mercredi, septembre 17, 2025
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[Debriefing] Armes Hypersoniques : du Mythe à la Réalité

Les armes hypersoniques suscitent de nombreux débats et alimentent une multitude de légendes urbaines. Il est donc essentiel de recontextualiser le sujet afin de distinguer les fantasmes de la réalité.

On a tout entendu – et souvent son contraire – à leur sujet :

  • Elles seraient furtives en raison du plasma qui se forme autour d’elles.
  • Ce même plasma empêcherait l’usage d’un autodirecteur.
  • Elles seraient incapables de manœuvrer.
  • Elles seraient invincibles et impossibles à intercepter.
  • Et ainsi de suite…

Avant d’aller plus loin, il est important de revenir à quelques notions physiques fondamentales. Cela permet de mieux comprendre ce que sont réellement ces armes, les contraintes techniques qu’elles impliquent, et la réalité opérationnelle qui en découle.

Qu’est-ce qu’une arme hypersonique ?

Un engin hypersonique est défini comme un objet se déplaçant à une vitesse supérieure à Mach 5. C’est ce seul critère qui permet de le classer dans la catégorie des armes hypersoniques.

Iskander-M  armes hypersoniques russe
Le Pentagone anticipe un abaissement du seuil nucléaire et de l’utilisation des armes nucléaires non stratégiques

Pourquoi avoir fixé cette limite à Mach 5 — soit environ 6 125 km/h au niveau de la mer, mais « seulement » 5 300 km/h à plus de 15 000 mètres d’altitude ? Il s’agit d’une convention arbitraire, sans lien direct avec une limite physique précise.

En réalité, il n’existe pas de différence fondamentale entre un engin volant à Mach 4 et un autre atteignant Mach 5,5. Toutefois, à partir de ces vitesses, les effets thermiques liés au frottement de l’air deviennent significatifs et doivent être pris en compte dans la conception des véhicules.

Dans cette catégorie entrent donc de nombreux systèmes : les véhicules spatiaux, les missiles balistiques d’une portée supérieure à 300 km, les missiles semi-balistiques comme l’Iskander-M, certains missiles de croisière comme le 3M22 Zircon, mais aussi des missiles air-air comme le R-37M, surface-air comme le SM-3 Block IIA, ou sol-air comme le THAAD et les Arrow 2/3.

Les armes hypersoniques ne sont donc pas aussi rares qu’on pourrait le croire. Elles restent néanmoins l’exception plutôt que la norme dans les arsenaux actuels.

Qu’est-ce que le plasma ?

Un plasma est un gaz fortement ionisé. Dans le cas qui nous intéresse — l’air — cette ionisation se produit lorsque la température atteint environ 10 000 K, soit un peu moins de 10 000 °C. Cette ionisation rend le gaz conducteur ce qui a pour effet de bloquer les ondes électromagnétiques, un peu comme une cage de Faraday. Un plasma dégage également un rayonnement lumineux qui est produit par le changement de position des électrons. C’est donc une entrave à l’utilisation d’autodirecteurs aussi bien radars qu’optiques. 

DF21D
Entré en service à la fin des années 2000, le missile balistique DF-21D a été conçu pour attaquer les grandes unités navales à la mer, à une distance pouvant atteindre 1500 km. Longtemps, les affirmations chinoises au sujet des performances de ce missile avaient été considérées avec scepticisme par les états-majors navals occidentaux.

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F-47, YFQ-42A/44A : on a enfin le portrait-robot du trio de supériorité aérienne à venir de l’US Air Force

Alors que l’avenir du programme NGAD de l’US Air Force, paraissait compromis depuis plusieurs mois, la présentation du Boeing F-47, par Donald Trump, au mois de mars 2025, a grandement rassuré, dans les milieux militaires américains : les États-Unis disposeront bien, à partir de 2030, ou peu après, d’un successeur au F-22, pour relever le défi chinois dans le Pacifique.

Cependant, en dehors de cette certitude, les informations concernant le F-47, et ses performances, demeuraient presque toutes confidentielles, rendant difficile de se faire une idée de ce à quoi l’appareil serait destiné, excepté sa classification de 6ᵉ génération, et des rodomontades habituelles du locataire de la Maison-Blanche.

Sans lever tous les mystères, la publication, le 13 mai, d’une infographique par le général David Allvin, le chef d’état-major de l’US Air Force, donne cependant de précieuses indications, à ce sujet, ainsi que des performances attendues des deux drones de combat YFQ-42A et YFQ-44A, conçus pour l’accompagner, dans le cadre du programme CCA.

Que nous apprend cette infographie, au sujet du F-47 et des YFQ-42A/44A, de leurs performances, et de la manière dont ils seront employés, par l’US Air Force ? En quoi ce binôme, va-t-il influencer le rapport de force sur le théâtre Pacifique ? Et pourquoi, cette infographie laisse-t-elle perplexe, certains experts ?

