L’industrie de défense turque entièrement mobilisée pour soutenir le président Erdogan lors des prochaines élections

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Rarement les élections turques auront-elles été si scrupuleusement suivies par autant de grandes chancelleries mondiales, de Washington à Pékin, en passant par Paris, Berlin ou encore Moscou. En effet, pour faire face à l’AKP, le parti de la justice et du développement du président Erdogan au pouvoir depuis 21 ans, les 6 principaux partis d’opposition ont fait cause commune pour se ranger derrière Kemal Kilicdaroglu, président du Parti Républicain du Peuple social-démocrate et laïc, pour mener le combat, alors que la popularité du président turc a été sévèrement érodée par les mauvais résultats économiques d’un pays marqué par une inflation galopante de plus de 55% sur les 12 derniers mois, un taux de chômage demeurant élevé autour de 10%, et surtout la très mauvaise conduite des opérations de secours suite au tremblement de terre du 6 février ayant fait de plus de 50.000 morts dans le pays. Le fait est, les sondages récents mettent Erdogan et Kilicdaroglu au coude à coude lors du premier tour des élections présidentielles, avec respectivement 41% et 46% des voix, et un second tour encore plus serré.

Pour redorer son blason face à son electoral traditionnel, le président Erdogan s’appuie depuis plusieurs mois sur un acteur majeur de l’économie moderne turque, mais également de son nouveau rôle sur la scène internationale, à savoir l’industrie de défense du pays. Ainsi, à l’instar de ce que fit Vladimir Poutine en 2018 lors de la dernière campagne présidentielle russe, R.T Erdogan a mis sous pression toute cette industrie, de sorte à multiplier les annonces flattant la fibre nationaliste d’une part importante de l’opinion publique. C’est ainsi qu’en quelques semaines de temps, l’industrie aéronautique a présenté le drone de combat supersonique Kizilelma, le drone de combat furtif Anka-3 ainsi que le TB-3, successeur désigné du célèbre TB-2 destiné à opérer à bord du nouveau porte-hélicoptères hâtivement reclassé porte-drones de combat, le TCG Anadulu. Ce dernier vient d’ailleurs, fort opportunément, d’être livré à la marine turque, là encore pour accroitre la perception d’une dynamique très soutenue dans ce domaine, quelques jours après que la construction des 3 dernières frégates de la classe Istanbul ait été annoncée.

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Si l’Anadulu peut mettre en oeuvre des hélicoptères, sa capacité à embarquer efficacement des drones de combat reste à démontrer.

Mais le véritable enjeu, en terme d’image, repose sur le programme d’avion de combat de nouvelle génération, le TFX, ainsi que sur le char Altay, les deux devant faire la démonstration de leurs capacités dans les semaines à venir. Le TFX, d’une part, a été assemblé à marche forcée en seulement quelques mois de temps, après n’avoir que très peu évolué pendant prés de 3 ans suite à l’embargo US sur les technologies aéronautiques. L’appareil a commencé ses essais de roulage le 16 mars, et tout porte à croire qu’il pourrait réaliser son premier vol soit avant le premier tour, le 14 Mai, soit entre les deux tours avant le 28 Mai. La situation est identique concernant le char de combat Altay, l’un des piliers de l’effort de défense et du renouveau de la BITD turque. Présenté en grande pompe lors du salon Eurosatory 2018, le char lourd devant devenir le pivot de la composante haute intensité des armées turques, a connu un sévère coup d’arrêt lorsque les européens, et les allemands en particuliers, décidèrent de mettre sous embargo les exportations de matériels destinés aux forces terrestres et aériennes d’Ankara après l’intervention turque en Syrie. Or, l’Altay reposait sur certains composants importés clés, notamment pour ce qui concernait son moteur MTU et sa transmission RENK de facture allemande. Il fallut plusieurs années aux négociateurs turcs pour obtenir des alternatives à ces deux composants, en l’occurence auprès de la Corée du Sud, l’Altay devant désormais être équipé du même moteur Hyundai DV27K et de la même transmission SNT EST15K que le K2 Black Panther.

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