lundi, décembre 1, 2025
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L’US Navy revient sur l’objectif de 355 bâtiments

L’US Navy dispose aujourd’hui d’un peu plus de 290 bâtiments de combat, et le président Trump, lors de son élection, avait donné pour objectif d’atteindre 355 bâtiments avant la fin de la décennie à venir. En cause, la montée en puissance de la Marine Chinoise, qui devrait disposer en 2030 de plus de 500 bâtiments de combat, même si les bâtiments américains sont, en moyenne, plus lourds et plus puissants que leurs homologues chinois.

Cependant, il semble que cet objectif soit remis en cause par l’US Navy elle même. En effet, une part importante de ses bâtiments, notamment les croiseurs de la classe Ticonderoga, arrivent en limite d’âge. Hors, pour atteindre l’objectif annoncé, la seule solution serait de prolonger la vie de ces bâtiments, ce qui couterait très cher, tant en investissements industriels qu’en hommes, car les chantiers navals américains sont déjà très occupés dans la production des nouveaux destroyers Arleigh Burke Flight III, des nouveaux porte-avions de la classe Ford, des LHD de la classe America, ou des futurs 20 frégates du programme FFG/X.

L’US Navy, à l’instar des autres armées américaines, s’est engagée dans les années 90 et 2000 dans des programmes ayant des ambitions technologiques excessives, comme les sous-marins de la classe sea wolf, les destroyers de la classe Zumwalt, et les Littoral Combat Ships e la classe Freedom et Independance. Il en résulte un retard important dans le remplacement des bâtiments de la flotte, notamment des croiseurs, destroyers et frégates, mais aussi des navires logistiques, le Sea Lift Command ayant récemment annoncé qu’il était désormais incapable de maintenir un pont naval avec l’Europe, le cas échéant.

A ces problèmes en matière d’équipement s’ajoute des difficultés avérées pour recruter, entrainer et maintenir les effectifs. Les abordages répétés des navires de l’US Navy ont en effet montré une réelle déficience dans ces 3 domaines, entrainant l’augmentation de la pression opérationnelle sur les équipages, et la diminution des formations données.

Dès lors, il est impossible à l’US Navy d’envisager d’atteindre un format de 355 bâtiments avant 20 ans, sans maintenir artificiellement des navires en service très au delà de leur limite d’âge. En revanche, le commandement de l’US Navy envisage sérieusement d’intégrer dans la définition de « bâtiments de combat », des unités navales de surface et sous-marines autonomes majeures, les travaux dans ce domaine étant avancés et prometteurs. Reste à évaluer l’efficacité et la fiabilité de ces bâtiments autonomes à la mer, dans la durée…

Le premier contrat du programme SCAF a été signé

Il aura donc fallu moins de 2 ans pour passer de l’idée à la signature du premier contrat d’étude industrielle pour ce qui s’avèrera être le plus ambitieux programme industriel de Défense européen de l’histoire.

C’est à l’occasion de l’inauguration du nouveau centre de recherche du motoriste français Safran à Gennevillier que la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Ursula von der Leyen, ont signé le premier accord de collaboration industrielle concernant le programme SCAF, relatif à la motorisation du système, confié au français Safran et à l’Allemand MTU.

Le partage industriel pour le développement de cette prochaine génération de moteurs semble d’ores-et-déjà défini, Safran, architecte principal et intégrateur du projet, réalisant les parties chaudes et haute pression, alors que MTU, en charge de la partie service, s’est vu confié la régulation et la turbine basse pression.

Les deux groupes ont l’habitude de collaborer, ayant notamment co-developpé avec Rolls-Royce et l’italien ITP le moteur TP-400 D6 équipant l’A400M. La ministre des Armées à d’autres parts notifié  à Safran le contrat d’étude du programme Turenne 2, pour développer de nouvelles turbines haute pression haute température, notamment dans le cadre de l’évolution du moteur M88 équipant le Rafale.

Le technologisme est-il le pire ennemie de l’efficacité militaire ?

