mercredi, décembre 3, 2025
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Pourquoi trouver le nom du futur porte-avions nucléaire français est-il si difficile ?

Depuis quelques jours, un sujet semble focaliser l’attention d’une grande partie de la sphère défense française. En effet, maintenant que la construction du futur Porte-avions nucléaire de nouvelle génération destiné à remplacer le Charles de Gaulle à partir de 2038, est assurée, il convient de nommer le futur navire amiral de la Marine Nationale. Et de toute évidence, le sujet est complexe, puisque le Ministre des Armées à très officiellement, et publiquement, mandater le service historique des Armées pour lui faire des propositions en ce sens, propositions qui devront être « innovantes », aux dires de Sebastien Lecornu.

Il est vrai que la choix des noms de baptême des frégates ou des sous-marins est le plus souvent confié à la Marine Nationale pour reprendre le pavillon de navires emblématiques, ou pour rendre hommage à de glorieux marins, le patronyme du porte-avions français porte une symbolique autrement plus politique, tant en France qu’à l’international.

Ainsi, si personne en dehors de la sphère défense navale, ne connait les noms des navires de la Marine Nationale, en France comme à l’étranger, le Charles de Gaulle, lui, est beaucoup plus largement connu et reconnu, comme navire Amiral français mais également comme un bâtiment au potentiel opérationnel important, et le nom qu’il porte, lui aussi paré d’une importante empreinte internationale, en est l’un des éléments clés.

Les porte-avions nucléaires sont les plus emblématiques et puissants navires militaires aujourd'hui
Les porte-avions sont aujourd’hui les navires les plus emblématiques des forces navales.

De fait, le cahier des charges pour nommer le futur porte-avions nucléaire est loin d’être évident. En premier lieu, le nom retenu se doit d’être parfaitement consensuel, auprès de l’opinion publique française évidemment, mais également à l’international, ne pouvant faire référence à des événements historiques perçus négativement par nos alliés. Impossible donc de nommer le navire le Napoleon Bonaparte, le plus reconnu des français à l’international, mais dont la plus grande réalisation historique fut de tenter d’envahir l’Europe.

De même pour la plupart des images de la royauté française, elles aussi très différemment perçues selon que l’on soit français ou européen. Selon ce principe, il serait également mal venu de nommer le navire selon une ville ou une région, ce qui provoquerait sans le moindre doute des tensions et des jalousies venant des autres régions.

En second lieu, le nom de baptêmes se doit d’avoir un réel écho dans l’opinion publique, au delà de la sphère défense ou de la Marine Nationale. Inutile donc de se tourner vers les grands amiraux français, comme Tourville ou Jean de Vienne, dont la renommé ne dépasse pas le cercle des historiens militaires. Les adjectifs substantivés, comme le Triomphant ou le Redoutable, sont également le plus souvent des références à des navires de l’ancien régime, sans que de tels noms n’éveillent de réelle adhésion ou reconnaissance populaire, alors qu’au delà des frontières, ils peuvent prêter à confusion quant à la traduction appliquée.

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Le croiseur porte-hélicoptères Jeanne d’Arc a formé les officiers de Marine français pendant plus de 3 décennies

Le nom de baptêmes du PANG devra aussi être porteur de valeurs, et plus précisément de valeurs répondant aux orientations politiques françaises du moment. On pense naturellement à l’orientation franche vers l’émergence d’une autonomie stratégique européenne, mais également du rôle de puissance d’équilibre que les autorités veulent conférer au pays au travers de ses forces armées.

Enfin, le nom de baptêmes qui sera retenu doit prendre en considération qu’un second PANG pourrait être conçu, et que son nom de baptêmes devra respecter lui aussi non seulement le même cahier des charges que le navire tête de classe, mais son patronyme lui-même devra être en lien direct avec celui du premier navire, comme c’est en général le cas pour les navires appartenant à une même classe au sein de la même marine.

C’est ainsi que les deux porte-avions français Clemenceau et Foch faisaient référence aux grandes figures françaises de la première guerre mondiale, comme les porte-aéronefs britanniques Queeen Elizabeth II et Prince of Wales s’attachent à la royauté, que le Cavour et le Trieste italiens sont des villes, et que tous les porte-avions américains ayant suivi le Nimitz ont été nommés après des Présidents des Etats-Unis.

USS Nimitz Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
En dehors du Nimitz et du futur USS Enterprise, les porte-avions US sont baptisés du nom des présidents américains emblématiques

Fort de ce cahier des charges, à quoi pourraient ressembler les Noms des 2 futurs porte-avions français à venir, sachant que nommer le premier revient à nommer le second. Voici quelques pistes de réflexion :

  • Jeanne d’Arc et Charlemagne pour rendre hommage à deux des figures les plus emblématiques et les mieux connues de l’histoire de France. Ainsi, Jeanne d’Arc est la personnalité française la plus connue dans le Monde après Napoléon, alors que Charlemagne est une image très ancrée dans une grande partie de l’Europe, en particulier en Allemagne.
Le croiseur Colbert est le dernier croiseur a avoir navigue sous pavillon francais e1685359403658 Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le Colbert fut le dernier croiseur construit en France
  • Richelieu et Colbert, les deux pères de la Marine nationale, ont une reconnaissance importante en France, et ne sont pas inconnus sur la scène internationale. Ces noms ont également l’avantage de reprendre des noms de baptêmes célèbres de navires de la Marine Nationale.
  • René Descartes et Blaise Pascal, sont deux des philosophes les mieux connus dans le Monde, alors que leurs pensées et leurs méthodologies ont influencé les évolutions politiques et scientifiques sur l’ensemble de la planète

  • Voltaire et Jean-Jacques Rousseau permettraient de rendre hommage aux Lumières, un mouvement philosophique et politique qui influença considérablement l’émergence des démocraties occidentales
  • Louis Pasteur et Marie Curie seraient une excellente référence au génie scientifique français. Le premier est incontestablement le plus connu et reconnu sur la scène internationale comme nationale, alors que la seconde porte plusieurs valeurs uniques, notamment d’être très européenne puisque d’origine polonaise.
Le Porte avions Clemenceau emportant des Super Etendrad Alizes et Etendrad IV escorte par la FAA Cassard Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le Foch est le seul navire français a être apparu dans un block buster américain (Crimson Tide)
  • Gustave Eiffel et Ferdinand de Lesseps, le concepteur de la tour qui aujourd’hui symbolise la France et sa capitale partout dans le monde, et celui qui construisit le Canal de Suez, permettraient de rendre hommage aux ingénieurs de génies français.
  • Enfin, dans le prolongement du Charles de Gaulle, François Mitterand et Jacques Chirac ont tout deux marqués de leur empreinte la politique nationale et internationale française ces dernières décennies.

Ces couples de noms de baptêmes potentiels ne sont donnés qu’à titre d’illustration, même s’il est tout à fait possible que le ou les noms qui seront retenus pour nommer le(s) futur(s) porte-avions français appartiendront à cette liste. Dans tous les cas, cette étape, qui peut paraitre sans grande consistance de prime abord, est dans les faits bien plus complexe et riche de conséquences que perçu de prime abord.

