lundi, décembre 1, 2025
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La Grèce prête à acquérir 2 FDI Belh@rra française si elle trouve le financement

Selon le site Naval News, citant un site grecque, les autorités grecques auraient envoyé à la France une lettre d’intention portant sur l’acquisition de 2 frégates Belh@rra optimisées pour la défense anti-aérienne à destination de la Marine Hellénique. Les négociations portant sur ce sujet qui sont en cours depuis de nombreux mois à Athènes, semblent avoir réglé l’ensemble des détails de configuration, équipements, délais et formation des équipages, à l’exception du point crucial du financement.

En effet, pour pouvoir lancer l’acquisition, les autorités grecques doivent obtenir un financement de plus de 1 Md€, de sorte à lisser l’acquisition sur son budget d’équipements de Défense de 600 m€ par an, déjà fortement amputé par la modernisation de ses F16. Les négociations semblent donc désormais se porter sur ce point crucial, la Grèce demandant à la France de trouver une solution pour pouvoir déclencher la commande.

Il faut dire que la Marine Hellénique a un besoin impérieux de ces bâtiments polyvalents, dont le format correspond parfaitement à ses besoins, et particulièrement performant dans les domaines clés de la défense anti-aérienne avec ses 16 à 32 missiles Aster 30 et son radar Thales AESA SeaFire, et dans la lutte anti-sous-marine, avec des équipements de détection parmi les plus performants de la planète. En effet, si elles sont acquises, les Belh@rra grecques devront rapidement tenir en respect la puissance navale et surtout aérienne turque, forte de prés de 350 appareils dont 250 F16, alors qu’Ankara a des revendications territoriales de plus en plus pressantes en mer Egée et Méditerranée orientale.

Comme ce fut le cas pour le financement demandé par l’Egypte adossé à l’achat de Rafale supplémentaires, le financement de cette demande grecque ne devrait pas, en fait, poser de problème à la France. En effet, les Belh@rra, en tout cas dans leur configuration française, ne sont composés que peu de systèmes importés. Dès lors, si les bâtiments sont effectivement construits à Lorient par Naval Group, le retour budgétaire enregistré par l’Etat dépasserait les 75%, sans tenir compte des compensations liés à l’emplois. La prise de risque serait donc extrêmement limitée pour l’Etat, une garantie de paiement de 25% suffisant à couvrir l’intégralité du risque effectif. En outre, après les succès de 2018 concernant le programme « CaMo » en Belgique, les NH90 en Espagne, et en 2019, le remarquable contrat pour la conception et la construction de 12 bâtiments de guerre des mines de nouvelle génération pour les marines belges et néerlandaises, un nouveau contrat avec la Grèce signerait une dynamique de fond en Europe concernant l’acquisition d’équipements de Défense français, après près de 2 décennies de disettes. Rappelons également que la Grèce s’est dite intéressée par l’acquisition de 2 des Frégates Légères Furtives de la Marine nationale que la France pourrait mettre prochainement sur le marché.

L’intense lobbying américain sur ce dossier, très hostile à l’offre française, avec une offre basée sur les frégates Adélaide d’occasion potentiellement acquises auprés de l’Australie, adossée à l’acquisition de missiles Standard SM2 et Harpoon auprés des Etats-Unis, explique sans aucun doute la discrétion de Naval Group dans ce dossier, dans un pays ou les questions de Défense ont un poids politique très important.

Espérons donc que prochainement, une annonce des gouvernements français et grecques signera une nouvelle période de collaboration entre les deux pays !

La résilience cyber française est-elle suffisante ?

On peut effectivement poser la question, à la vu des mises en garde faite par Guillaume Poupard à l’occasion du 10ème anniversaire de la création de l’ANSSI, l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information, organisme d’état chargé d’étudier et d’anticiper les menaces cyber qui visent le pays, et d’y apporter des réponses efficaces.