Le chef d’état-major de l’US Air Force, publie un panneau présentant les avancées relatives du F-47 et des drones YFQ-42A et YFQ-44A

L’annonce par Donald Trump, le 22 mars 2022, dans le Bureau Ovale, concernant l’attribution du programme NGAD de l’US Air Force, à Boeing et son chasseur de 6ᵉ génération F-47, avait permis de mettre fin à plusieurs mois d’incertitude, quant à la poursuite de ce programme destiné à remplacer les avions de supériorité aérienne F-22 Raptor, entrés en service en 2025.

presentation F-47 trump
Présentation du Boeing F-47 par Donald Trump dans le Bureau Ovale le 22 mars 2025.

Pourtant, au-delà des superlatifs d’usage traditionnels de Trump, aucune information concrète avait filtrée, concernant ce nouvel appareil et ses capacités, à cette occasion. Et depuis, bien peu de nouvelles informations avaient été divulguées, quant aux performances attendues du nouveau chasseur américain, ainsi que ses drones de combat General Atomics YFQ-42A et Anduril YFQ-44A, issus de la première tranche du programme CCA.

Dès lors, l’infographie publiée sur les réseaux sociaux, par le général David Allvin, chef d’état-major de l’US Air Force, qui compare certaines des performances attendues de ces systèmes d’arme de 6ᵉ génération, avec celles du F-22 et du F-35A de 5ᵉ génération, et les F-15E(x) et F-16 de 4ᵉ génération, offre une toute nouvelle perspective, quant à ces nouveaux systèmes de combat et de supériorité aérienne, si pas de manière absolue, en tout cas, de manière relative.

Rayon d’action, vitesse, furtivité… le portrait-robot du F-47 se précise

Sans être exhaustif, ni spécialement précis, ce nouveau document permet, en effet, de deviner le portrait-robot du nouveau Boeing F-47 de l’US Air Force, issu du programme NGAD, ainsi que de ses deux drones de combat General Atomics YFQ-42A et Anduril YFQ-44A, développés dans le cadre du programme Collaborative Combat Aircraft, ou CCA.

Plusieurs informations sont ainsi distillées, au sujet du F-47, comme un rayon d’action de combat, donné à 1,000 nautiques +, soit plus de 1,850 km. C’est un rayon d’action de combat 70% plus important, que celui du F-22, et 50% plus élevé, que celui du F-35A.

F-47 et YFQ-42A / YFQ-44A vs F-22, F-35A, F-16 et F-15A USAF
Infographie présentée le 13 mai par le général Alvill, chef d’etat-major de l’US Air Force.

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L’engagement aérien du 7 mai entre l’Inde et le Pakistan, va-t-il mener au Super-Rafale ?

Si les événements ayant entouré l’engagement aérien du 7 mai 2025, qui a opposé les forces indiennes et pakistanaises, étaient floues jusqu’à présent, invitant à la prudence, les informations apparues depuis, sans lever toutes les incertitudes, commencent à en tracer les contours de manière plus probable.

Or, au-delà de l’engagement lui-même, et de la tactique exécutée par les forces aériennes pakistanaises, pour atteindre ses objectifs, il apparait maintenant que l’hypothèse, au sujet d’un ou plusieurs Rafale indiens abattus par les chasseurs pakistanais, soit de plus en plus crédible.

De nombreux facteurs peuvent expliquer cette apparente contre-performance du fleuron de Dassault Aviation, lors de ce qui représente le plus important combat aérien depuis 50 ans, et surtout, le plus important combat aérien de l’histoire, au-delà de la portée visuelle, ou BVR selon l’acronyme anglophone communément employé.

Pour autant, cette contre-performance, perçue, fait apparaitre, aussi, certaines faiblesses du chasseur français, qui, par ailleurs, s’appliquent à l’ensemble des avions de combat de la même génération, face aux évolutions en cours de la guerre aérienne, qui nécessitent, à présent, une prise en compte, au-delà de la trajectoire actuellement tracée dans ce domaine, et qui pourrait accréditer le besoin de developper un Super-Rafale, version furtive du Rafale F5, sur un même calendrier.

Ce que l’on sait, et ce que l’on ignore, au sujet de l’engagement aérien du 7 mai entre les forces indiennes et pakistanaises

Maintenant que les conférences de presse pakistanaises et indiennes, au sujet de l’engagement du 7 mai ont bien eu lieu, et que certains éléments concrets, notamment des morceaux d’épaves retrouvés au sol en Inde, ont été dévoilés avec un niveau de vérifiabilité suffisant, il est possible de mieux comprendre ce qui s’est déroulé, la nuit du 7 mai 2025, à la frontière indo-pakistanaise.

engagement aérien du 7 mai Su-30MKI Indian Air Force
Paire de Su-30MKI des forces aériennes indiennes

De toute évidence, l’Indian Air Force a mobilisé une vaste flotte de chasse, 72 selon le Pakistan, composée de chasseurs MIG-29, Su-30MKI, Rafale et possiblement, Mirage 2000, pour frapper avec des armes air-sol stand-off, des infrastructures liées aux attentats terroristes au Cachemire indien du 22 avril 2025, situés au Pakistan.

