En juillet de cette année, alors qu’il s’exprimait à l’occasion du Government Contracting Pricing Summit, l’assistant au sous-secretaire à l’Air Force en charge des acquisitions, le Major Général Cameron Holt médusa son audience en estimant que la Chine produisait ses équipements militaires « 6 fois plus vite et 20 fois moins cher » que ne le faisait l’industrie de défense américaine. Et il semble bien que cette trajectoire pourtant intenable pour Washington et ses armées, ne soit pas destinée à évoluer positivement. En effet, selon les estimations faites par la Commission Budgétaire du Congrès américain, les futurs navires qui devront équiper l’US Navy dans la décennie à venir, seront beaucoup plus onéreux que ne le laisse prévoir la planification actuelle.
Ainsi, selon la commission, le futur destroyer de l’US Navy, désigné DD(x) et destiné à prendre la suite des destroyers Arleigh Burke de première génération et des derniers croiseurs de la classe Ticonderoga, pourrait coûter non pas 2,4 Md$ comme planifié par la Marine américaine, mais 3,4 Md$, une hausse de 1 Md$ et de plus de 40%, ceci sans tenir compte des armements, sur la base d’une extrapolation des couts de production vis-à-vis des destroyers Arleigh Burke Flight III plus petits, et sans que l’effet de l’inflation n’ait été pris en compte. Dans le même temps, le futur sous-marin nucléaire d’attaque du programme SSN(x), qui doit renforcer les SNA de la classe Virginia et qui sera, comme les SeaWolf, spécialisé dans la lutte anti-sous-marine, coutera quant à lui entre 6,2 et 7,4 Md$ l’unité, une conséquente augmentation vis-à-vis des 5,4 Md$ prévu par la planification actuelle, et surtout prés de deux fois plus cher que les SNA actuels de la classe Virginia Block V qui plafonnent pourtant déjà à 3,2 Md$ l’unité, plus de deux fois le prix d’un SNA de la classe Suffren qui entre en service au sein de la Marine Nationale.
Bien évidemment, de telles projections sont plus que problématiques pour l’US Navy, qui ambitionne de convaincre le Congrès de l’accompagner dans un effort pour accroitre sont format des 290 navires actuellement en service, vers un format à 355 navires d’ici la fin de la décennie, et de 450 navires à horizon 2045; ce pour être en mesure de faire face à la montée en puissance chinoise qui, dans le domaine naval, peut s’appuyer sur une production à la fois très dynamique et économique. La Marine de l’Armée Populaire de Libération met ainsi en service chaque année une dizaine de destroyers et frégates, contre 3 navires de ces types pour l’US Navy. En outre, comme dit précédemment, ces surcouts sont exprimés en $ constants, et ne prennent pas en compte les effets de la forte inflation qui touche les Etats-Unis depuis de nombreux mois, et qui commence à poser d’importants problèmes en matière de planification militaire, par nature exprimée en $ courants.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
[…] […]