Popularisé par l’excellent « Tempète Rouge » de Tom Clancy et Larry Bond, l’auteur de la non-moins excellente simulation de guerre navale Harpoon, la Maskirovka est un opération de renseignement visant à créer de toutes pièces un casus belli justifiant l’engagement légitime de forces. Le roman qui décrit un hypothétique conflit entre l’Union Soviétique et l’OTAN sur fond de crise énergétique, présente un scénario évolué concernant cette Maskirovka soviétique, destinée à mobiliser la population autour d’une attaque contre l’OTAN suite à un attentat visant les élites du Parti communiste diligentée soit disant par les services secrets allemands, alors que dans le même temps, les armées subissaient une préparation intensive, et que la population était conditionnée à grand renfort de propagande, afin d’accroitre sa défiance vis-à-vis de la République Fédérale d’Allemagne présentée comme dépositaire de l’ordre des chevaliers teutoniques comme du nazisme.
Il ne s’agissait là que d’un roman, certes. Pourtant les mécanismes décrits ressemblent, en de nombreux points, à la dynamique en cours en Russie aujourd’hui au sujet de l’Ukraine. Alors que le président Zelensky et l’Etat-Major ukrainien refusent obstinément de répondre aux provocations menées par les forces indépendantistes du Donbass, le discours du Kremlin, mais également de ses officines, se veut désormais plus offensif. C’est ainsi que Nikolai Patrushev, le secrétaire du Conseil de Sécurité National russe, a déclaré que Kiev et ses services secrets s’apprêtaient à mener des opérations de sabotages et des attentats en Crimée en s’appuyant sur la minorité tatar de la péninsule pour mener ces opérations de déstabilisation. Ce peut-il, dès lors, que les autorités ukrainiennes soient devenues, aprés 6 ans de résilience, complètement stupides et suicidaires au point de décider de mener de telles opérations en Crimée alors même qu’un huitième de l’Armée russe est massée à ses frontières ?
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