Il semble, également, que les escadrons indiens engagés avaient reçu pour consigne de ne pas franchir la frontière, et de ne pas provoquer les armées pakistanaises, raison pour laquelle aucune frappe contre les défenses aériennes ou les bases aériennes ont été menées.

De toute évidence, également, les forces aériennes pakistanaises anticipaient une telle attaque, puisque, selon le débriefing parfaitement commenté par l’ancien pilote de chasse embarqué ATE Chuet sur Youtube, elles disposaient, déjà, d’un Saab 2000 Erieye de veille aérienne avancée, en vol de surveillance, et de trois patrouilles de defense aérienne composée de chasseurs de génération 4.5, donc J-10CE ou JF-17 Block III. Tout juste 25 minutes après la détection des formations indiennes, plus de 60 chasseurs pakistanais étaient en vol, selon Islamabad.

Enfin, il semble que le declenchement des frappes air-sol indiennes, aient entrainé l’ouverture du feu des chasseurs pakistanais sur les appareils de l’IAF, à très longue portée, engendrant le plus important combat aérien BVR de l’histoire. Le Pakistan revendique la destruction de 3 Rafale, 1 Su-30MKI, 1 MIG-29 et un drone MALE indien, sachant que les Rafale étaient spécifiquement visés, selon ses déclarations officielles, alors que l’Inde affirme avoir abattu plusieurs chasseurs pakistanais, sans en détailler le type et le nombre, et reconnait avoir subi des pertes, de son côté.

J-10CE Pakistan
J-10CE des forces aériennes Pakistanaises

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La France s’appuie-t-elle trop sur sa dissuasion nucléaire pour assurer sa sécurité stratégique ?

Il n’y a de cela que quelques années encore, l’hypothèse qu’un pays disposant d’une dissuasion nucléaire, puisse être attaqué militairement, sur son territoire, par une autre puissance militaire qui, elle, n’en serait pas dotée, semblait tenir du fantasme, ou plutôt du cauchemar.

Depuis trois ans, maintenant, il semble que nombre de ces certitures, qui entourait le rôle et l’efficacité de la dissuasion, particulièrment en France, aient été taillés en brèche, que ce soit par le conflit en Ukraine ou ceux au Moyen-Orient et en Asie.

Dans le même temps, une nouvelle menace stratégique conventionnelle cette fois, et non nucléaire, a fait son grand retour dans les engagements militaires, sur fonds de technologies numériques, spatiales et de fabrication industrielle, permettant de produire en grande quantité, et pour un cout ne reprenant qu’une fraction de celui des missiles de croisière actuels, des capacités de frappes conventionnelles à longue portée.

Susceptibles de mettre à genoux un pays développé, en détruisant une grande partie de ses infrastructures d’intérêt stratégique en quelques jours seulement, ces moyens sont à présent accessibles à un grand nombre de nations, sans que la dissuasion nucléaire puisse y répondre, et donc l’empêcher.

La question qui se pose, alors, est de savoir si la France, qui a beaucoup misé sur cette dissuasion nucléaire, est effectivement exposée à ces nouvelles menaces ? Qu’en est-il des pays européens qui souhaitent être, eux aussi, protégés par la dissuasion française ? Enfin, quels seraient les moyens nécessaires pour y répondre et, ainsi, disposer d’une dissuasion étendue contre toutes les menaces symétriques sur le sol national ?

La dissuasion nucléaire, un outil unique et indispensable à la France et à l’Europe

Comme le montrent les discussions récentes, en Europe, au sujet de l’extension potentielle de son périmètre à d’autres pays alliés, avec le spectre d’un éventuel retrait des États-Unis de ce théâtre, la dissuasion française représente, aujourd’hui, un enjeu stratégique et central, tant pour la sécurité du pays que celle du continent.

Dissuasion nucléaire missile M51
Le missile SLBM intercontinental M51 arme les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français de la classe Triomphant.

En effet, face à la menace d’un pays disposant de près de 1600 vecteurs nucléaires, les quelque 250 à 300 têtes nucléaires tricolores, emportées par ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et ses deux escadrons de frappe stratégique, représentent une capacité nécessaire, mais aussi suffisante, pour contenir la menace nucléaire de n’importe quel adversaire, y compris les plus lourdement armés dans ce domaine.

Rappelons, à ce titre, que contrairement aux rapports de forces conventionnels, qui reposent presque exclusivement sur la comparaison des moyens détenus entre les parties, pour déterminer un résultat probable, et donc, envisager leur utilisation, l’efficacité des armes nucléaires reposent, elle, sur des effets de seuils.

Ainsi, bien qu’ayant huit fois moins de têtes nucléaires actives que la Russie, la France dispose, toutefois, d’un potentiel de destruction représentant de 50 à 75% de la population et 80 à 100% des 62 grandes villes russes de plus de 300,000 habitants, sans que les systèmes antimissiles de l’adversaire soient en mesure de s’y opposer, autre que marginalement.

