’Alpha Jet, semble donc s’imposer à l’Armée de l’Air, et au ministère des Armées.

La Patrouille de France ne veut pas passer, elle aussi, sur PC-21 Pilatus.

Le salut, dans ce dossier, pourrait bien venir d’une autre mission de l’Armée de l’Air, et non des moindres, puisqu’il s’agit de la Patrouille de France. Créée en 1953 et basée à Salon de Provence, à côté de l’École de l’Air qui forme les futurs officiers de l’Armée de l’Air et de l’Espace, et des forces aériennes alliées, la Patrouille de France, PAF pour les intimes, réalise une cinquantaine de représentations, et 70 passages, par an.

Patrouille de France
La Patrouille de France Vole depuis 1954 sur des appareils de conception française dotés de turboreacteurs.

Ses missions, telles que définies officiellement, sont d’incarner le savoir-faire de l’Armée de l’Air et de l’Espace, et plus globalement, celui du ministère des Armées, ce qui déborde, naturellement, sur l’industrie aéronautique de défense française.

De fait, après un bref passage sur F-84G américain de 1953 à 1954, la Patrouille de France a toujours évolué sur des avions de conception nationale : l’Ouragan de 1954 à 1957, le Mystère IV de 1957 à 1964, le CM-170 Fouga Magister de 1964 à 1980, et, enfin, l’Alpha Jet, de 1981 jusqu’au retrait de celui-ci, prévue pour 2035.

En outre, tous ces appareils étaient équipés de turboréacteurs, et non de moteurs à piston ou de turbopropulseurs, ceci concourant à l’image véhiculée par les démonstrations en vol. Pas question, dans ces conditions, de se tourner vers le PC-21, comme parfois évoqué, l’appareil n’étant ni français, et ne véhiculant pas l’image de puissance indispensable à la mission de la PAF, comme à l’attractivité de l’Armée de l’Air qu’elle est censée engendrer.

Vers un avion Modulaire pour la PAF et la formation opérationnelle des pilotes de chasse ?

Interrogé par le député Frank Giletti à ce sujet, le ministère des Armées a tracé le cadre et les contraintes entourant le retrait de l’Alpha Jet, et son remplacement au sein de la PAF. Il apparait que celui-ci envisage bien de remplacer l’avion par un appareil de type entrainement avancé, comparable à l’Alpha Jet, et pas d’employer le PC-21 pour cette mission.

Airbus Future Jet Trainer
Le Projet Futur Jet Trainer d’Airbus interesse les forces aériennes espagnoles.

Toutefois, les contraintes très importantes que subissent les cellules lors des démonstrations de la PAF, imposent une flotte suffisamment étendue pour lisser la maintenance des appareils.

Dans le même temps, les besoins mis en évidence à Cazaux, tendent effectivement à privilégier l’hypothèse d’une flotte de formation et de représentation plus étendue, voire à la recréation d’une étape intermédiaire réacteur, en amont de la formation sur avions d’arme, dans le cursus de formation des pilotes de chasse de l’Armée de l’Air.

Ainsi, dans sa réponse au député, le ministère des Armées explique que la contrainte de format sur la flotte d’appareils, pour la mission PAF, implique la nécessité d’y intégrer une autre mission, en l’occurrence, la formation opérationnelle des pilotes de chasse, au sein de l’Escadron 3/8, faisant d’une pierre, deux coups, sans se dédire sur le bienfondé du cursus actuel.

Toutefois, dans une telle hypothèse, force est de constater que le cursus résultant, sera très proche du précédent, avec une formation initiale sur Grob, une pré-spécialisation chasse sur PC-21, et une spécialisation chasse sur le nouvel appareil, avant une transformation opérationnelle sur avions d’arme permettant de rejoindre, enfin, les escadrons de chasse.

De nombreuses solutions européennes sur étagère ou en coopération disponibles

Reste que le modèle d’appareil destiné à remplacer l’Alpha Jet, lui, n’a pas été choisi par le ministère des Armées, pas plus que sa provenance, ceci montrant qu’il s’agit, encore, d’un projet lointain. D’ailleurs, aucun financement n’est prévu, dans la LPM 2024-2030, pour cette mission, en tout cas, à ce jour.

Des programmes britanniques et espagnols en cours de développement

Dans sa réponse au parlementaire français, le ministère des Armées a, toutefois, évoqué deux programmes, pouvant représenter des opportunités pour Paris dans ce domaine, et avec lesquelles, des discussions auraient été entamées.