Selon lui, au-delà des menaces avérées en provenance d’autres états, certains groupes mafieux seraient, prochainement (comprendre ‘désormais’), en mesure de porter des coups violents au pays par des attaques cyber ciblées, notamment contre les réseaux bancaires ou d’énergie, ou pire, en visant des infrastructures stratégiques, comme les centrales nucléaires ou les barrages électriques. En d’autres termes, des groupes indépendants d’un cadre étatique seraient d’ores-et-déjà, ou seront prochainement, en capacité de mener des opérations de guerre sur le territoire national, et donc de vendre cette capacité aux plus offrants, que ce soit un groupe terroriste, ou un état voulant se distancier de l’attaque.

Si le budget de l’ANSSI a été amené de 80 m€ à 100 m€ en 4 ans, et ses effectifs augmentés de 350 à 600 collaborateurs, ces chiffres apparaissent bien dérisoires, sachant que l’agence est en charge de protéger une économie de 68 millions d’individus vivant pour leur immense majorité dans une forme de flux tendu de consommation, que le moindre grain de sable pourrait faire dérailler. En cela, les mises en gardes répétées et appuyées de M Poupard ne sont d’ailleurs pas sans rappeler les prédictions de Cassandre à son père Priam, sachant qu’elle ne serait jamais écoutée, malgré son don de prescience.

Au delà de la vulnérabilité Cyber, au sujet de laquelle les propos de G.Poupard ne laissent guère de doutes, c’est donc bien la résilience nationale globale qui est désormais en jeu. Car s’il ne faudrait que quelques heures d’interruption des systèmes de distribution de billets pour déclencher des émeutes dans le pays, on imagine bien à quel point le pays serait dans l’incapacité de s’organiser pour répondre à une agression.

En d’autres termes, si la mission de l’ANSSI doit évidemment être renforcée, et ce massivement, de sorte à aligner les moyens déployés avec la réalité des menaces et des risques encourus, il apparait indispensable d’entamer simultanément une action destinée à renforcer la résilience populaire nationale, à l’image de ce qu’a fait le gouvernement Suédois il y a quelques mois, ou le Président Poutine il y a deux ans, en exigeant des entreprises, services publics, et citoyens russes d’être en mesure de fonctionner dans une mode dégradé autonome correspondant à une situation de guerre.

Ce réflexe, nos grands-parents, et parfois nos parents, l’avaient, quand ils gardaient une reserve importante de sucre, d’huile, de pâtes/riz/purée dans les placards, et de billets de banques dans le placard. Les générations actuelles, en revanche, dont aucune n’a connu un temps de guerre, sont déconnectées de ces précautions. Les réserves alimentaires non périssables des foyers français (y compris le mien, ndla) ne dépassent que rarement quelques jours, et bien peu sont ceux qui disposent de moyens pour pallier l’absence d’électricité, de gaz, et encore mois d’eau potable.

Alors que les tensions mondiales ne cessent de s’accroitre, n’apparaitait-il pas raisonnable d’entamer une telle démarche, de sorte à ne pas devoir se rendre sans combattre, le cas échéant ?

Taïwan veut commander pour 2 Md$ de chars et de missiles américains

Le gouvernement Taïwanais a transmis aux autorités américaines une demande pour autoriser la commande de 108 chars de combat M1A2, 1240 missiles antichars TOW, 409 missiles antichars d’infanterie Javelin, et 250 systèmes antiaériens portables Stinger, soit une commande globale atteignant les 2 Md$, venant s’ajouter à la demande transmise il y a quelques mois pour l’acquisition de 66 F16B Block 70/72 pour un montant dépassant les 12 Md$.

La demande de Taipei a certes beaucoup de sens, les forces armées taïwanaises ne disposant aujourd’hui que de 450 M60 obsolètes et autant de M48 Patton vieux de plus de 50 ans, pour défendre son territoire, et a, à plusieurs reprises, fait des demandes similaires auprés de Washington. Mais c’est son timing qui doit, aujourd’hui, attirer notre attention.