En d’autres termes, si la Russie peut éliminer 38 fois les 42 villes de plus de 100,000 habitants françaises, elle aura, en retour, la certitude d’y perdre ses 62 villes de plus de 300,000 habitants, et avec elles, son économie et sa structure sociale et politique. Même en étendant le périmètre de la dissuasion française à l’ensemble de l’Union européenne, soit 90 villes de 300,000 habitants ou plus, les destructions potentielles pour la Russie (ou la Chine, ou les États-Unis, peu importe l’adversaire potentiel), sont telles, qu’elles éliminent toute possibilité de victoire, pour l’assaillant.

Il s’agit, en effet, du fondement de la dissuasion française, et de son dimensionnement, qui reposent sur le principe de la stricte suffisance, c’est-à-dire atteindre le seuil au-delà duquel un adversaire n’a plus aucun intérêt à user de ses armes nucléaires contre la France ou ses alliés stratégiques, sans y perdre bien plus que soutenable.

autonomie stratégique Mirage IV
L’Armée de l’Air a reçu 62 Mirage IV.

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Pour Airbus, il faut ajouter une génération intermédiaire de systèmes connectés à SCAF dès 2025.

La question des équipements militaire de génération intermédiaire revient, aujourd’hui, de façon récurrente dans le débat occidental, qu’il s’agisse de chars de combat, de navires, de missiles ou de sous-marins.

En effet, face à la reprise très rapide de la course aux armements mondiale, avec de nouveaux acteurs, comme la Chine, qui donnent un tempo technologique plus soutenu que jamais, les grands programmes industriels au long-cours, qui ont caractérisé le développement technologique militaire ces trente dernières années, se trouvent pris en étau entre des besoins opérationnels très pressants, et des délais de développement d’autant plus incompressibles, que les ambitions technologiques sont élevées.

Dès lors, depuis quelques années, parfois quelques mois seulement, l’hypothèse du développement d’équipements de génération intermédiaire, conçus sur un calendrier raccourcis, sur la base des avancées technologiques déjà disponibles, a pris de l’ampleur, et certains programmes, comme le char Leopard 3 allemand, ou le Rafale F5 et le drone Neuron français, en sont la conséquence.

C’est précisément à ce sujet que Jean-Brice Dumont, qui dirige la division des avions militaire d’Airbus DS, vient d’apporter sa pierre à l’édifice, en évoquant la nécessité d’intégrer au programme SCAF les développements en cours, en France, en Allemagne, et même au-delà, en Europe, de capacités aériennes d’engagement collaboratif, comme c’est le cas de Rafale F5 et Neuron, pour constituer une première couche rapidement disponible, de ce programme, en Europe.

L’échéance 2040 de SCAF questionne face à l’évolution des besoins des forces aériennes européennes

Depuis l’annonce de son lancement, en 2017, le calendrier du programme SCAF, qui vise une entrée en service du NGF (Next Generation Fighter), pour 2040, fait l’objet d’inquiétudes, que ce soit concernant son respect, eu égard aux difficultés rencontrées par certains industriels pour collaborer, ainsi que concernant l’évolution des besoins des forces aériennes européennes, face à celle du tempo technologique mondial.

génération intermédiaire NGF programme SCAF
Le programme SCAF, et son avion de combat Next Genration Fighter, restent aujourd’hui calés sur une entrée en service à partir de 2040. Toutefois, les besoins en matière de systèmes collbaoratifs capables d’évoluer à l’interieur de la bulle de déni d’accès de l’adversaire, se font ressentir dès à présent.

La guerre en Ukraine, et les récents engagements au Moyen-Orient et en Asie, renforcent évidemment ces inquiétudes, alors qu’il semble à présent, si pas impossible, en tout cas très risqué, à un avion de combat d’évoluer dans la zone de détection et d’engagement antiaérienne de l’adversaire, qu’elle soit du fait de défenses sol-air ou de moyens aéroportés.

Pour les forces armées occidentales, et européennes en particulier, la puissance aérienne constitue une composante clé de la puissance de feu globale, spécialement pour soutenir les troupes au sol ou en surface, le plus souvent en infériorité numérique dans les simulations et hypothèses de conflit.

Or, le Combat Air Support ou CAS, Soutien Aérien Rapproché en français, ne peut pas s’effectuer à plusieurs dizaines de km de distance de là où se déroule l’engagement, ne serait-ce que pour des questions de délais de vol des munitions, le plus souvent subsoniques.

En d’autres termes, il est urgent, à présent, pour les forces armées européennes, de se doter de solutions, au plus court terme possible, précisément pour permettre de réduire cette distance entre les vecteurs aériens et les besoins, en dépit des défenses aériennes ou des chasseurs de supériorité aérienne adverses.

C’est justement le rôle de tout un pan du programme SCAF, qui porte sur les systèmes connectés, avec les drones Remote Carrier et le developpement d’un système d’engagement collaboratif. Toutefois, face à l’urgence opérationelle, et au calendrier actuel de SCAF et GCAP, le programme britannique, plusieurs pays ont entrepris de se doter, en avance de phase, de cette capacité, pour l’intégrer dès le début de la décennie 2030, à leur arsenal aérien.