La Suède va former des pilotes ukrainiens sur JAS 39 Gripen et envisagerait l’exportation de l’appareil vers Kyiv

Après le F-16, le chasseur Saab JAS 39 Gripen pourrait lui aussi rejoindre les forces aériennes ukrainiennes, à en croire les déclarations de ministres suédois, annonçant la formation de pilotes ukrainiens sur l’appareil, et sa possible exportation vers Kyiv.

Ces derniers jours, les annonces se succèdent autour de la constitution de la nouvelle flotte de chasse occidentalisée ukrainienne. Plusieurs pays Européens, dont les Pays-bas et le Danemark, ont d’ores et déjà indiqué qu’ils fourniraient des avions de combat F-16 aux forces aériennes ukrainiennes, alors que Copenhague et La Haye ont été chargés de coordonner la formation des pilotes et des personnels techniques de maintenance pour mettre en œuvre ces appareils d’ici à l’automne.

Si, par sa large répartition en Europe, et son origine américaine, le F-16 a naturellement été désigné comme la plateforme la plus adaptée pour les forces aériennes ukrainiennes, d’autant que plusieurs forces aériennes en Europe évoluent vers le F-35A, un autre appareil a souvent été évoqué comme un choix potentiel adapté pour Kyiv, le JAS 39 Gripen.

Chasseur, performant, moderne et léger, le Gripen est aujourd’hui en service au sein de 6 forces aériennes, dont 3 européennes : la Hongrie avec 12 appareils, la République tchèque avec 14 appareils en crédit-bail qui arriveront bientôt à échéance, et la Suède qui dispose de 98 Gripen C/D en cours de modernisation, ainsi que de 24 Gripen A en réserve, et qui a commandé en 2016 60 nouveaux JAS 39 Gripen E/F pour moderniser sa flotte.

Stockholm dispose en effet d’un certain capital d’appareils éventuellement transférables vers Kyiv, alors que les autorités ukrainiennes avaient annoncé officiellement s’intéresser à l’appareil suédois dans le cadre de la modernisation des forces aériennes du pays il y a quelques mois.

F16 Danemark F35 Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Les 30 F-16 danois en service sont en cours de remplacement par les 20 F-35A commandés par Copenhague

Quoi qu’il en soit, en visite officielle à Kyiv pour y rencontrer leur homologue, le Ministre de la Défense suédois, Pål Jonson, ainsi que le Ministre de la Défense civile, Carl Oskar Bohlin, ont déclaré que la Suède proposait désormais de manière officielle à Kyiv de former certains de ses pilotes sur Gripen, et ce, dès à présent.

Il s’agit, pour les autorités suédoises, de permettre aux équipages ukrainiens de s’entrainer sur les simulateurs, mais également directement sur les appareils, de sorte à acquérir une meilleure connaissance de l’avion et de son système d’armes, et ainsi faciliter les négociations avec Kyiv concernant l’éventuelle acquisition / livraison de Gripen aux forces aériennes ukrainiennes.

Pour autant, selon Pål Jonson, cette procédure n’a que très peu de chance d’être appliquée durant la guerre en cours. En effet, Stockholm exclut de transférer des appareils prélevés sur l’inventaire de la flygvapnet, l’armée de l’air suédoise, qui a impérativement besoin des Gripen en service pour faire face aux menaces existantes.

De fait, l’hypothèse ici présentée doit être prise en compte à moyen terme, c’est-à-dire lorsque le renouvellement des appareils actuellement en service permettra de libérer du potentiel opérationnel, ou que Kyiv disposera des crédits nécessaires pour commander des appareils neufs.

JAS 39 Gripen C suédois
Les Gripen C suédois ont le plus souvent pris largement le dessus sur les F-16 norvégiens ou danois lors des nombreux exercices rassemblant les nations scandinaves

Reste que si cette déclaration n’aura très probablement aucune influence sur la guerre en cours, elle montre cependant, comme c’est aussi le cas de la position des opérateurs européens de F-16, que la menace militaire russe est aujourd’hui bien moins contraignante vis-à-vis des pays européens, y compris des voisins proches de la Russie, qu’elle ne pouvait l’être il n’y a de cela que quelques mois.

De toute évidence, entre les menaces verbales répétées, mais dépourvues de conséquences de Moscou, et la confiance retrouvée des européens dans l’unité européenne en matière de défense, même des « petits pays », comme la Suède et ses 10 millions d’habitants, ou le Danemark et ses 6 millions d’habitants, se permettent de défier directement le Kremlin, sans même bénéficier d’une couverture réaffirmée des Etats-Unis.

L’avion ravitailleur Airbus A330 MRTT pourrait bientôt voler sous cocarde polonaise

Les forces aériennes polonaises seraient proches de se tourner vers l’Airbus A330 MRTT selon de récentes déclarations des autorités militaires du pays

Avec 48 F-16 C/D, 48 FA-50 et 32 F-35A en service en 2030, peut-être épaulés de KF-21 Boramae et probablement contrôlés par des avions de guet aérien Saab 340 AEW, les forces aériennes disposeront d’un potentiel opérationnel non seulement plus que significatif, mais également doté d’un haut degré d’autonomie.

Pourtant, un type d’appareil fait cruellement défaut dans cette flotte, l’avion ravitailleur capable de démultiplier l’autonomie des avions de combat, et donc leur efficacité opérationnelle. Depuis plusieurs années, Varsovie a entrepris de consulter les options disponibles, bien que celles-ci soient relativement peu nombreuses : le KC-130 de Lockheed-Martin et le Boeing KC-46A outre Atlantique, et l’A330 MRTT européen.

L’appareil d’Airbus fut un temps considéré comme le grand favori de cette compétition, Varsovie s’étant rapproché de La Haye et d’Oslo en 2014 pour l’acquérir conjointement. Mais avec l’arrivée du PiS au pouvoir en 2015, les relations entre Varsovie et Airbus se sont considérablement détériorées après l’annulation du contrat portant sur la fabrication locale d’une cinquantaine d’hélicoptères de manœuvre H225M Caracal.

De fait, en 2016, la Pologne se retira également de l’initiative européenne pour mettre en œuvre une flotte commune de ravitailleurs A330 MRTT, ne laissant que peu de chances à l’avion européen de convaincre dans ce pays.

F 16 poland Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Pour employer leur flotte de chasse à plein potentiel de manière autonome, les forces aériennes polonaises auront rapidement besoin de se doter d’avions ravitailleurs.

Depuis lors, le contexte a considérablement évolué, et si Varsovie s’est principalement tournée vers les Etats-Unis et la Corée du Sud pour moderniser et renforcer ses armées, elle a aussi fait appel à ses partenaires européens, la Grande-Bretagne pour ses frégates et sa défense anti-aérienne, l’Italie pour ses hélicoptères ou encore la France pour ses satellites de reconnaissance.