En effet, la demande, et sa divulgation publique, intervient seulement 2 jours après les déclarations très fermes du ministre de La Défense chinois Wei Fenghe lors des rencontres de Shangri-la, dans lesquelles il a clairement menacé de représailles militaires quiconque apporterait un soutien militaire à l’ile indépendante, mais considérée comme séditieuse par Pekin. En publiant cette demande, par ailleurs indépendante de toute forme de financement, Taipei veut contraindre Washington à prendre ouvertement position pour la défense de l’indépendance de l’île, au risque de déclencher le courroux des autorités chinoises.

Une chose est certaine, si les autorités américaines répondaient favorablement à cette demande, cela représenterait un casus belli pour Pekin, et risquerait de précipiter la confrontation globale dont parlait Florence Parly dans son intervention à la conférence de Shangri-la. En revanche, si Washington décidait de l’ignorer, cela serait perçu comme un signe de faiblesse par les adversaires des Etats-Unis, qui pourraient, dès lors, décider de précipiter les événements. Une situation que connait bien Taiwan, qui vie dans ce tourment depuis de nombreuses années, et qui voit chaque jour la position du gouvernement chinois se radicaliser à son encontre.

On comprend, dès lors, les motivations ayant poussé les leaders taïwanais à provoquer le destin en effectuant cette demande, et en la rendant publique.

Le canon automoteur aéroporté russe LOTOS bientôt en service

Bien moins connues et médiatisées que les unités aériennes ou de chars de combat, les forces russes n’en alignent pas moins une force aéroportée très importante, bien entrainée, et bien équipée. Fortes de 72.000 hommes répartis en 4 divisions et 6 brigades, les unités parachutistes russes disposent également d’un important parc de véhicules blindés, de chars légers et véhicules de combat d’infanterie BMD 2/3/4, de systèmes de défense antiaériens, de génie, et de ses propres unités d’artillerie.

Aujourd’hui principalement équipées du mortier automoteur 2S9(M) Nona, les forces aéroportées vont prochainement percevoir le nouveau canon automoteur aéro-transportable 2S49 Lotos, leur conférant un regain de puissance notable. En effet, le Lotos est équipé d’un canon de 120 mm à chargement automatique atteignant une portée de 18 km et une cadence de tir de 6 à 8 coups par minute, dépassant largement les 12 km avec projectiles spéciaux du Nona. Monté sur un châssis BMD-4, devenu aujourd’hui le standard des troupes aéroportées russes, le Lotos dispose en outre d’un blindage plus performant, d’un systèmes Soft-kill de protection, et un système de communication et de gestion du champs de bataille moderne, connecté entre autre avec le nouveau véhicule de reconnaissance Zavet-D.

Le Lotos va prochainement débuter ses tests constructeurs, et devrait entamer juste après les tests d’Etat, pour une production de série et une entrée en service qui débuterait en 2020.

Les forces russes vont recevoir leurs premiers T90M en 2019

Les forces russes disposent aujourd’hui d’un parc de 3500 chars de combat en ligne, composé de T72, T80 et T90, lui conférant un avantage numérique certain sur les forces européennes. Plus de 50% de ces blindés sont désormais des standards modernisés, T72B3M et T80BVM, équipés de nouveaux moteurs, nouveaux blindages et nouveaux organes de visée, de sorte à amener ces chars au plus prêt des standards occidentaux, comme le Leopard 2 A6 allemand ou le Leclerc français. Aux 150 T72/80 modernisés chaque année, s’ajouteront désormais une cinquantaine de T90M, ultime version de la série T72.

Comme les T72B3M, le T90M a reçu une nouveau blindage réactif Relkit sur la caisse et la tourelle, augmentant la protection du char contre les charges creuses. Son nouveau moteur de 1000 cv S92S2 propulse ce char de 48 tonnes à une vitesse de 60 km/h sur route, et lui confère une distance franchissable de 550 km. Coté optronique, le T90M reçoit une nouvelle camera thermique dérivée de la Catherine de Thales, et le chef de char dispose désormais d’un écran présentant les données recueillies sur le champs de bataille, dont tout blindé moderne se doit de disposer. Enfin, il est équipé d’un nouveau canon, le canon lisse 2A46M-4 de 125mm à chargement automatique, pouvant tirer différents types d’obus et le missile anti-char Refleks, identifié par l’OTAN comme AT-11 Sniper B, d’une portée de 5000m.