Au cours des 20 dernières années, l’US Army a dépensé plus de 30 Md$ en programmes n’ayant pas donné lieu à une production d’équipements opérationnels, en particulier avec le programme d’hélicoptère léger d’attaque et de reconnaissance Comanche, le programme de renouvellement des blindés légers Futur Combat system, et le programme de remplacement des Bradleys Ground Combat Vehicule.

Alors qu’elle a lancé, aujourd’hui, un vaste programme de modernisation, composé de 6 branches allant du remplacement des hélicoptères de reconnaissance et de manœuvre, à la prochaine génération de blindés, en passant par l’infovaloration du champs de bataille et la prochaine génération d’engin d’artillerie, le GAO (Government Accountability Office), l’équivalent fédéral américain de la Cours des Comptes en France, a publié un rapport visant à encadrer l’exécution de ces futurs programmes, de sorte à éviter les erreurs du passé.

Selon ce rapport, la principale menace vis-à-vis de ces programmes repose sur un attrait excessif vers des technologies en cours de développement, amenant les décideurs à commander des équipements non fiabilisés, et non testés en environnement opérationnel. Le parallèle avec le programme F35 est évident, puisqu’aujourd’hui encore, après prés de 400 exemplaires construits, les appareils livrés le sont toujours en version « non définitive », et la liste des dysfonctionnements entravant l’utilisation effective de l’aéronef restant exceptionnellement longue.

Les 4 recommandations faites par le GAO à l’US Army sont relatives à cette tendance largement constatée ces dernières années, aux Etats-Unis comme en Europe, de privilégier une vision purement théorique de l’efficacité d’un système, face aux réalités effectives du champs de bataille, comme du calendrier opérationnel.

Il est intéressant de constater que l’industrie de Défense Russe, elle, a une approche très pragmatique de ses programmes de Défense, se rapprochant assez des recommandations du GAO. Ainsi, elle n’hésite pas à déployer les prototypes de ses nouveaux systèmes lors d’exercices, ou en zone de conflit, comme en Syrie ou dans le Donbass, pour en évaluer leurs performances effectives, et leurs contraintes opérationnelles, avant de lancer la production de série.

L’approche décrite est également proche de celle préconisée par le GIFAS en 2016, qui demandait aux autorités françaises de séparer la production industrielle de la recherche, au travers d’un ambitieux programme de démonstrateurs technologiques. Il sera, à ce titre, utile d’observer le déroulement du programme franco-allemand SCAF, et s’il respectera la logique de briques technologiques, plutôt que de viser un unique produit fini à la fin des années 2030.

Quoiqu’il en soit, le rapport du GAO pointe une des principales dérives des programmes de Défense américains depuis la fin des années 90, dépassant largement le seul cadre de l’US Army. L’US Navy, avec les programmes LCS et Zumwalt, ou l’Air Force, avec le F35, ont fait preuve de la même appétence pour l’hyper-technologisme au dépend de l’efficacité opérationnelle, causant un affaiblissement relatif des forces américaines face à la Chine ou la Russie, alors même que le budget du Pentagon dépasse très largement celui de ces deux pays.

L’US Air Force pourrait commander 230 F15X…contre son gré

Selon plusieurs sources concordantes, le plan de budget 2020 de l’US Air Force intègrera la commande de 8 chasseurs F-15X, ultime version du chasseur de Boeing qui s’imposa comme une référence pendant plus de 20 ans. L’objectif serait à la fois d’évaluer les performances du nouvel appareil, ainsi que l’opportunité de remplacer les 230 F15 C/D actuellement en service. Et ce, malgré une réelle opposition de l’US Air Force, qui préférait avoir plus de F35 plutôt que de recevoir de nouveaux chasseurs de « génération antérieure ».

Toutefois, les études menées par le Pentagon et le congrès montrent que l’US Air Force ne peut recevoir plus de 90 F-35 chaque année sans déstabiliser son efficacité opérationnelle. En effet, outre le fait que le F35A ne dispose pas encore de l’ensemble des fonctionnalités opérationnelles prévues, et que les appareils livrés aujourd’hui encore devront revenir en usine pour être mis à jour avec les derniers standards, c’est avant tout les délais de transformation d’un escadron sur F-35 qui posent problème, et qui limitent le taux de renouvellement des appareils équipant les escadrons de l’Air Force.