En outre, l’A330 MRTT s’est entre-temps taillé une très solide réputation d’efficacité, de fiabilité et de versatilité auprès des neuf forces aériennes qui le mettent en œuvre, alors que dans le même temps, le KC-46A souffrait de plusieurs défauts retardant le programme.

Pour autant, à ce jour, Varsovie ne s’est pas prononcé en faveur de l’avion européen de manière officielle. Mais cela pourrait très bientôt venir. En effet, lors d’une intervention publique dans le cadre de la conférence Defense24 Day, l’inspecteur polonais de la force aérienne Ireneusz Nowak, qui en dirige le devenir, a évoqué les appareils qui entreront en service dans les prochaines années dans le pays.

D’autre part, le F-35A et le FA-50, l’officier polonais a également cité le « MRTT Karkonosze », en l’occurrence l’A330 MRTT, précisant qu’il interviendrait principalement dans sa fonction d’avion ravitailleur.

Airbus A330 MRTT peut se transformer en avion hopital
l’A330 MRTT peut rapidement être converti de sa fonction de ravitailleurs à la fonction d’avion de transport, et même en avion d’évacuation sanitaire pouvant transporter jusqu’à 130 civières

Il ne s’agit évidemment pas, à proprement parler, d’une déclaration officielle en faveur de l’appareil d’Airbus. Toutefois, les mots du général Nowak ne laissaient guère de latitude quant à l’interprétation.

Reste à attendre l’annonce officielle, qui est probablement relativement proche, pour en connaitre les ambitions et le calendrier. Quoi qu’il en soit, si cette hypothèse venait à se concrétiser, cela marquerait une nouvelle évolution dans le rapprochement entre Varsovie et les Européens de l’Ouest en matière de défense, ce qui, dans le présent contexte, est évidemment plus que souhaitable.

Taïwan en quête d’options concernant sa flotte de Mirage 2000-5

À l’instar de nombreuses autres forces aériennes mettant en œuvre l’appareil, comme en Grèce ou en Inde, le Mirage 2000-5 est un appareil particulièrement apprécié par les pilotes des forces aériennes taïwanaises et populaire auprès de l’opinion publique du pays.

Rapides, très manœuvrant et équipés de missiles air-air Magic 2 et MICA performants, les quelque 48 Mirage 2000-5Ei monoplaces et les 12 Mirage 2000-5Di biplaces acquis en 1992 et livrés entre 1997 et 1998, ont depuis en effet largement contribué à contenir les incursions des Su-27, et plus tard des J-11, J-10 et autres J-16 de l’Armée Populaire de Libération au-delà de la ligne séparant le détroit de Taïwan.

Toutefois, si Pékin n’avait, au début des années 90, que très peu de moyens de pression sur la France pour faire dérailler le contrat (contrairement aux Etats-Unis qui firent tout ce qui était alors possible pour y parvenir et placer leurs F-16), la situation évolua rapidement au cours des années 2000, alors que l’économie chinoise explosait, et que Pékin devenait, pour un temps, un important client de l’industrie de défense française, notamment dans le domaine des hélicoptères.

De fait, la France s’est progressivement éloignée de Taipei et de ses contrats d’armements, au point qu’aujourd’hui, Paris n’est plus en capacité de décider de soutenir l’autonomie de Taïwan, sans venir subir de très lourdes menaces économiques de la part de Pékin.

Les Mirage 2000-5 taïwanais confère aux forces aériennes du pays d'excellentes capacités d'interception et de combat au-delà de la portée visuelle
Les Mirage 2000-5 taïwanais confère aux forces aériennes du pays d’excellentes capacités d’interception et de combat au-delà de la portée visuelle

De fait, comme c’est également le cas des 6 frégates de la classe Kang Ding acquises au même moment que les Mirage 2000-5, les matériels de défense de conception française en service au sein des forces armées taïwanaises, souffrent aujourd’hui de nombreuses obsolescences.

À ce titre, selon les autorités du pays, Dassault Aviation et les industriels français engagés autour du Mirage 2000-5 comme Safran, Thales et MBDA, ont effectivement répondu aux demandes de modernisation de Taipei, mais en proposant, très probablement à dessein, des tarifs très largement excessifs rendant impossible la transaction.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le devenir de cette flotte de Mirage 2000 soulève une question pour l’état-major taïwanais. De toute évidence, celui-ci n’exclut pas une possible modernisation des appareils pour en étendre la vie opérationnelle, ce qui en dit long quant aux qualités de l’avion et de son système.

Pour autant, les options sont difficiles à évaluer, en l’absence d’un véritable soutien des autorités françaises dans le domaine. De fait, l’hypothèse d’un retrait du service est également considérée une fois les F-16 Block 70 acquis auprès des Etats-Unis livrés, en dépit de l’attachement des militaires à cet appareil.

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Les frégates de la classe Kang Ding, dérivées des FLF de la classe Lafayette française, profiteraient également d’une modernisation profonde, pour en étendre le potentiel opérationnel

La position de la France vis-à-vis de Taïwan est loin d’être exclusive. En effet, l’immense majorité des pays occidentaux, en dehors des Etats-Unis, refuse également de livrer aux forces armées de l’ile des équipements de défense au risque de déclencher l’ire de Pékin.

Même les Etats-Unis, pourtant engagés dans un puissant bras de fer militaire avec la Chine dans ce dossier, s’ils ont accepté de signer de nombreux contrats d’armements avec Taipei, ont, semble-t-il, jusqu’ici montré un faible empressement pour exécuter ces contrats, au point que le montant des commandes restant à livrer dépasserait désormais les 19 Md$.

Pour autant, cette situation n’est pas sans rappeler celle qui précéda l’agression russe contre l’Ukraine, alors que la plupart des européens, en dehors de polonais et des baltes, refusaient de livrer des équipements militaires avancés à Kiev au risque de provoquer le courroux de Moscou.

Au final, il est probable que la faiblesse apparente des armées ukrainiennes, équipées au début du conflit majoritairement d’équipements hérités de l’époque soviétique, aura contribué à convaincre le Kremlin de s’engager dans cette opération militaire désastreuse, dont les conséquences se ressentent dans toute l’Europe.

2000 9 EAU mirage Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Les évolutions des mirage 2000-5 taïwanais pourraient permettre de doter les appareils de nouvelles capacités et de plus de polyvalence, comme c’est le cas des 2000-9 des Emirats Arabes Unis

Alors que Pékin multiplie les démonstrations de forces, mais également les exercices autours de Taïwan, et revendique de plus en plus durement la possession de l’ile autonome, on peut se demander si la position française, comme celle de la plupart des européens, n’engendre pas au final davantage de risques, alors que la rupture économique avec Pékin semble inévitable dans les années à venir, une fois les opérations militaires contre Taïwan engagées par l’APL.

