jeudi, octobre 24, 2024

Ces 4 programmes d’armement aussi indispensables aux armées qu’à l’industrie de défense française

Alors que le salon Eurosatory prend fin, après avoir été une des éditions les plus riches de nouveautés ces 30 dernières années, le sentiment, vis-à-vis de l’industrie de défense française, apparait pour le moins mitigé.

En effet, si certaines innovations françaises ont été présentées, et des contrats signés, il apparait que les stratégies et équipements présentés par les autres BITD, notamment européennes, semblaient parfois plus avancés, et souvent plus volontaires, qu’il s’agisse du domaine des blindés, des systèmes antiaériens ou des drones.

Or, la perception d’un possible déclassement partiel de l’industrie française de défense ne touche pas que l’armement terrestre, et peut, à terme, venir nuire aux exportations nationales dans ce domaine, donc au fragile équilibre au cœur de l’équation industrielle de l’autonomie stratégique française.

Pour repositionner cette industrie dans son écosystème mondial, comme pour doter les armées des équipements qui formeront leur efficacité et leur caractère dissuasif dans les décennies à venir, il serait probablement pertinent de s’appuyer sur certains programmes à moyenne échéance, complémentaires, mais plus diversifiés, que ceux actuellement à l’étude, et ainsi retrouver la dynamique qui était celle de la France, dans ce domaine, au début des années 90.

Dans cet article, quatre de ces programmes sont étudiés, aussi pertinents pour les armées françaises dans le monde qui se dessine, qu’essentiels pour les industries de défense françaises, afin de préserver l’ensemble de leurs compétences et leurs marchés d’exportation : une nouvelle plateforme blindée chenillée de la gamme 40 tonnes, un obusier Caesar de 105 mm, un destroyer polyvalent hybride à capacités modulaires ainsi qu’un Module de mission standardisé.

Une plateforme de blindé chenillé polyvalent de 40 tonnes

De toutes les évolutions, dans le domaine des armements terrestres, mises en évidence par le Salon Eurosatory, c’est incontestablement le retour du besoin pour des blindés plus lourds, mieux protégés et chenillés, qui s’est imposé auprès des visiteurs et des analystes spécialisés.

Blindé chenillé KF41 Lynx Rheinmetall Eurosatory 2024
Rheinmetall mutliplie les declinaison de sa plateforme Lynx de 40 tonnes, y compris en chasseur de chars.

En effet, avec la mise en évidence, par le conflit ukrainien, des limites des blindés sur roues, notamment en termes de masse, donc de protection, et de mobilité en terrain meuble, de nombreuses armées, en particulier en Europe, et d’industriels, ont massivement réinvesti le domaine, en présentant de nouveaux modèles de chars de combat, mais également des plateformes chenillées polyvalentes, comme le KF41 Lynx de Rheinmetall, l’Ascod espagnol, ou le CV90 suédois.

Si ces modèles ont initialement été employés pour concevoir des véhicules de combat d’infanterie de 35 à 40 tonnes, mieux protéger et mieux armés que les VBCI français, ils ont, depuis, été dérivés en de nombreuses versions spécialisées, comme porteurs de systèmes d’artillerie ou de drones, en systèmes antiaériens et même en chars légers et chasseurs de chars, répondant simultanément aux besoins de leurs armées, et à la forte demande européenne et mondiale.

L’industrie française, pour sa part, demeure particulièrement absente de ce domaine, en forte demande, tant pour s’équiper de véhicules de combat d’infanterie, que de systèmes antiaériens et d’artillerie mobiles et sous blindage.

En effet, en dehors du Leclerc, et du très prometteur Leclerc Évolution, dont le destin est encore loin d’être assuré, aucun blindé chenillé n’a été présenté lors de ce salon, KNDS France, comme Arquus et Texelis, ayant présenté exclusivement des modèles sur roues.

Or, la plupart des experts français du domaine, comme Marc Chassillan, ou Yann Boivin, soulignent ce biais purement français, visant à ne privilégier que la roue, pour conserver des capacités de projection par transport aérien, au détriment des capacités d’engagement de ligne.