SCAF engagement coopératif
SCAF a été conçu comme un système de systèmes, dont NGF ne représente qu’une des multiples capacités. C’est toutefois cette capacité là, la plus longue et la plus complexe à concevoir, qui aujourd’hui détemrine l’ensemble du calendrier du programme.

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La coopération défense franco-grecque doit-elle passer au stade supérieur ?

Si l’Ukraine, le Proche-Orient et l’Asie captent, aujourd’hui, toute l’attention sur les questions de défense, d’autres théâtres évoluent depuis quelques années, et leurs perspectives peuvent être, parfois, des plus préoccupantes.

L’un d’eux concerne l’opposition entre la Grèce et la Turquie, en mer Égée et au-delà, alors que les progrès de l’économie, et surtout de l’industrie de défense turque, rebattent les cartes du statuquo stratégique qui avait maintenant ce conflit latent à l’état de tensions régionales d’intensité variable, pendant les 80 dernières années.

Alors que le rôle modérateur des États-Unis est déclinant, tant du fait de la politique américaine centrée sur l’Indo-Pacifique, que de l’autonomie stratégique turque qui se rapproche, et en dépit de ses espoirs concernant ses relations avec Jérusalem, il est probable que la seule véritable alternative, pour Athènes, repose sur l’approfondissement de la coopération stratégique franco-grecque, et du partenariat stratégique qui en découle.

Comment, et pourquoi le rapport force entre la Grèce et la Turquie, évoluera-t-il dans les années à venir ? Sur quels alliés, Athènes peut-elle compter pour contenir cette menace ? Et comment cette coopération défense franco-grecque pourrait-elle passer à un stade supérieur, au bénéfice des deux nations européennes ?

La Grèce face aux progrès rapides de l’industrie de défense turque

Masquées depuis le début du conflit en Ukraine, les tensions entre la Turquie et la Grèce demeurent intenses, ces dernières années, même si les autorités turques ont réduit leurs démonstrations de forces et revendications ouvertes en mer Égée, autour de Chypre et en Méditerranée orientale, pour joueur pleinement, au sein de l’OTAN, la carte offerte par l’offensive russe.

Marine turque parade
Parade de la Maine turque.

Toutefois, et en dépit des acquisitions et annonces récentes des forces armées helléniques, ces dernières années, pour se moderniser, on observe un phénomène de décrochage, entamé depuis peu, Athènes ne parvenant plus à suivre le rythme de la modernisation des forces, imposé par Ankara.

Ainsi, en dépit de l’acquisition de frégates FDI, de Rafale et l’annonce de la commande à venir de F-35A, tout indique, à présent, que dans les quelques années à venir, les forces armées turques pourront surclasser leurs homologues grecques, en nombre et parfois en technologies, et ce, dans de très nombreux domaines.

Ce décrochage trouve, avant tout, sa source dans le formidable effort entamé dès 2003 par R.T Erdogan, lorsqu’il fut nommé premier ministre, puis président du pays en 2014, afin de doter la Turquie d’une puissante industrie de défense, et de se rapprocher, à marche forcer, de l’autonomie stratégique.

Ce faisant, Ankara produit, à présent, la majorité de ses équipements militaires, qu’ils soient terrestres, navals ou aériens, et se démarque même, sur la scène internationale dans certains domaines, comme celui des hélicoptères, des blindés, des navires de combat ou des missiles tactiques.

TCG Istanbul Marine turque
Frégate Istanbul de la classe Istif, de la Maine turque.

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L’US Air Force veut commander des missiles air-air low cost pour ses drones CCA

Ces trente dernières années, le prix des équipements militaires a connu une progression sans précédent, vis-à-vis de l’inflation, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’à présent, cette progression du cout des armements, était justifiée par les progrès technologiques, permettant de se doter de systèmes beaucoup plus performants et polyvalents.

Mais ça, c’était avant. En effet, depuis quelques années, un phénomène a pris naissance, notamment aux États-Unis, pour concevoir des armements à bas prix. C’est ainsi que l’US Air Force vient de publier une demande d’informations, pour acquérir de nouveaux missiles air-air low cost, deux fois plus petits, et quatre fois moins chers que les missiles qu’ils remplaceront, acceptant, ce faisant, de sacrifier un peu de performances, notamment en termes de portée, pour se doter de plus de missiles, à bord de ses chasseurs, et surtout pour armer ses drones de combat du programme CCA.

Or, l’initiative de l’US Air Force est loin d’être isolée ou atypique, outre-Atlantique. En effet, l’ensemble des armées américaines, ainsi que des industriels, y compris les plus importants, s’est lancé dans une course pour developper, au plus vite, une toute nouvelle génération d’armements à bas prix, et à hautes performances, dans une inversion de paradigmes radicale dictée par les récents constats en Ukraine comme au Moyen-Orient.

