Bien souvent, la rusticité est considérée, dans les milieux industriels de défense comme dans les armées, comme une qualité liée au passé, qui s’oppose aux volontés de ruptures technologiques portées par la majorité des nouveaux programmes d’équipements de défense. Pourtant, le constructeur aéronautique Bell, finaliste des programmes FARA et FLRAA pour remplacer les hélicoptères de reconnaissance et de manoeuvre de l’US Army, semble remettre cette valeur au coeur de son argumentaire, particulièrement concernant son Bell 360 « Invictus » retenu par le Pentagone face au Raider-X de Sikorsky dans le cadre du programme FARA.
Il faut dire que l’Invictus représente, en quelque sorte, l’antithèse de Raider-X. Là ou l’appareil de Sikorsky met en oeuvre un rotor contra-rotatif et une hélice propulsive pour atteindre et dépasser les exigences de l’US Army en matière de vitesse et de rayon d’action, l’Invictus conserve une architecture classique pour une voilure tournante, avec un rotor simple et un rotor anti-couple, limitant de fait ses performances. De fait, si le Raider-X pourra très certainement dépasser les 200 noeuds en charge, l’Invictus n’atteindra que les 185 noeuds en vitesse de pointe, qui plus est en utilisant son APU (Auxiliary Power Unit) pour lui conférer le regain de puissance nécessaire à cet effort.
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