Il est fréquent de lire à quel point les armées russes engagées en Ukraine reposent sur des équipements hérités de la période soviétique. Il est vrai que bien que modernisés, les T-72B3, T80BV, BMP-2 et autres Msta-S ont tous étés conçus dans les années 70 et 80, comme c’est le cas des avions de combat de la série Flanker ou des hélicoptères Mil et Kamov. Pour autant, force est de constater qu’en occident, la situation est en grande partie identique, y compris pour ce concerne la pointe de l’épée, à savoir l’US Army, qui continuent de s’appuyer sur les chars Abrams, les VCI Bradley, les canons automoteurs Paladin, les hélicoptères Black Hawk et Apache et les systèmes anti-aériens Patriot, soit les 5 piliers du super programme Big 5 du début des années 70. La situation est d’ailleurs similaire pour l’US Navy et ses destroyers Burke, ses porte-avions Nimitz et ses Super Hornet, et pour l’US Air Force, dont la force de combat repose encore en majorité sur des F-15, F-16 et même A-10 épaulés de E3 Sentry et de KC-135.
Même si tous ces équipements ont été largement modernisés à plusieurs reprises, au point que leurs performances n’ont plus beaucoup à voir avec les materiels initiaux, force est de constater qu’une majorité des programmes destinés précisément à remplacer ces équipements a rencontré d’innombrables difficultés, et fut finalement annulée ou donna lieu à des séries limitées. De l’hélicoptère tactique RH-66 aux destroyers lourds Zumwalt, du F-22 aux échecs successifs pour remplacer le Bradley, des LCS au Sea Wolf, de nombreux programmes ayant consommé des ressources considérables ont été avortés ou ne permirent pas de remplacer efficacement des materiels de génération antérieure obligés de jouer les prolongations. Surtout, au delà des ces échecs programmatiques, les armées américaines peinent, depuis de nombreuses années, à s’engager dans une réelle transformation lui permettant de sortir des doctrines héritées des années 70 et confirmées par les 2 guerres du Golfe, pour faire face à ce qui s’avére sans le moindre doute comme son plus grand compétiteur dans les années à venir, à savoir la Chine.
Car là ou la programmation US est marquée, depuis trois décennies, par des annonces aussi spectaculaires que le sont les annulations de programmes qui suivaient, Pékin a, pour sa part, suivi une stratégie de montée en puissance d’une précision extreme. Si jusqu’au milieux des années 2010, cette capacité chinoise à transformer ses armées et son industrie de défense pour disposer d’une puissance militaire de premier plan parfaitement ancrée dans le 21ème siècle, n’était reconnue que des spécialistes du sujet, la chose est devenue rapidement parfaitement visible ces dernières années, alors que l’industrie militaire chinoise devenait capable de produire plus de navires de combat et autant d’avions que les Etats-Unis et leurs alliés de la zone Pacifique, et de disposer des personnels entrainés pour prendre en charge ces nouveaux équipements. Et si aujourd’hui encore, l’Armée Populaire de Libération s’équipe de materiels comparables à ceux en service au sein des armées occidentales, l’arrivée de systèmes d’arme de nouvelle génération, que ce soit en terme de blindés, d’avions de combat, de drones, de navires et de sous-marins, va rapidement accroitre la puissance relative de Pékin sur ce théâtre, et au delà.
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