Star du salon aéronautique de Farnborough, le chasseur de 6ᵉ génération Tempest du programme Global Air Combat Program, ou GCAP, est présenté, aujourd’hui, comme le programme le plus avancé des 4 initiatives occidentales en ce sens, avec le NGAD de l’US Air Force, le F/A-XX de l’US Navy, et le SCAF européen.
Rassemblant la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon, le financement du développement du Tempest, dont la construction du démonstrateur aurait déjà débuté, apparait sécurisé, les trois pays s’étant engagés jusqu’en 2035, en ce sens.
Pourtant, au-delà des déclarations évidemment dithyrambiques de BAe et Leonardo, autour de ce programme, lors du salon de Farnborough, d’autres échos, venus de Londres, présentent une trajectoire beaucoup plus incertaine.
En effet, la British Army, longtemps lourdement négligée par les autorités britanniques, au profit de la Royal Air Force et de la Royal Navy, a besoin de beaucoup de crédits, et très rapidement, pour répondre à l’évolution de la menace, et surtout à son calendrier. Et les 12 Md£ devant être investis par Londres dans le programme GCAP, sont directement dans la ligne de mire de l’état-major des forces terrestres britanniques.
Sommaire
La British Army, une armée de papier, selon son ancien chef d’état-major, le général Patrick Sanders
Il faut dire, qu’en effet, la British Army est dans une situation lamentable. Entre les arbitrages budgétaires défavorables ces 20 dernières années, ayant lourdement ralenti le renouvellement des équipements majeurs, la réduction de son format à 72.500 hommes et femmes, le plus faible depuis le début du XIXᵉ siècle, et la terrible pression opérationnelle imposée par les engagements en Irak et en Afghanistan, la British Army est aujourd’hui exsangue, et n’est plus que le fantôme de la force militaire qu’elle représentait dans les années 90.
Ainsi, selon le général Sanders, son chef d’état-major jusqu’il y a peu, la British Army serait, dans les faits, capable de déployer, en Europe, guère plus d’un bataillon à court termes, et une à deux brigades de combat, au-delà, très loin de la division promise à l’OTAN.
Non seulement la British Army n’a-t-elle plus le format requis pour satisfaires aux engagements britanniques au sein de l’OTAN, mais elle n’a plus, non plus, les équipements nécessaires pour soutenir une action de combat de haute intensité, surtout dans la durée.
Son corps blindé se compose, en effet, de moins de 200 chars lourds Challenger 2, à l’efficacité toute relative en Ukraine, de 1350 véhicules blindés chenillés Warrior et Bulldog, conçus dans les années 70, d’un millier de véhicules blindés 4×4 Mastiff, Jackal, Foxhound ou encore Ridgeback, et d’une soixantaine de pièces d’artillerie de 155 mm Archer et AS90, ainsi qu’une quarantaine de lance-roquettes multiples M270.
Non seulement ces équipements sont souvent dépassés, mais ils souffrent, par leur âge, d’une faible disponibilité et d’une maintenance aussi lourde qu’onéreuse, venant encore davantage handicaper les capacités opérationnelles de la British Army.
Plusieurs programmes ont été lancés pour moderniser et renforcer les forces terrestres britanniques, avec l’acquisition de 589 véhicules de combat blindé et de reconnaissance Ajax et dérivés, 623 véhicules de transport de troupes 6×6 Boxer, et, plus récemment, un nombre important, mais toujours confidentiel, de canons portés RCH-155 de KNDS Deutschland. Toutefois, les calendriers de ces programmes s’étendent jusqu’au-delà de 2030.
Les alertes lancées, au sujet de la British Army, par le général Sanders, jugeant que celle-ci ne pourrait pas combattre aujourd’hui plus de deux mois face à un adversaire symétrique, lui ont, d’ailleurs, probablement couté son poste. Celui-ci a été remercié au bout de deux ans seulement, en juin 2024, contre les quatre années traditionnelles de ses trois prédécesseurs.
Pour le chef d’état-major de la British Army, le général Roland Walker, l’échéance de 2027 s’applique dorénavant aussi en Europe
Son successeur, le général Roland Walker, a pris ses fonctions le 15 juin 2024. S’il a bien compris jusqu’où ne pas aller, pour ne pas suivre la même trajectoire que son prédécesseur, il doit, lui aussi, faire face à une situation des plus préoccupantes.
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bonjour, si un rafale 5 accompagné de 1 ou 2 dornes lours ou moyens, peut faire le job, autant à terre que sur un PA, pourquoi s’enquiquiner à encore essayer de faire des programmmes avec les allemands.
que l’on mette tout sur le rafale 5 et ses drones , dassault prouve depuis 70 ans son savoir faire et n’a besoin de personne pour faire des avions au top.
dans la même réflexion si l’on fait un rafale 5, qui pourrait être navalisé, avec ses drones, est il nécessaire de faire un porte avions de 80000 tonnes. on pourrait peut être en faire 2 de 50000 tonnes pour prendre la suite du grand charles…
hum hum il y a surement matière à réfléchir