La transformation d’un escadron de F15 C/D vers le F15X pourrait se faire, en revanche très rapidement. En outre, la cellule du F15 a montré qu’elle pouvait dépasser les 20.000 heures de vol, là ou le F35A est limité à 8000. Enfin, à moins de 80 m$, et avec un prix d’entretien à l’heure de vol de 25.000 $, le F15X se révèle être une solution économique pour l’US Air Force.

Ce ne serait pas la première fois que l’US Air Force se verrait imposer un appareil contre son gré. Ce fut le cas du F4 phantom II, développé pour l’US Navy, qui prit le relais de la calamiteuse série Century pourtant plébiscité par l’Air Force. Il en fut de même pour le A7 Corsair II, puis pour le A10. Même le F16, qui devint la colonne vertébrale de l’Air Force pendant 30 années, n’avait pas ses faveurs, lui préférant le F15 et le F111 à son époque.

L’Iran développe de nouveaux systèmes stratégiques

L’Iran a présenté officiellement le nouveau missile de croisière hoveizeh (endiguer), d’une portée annoncée de 1350 km, qui sera déployé dans les unités aérospatiales des gardiens de la Révolution.  Parallèlement, elle a annoncé que son missile balistique de portée intermédiaire (2000 km) Khorramshahr serait désormais doté d’une nouvelle charge militaire de 2 tonnes.

Alors que les Etats-Unis ont dénoncé l’accord de Vienne signé en 2015, levant les sanctions économiques contre l’engagement du pays de renoncer à son programme nucléaire militaire, l’Iran continue de revendiquer le droit de développer ses propres systèmes stratégiques, arguant du fait que n’ayant pas de têtes nucléaires pour les équiper, ils respectent les engagements de l’accord international.

L’Iran a développé plusieurs missiles balistiques ayant une capacité nucléaire, notamment le Shahab-3 dérivé du DF-21 chinois, d’une portée de 1500 km, et le Shahab-4, d’une portée estimée de 2500 km, dérivé du SS-4 soviétique. Ces systèmes ont été développés, selon toute vraisemblance, avec le soutien de la Corée du Nord, qui emploi des versions locales de ces deux missiles. Le Shahb-5, dérivé du SS-5, a une portée de plus de 3500 km, alors que le KOSAR, dérivé de celui-ci, dépasserait les 4000km de portée. Elle développerait également actuellement le missile Shahab 6, dérivé du SS-7 soviétique, d’une portée de plus de 5000 km, en faisant une arme intercontinentale.

La Russie va développer une version terrestre hypersonique du missile de croisière naval Kalibr

Fin du traité INF, Suite … Comme nous l’avions envisagé hier, la Russie va développer dans des délais très courts une version terrestre hypersonique du missile de croisière naval Kalibr. C’est en substance la déclaration faite par le ministre de la Défense, Sergei Choigou, qui a annoncé que le nouveau missile serait développé sur la période 2019-2020.

A noter toutefois que le missile Kalibr, aujourd’hui, n’est pas hypersonique. Le missile, dont la portée varie de 300 à 2500 km selon les versions, a une vitesse de croisière subsonique, et une vitesse supersonique en phase terminale. Le terme « missile de croisière hypersonique » est donc très probablement un abus de langage, le missile n’ayant pas la capacité à maintenir une vitesse supersonique sur l’ensemble de la durée du vol.

S’il est possible d’augmenter la vitesse terminale au delà de mach 5 (seuil hypersonique), l’augmentation de la vitesse de vol engendrerait une réduction très importante de la portée, ainsi que de nombreux problèmes concernant la navigation et le contrôle du missile.

A noter que la France, qui dispose du missile de croisière naval MdCN, pourrait également, dans des délais relativement courts, concevoir une version déployée à partir d’un lanceur terrestre. En revanche, contrairement au Kalibr, le MdCN n’est pas conçu pour pouvoir emporter de charge nucléaire si besoin, ce volet étant réservé au missile ASMPA déployés par les Rafales de l’Armée de l’Air, et par les missiles M53 déployés par les SNLE de la Marine.