En d’autres termes, en décidant de soutenir Taipei, Paris pourrait potentiellement mieux se préparer à un développement géopolitique inévitable à relativement court terme, tout en contribuant efficacement à sa résolution diplomatique en réduisant les options militaires de Pékin. À méditer…

FA-50, ATR-72MP, UH-60, Anca ..: Les forces aériennes malaisiennes se modernisent au salon LIMA

À l’instar de ses voisins, Kuala Lumpur n’avait pas fait, jusqu’il y a peu, de l’équipement des forces aériennes malaisiennes une priorité, en dépit des tensions régionales, de sa population de 33 millions d’habitants et de ses 330.000 km² à protéger.

Après le retrait des MIG-29 et F-5 en service depuis plusieurs décennies, les forces aériennes malaisiennes ne peuvent, aujourd’hui, se reposer que sur une flotte exiguë composée de 8 F/A-18 D Hornet acquis en 2008, et que 18 Su-30MKM négociés auprès de Moscou quelques années plus tôt.

Si ces appareils sont encore relativement modernes et performants, il était toutefois indispensable, pour Kuala Lumpur, d’en renforcer le format, et plus globalement de moderniser l’ensemble de ses forces aériennes.

En effet, alors que les relations avec Pékin étaient relativement bonnes jusqu’au milieu de la précédente décennie, celles-ci se sont sensiblement détériorées ces dernières années après que Pékin a considérablement durci ses revendications territoriales en Mer de Chine du Sud avec la fameuse règle des 9 traits, privant plusieurs pays d’une zone économique exclusive souvent riche en ressources halieutiques et minérales.

De fait, la Malaisie, comme nombre de ses voisins, est désormais amenée à moderniser et étendre ses armées, en particulier dans le domaine naval et aérien.

Su-30MKM des forces aériennes malaisiennes
Les forces aériennes malaisiennes mettent en œuvre 18 chasseurs lourds Su-30MKM

C’est donc à l’occasion du salon Langkawi International Maritime and Aerospace ou LIMA, un salon de défense qui se tient, ô surprise, en Malaisie, que les forces aériennes du pays ont décidé d’annoncer une série de contrats pour un montant total de 2,2 Md$. Parmi les 40 contrats passés dans ce contexte, quatre méritent une attention particulière.

En premier lieu, Kuala Lumpur a officiellement commandé au sud-coréen KAI, 18 avions d’entrainement et d’attaque FA-50, destinés à remplacer les Hawk encore en service, tant dans la fonction d’avion d’entrainement avancé que de chasseur léger.

Cette annonce n’est, en soi, pas une surprise, puisque Kuala Lumpur avait annoncé, en février, avoir sélectionné l’appareil sud-coréen face au MIG-35 russe et au JF-17 sino-pakistanais, après le Tejas indien fut éliminé de la compétition quelques semaines plus tôt.

Initialement, la commande devait porter sur 36 appareils pour un montant de 920 m$, mais dans le cadre du salon LIMA, seule la moitié des avions de combat prévus a été commandée, le montant de la commande n’ayant pas été rendu publique à ce moment.

On ignore également la portée de la commande en termes de services associés, mais également d’armement et d’équipement des appareils, si ce n’est qu’ils seront équipés d’un radar AESA, sans en préciser le modèle.

C’est un nouveau succès pour le chasseur léger de KAI qui, après avoir séduit outre la Corée du Sud, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et l’Irak, a récemment obtenu une commande pour 48 appareils de Varsovie.

ATR 72MP Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
La Malaisie a commandé 2 appareils de patrouille maritime italiens ATR-72MP

Outre les Golden Eagle, Les forces aériennes malaisiennes ont aussi annoncé la commande de 2 appareils de patrouille maritime ATR-72MP italiens pour 150 m$, équipés du radar Seaspray 7300E V2, ainsi que trois systèmes de drones MALE Anca auprès de l’avionneur turc Turkish Aerospace Industries.

L’Armée de terre malaisienne, quant à elle, a présenté la location de 4 hélicoptères de manœuvre UH-60A+ auprès d’une société locale, Aerotree Defence and Services, pour assurer des missions de transport et de formation.

Celle-ci met aujourd’hui en œuvre une flotte réduite composée de 10 hélicoptères moyens AW109 italiens, de six hélicoptères légers MD500 armés de missiles Hellfire ainsi que de trois antiques SH-3 Seaking pour les missions de sauvetage en mer.

Avec un budget de seulement 3,9 Md$ et un effort de défense à peine supérieur à 1% de son PIB, les forces malaisiennes sont encore fortement contraintes pour répondre aux évolutions de la menace, particulièrement sensible sur ce théâtre.

À ce titre, Kuala Lumpur a annoncé, en début d’année, avoir lancé un plan pluriannuel respectant une croissance budgétaire de 5% par an jusqu’à la fin de la décennie, de sorte à atteindre un budget de 5 Md$ en 2030.

Pour autant, les projections économiques pour le pays prévoient pour la plupart un PIB excédant les 1.000 Md$ à cette date, alors que la croissance en 2022 était la plus élevée de toute la zone ASEAN, au-dessus de 8%. Il est de fait probable que les objectifs avancés aujourd’hui soient revus à la hausse dans les années à venir.

Un second porte-avions nucléaire NG français : pourquoi faire ? Et pour combien ?

C’est par un tweet enthousiaste que le député Renaissance de la seconde circonscription du Finistère, Jean-Charles Larsonneur, a annoncé hier en soirée l’adoption par une majorité transpartisane d’un amendement à la Loi de Programmation Militaire 2024-2030, pour qu’une étude approfondie soit menée durant la LPM, au sujet de la construction et mise en oeuvre d’un second porte-avions nucléaire de nouvelle génération, ou PANG, alors que la première unité qui doit remplacer le PAN Charles de Gaulle en 2038.

Au-delà du fait que le Parlement a joué, dans la conception de cette LPM, un rôle bien plus visible et bienvenue que lors des précédentes, l’annonce d’une étude formelle pour donner une vision claire de ce que pourrait faire, mais également de ce que couterait la construction et la mise en œuvre d’un second porte-avions pour la France, est incontestablement une avancée notable sur un sujet qui, depuis jacques Chirac, n’a cessé d’être reporté par les présidents successifs à la « prochaine mandature ».

Combien couterait un second porte-avions nucléaire de nouvelle génération ?

Bien sûr, un porte-avions, qui plus est nucléaire, coute cher. Ainsi, l’enveloppe pour la conception et la construction du successeur du PAN Charles de Gaulle est officiellement fixée autour de 5 à 6 Md€, certains échos faisant même état de 8 Md€. En outre, au-delà de la construction et de l’équipement du navire lui-même, il convient de lui conférer un équipage expérimenté, qui plus est intégrant une tranche nucléaire, ainsi qu’une escorte efficace et un groupe aérien dimensionné pour en exploiter le potentiel.

Ainsi, pour mettre en œuvre le Charles de Gaulle, la Marine nationale dispose d’un équipage de presque 2000 marins, officiers mariniers et officiers sur le navire, auxquels s’ajoutent quelque 500 militaires à bord de son escorte composée d’un sous-marin nucléaire d’attaque, une frégate anti-aérienne, deux frégates anti-sous-marines ainsi qu’un Bâtiment Ravitailleur de la Flotte (ou BRF) dans un déploiement classique.