Les modifications apportées au T90M en font un char puissant, bien qu’inférieur à ses homologues européens. Son entrée en service a plus pour objectif de maintenir une forme d’homogénéité dans les unités cuirassées russes, en attendant l’arrivée du T14 Armata, dont tout porte à croire qu’il sera effectivement supérieur aux chars européens de la génération du Leclerc et du Léopard 2. Les premières unités équipées de T14 devraient être opérationnelles en 2020 ou 2021, bien que l’on ignore si l’état-major privilégie la constitution de régiments/bataillons entièrement équipés de ce char, ou si dans un premier temps, celui-ci sera reparti dans les unités cuirassés existantes, de sorte à disposer d’une compagnie de rupture équipées de chars lourds, et épaulée par 3 compagnies de T72/80/90. Alors que l’atomicité des unités de combat se réduit avec l’arrivée des systèmes de gestion du champs de bataille, cette dernière hypothèse serait loin d’être la plus improbable, ni la moins efficace.

La France veut maintenir une présence militaire navale dans le Pacifique

Dans un discours d’une grande clairvoyance lors des rencontre de Défense de Shangri-la, la ministre des Armées, Florence Parly, a tenu à réaffirmer l’attachement de la France à la défense de la zone indo-pacifique, face à ce qu’elle nomme la « probable confrontation globale » qui se profile. Pour cela, la ministre a assuré que la France maintiendrait une présence navale dans la zone, pour défendre ses quelques 1,6 millions de compatriotes qui y vivent (et accessoirement, les 4 millions de km2 de ZEE françaises qui s’y trouvent).

Selon la ministre, « il n’est pas besoin d’un Kissinger pour comprendre la dynamique de confrontation globale des blocs en cours de composition dans la zone », et d’ajouter que la France continuerait à maintenir le déploiement bi-annuel de moyens navals, dans une logique « non conflictuelle mais résolue ». Avec le Porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et son escorte dans la région, le discours de la ministre a, effectivement, un poids non négligeable, d’autant que la dite escorte intègre, depuis le départ de Toulon pour la Mission Clemenceau, plusieurs bâtiments européens.

Reste que, si le déploiement d’une frégate française tous les 6 mois en zone Pacifique a effectivement un poids diplomatique, son poids militaire, et notamment les capacités de defense effectives françaises des iles pacifiques et de l’océan indien, sont, elles, très largement sous-dimensionnées, pour une zone au bord d’une « confrontation globale ». En effet, les moyens permanents, comme le frégates de surveillance de la classe Floréal, ne sont pas de taille à soutenir un engagement militaire, n’ayant ni moyens anti-sous-marins, ni moyens anti-aériens crédibles. Ce type de mission conviendrait en revanche à des bâtiments du type FDI Belh@rra, voir à des corvettes de type Gowind2500 construites par Naval Group. Mais la commande de 5 frégates FDI en cours ne permettra certainement pas d’assurer le positionnement permanent d’un bâtiment de ce type auprés des 6 zones de défense outre-mers françaises, ni même des 3 zones de l’Ocean Pacifique et Indien (Tahiti, Nouvelle-Calédonie et Réunion), dans des délais cohérents avec la montée des risques et menaces.

On ne peut pas faire preuve de lucidité et envisager une confrontation globale comme probable dans le Pacifique d’un coté, et ne pas, de l’autre, accorder les moyens nécessaires pour effectivement protéger les ressortissants et les intérêts français dans la zone, une fois revenue à 2000 mètres de Bercy ….

