Le 4 mars dernier, alors que l’attention médiatique était entièrement portée sur les combats en Ukraine, Varsovie annonçait le vainqueur de la compétition visant à concevoir et fabriquer 3 nouvelles frégates et remplacer les deux frégates de type O.H Perry acquises d’occasion auprés de l’US Navy, et qui rejoignirent la Marine Polonaise au début des années 2000. C’est le britannique Babcock, associé aux chantiers navals PGZ Stocznia Wojenna et Remontowa Shipbuilding SA, ainsi qu’à Thales et MBDA, qui remportèrent la compétition face à la Meko 300 de l’allemand Thyssenkrupp. Le modèle retenu par Varsovie est l’Arrowhead 140, sur lequel est basé la nouvelle frégate venir Type 31 de la Royal Navy, et qui présente, comme principal argument, un excellent prix d’appel pour des dimensions et un tonnage important, offrant une grande souplesse dans le choix et la configuration des équipements et d’armements pouvant être embarqués.
Le 8 avril, le consortium PGZ Mièçznick, rassemblant l’ensemble des industriels engagés dans ce programme baptisé justement Mièçznick (espadon), a présenté la configuration retenue pour ces 3 frégates. Longues de 138,7 mètres pour une largeur de 19,7 mètres, les Mièçznick atteindront un deplacement de 7000 tonnes, deux fois plus que les O.H Perry qu’elles remplaceront. Elles seront armées d’un canon de 76mm, de 4 lance-missiles anti-navires quadruples RBS-15 MkIII à trajectoire rasante subsoniques du suédois Saab Bofors Dynamiques dotés d’une portée de 200 km, ainsi que de 4 Systèmes de Lancement Vertical, ou VLS, Mk41 alignant au total 32 silos verticaux. Bien que capable de mettre en oeuvre des missiles américains ESSM ou SM2, Varsovie a préféré se tourner vers le CAMM de MBDA pour armer ses silos, le missile anti-aérien qui équipera également les Type 31 de la Royal Navy. D’une portée de 25 km (45 km dans sa version Extended Range), le CAMM est conçu pour engager les cibles aériennes volant jusqu’à Mach 4, et constitue une excellente alternative pour contrer les missiles anti-navires modernes comme l’Onyx russe, bien qu’il semble ne pas être en mesure de contrer des missiles hypersoniques dépassant la vitesse de Mach 5. En outre, à l’instar de l’ESSM américain, il peut lui aussi être ensiloté par 4 dans un unique silo, donnant à chaque frégate polonaise un potentiel de 128 missiles anti-aériens autonomes et très performants pour répondre aux attaques de saturation.
Selon les images fournies lors de la presentation, la détection sera assurée par le radar 3D à antenne AESA plane Sea Master 400 de Thales, capable de détecter des cibles aériennes jusqu’à 250 km, et des cibles de surface jusqu’à 70 km, tout en suivant simultanément jusqu’à 1000 cibles. Fonctionnant en bande E et F, il se positionne dans le haut du spectre UHF, ce qui lui confère certaines capacités pour mieux détecter les cibles dites furtives. La veille aérienne et anti-missile est complétée par un radar 4D NS-100 de Thales à antenne rotative. Les capacités de détection sous la surface seront elles fournies par un sonar tracté à profondeur variable CAPTAS de Thales, celui-là même retenu il y a quelques jours par l’US Navy pour équiper ses frégates de la classe Constellation. Un sonar de coque complétera la panoplie, sans que son modèle ait été annoncé. Toutefois, il est probable que Varsovie se tournera vers le BlueMaster de Thales qui équipe déjà les FREMM françaises et italiennes ainsi que les F110 espagnoles, ou vers le Blue Hunter ou Kingklip Mk2, qui équipera les FDI françaises et grecques, ainsi que les corvettes Gowind 2500 de Naval Group. Un hélicoptère moyen de lutte anti-sous-marine, et des tubes lance-torpilles armés de torpilles légères Mu-90 franco-italiennes complèteront la panoplie des Mièçznick.
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