Le groupe aérien, lui, se compose de 2 des 3 avions de guet aérien E-2C Hawkeye, de 16 à 20 Rafale M sur les 40 en service au sein des 3 flottilles de l’aéronautique Navale, de quelques hélicoptères ainsi que du soutien d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2, sur la vingtaine en service aujourd’hui. Au total, donc, le Groupe aéronaval se compose de 6 navires, 25 aéronefs et 3500 militaires, soit l’équivalent de 3 régiments de l’Armée de Terre.

porte avions charles de gaulle FREMM Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le PAN Charles de Gaulle est en général accompagné d’une frégate anti-aérienne, de deux frégates anti-sous-marines, d’un bâtiment logistique ainsi que d’un Sous-marin nucléaire d’attaque et d’un avion de patrouille maritime

De fait, l’annonce de l’étude qui sera menée lors de la prochaine LPM, a laissé perplexe de nombreux observateurs : la France aura-t-elle les moyens de financer la construction du navire et de son escorte ? La Marine nationale pourra-t-elle doter les nouveaux navires et flottilles des personnels requis ? N’y aurait-il pas mieux à faire avec ce montant que de se doter d’un second Groupe Aéronaval ?

Quels atouts un second porte-avions nucléaire apporterait-il ?

Comme souvent, les questions, comme les réponses avancées, dépendent du point de vue pris par celui qui les pose, alors que les options sont nombreuses, tant depuis la perspective budgétaire que RH, pour y répondre dans les années à venir, selon les ambitions affichées.

En premier lieu, il est indispensable de clarifier l’intérêt, pour la France, de se doter d’un second porte-avions. Nous ne reviendrons pas sur la dispute d’experts récurrente depuis plusieurs années, et même décennies, au sujet de la supposée nouvelle vulnérabilité des porte-avions aux missiles désormais hypersoniques.

Comme nous l’avons déjà montré, cette vulnérabilité n’est ni nouvelle, ni même supérieure à ce qu’elle fut dans les décennies passées, alors même que les porte-avions ont joué un rôle décisif dans le contrôle des océans et des conflits depuis la Seconde Guerre mondiale.

Nous ne reviendrons pas davantage sur le potentiel militaire unique du porte-avions dans le contexte opérationnel moderne, le navire étant le seul à pouvoir tout à la fois imposer une zone d’exclusion aérienne et navale sur un rayon de 1000 km, voire au-delà, tout en menant des frappes soutenues dans la durée contre un adversaire ou en soutien de forces alliées.

C’est la raison pour laquelle toutes les grandes marines mondiales, y compris la Chine et la Russie qui pourtant se réclament à la pointe des armes hypersoniques, se dotent ou entendent se doter de cette capacité unique.

De fait, la France dispose déjà de cette capacité, et même d’une capacité partagée uniquement par l’US Navy, à savoir la mise en œuvre d’un porte-avions doté de catapultes et de brins d’arrêt, permettant aux aéronefs de décoller à lourde charge en consommant peu de carburant, et donc de disposer d’une autonomie et d’une puissance de feu supérieures.

En outre, cette configuration autorise un plus grand nombre de manœuvres aériennes chaque jour, ce qui multiplie de fait le potentiel opérationnel du bâtiment.

IMG 0277 Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le porte-avions chinois Type 003 de plus de 80.000 Fujian a été lancé le 17 juin 2022. C’est le premier porte-avions chinois à être doté de catapultes électromagnétiques, ici protégées par des infrastructures sur le pont)

Pour autant, avec un unique navire, la Marine nationale ne peut garantir la présence à la mer du groupe aéronaval que 40% du temps, et une prise d’alerte de l’ordre de 60% du temps, le reste étant nécessaire à la maintenance du navire, et au repos et à l’entrainement de son équipage.

On notera que la flotte de chasse embarquée française, avec 40 Rafale Marine et 3 E-2C Hawkeye, est également dimensionnée pour respecter ce contrat opérationnel, sans pouvoir aller au-delà.

L’arrivée d’un second porte-avions nucléaire permettrait donc à la France de maintenir à la Mer un de ses deux navires autour de 60% du temps, et d’assurer une prise d’alerte de 100% du temps, tout en réduisant de 30% la pression opérationnelle sur les équipages et les deux navires vis-à-vis du Charles de Gaulle, permettant d’en améliorer l’entrainement, la maintenance et même la qualité de vie.

Surtout, en passant d’une prise d’alerte de 60% à 100%, le Groupe Aéronaval ouvrirait de toutes nouvelles perspectives opérationnelles à l’état-major français, y compris dans le domaine de la dissuasion, puisqu’il aurait, à tout moment, la garantie de pouvoir compter sur un Porte-avions et son escorte en cas de crise ou de conflit, et même de 2 porte-avions au besoin environ 30% du temps.

Doctrine et couts sont liés

C’est précisément le contrat opérationnel qui sera donné à ce Groupe Aéronaval qui déterminera grandement les couts de mise en œuvre d’un second porte-avions. Certes, les couts de la construction du navire, eux, seront fixes, même si le navire devait rester à quai faute d’équipage et d’avions.

Ils représentent, aujourd’hui, de 4 à 5 Md€, dont 1 Md€ pour les seuls systèmes de catapultes et brins d’arrêt électromagnétiques acquis auprès des États-Unis. Tout le reste, c’est-à-dire l’escorte, le groupe aérien embarqué, et même l’équipage, dépendra des choix opérationnels et politiques qui encadreront la mise en œuvre de ce navire.

Un E2 C Hawkeye pret a etre catapulter sur le pont du Porte avions nucleaire francais Charles de Gaulle Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le Groupe aérien du Charles de Gaulle se compose d’une vingtaine de Rafale M, de deux E-2C Hawkeye et de plusieurs hélicoptères dont les fameux « Pedro » en charge de repêcher les pilotes en cas d’accident

Ainsi, si la France veut se doter pleinement et de manière autonome d’un second groupe aéronaval, il conviendra non seulement de constituer un second équipage nucléaire de 2000 hommes et femmes pour armer le navire, mais également d’acquérir et d’armer 1 SNA, 3 frégates dont une anti-aérienne et d’un BRF supplémentaires, soit un surcout de construction d’environ 4 Md€, et un millier de marins supplémentaires pour armer les bâtiments, souvent en double équipage.

Il serait également indispensable de constituer deux flottilles de chasse embarquée supplémentaires, et donc d’acquérir environ 30 appareils, ainsi que 2 avions de guet aériens E-2D en plus des trois delà commandés pour remplacer les Hawkeye du Charles de Gaulle.

Au total donc, une telle hypothèse devrait revenir à 13 ou 14 Md€ en acquisition, et à 400 m€ par an en couts de personnels. Et de rappeler qu’un tel montant permettrait à l’Armée de l’Air de constituer 3 escadrons de chasse supplémentaires et leurs appareils de soutien, ou à l’Armée de terre de se doter de 400 chars lourds et autant de véhicules de combat d’infanterie chenillés.