Pékin montre ses muscles face aux Etats-Unis

Les autorités chinoises ont décidé de joindre le geste à la parole, suite aux déclarations de son ministre de la Défense Wei Fenghe, lors des rencontres de La Défense de Shangri-La, dont nous nous sommes déjà fait l’écho. Outre le test fort opportun du nouveau SLBM[efn_note]Submarine Lauched Ballistic Missile[/efn_note] qui a eu lieu en début de semaine, l’APL[efn_note]Armée Populaire de Libération[/efn_note] a présenté au public, et surtout à quelques représentants de la presse, une batterie de missiles balistiques DF21, présentés comme des armes anti-navires, ou AShBM[efn_note]Anti-Ship Ballistic Missile[/efn_note], et capables, selon Pekin, d’atteindre et détruire un Porte-avions à une distance de 1500 km, soit assez pour atteindre un porte-avions de l’US Navy si celui-ci devait porter assistance à Taïwan. Rappelons que la Chine dispose également du missile DF26, donné pour avoir les mêmes capacités que le DF21, mais doté d’un rayon d’action de 4500 km. Malgré les déclarations chinoises, il subsiste des doutes quand à la capacité réelle qu’auraient ses missiles à atteindre une cible mobile, fut-elle aussi grande qu’un porte-avions. Mais de récentes déclarations du ministère de La Défense chinois semblent apporter des réponses crédibles dans ce domaine.

Presentation publique de 10 missiles DF21D Actualités Défense | Alliances militaires | Défense côtière
Image issue du documentaire consacré à la présentation publique des missiles DF21D

La mise en scène de la présentation, missiles érigés en ligne, ne laisse aucun doute quand au message qu’ils devaient véhiculer, ni sur la détermination croissante de Pekin de tenir Washington à l’écart de ce qu’elle estime être une rébellion intérieure.

Les tensions autours de l’ile indépendante de Taiwan ne cessent de s’accroitre ces derniers mois, Pekin ayant profondément modifier son discours à son endroit, passant des menaces de représailles économiques en cas de soutien militaire à Taipei, aux menaces désormais explicites de représailles militaires. Et il ne fait plus guère de doutes, désormais, qu’en dépit des difficultés que rencontrerait l’APL dans le cas d’une éventuelle opération militaire contre l’île, Pékin, et son président Xi Jinping, sont déterminé à ramener Taiwan dans le giron national à court ou moyen terme.

Comme nous l’avions également abordé, cette démonstration de forces chinoise montre également la confiance qu’à désormais le régime dans sa puissance militaire, et dans sa capacité à neutraliser la puissance militaire Américaine le cas échéant. Pour s’assurer que le message soit bien passé, l’APL a d’ailleurs fait publier un article reprenant précisément ce point dans le site d’Etat Global Times.

La Russie dispose de systèmes antichars anti-hard kill

La lance et bouclier, encore et toujours … Alors que les blindés modernes commencent à être équipés de systèmes de protection soft kill, comme des brouilleurs et des fumigènes infrarouges, et de systèmes hard-kill, chargés d’intercepter et détruire les missiles, roquettes et obus les visant, les ingénieurs russes ont d’ores et déjà développé la parade, avec des armes anti-chars conçus pour exploiter la faiblesse actuelle de ces équipements, leur incapacité à répondre aux attaques saturantes.

Selon un article de l’Agence Tass, deux systèmes sont conçus dans cette optique particulière : le lance-roquette RPG30 et le missile Kornet EM. Sachant que les systèmes hard kill en service dans l’OTAN, comme le système Trophy israélien équipant les blindés de l’US Army, ne peuvent intercepter qu’un seul vecteur à la fois, le RPG30 envoie simultanément 2 roquettes, l’une servant de leurre et chargée de déclencher les systèmes de protection, laissant libre chemin à la seconde, qui transporte la charge militaire.

Le principe est le même avec le missile antichar Kornet EM, conçu pour pouvoir guider simultanément 2 missiles à l’aide d’un unique faisceau laser. La encore, l’objectif est de contraindre le système de protection hard-kill à intercepter le premier missile, de sorte à laisser le second atteindre la cible.