L’US Air Force veut deux modèles de missiles air-air Low Cost pour ses chasseurs et ses drones CCA

Les avions de combat des forces aériennes américaines sont, aujourd’hui, équipés de deux modèles de missiles air-air. L’AIM-9X Sidewinder, d’une part, est un missile à courte portée et guidage infrarouge de 3 mètres de long et 85 kg, capable d’atteindre une portée théorique de 35 km, utilisé essentiellement pour le combat aérien rapproché.

F-35A USAF Amraam
Aujourd’hui, un F-35A ne peut transporter que 4 missiles air-air AMRAAM en soute, ce qui limite sensiblement dont autonomie au combat, au-delà des questions de carburant.

L’autre missile est l’AIM-120C et D AMRAAM, beaucoup plus imposant, avec une longueur de 3,65 m et une masse de 161 kg. Dotée d’une portée de 90 km (AIM-120C) à 150 km (AIM-120D), il utilise un guidage radar actif pour engager et détruire des cibles aériennes à longue distance, et emploie une liaison de donnée bidirectionnelle avec l’avion de combat, pour faire évoluer sa course à mi-parcours.

Bien que considérés comme efficaces, ces deux missiles souffrent de trois faiblesses, aujourd’hui. D’abord, en termes de portée, face à l’arrivée de missiles à très longue portée, comme le PL-17 chinois (250 km) ou le R-47M2 russe (300 km). C’est la raison pour laquelle l’USAF a lancé, en 2017, la conception de l’AIM-260 JTAM, pour rivaliser avec des missiles russes et chinois.

Ensuite, ils sont imposants, trop pour prendre place, par exemple, dans les soutes exiguës des drones de combat du programme CCA, en cours de conception. Ces drones de combat de type Loyal Wingmen, sont conçus pour accompagner et étendre l’efficacité opérationnelle des avions de combat de 5ᵉ génération, comme le F-35, et surtout de 6ᵉ génération, comme le futur F-47.

Enfin, ils sont onéreux et longs à produire. Ainsi, un AIM-9X coute plus de 450,000 $ à l’US Air Force, et l’AIM-120D, bien au-delà du million de USD. En outre, la production de Sidewinder pourrait plafonner, selon RTX, à 200 exemplaires par mois, un rythme jugé insuffisant, pour répondre aux besoins à venir, face notamment à la menace des drones d’attaque à longue portée.

Pour répondre à ces deux derniers points, l’US Air Force vient de lancer un appel d’offre particulièrement « offensif ». En effet, ce RFI attend des offres concernant la livraison d’un missile air-air qualifié de low cost et haute vitesse (supersonique ou hypersonique), disponible en deux versions, une pour équiper les chasseurs de l’US Air Force, l’autre pour prendre place à bord des drones CCA à venir.

Anduril Fury programme CCA US Air Force
Présentation du drone de combat Fury d’Anduril Technologies pour le programme CCA de l’USAF, sous la designation YFQ-44.

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Un Rafale indien abattu lors des frappes contre le Pakistan du 7 mai ?

Depuis quelques heures, la blogosphère défense est en ébullition, suite aux frappes indiennes contre des installations qui abritaient des groupes radicaux au Pakistan, dont New Delhi estime qu’ils ont joué un rôle dans l’attentat terroriste qui a frappé le Cachemire, il y a quelques jours.

Comme il est de coutume, les deux camps rivalisent de communications et de publications, pour se présenter en vainqueur de cette confrontation. Toutefois, un sujet se détache des autres, à présent : le Pakistan revendique, en effet, la destruction de cinq avions de combat indiens dans l’opération.

Surtout, parmi ces cinq appareils, il y aurait trois des 36 Rafale de l’Indian Air Force, l’appareil de combat le plus moderne en service en Inde, conçu et fabriqué par Dassault Aviation. Si rien ne venait étayer clairement ces affirmations jusqu’il y a peu, de nouvelles publications semblent montrer qu’au moins un chasseur Rafale indien, pourrait bien avoir bien été abattu.

Le Pakistan revendique 5 avions de combat indiens abattus, dont 3 Rafale

À l’heure où ces lignes sont écrites, le Pakistan revendique la destruction en vol de cinq avions de combat indien, lors des frappes menées par l’Indian air force contre des installations terroristes basées dans la région du Cachemire pakistanais.

Rafale indien abattu le 4 mai ?
Rafale C de l’Indian Air Force.

Selon les différentes publications, il s’agirait de chasseurs Su-30 MKI, de Mig 29 et de Mirage 2000, et surtout de chasseurs Rafale, Islamabad revendiquant la destruction de trois de ces appareils, lors de cet engagement.

Des vidéos montrent effectivement ce qui semble être des appareils de combat interceptés par des missiles, sans que l’on sache s’il s’agit de missiles air-air ou sol-air. D’autres photos et vidéos, publiées au fil de la matinée, montrent des débris au sol, qu’il est souvent difficile d’identifier.