Il ne revient pas à cette analyse de déterminer quels investissements seraient les plus performants pour renforcer la défense et le rôle de la France sur la scène internationale. En revanche, il est indispensable de prendre en considération que cette approche ne représente qu’une hypothèse parmi d’autres quant à l’utilisation et donc au dimensionnement du second PANG.

porte avions charles de gaulle Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Un second porte-avions permettrait de faire baisser la pression opérationnelle sur les équipage, tout en augmentant la disponibilité de la capacité aéronavale tant à la mer qu’à l’alerte.

Ainsi, il serait également possible de considérer que le second navire n’aurait pour seule fonction que de suppléer le premier lors de ses indisponibilités, ou d’en partager la charge. Présentés de cette façon, les besoins en matière d’escorte supplémentaire seraient fortement réduits, voire inexistants, alors que les besoins concernant le dimensionnement du groupe aérien embarqué seraient plus ou moins divisés par deux, ce qui en ramènerait les couts d’acquisition autour de 6,5 à 7 Md€, et les surcouts de fonctionnement à seulement 250 m€ par an.

Il serait même possible de réduire encore davantage ces couts, tout en augmentant la présence à la mer du second groupe aéronaval, en bâtissant une alliance opérationnelle pour sa mise en œuvre avec d’autres pays européens susceptibles d’en fournir tout ou partie de l’escorte, une partie du groupe aérien embarqué, voire une partie de l’équipage. Des pays comme l’Italie, l’Espagne ou la Belgique pourraient y voir un intérêt évident, et se laisser séduire par une telle approche.

Conclusion

On le comprend, dès lors, la construction d’un second porte-avions de nouvelle génération, ne doit en aucun cas être exclusivement considérée comme la reproduction à l’identique de la capacité, et donc des couts engagés autour du remplaçant du Charles de Gaulle, mais plutôt comme un champ riche de possibilités et d’options, qui permettrait à la France et à l’Europe de se doter d’une capacité qui ne sera détenue, au-delà de 2040, que par les États-Unis et la Chine, à savoir de disposer en permanence d’un groupe aéronaval avec en son centre un porte-avions nucléaire lourd doté de catapultes.

L’étude qui sera menée dans les années à venir, et qui ne manquera pas, probablement, d’explorer toutes ces options, permettra précisément d’y voir clair dans ce domaine, et donc donnera aux dirigeants comme aux parlementaires, les outils pour prendre une décision plus rationnelle que dogmatique.

Après une éprouvante séance de Wargame, les parlementaires US veulent prépositionner des armements à Taïwan

Les parlementaires américains ont revu leurs positions concernant le soutien militaire à Taïwan après une séance de wargame

Créé en janvier 2023, le Comité de la chambre des représentants sur la compétition entre les Etats-Unis et le parti communiste chinois, fréquemment désigné comme le « Comité Chine », a pour mission d’enquêter sur les agissements économiques, politiques et stratégiques du Parti Communiste Chinois à l’international et aux Etats-Unis, et de proposer des actions pour y répondre. L’un des dossiers les plus brulants auquel ce comité, composé de 13 Représentants démocrates et 11 représentants républicains, n’est autre que la menace croissante que fait peser Pékin sur l’allié taïwanais.

Pour prendre la pleine mesure de ce que serait un conflit ouvert entre les Etats-Unis et la Chine autour de l’ile autonome depuis 1947, le Comité Chine a fait participer ses membres à une séance de wargame il y a tout juste un mois. Comme nous nous en étions déjà faits l’écho, elle fut l’objet d’une réelle prise de conscience de la part des parlementaires américains, non seulement quant aux risques d’extension du conflit, mais également concernant les pertes élevées et les nombreuses destructions qu’un tel conflit entrainerait.

C’est de fait sans surprise que le Comité Chine a proposé, quelques semaines plus tard, plusieurs mesures visant à sensiblement accroitre le potentiel dissuasif de la posture taïwanaise et américaine face à Pékin.

Les visages des parlementaires américains lors de la séance de wargame sur le théâtre Pacifique montrent l'intensité de l'expérience vécue
Les visages des parlementaires américains lors de la séance de wargame sur le théâtre Pacifique montrent l’intensité de l’expérience vécue

Ainsi, dans le cadre de la Loi encadrant le budget 2024 du Pentagone, le comité Chine a fait 10 recommandations visant principalement cet objectif, parmi lesquels un effort accru pour accélérer livraison des quelque 19 Md$ d’équipements militaires commandés par Taipei, mais également le renforcement en nombre et en dispersion des forces américaines déployées sur le théâtre Pacifique. En outre, il a recommandé de donner à Taïwan un statut prioritaire dans la livraison d’armes, ainsi que d’accroitre l’aide militaire de 500 m$ accordée par Washington à Taipei.

Le wargame a également permis aux représentants de prendre conscience de l’immense difficulté qu’auraient les Etats-Unis pour livrer armes et munitions à Taïwan, notamment une fois le très probable blocus naval et aérien chinois autour de l’ile mis en place. Contrairement à l’Ukraine qui peut s’appuyer sur des frontières terrestres communes avec l’OTAN par lesquelles transitent tous les équipements envoyés par les Etats-Unis et leurs alliés à Kyiv, Taïwan est une ile pouvant virtuellement être opacifiée par un tel blocus, l’aide occidentale ne pouvant dès lors atteindre l’ile qu’une fois le dispositif naval et aérien chinois levé, ou détruit.

china navy 2 Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Un blocus naval et aérien de Taïwan est prise de plus en plus comme une hypothèse probable pour les stratèges US.

Dans ce contexte, le Comité Chine a recommandé de prépositionner sur l’ile, et ce, dés à présents, des stocks de matériels et de munitions qui pourraient être libérés en cas de conflit, comme c’est le cas par exemple pour Israël qui dispose d’une procédure d’aide comparable. Il n’est pas question pour l’heure, tout au moins sur la scène publique, que ce prépositionnement soit destiné à être mis en œuvre par des forces américaines projetées sur l’ile au besoin, ce qui constituerait très probablement un Casus Belli pour Pékin, mais l’hypothèse ne peut être exclue, en fonction des types de matériels qui seront déployés.

Enfin, le Comité a recommandé la mise en œuvre d’un plan quinquennal visant à accroitre considérablement les stocks des armées US en matière de munitions de précision, qu’il s’agisse des nouveaux missiles anti-navires LRASM, Harpoon et NSM, des missiles balistiques PrSM ainsi que des torpilles Mk48. En début d’année, un rapport du think tank américain CSIS, avait en effet montré que les forces américaines seraient à court de munitions de précision après seulement une semaine face à la Chine.