La Supply-Chain Défense, un enjeu stratégique aux Etats-Unis

Alors que les tensions mondiales ne cessent de croitre, la résilience de l’industrie de Défense, et la capacité d’un pays à soutenir un effort de Défense poussé, revient aux cœurs des préoccupations. Et au delà des acteurs majeurs de l’écosystème, c’est également la chaine de sous-traitance qui contribue à cette résilience, alors même qu’elle est bien souvent ignorée des grands plans étatiques.

Dans une tribune inspirée publiée par DefenseNews, le CEO de Harris Corporation, appelle donc à restructurer, consolider et standardiser la Supply Chain Défense aux Etats-Unis, représentant un tiers de emplois du secteur aéronautique et Défense, générant 400 Md$ chaque année.

La doctrine Défense à Valorisation Positive montre qu’en France, la chaine de sous-traitance conditionne 45% des emplois générés par l’investissement industriel de Défense, et engendre un taux de retour budgétaire de 65% des sommes investies, faisant passer celui ci de 80% à 145%.

L’Inde lance le programme pour construire 6 sous-marins AIP Project 75(i)

Le Conseil d’acquisition de Défense, ou DAC, a approuvé la construction de 6 sous-marins d’attaque identifiés comme le project 75 (i). Les nouveaux sous-marins devront disposer d’une propulsion anaérobie (AIP), augmentant l’autonomie en plongée du submersible. En outre, ils devront disposer de silos de lancement verticaux pour missiles supersoniques Brahmos.

Naval Group, qui construit actuellement les 6 sous-marins du project 75 sur la base du modèle Scorpène, est évidemment parmi les prétendants à ce contrat, ainsi que l’Allemand TKMS, le japonais Mitsubishi, et la Russie avec le programme Lada.

Les 6 nouveaux submersibles seront construits en Inde, comme les 6 Scorpènes, conformément au plan « made in india » du président Moodi.

Les Etats-Unis seraient très vulnérables à une attaque par arme à impulsion électromagnétique

Un rapport remis au congrès des Etats-Unis pointe la grande vulnérabilité des Etats-Unis dans le cas d’une attaque employant une arme à impulsion électromagnétique, comme celles actuellement développées en Chine.

Selon ce rapport, une attaque au dessus des Etats-Unis avec une arme nucléaire de 300 kt explosant entre 40 et 400 km d’altitude entrainerait la destruction de l’ensemble des infrastructures technologiques du pays. Selon les projections, cela entrainerait la mort de 90% de la population en moins d’un an. Il précise que même les capacités de riposte nucléaire du pays pourraient être largement compromises par cette unique attaque. En revanche, le rapport estime que l’Europe résisterait mieux à ce type d’attaque.

La Chine développe une arme à impulsion électromagnétique de grande puissance, multipliant par 4 l’énergie déployée à puissance égale. Selon le rapport, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord pourraient également avoir des programmes similaires.

Les Su-30MKI indien emporteront le missile air-air britannique ASRAAM

L’Armée de l’Air Indienne a annoncé que ses Su-30MKI assemblés par l’industriel HAL, pourront désormais employer le missile air-air coutre portée ASRAAM construit par la société franco-britannique MBDA, en remplacement des missiles R-73 (AA-11 Archer) actuellement en service.

L’ASRAAM équipé déjà les avions SEPECAT Jaguar de l’Indian Air Force, en remplacement des R-550 Magic utilisés précédemment, et devra équiper les Tejas et possiblement les Mig-29 modernisés de l’IAF, dans un effort de standardisation des armements dans la flotte. On remarque toutefois que les avions français, mirage 2000 et Rafale, restent eux équipés de leurs MICA.

L’ASRAAM est un missile reconnu pour son efficacité à courte portée, et son prix particulièrement attractif, un missile coutant moins de 200.000 Livres Sterling, soit moins de 300.000 €, moitié moins qu’un MICA, qui est toutefois beaucoup plus polyvalent et performant