Bien évidemment, la protection et la survivabilité des blindés ne peut se réduire à une simple équation arithmétique. Par exemple, les Kornet sont sensibles aux écrans de fumée masquant la signature infrarouge et visible de la cible, ainsi qu’aux lasers de brouillage, destinés à leurrer le missile. La portée réduite des RPG limite leur utilisation à des combats rapprochés de type urbain, domaine au sujet desquels les blindés de l’OTAN ont été grandement améliorés, de sorte à avoir la réactivité nécessaire pour détruire le lanceur avant qu’il n’ai la possibilité de faire feu. Enfin, les blindés modernes sont majoritairement équipés d’une armure alliant protection blindée passive, parfois composite, et systèmes de protection active, destinés à contrer les armes anti-chars, notamment à charge creuse simple ou double, assurant une ultime protection si les systèmes de protection n’étaient pas suffisant.

Surtout, les blindés modernes interagissent bien mieux que par le passé avec les forces d’appuis, comme l’infanterie, l’artillerie, le génie ou l’appui aérien, grâce à des systèmes de communication performants. La protection des blindés est assurée dès lors par la coordination des forces, chacun étant chargé de couvrir un segment de vulnérabilité, et d’exploiter des faiblesses données. Dès lors, la comparaison « sèche » d’un système face à un autre, est très souvent artificielle, et sans grand rapport avec la réalité.

Sans révolutionner les principes du combat de chars, les nouvelles technologies réduisent en revanche les délais de réaction, et augmentent les distances d’engagement. Bientôt, l’humain, limité dans sa perception et sa vitesse de réaction, ne sera plus en mesure de contrôler et d’assimiler cette multitude d’informations. Les Intelligences Artificielles assureront alors la conduite opérationnelle des systèmes, l’humain assurant, pour sa part, le contrôle tactique la coordination globale des forces.

Le destroyer chinois Type 055 : un adversaire de taille !

Depuis sa première apparition dans les chantiers navals de Shanghai il y a 3 ans, le nouveau destroyer lourd chinois Type 055 alimente les spéculations. Il faut dire que la nouvelle classe chinoise a surpris nombre d’observateurs, par sa taille, son armement, et son concept d’emploi, en rupture avec les traditions navales de l’APL.

Le premier Type 055, le Nanchang, est entré en service il y a deux mois, et a participé à la parade navale ayant célébré le 70ème anniversaire de la Marine de l’Armée Populaire de Libération. Long de 180m, et jaugeant selon les évaluations entre 11.000 et 13.500 tonnes, le bâtiment représente un changement profond pour la Marine Chinoise, avec ses 112 silos verticaux, emportant un panachage de missiles anti-aériens longue portée HHQ-9B et moyenne portée HQ-16B, de missiles anti-navires et de croisière YJ-18. Il dispose également d’un canon de 130 mm, d’un système de défense anti-missile HHQ-10 de 24 missiles, et d’un CIWS[efn_note]Close Incoming Weapon System ou système de protection rapprochée[/efn_note], ainsi que de torpilles anti-sous-marines, et d’un hangar pouvant accueillir deux hélicoptères Z9C ou Ka-28 et des drones. Ainsi doté, le Type 055 ne cède qu’aux croiseurs Ticonderoga de l’US Navy et aux Kirov russes.

Depart dun missile HHQ 9B identique a ceux equipant le Type 055 Actualités Défense | Alliances militaires | Défense côtière
Départ d’un missile HHQ-9B identique à ceux équipant le Type 055

Il emporte également un radar Type346B en Bande S de détection aérienne, disposant de 4 grands panneaux radars électroniques actifs AESA, épaulés de 4 autres panneaux en bande X pour la conduite de tir, ainsi que de nombreux équipements de guerre électronique et de lance-leurres. Pour la détection sous-marine, le bâtiment est doté d’un sonar remorqué à profondeur variable, et probablement d’un sonar de coque, bien que l’information n’ai pas été confirmée.