NSM missile ground launcher Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le Comité Chine recommande également de mettre en œuvre un plan quinquennal visant à considérablement accroitre les stocks de munitions de précisions US, notamment dans le domaine des armes anti-navires comme le NSM

On ne peut que conjecturer sur les effets réels qu’ont eu la séance de wargame sur les membres du Comité Chine, et sur leurs recommandations aujourd’hui. Toutefois, de l’aveu même de ces membres, elle fut l’occasion d’une sévère prise de conscience qui, si elle n’a peut-être pas changé le ton de l’analyse faite, en a incontestablement changé la temporalité et l’intensité dramatique, donc les chances que les recommandations proposées soient effectivement prises en compte par la prochaine loi de finance défense américaine. Il s’agit donc d’une expérience efficace, qui mériterait d’être reproduite, y compris en Europe.

L’Iran teste un nouveau missile balistique de moyenne portée MRBM Kheibar en réponse aux menaces de frappes israéliennes

Les autorités iraniennes ont présenté un nouveau missile balistique de moyenne portée MRBM baptisé Kheibar capable d’atteindre le territoire d’Israël, alors que l’État Hébreux a une nouvelle fois déclaré être prêt à frapper les installations nucléaires iraniennes en cas de nécessité.

Il y a deux jours, en réaction aux récentes révélations concernant la construction d’un nouveau site nucléaire par Téhéran, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, fit une nouvelle référence, de manière indirecte, à de possibles frappes préventives israéliennes contre l’Iran et ses capacités nucléaires, sur fond d’échec des négociations internationales pour amener Téhéran à abandonner l’enrichissement d’Uranium au-delà des besoins civils du pays.

Cela fait en effet plusieurs années que les forces aériennes israéliennes, la Kheil HaAvir, s’entrainent pour mener des raids à longue distance, et ainsi être en mesure de frapper, par l’intermédiaire de drones et d’avions de combat, les sites iraniens, y compris en ayant développé des réservoirs supplémentaires pour leurs avions F-35i ne détériorant pas, ou plutôt que peu, la furtivité de l’appareil.

F 35I top Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Le F35i Adir israélien peut emporter des réservoirs externes largables conçus pour ne pas détériorer sa furtivité de manière trop significative

Quoi qu’il en soit, les menaces à peine voilées de Yoav Gallant ne furent pas du gout des autorités iraniennes qui, en réponse, ont annoncé avoir testé aujourd’hui, un nouveau missile balistique de moyenne portée baptisé Kheibar, une référence à la bataille de Kaybhar qui opposa, en 628 à 150 km au sud de Medina, les armées du prophète face à des forces juives établies dans cette oasis. Selon le récit épique fait de cette bataille, les 1.600 cavaliers et soldats musulmans vainquirent les quelque 10.000 juifs sous les ordres du chevalier Marhab bin Al-Harith, qui fut tué lors de la bataille.

Le nouveau missile, tel que présenté par les médias iraniens, aurait une portée de 2000 km et emporterait une charge militaire de 1.500 kg. S’il emploie un carburant liquide, il serait rapide à mettre en œuvre, en faisant donc une arme de riposte potentielle capable d’atteindre tout le territoire israélien au besoin. De fait, le nom de baptêmes du missile est, en soi, une menace directe contre Israël, et une réponse aux menaces récentes du ministre de la Défense du pays.

Le missile balistique de moyenne portée MRBM Shahab 3 iranien était déjà capable de frapper le territoire israélien
Le missile balistique à moyenne portée Shahab-3, d’une portée supérieure à 1500 km, a été développé avec l’aide de la Corée du Nord sur la base du MRBM Nodong-1

Activement soutenu par des transferts de technologies venues de Russie, de Chine, mais surtout de Corée du Nord, le programme balistique iranien est particulièrement prolifique, avec plus de 20 différents modèles développés ces 20 dernières années, allant du missile tactique Fateh-110 d’une portée de 300 km au missile balistique de moyenne portée Khorramshahr d’une portée pouvant dépasser les 2500 km, et dont le Kheibar serait dérivé.

Outre leur nombre, avec plus d’une cinquantaine de missiles à moyenne portée Shahab-3, Ghadr-1, Sajjil-2 et quelques Khorramshahr toujours en développement, et plus de 150 lanceurs de missiles à courte portée, principalement des Fateh-110, les missiles balistiques iraniens ont également fait la démonstration de leur efficacité en 2020 contre les bases aériennes à Idlib et Al Assad en Irak, ou stationnaient des forces US, suite à l’exécution du général Quassim Suleimani, chef des gardiens de la révolution par une frappe de drone US.

IRAN ISRAELE fateh110 Porte-avions | Actualités Défense | Communication institutionnelle défense
Les missiles balistiques tactiques Fateh-110 employés par Téhéran contre les bases aériennes irakiennes ont montré une grande précision

Reste qu’Israël s’est préparé, depuis plusieurs années, à une possible attaque par missiles de la part de l’Iran, en développant un puissant bouclier anti-missile multicouche composé des systèmes exo-atmosphériques et endo-atmosphériques hauts Arrow 2 et 3, des systèmes endo-atmosphériques David Sling et des systèmes antimissiles et anti-roquettes à courte portée Iron Dome.

Chacun pensant pouvoir frapper l’autre et éviter un tir de riposte, la situation est donc plus explosive que jamais au Moyen-Orient, alors que l’économie mondiale se remet à peine des effets cumulés de la crise Covid et de la réorganisation liée à la guerre en Ukraine.

La logistique militaire US vers l’Europe est 30% plus efficace aujourd’hui qu’au début de la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine a mis à rude épreuve la logistique militaire américaine vers l’Europe, après 30 années de friches. Mais l’État-major américain est satisfait des progrès réalisés ces derniers mois dans ce domaine, avec une hausse de 30% de l’efficacité constatée.

Entre 1969 et le début des années 90, l’OTAN menait presque chaque année, à l’autonome ou au début de l’hiver, un vaste exercice baptisé Reforger. Celui-ci visait à simuler le déploiement massif de forces américaines en Europe pour faire face à une hypothétique offensive du Pacte de Varsovie.

Au plus fort des tensions, en 1983, lors de la crise des Euromissiles, Reforger mobilisa ainsi pas moins de 125.000 soldats américains qui furent déployés en Europe pour alimenter les IIIᵉ, Vᵉ et VIIᵉ Corps de l’US Army, participant à la défense de l’Europe.

À cette époque, les logisticiens du Pentagone avaient acquis un savoir-faire et une organisation d’une grande efficacité pour fluidifier, au fil des exercices, les rotations transatlantiques, qu’il s’agisse d’hommes, de matériels lourds, de munitions ou de denrées.

Avec la fin de la guerre froide, l’exercice Reforger perdit naturellement de son intérêt, et sa dernière itération, Reforger 93 qui eut lieu en mai 1993, ne concerna que quelques unités américaines positionnées en Allemagne fédérale.

Si les logisticiens américains eurent d’autres théâtres où exercer leurs talents, au Moyen-Orient, face à l’Irak d’abord, puis en Afghanistan, le savoir-faire en Europe s’est sensiblement étiolé ces dernières décennies.