CV90 Ukraine
Les véhicules de combat d’infanterie chenillés sont largemetn acquis par de nombreuses armées, en Europe et ailleurs, pour leur haut niveau de protection, et leur puissance de feu.

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5 Commentaires

  1. bjr, avec du retard, j’étais en vacances et avais lu en travers l’article. pour ma part je penses pas que la course aux navires surarmés sout nécessaire. les ricains ont des croiseurs avec plus de 100 missiles, mais ils tirent toujours en double pour assurer (leurs missiles sont ils insuffisamment fiables). sur nos frégattes 1 cible, 1 missile, point. alors oui 16 aster sur une frégatte c’est trop juste, il faudrait mini 32, ce qui est possible sur les fdi puisque les fdi grecques sont à ce niveau. d’autre part le prix d’un croiseur sera tellement cher qu’il prendra surement la place de 3 fregattes, au niveau du cout, mais ne sera qu’a un seul endroit . en cas de dommages graves ou destruction, dans son cas il n’y a plus rien ! quand aux LCS pour ma part trop compliqué . restons sur des produits simples mais en avance techiquement, pas trop chers et qui se vendent. quand on voit les dérives américaines et les délirent de sophistication que la navy à depuis plusieurs decennies, ne les suivont pas bêtement pour une fois. naval groupe, fait de bons bateaux, qui fonctionnent bien, pas tres chers( la preuve on fait la nique à plusieurs actuellement), continuons ainsi. nos SNA sont aussi performants que les américains, et plus en mer que les anglais et coutent 2.5 fois moins cher.

  2. Le conflit en Ukraine démontre qu’un canon de 105mm sur véhicule n’aurait aucun intérêt car outre la portée sensiblement plus faible et son pouvoir d’impact largement les réduirait à des cibles de tirs de contrebatterie.

    Quand à un bâtiment de type LCS et dans le cadre de combat de haute intensité, un bâtiment ne peut se permettre de rentrer au port pour changer son arsenal au gré des changements de tactique et/ou stratégique ennemi. Par contre augmenter sensiblement la polyvalence de nos gros bâtiments permettrait d’établir un nouveaux standard fonctionnel.

    Pour le chasseur mono, je ne vois pas l’intérêt pour Dassault d’aller sur ce terrain. Entre F16 et FA-50, le marché pour cette classe d’avion est saturée et l’investissement initial bien trop élevé pour être rentable.
    Par contre il est évident que l’état doit combler la fin de vie des Alphajet avec un appareil permettant de se rapprocher des standard Rafale/SCAF. Les Pilatus ne pourront jamais tenir ce rôle.

    Par contre la où je suis d’accord, c’est que l’état doit participer, QUAND L’OFFRE EST PERTINENTE sur le marché visé, à la crédibilisation des projets de la BITD Française et ce n’est pas le cas des suggestions énoncées.

    Je crois qu’un blindé chenillé type Bradley scorpionisé nous serait particulièrement utile sur des théâtres d’opération non expéditionnaire, par exemple.

  3. En lieu et place du Caesar 105mm, je verrais un chasseur léger, équivalent et successeur du Gripen. Et pourquoi pas avec les Suédois. Les Russes vont revenir sur ce marché avec le Su-75. Sans compter une éventuelle déclinaison combat du T-7 Américain.
    Concernant la modularité, sur le papier c’est beau, mais tant l’échec du LCS et du plus ancien programme Stanflex Danois doivent inciter à la plus grande prudence.

    • l’echec du module de mission date de 2015. Depuis, la technologie a considerablement évoluée, en grande partie grâce à l’IA, qui est cruciale pour les modules de mission, et surtout pour les interfaces.
      Concernant un chasseur mono, oui, il aurait très bien pu avoir sa place dans cette liste. Mais comme j’en avais parlé il y a peu, et à plusieurs reprises, je voulais insister sur d’autres sujets.

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