Aeralis jet trainer GCAP
Developpé dans le cadre du programme GCAP, le trainer Aeralis rassemblent de nombreux industriels britannique, y compris Thales. Il pourrait représenter une option de codeveloppement interessante pour l’Armée de l’Air et l’industrie aéronautique de défense française.

Le premier est britannique, et s’inscrit dans le cadre du programme GCAP, concurrent du SCAF, qui rassemble également Italiens et japonais. La Royal Air Force doit, en effet, recevoir, cette année, les résultats d’une étude menée pour le remplacement de ses avions d’entrainement BAe Hawk, semblables aux Alpha Jet, quoique plus récents.

Le second programme est espagnol, alors que, comme l’armée de l’air française, les forces aériennes du pays ont choisi le PC-21 pour remplacer le C-101 Aviojet de Casa, pour la spécialisation chasse, et que la transformation opérationnelle s’effectue toujours sur avion d’arme, en l’occurrence, sur une vingtaine de F-5BM, qui devront, eux aussi, bientôt être retirés du service.

Dans les deux cas, la patrouille nationale, les Red Arrows de la Royal Air Force, et la Patrulla Águila espagnole, évoluent sur ces appareils à remplacer, respectivement BAe Hawk et Casa C-101, et se trouvent donc dans une posture comparable à celle de la France, sans qu’aucun arbitrage ferme n’ait été rendu à ce sujet.

Le M-346 Italien, une valeur sûre, mais un symbole difficile à porter pour la PAF et l’industrie aéronautique militaire française

Une autre solution, pour Paris, serait de se tourner vers un appareil existant de conception européenne, en l’occurrence, le très performant M-346 de l’italien Aermacchi, ou le plus compact, mais beaucoup plus économique M-345 HET du même constructeur, qui remplace le M-339 PAN au sein des Frecce Tricolore, la patrouille acrobatique italienne.

M-346 Italie
Le M-346 italien est incontestablement l’un des meilleurs et plus performants avions d’entrainement avancé du moment.

Cependant, si ces appareils offrent une solution rapide, et certainement économique, pour le remplacement des Alpha jet du 3/8, ils créeraient, sans le moindre doute, d’importants remous concernant la Patrouille de France qui, dans ce cas, volerait pour la première fois, depuis 1954, sur un avion qui n’aurait pas été conçu et construit en France (même si l’Alpha-Jet est issu d’une coopération franco-allemande).

Une coopération avec le tchèque Aero Volodochy reste possible

Une dernière solution, excepté une conception purement nationale qui semble exclue, serait de lancer un nouveau programme en coopération, comme ce fut, précisément, le cas de l’Alpha Jet. Il ne fait guère de doutes que plusieurs pays européens, comme la Belgique, la Grèce, la Croatie, voire la Serbie, et peut-être la Pologne, y trouveraient un intérêt, pour developper les compétences de leur industrie de défense aéronautique.

Dans ce domaine, le Tchèque Aero Volodochy constituerait un partenaire industriel clé en Europe, bien que longtemps négligé par les grands industriels aéronautiques défense européens, tout en permettant de rapprocher encore davantage Prague de la France, en matière de politique industrielle de défense, et avec elle, l’Europe Orientale, .

Durant la Guerre Froide, Aero Volodochy a construit la majorité des avions d’entrainement avancé du Pacte de Varsovie, et même d’Union Soviétique, avec des modèles comme le L-29 Delphin, produit à 3 660 exemplaires, et le L-39 Albatros, dont 2 900 exemplaires sont sortis des usines.

L-159 Larca Aero Volodochy
le cthèque Aero Volodochy dispose encore un grand savoir-faire et d’un marché adressable considerable dans le domaine des avions d’entrainement et d’attaque. Un codeveloppement avec la France permettrait, en outre, de rapprocher Prague et Paris, sur les sujets de Défense.

Depuis la fin de la Guerre Froide, et le basculement à l’ouest de la République tchèque, l’avionneur est en difficulté, n’ayant produit, pour l’activité avion d’entrainement, qu’une centaine de nouveaux appareils, dont 72 L-159 Alca.

Dans ce contexte, un codéveloppement européen orchestré par la France et Dassault Aviation, faisant une place de choix à Aero Volodochy et à la République tchèque, permettrait d’adresser un vaste marché des forces aériennes qui mettent toujours en œuvre le L-39 Albatros, tout en s’assurant de couts de développement et de construction réduits, et de standards français.