Après plusieurs publications peu concluantes, une vidéo montre l’épave d’un turboréacteur M88 de Rafale

Plusieurs vidéos et photos ont été présentées, comme des preuves de la destruction en vol d’un Rafale indien. Notamment celle-ci, qui représente en fait une pièce caractéristique des moteurs russes, probablement le turboréacteur AL-31PP du Su-30MKI par le compte X International Defense Analysis, d’obédience pakistanaise.

L’image de droite, censée montrer un M88, ressemble surtout à la partie arrière d’un turboréacteur AL-31 qui équipe les Su-30MKI.

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Le nouveau fusil d’assaut XM7 de l’US Army jugé inadapté au combat dans un rapport

En 2022, l’US Army parvint enfin à choisir un successeur au fusil d’assaut M4, en service depuis le milieu des années 80. Ce fut l’armurier allemand SIG Sauer qui remporta cette compétition à plus de 5 Md$, afin de livrer plus de 111,000 fusils d’assaut XM7, dérivé de son modèle MCX-Spear, ainsi que 13,000 mitrailleuses d’infanterie.

Plus moderne et équipé d’un système de visée XM157 révolutionnaire, le XM7 et sa nouvelle munition Fury de 6,8 mm, devaient permettre d’augmenter la puissance de feu et la portée d’engagement des fantassins américains, même face aux nouvelles protections balistiques russes et chinoises.

Alors que le XM7 a commencé sa carrière opérationnelle au sein de 101ᵉ aéroportée, les fameux Streaming Eagle, un rapport rédigé par un capitaine de l’US Army, fait peser des doutes sur l’efficacité et la fiabilité de l’arme, mais aussi, et surtout, sur la pertinence des arbitrages de l’US Army, ayant donné naissance au XM7 et à sa nouvelle munition.

Le fusil d’assaut XM7 et la munition Fury de 6,8 mm de Sig Sauer, pour remplacer les M4 de 5,56 mm dans l’US Army

Après plusieurs tentatives infructueuses, l’US Army entreprit, en 2019, de remplacer, à nouveau deux armements emblématiques des forces américaines, à savoir le fusil d’assaut M4/AR-15, et la mitrailleuse d’infanterie M249 Light Machine Gun, dans le cadre d’un programme baptisé Next Generation Squad Weapon, ou NGSW.

M4 US Army
Entrée en service au milieu des années 80, la carabine M4 s’est imposée comme l’une des armes d’infanterie les plus largement employées, elle ou ses dérivées, comme le HK416, au sein des armées de l’OTAN. Facile d’utilisation, fiable et précise, la M4 a toutes les qualités, si ce n’est une munition 5,56×45 qui manque de punch contre les nouvelles protections balisitiques, au-delà de 300 m.

Bien que toujours très appréciés des forces, le M4 et sa munition de 5,56 mm montraient, en effet, un pouvoir de pénétration jugé, à présent, trop faible face aux protections balistiques portées par les troupes chinoises ou russes, en particulier à longue portée (au-delà de 300 m), alors qu’il était également nécessaire de revoir les systèmes optiques et la manière dont ils s’ajoutaient aux armes.

En avril 2022, l’US Army annonça qu’elle attribuait à l’allemand SIG Sauer, le contrat NGSW. Le M4 sera ainsi remplacé par un modèle dérivé du MCX-Spear, baptisé d’abord XM5 puis XM7, alors que la M249 sera remplacée par la mitrailleuse à bande SIG MG 6.8 mm, rebaptisée XM250.

Quant à la munition, commune aux deux armes, il s’agira de la Fury de 6,8 x 51 mm proposée par SIG, également désignée par son calibre de 0.277 pouce. Conçue pour contenir davantage de poudre, et pour supporter une pression de 80,000 Psi, cette munition offre une importante vitesse initiale (autour de 900 m/s) et un développement d’énergie de 3,600 j avec un tube de 16 pouces, soit un peu plus que la munition 7,62×51 mm de l’OTAN (850 m/s, 3500 j) avec un tube de 22 pouces, et bien davantage que la 5,56×45 mm OTAN qu’elle remplacera (950 m/s mais 1,800 j seulement) avec un tube de 20 pouces.

Pour y parvenir, la SIG Fury est sensiblement plus lourde qu’un 5,56 OTAN, 17 gr contre 12 gr pour la 5,56 mm, mais 24 gr pour la 7,62 mm. Sur le papier, donc, la nouvelle munition, et les deux armes de Sig Sauer, ont tout pour séduire, permettant d’atteindre les performances d’une munition de 7,62 mm, en termes de portée et de puissance de pénétration, à partir d’un tube plus court, et d’une munition presque 30% moins lourde.

La thèse du capitaine Trent dévoile d’importantes faiblesses constatées concerne le XM7 en conditions opérationnelles

Cependant, la thèse publique du capitaine Braden Trent, présentée à l’occasion du salon Modern Marine Day, présente le sujet d’une tout autre manière. En effet, cet officier de l’US Army, qui suit le cursus de l’École de guerre expéditionnaire de l’Université du Corps des Marines à Quantico, en Virginie, a mené une étude approfondie au sujet de l’arrivée du XM7 dans les forces, et en particulier au sein de la 101 division aéroportée de l’US Army, pour en retirer une expérience « terrain ».