Enfin, le bâtiment est très bien doté sur le plan énergétique, avec un système reposant sur 4 turbines à gaz QC-280 produisant chacune jusqu’à 28 MW, soit une puissance disponible totale de 112 MW, capable de propulser le bâtiment à plus de 30 noeuds.

Systeme CIWS HHQ10 chinois Actualités Défense | Alliances militaires | Défense côtière
Système de défense anti-missiles HHQ-10 à 24 missiles équipant le Type 055

Surtout, le Type 055 est conçu pour évoluer, et évoluer rapidement. Selon le site d’Etat Global Times, citant un expert anonyme, le bâtiment dispose de nombreux volumes non exploités, permettant de rapidement faire évoluer le navire, et son armement. Ainsi, les officiels chinois ont déjà laissé entendre, sans que l’information ne soit officiellement confirmée, que la prochaine série de Type 055, qui entrera en service en 2025, sera dotée d’un Rail Gun[efn_note]Canon électromagnétique d’une portée de 200 km[/efn_note], la Marine chinoise étant par ailleurs en train de tester l’équipement sur un LTS[efn_note]Landing Tank Ship[/efn_note]. Il est également question d’armes à énergie dirigée, comme des lasers, pouvant renforcer la protection rapprochée du bâtiment. Si tel est vraiment le cas, les prochains Type 055 seront incontestablement les bâtiments de guerre les plus puissants navigants à la mer.

Avec un premier bâtiment en service, un second sur le point de l’être, et 6 autres en construction, la Marine chinoise va bientôt disposer d’une force de frappe de surface redoutable, composée de navires conçus pour venir à bout des défenses des groupements aéronavals de l’US Navy. Ceci devront donc, très prochainement, reculer encore davantage face à la Marine chinoise, pour ne pas risquer la perte d’un des précieux porte-avions, réduisant l’efficacité de son groupe aérien contraint à de nombreux ravitaillements, et laissant les navires chinois déployer leurs propres capacités de déni d’accès. De ce point de vu, le Type 055 correspond bien davantage à la définition d’un croiseur, que d’un destroyer.

La torpille ASM aéroportée russe APR-3M entre en service

Si de nombreux pays sont aujourd’hui capables de construire des bâtiments de surface de lutte anti-sous-marine, et même des sous-marins, très peu maitrisent la conception de torpilles guidées anti-sous-marines. La Russie fait parti de ces rares élus, avec notamment le système APR-3, pouvant être mis en oeuvre par des avions de patrouille maritime T-142 et Be-50, ainsi que par les hélicoptère Ka-27 M qui équipent destroyers et frégates des forces navales russes.

Mais l’APR-3 n’est pas qu’une torpille ASM russe, c’est un système ayant sont propre concept d’emploi. Avec ses 540 kg, l’APR-3 est beaucoup plus lourde que ses homologues comme la Mu-90 franco-Italienne, ou la Mk54 américaine. En outre, la torpille a un fonctionnement spécifique, entamant une descente en cercle dés son entrée dans l’eau, pour détecter sa cible, sans activer son moteur-fusée. Une fois la cible acquise, le moteur démarre et propulse la torpille très rapidement à plus de 45 noeuds vers sa cible, ne laissant que peu de temps au sous-marin pour lancer des contre-mesures ou tenter des manoeuvres évasives. Toutefois, l’APR-3 ne manquent pas de faiblesses, la principale étant sa très faible autonomie, inférieure à 1 nautiques, là ou la Mu90 dépasse les 12 nautiques, obligeant les aéronefs lanceurs à une très grande précision dans le largage de leur munition.

Quoiqu’il en soit, la nouvelle version de cette torpille vient de terminer sa phase de test, et les APR-3M commencent donc à entrer en service dans les unités russes. Cette nouvelle version, dénommée « vautour » est légèrement plus légère que l’APR-3E « Aigle », avec 470 kg, un nouvel autodirecteur plus performant et plus résistant aux contre-mesures, et une portée légèrement allongée, de 2,5 km, soit 1,5 nautiques.