La logistique militaire US devait déployer 3 corps d'armées US en quelques semaines durant la guerre froide
Reforger avait pour objectif de mettre en œuvre 3 Corps d’Armée de l’US Army en Europe face au Pacte de Varsovie

L’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022, et la montée en puissance de l’aide américaine à Kyiv mais également à ses alliés européens ces derniers mois, fut donc un réel défi pour les hommes comme les infrastructures qui n’avaient plus connu une telle activité depuis 30 ans.

Et selon le porte-parole du 21ᵉ commandement de soutien de théâtre, qui est en charge du flux logistique US en Europe, les mécanismes ont rapidement été retrouvés par les logisticiens américains.

En effet, ce flux est désormais 30% supérieur à ce qu’il était au début du conflit, le chef d’État-major de l’US Army, le général James Charles McConville, ayant à ce titre félicité le commandement pour être parvenu à déployer la nouvelle brigade de combat envoyée par les Etats-Unis pour renforcer le dispositif défensif européen, et ceux en moitié moins de temps qu’initialement escompté par les planificateurs du Pentagone.

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Les Etats-Unis ont livré la plupart des 113 M2A2 Bradley promis à l’Ukraine, ces derniers ayant déjà pour beaucoup leur nouvelle livrée de camouflage centre europe

Les logisticiens américains ne manqueront pas d’autres opportunités de démontrer leur maitrise dans les prochains mois, alors que le soutien militaire américain à l’Ukraine depuis le début du conflit dépasse désormais les 38 Md$.

Outre les 2 millions d’obus de 155 mm, les milliers de missiles Stinger et Javelin, et les innombrables éléments d’uniforme et de protection balistique, ils doivent désormais transporter et livrer des blindés lourds comme les canons automoteurs M109, les véhicules de combat d’infanterie Bradley ainsi que la trentaine de M1 Abrams qui seront livrés à l’automne, des blindés évoluant entre 45 et 65 tonnes l’unité, alors 20.000 soldats américains supplémentaires ont également été déployés en Europe depuis le début du conflit.

Le chasseur Chengdu J-10C chinois intéresse l’Égypte

Les autorités égyptiennes ont entamé des négociations en vue d’acquérir une douzaine de chasseurs Chengdu J-10C monomoteurs, conséquences des relations tendues entre Le Caire et Washington ces dernières années.

Après avec rompu avec l’Union Soviétique dans les années 70, les forces aériennes égyptiennes, alors massivement équipées de chasseurs russes, se trouvaient dans une situation complexe, dans l’attente de la livraison des premiers F-16 américains.

Le Caire s’est ainsi tourné, au début des années 80, vers le chasseur J-7 chinois, une copie sans licence du MIG-21 massivement employé jusqu’ici par son armée de l’Air. Ainsi, de 1981 à 1983, près de 90 J-7 furent livrés en Égypte par Pékin, ce qui permit d’anticiper le retrait des MIG-21 avant que les premiers F-16 américains ne soient pas livrés l’année suivante.

De fait, si durant la guerre froide, et pendant de nombreuses années au-delà, Le Caire avait gardé ses distances vis-à-vis des matériels militaires russes, il garda en permanence une relation commerciale avec la Chine dans ce domaine.

Ces dernières années, l’Égypte et la Russie tentèrent un rapprochement dans ce domaine, avec l’acquisition de 48 Mig-29 dans un premier temps, puis en négociant avec Paris et Moscou l’acquisition des 2 porte-hélicoptères d’assaut Mistral initialement prévus pour servir dans la Marine russe.

Le Caire devait même acquérir un escadron complet du plus performant des chasseurs lourds russes en production, le Su-35s, rendue publique en 2020, mais annulée quelque temps plus tard suite aux menaces de sanction américaines.

Le Chengdu J-10C chinois pourrait représenter une alternative au Su-35s russe, auquel Le Caire a dû renoncer sous pression des Etats-Unis
La diffusion de ce cliché montrant un Su-35s aux couleurs supposées égyptienne a valu à son auteur, Ivan Safronov, une sentence de prison.

Quoi qu’il en soit aujourd’hui les forces aériennes égyptiennes se trouvent en situation délicate pour maintenir leur format. En effet, de nombreux appareils acquis dans les années 80, F-16, Mirage 2000 et autres J-7, ont atteint ou atteindront bientôt leurs limites d’âge.

En outre, si le Caire s’est déjà tourné vers Paris pour acquérir une cinquantaine de Rafale, les relations avec les Etats-Unis sont tendues alors que l’option russe n’est plus accessible. Par ailleurs, les nouveaux appareils occidentaux, qu’il s’agisse du Rafale comme du Typhoon, s’avèrent bien plus onéreux que les appareils qu’ils remplacent.

Plusieurs options sont actuellement évaluées par le Caire, et souvent présentées, probablement avec un excès d’enthousiasme journalistique, comme imminentes. C’est notamment le cas du chasseur léger FA-50 sud-coréen au sujet duquel des négociations seraient en cours.

En fin d’année 2022, certaines sources se faisaient également l’écho d’une possible acquisition de chasseurs légers KF-17 Block III sino-pakistanais, dans les deux cas sur la base d’une production locale avec d’importants transferts de technologies.

Le Caire a par ailleurs déjà annoncé son ambition d’acquérir plusieurs dizaines de Rafale français supplémentaires pour amener sa flotte à 80 appareils, alors que l’acquisition d’Eurofighter Typhoon auprès de l’Italie a aussi été plusieurs fois présentée comme imminente.

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Rafale et Mig 29, les deux appareils les plus récents de la flotte de chasse égyptienne, volant en patrouille (le Rafale ici est un Rafale Marine français )

C’est désormais au tour du Chengdu J-10C, le chasseur monomoteur moderne standard des forces aériennes de l’Armée Populaire de Libération, de rejoindre ce ballet. Selon les déclarations de sources anonymes au site d’analyse défense Tactical Report, Le Caire serait, en effet, en négociation avec Pékin pour acquérir 12 de ces appareils.

Avec une masse au décollage de presque 20 tonnes, un puissant réacteur WS-10B et une avionique très évoluée intégrant un radar à antenne AESA, le Dragon Vigoureux de Chengdu est une alternative aux F-16 et Mirage 2000, bien davantage qu’aux FA-50 ou JF-17 par ailleurs en discussion. Il permet notamment de mettre en œuvre une très vaste panoplie de munition.

Reste que, comme ce fut le cas avec les Su-35s commandés auprès de Moscou et même, selon plusieurs rapports, déjà fabriqués (il est question qu’ils soient aujourd’hui livrés à l’Iran), l’acquisition de chasseurs chinois risque par l’Égypte de provoquer la colère de Washington, et la menace de nouvelles sanctions pouvant mettre à mal la maintenance d’une grande partie des équipements militaires de l’armée égyptienne qui sont de facture US.

Rappelons que Washington a refusé de livrer des F-35A aux E.A.U tant que le pays aura confié à Pékin l’installation de son réseau 5G. Il faut donc se montrer prudent quant à la matérialité de cette information, par ailleurs non corroborée à ce jour.