XM7 Sig sauer us army
le programme NGSW ne visait pas qu’à développer un nouveau fusil d’assaut pour remplacer le M4, mais un veritable système d’arme offrant des performances largement accrues, notamment au travers du nouveau système de visée XM147 de Vortex, qui s’installe indépendement sur le XM7 ou la XM250.

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La polémique autour du programme CaMo en Belgique, redite de l’épisode australien pour l’industrie de défense française ?

Depuis quelques jours, une polémique autour du programme CaMo de coopération avec la France pour la modernisation du segment blindé intermédiaire de la Composante terre, défraie la chronique et les réseaux sociaux en Belgique.

En effet, un rapport de la cour des comptes belge, aurait montré que le cout réel de la phase 1 du programme CaMo, qui porte sur l’acquisition de 382 VBMR Griffon et 60 EBRC Jaguar, très proches de ceux acquis par l’Armée de terre française, ne serait pas de 1,5 Md€, comme annoncé par les autorités belges et françaises, mais de 14,4 Md€.

Face à de telles révélations, la colère est rapidement montée au sein de l’opinion publique belge. Et en dépit des dénégations du ministre de la Défense, Théo Franken, celle-ci ne semble pas vouloir s’apaiser, comme ce fut le cas, il y a 8 ans, maintenant, au sujet d’un autre programme de coopération industrielle de défense clé pour l’industrie de défense française, le programme SEA 1000 Australien, et ses 12 sous-marins Shortfin Barracuda…

Quelles sont les réalités derrière les chiffres annoncés ? Pourquoi la polémique et la propagation sociale à l’œuvre en Belgique, sont-elles comparables à celles en Australie en 2018 ? Enfin, cette polémique est-elle instrumentalisée, ou même déclenchée, par, ou pour des intérêts spécifiques ?

Puissants remous en Belgique, autour du programme CaMo

Depuis quelques semaines, un rapport de la cour des comptes belge suscite d’importants remous dans le pays, au sujet du cout réel du programme CaMo, le nom donné au vaste programme de coopération franco-belge, afin de doter les forces de la Composante terre (Landcomponent en néerlandais), des mêmes équipements et doctrines que ceux employés par l’Armée de terre française, autour du programme SCORPION.

Armées belges et françaises coopération
Au-delà de l’acquisition de blindés Griffon, Jaguar et Serval, de systèmes d’artillerie Caesar et MEPAC, et du codéveloppement du VBAE, successeur du VBL, le programme CaMo porte surtout sur le developpement d’une parfaite interopérabilité entre les forces de l’Armée de terre et de la Composante terre.

Cette ambition s’est concrétisée en novembre 2018 par la signature d’une première commande de 382 véhicules blindés VMBR Griffon et de 60 blindés de reconnaissance armée EBRC Jaguar, pour 1,5 Md€, suivi deux ans plus tard par la commande de 9 puis 28 canons Caesar, et de 24 Griffon MEPAC, la version du VBMR armée d’un mortier automatique de 120 mm.

Jusqu’il y a peu, la coopération CaMo (Capacité Motorisée) était présentée comme exemplaire de ce que deux pays européens, et leurs armées, peuvent entreprendre ensemble, notamment lorsque le couple franco-belge s’est transformée en trouple, avec l’arrivée du Luxembourg pour 16 Griffon, 38 Jaguar et cinq Serval-L.

Pourtant, un rapport de la cour des comptes belge, diffusé il y a quelques jours, a provoqué une vague d’indignations dans le pays. En effet, celui-ci affirme que le cout réel de la première tranche du programme CaMO, ne serait pas de 1,4 Md€, comme affirmé par les autorités belges et françaises, mais de 14,4 Md€, rendant au passage la France responsable de cette dérive, et de cette dissimulation.

Pour cela, les auditeurs de la cour des comptes, ont étendu le spectre des couts cumulés autour du programme CaMo sur 25 ans, pour prendre en compte l’entretien des véhicules, mais aussi la modernisation indispensable des infrastructures que l’arrivée de ces nouveaux blindés, et de leurs capacités, rend nécessaire.

Sans surprise, cela coute beaucoup beaucoup plus cher. Mais ces affirmations, qui n’ont, somme toute, rien de surprenant, ont été immédiatement captées et relayées par une partie de la presse, pour en faire un scandale d’état, engendrant colère et indignation dans le pays, et trouvant un second souffle sur les réseaux sociaux.

Programme CaMo EBRC Jaguar SCORPION
L’EBRC Jaguar a été commandé à 60 exemplaires par la Composante Terre dans le cadre du programme CaMo. Ce blindé 6×6 de reconaissance dispose d’une importante puissance de feu avec n canon CT40 de 40mm et de missiles MMP, et est pleinement intégré à la bulle de combat infocentré SCORPION.

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