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3 des 9 porte-avions nucléaires opérationnels de l’OTAN touchés par le coronavirus Covid-19

L’épidémie de Coronavirus continue de frapper les forces aéronavales dans le monde, et plus particulièrement celles de l’OTAN. En effet, 3 des 9 porte-avions nucléaires actuellement en service, 8 porte-avions de l’US Navy et le porte-avions français Charles de Gaulle, ont constaté des cas de contamination au coronavirus Covid-19 à leur bord ces derniers jours. En deux semaines, c’est donc plus d’un tier de la puissance aéronavale occidentale qui se retrouvent handicapée plus ou moins gravement, du fait de l’épidémie.

Le navire le plus touché aujourd’hui reste, bien évidemment, l’USS Theodore Roosevelt, toujours amarré à Guam, avec plus de 400 cas diagnostiqués de coronavirus. Un marin infecté a d’ailleurs été découvert inconscient il y a quelques heures à son bord. En début de semaine, ce fut au tour du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle, en manoeuvre dans l’Atlantique Nord, de découvrir des cas de Coronavirus parmi son équipage. Le plus important navire de la Marine Nationale a depuis mis fin aux exercices et mis le cap vers son port d’attache de Toulon, alors que le nombre de marins contaminés atteint désormais les 50. Le second porte-avions nucléaire déployé en zone Pacifique, le Ronald Reagan, actuellement à quai au Japon, a également découvert une douzaine de cas de contamination à son bord. Un rapport avait également fait état de quelques cas de contamination à bord de l’USS Nimitz, mais selon un communiqué de l’US Navy, le cas suspect se serait révélé être un « faux-positif ».

USS Roosevelt Guam Actualités Défense | Etats-Unis | France
L’USS Theodore Roosevelt devra patienter avant de pouvoir être à nouveau opérationnel

L’épidémie de Coronavirus n’épargne évidemment pas les forces armées, et la majorité des pays, qu’ils soient ou non membres de l’OTAN, ont annoncé des cas de contamination dans leurs forces armées. Mais les porte-avions semblent être particulièrement vulnérable à cette menace. De part le nombre très important de personnels à son bord, les porte-avions augmentent naturellement les risques de voir un membre d’équipage embarquer tout en étant contaminé. En outre, l’exemple du Diamond Princess, ce navire de croisière qui vit plus de 700 de ses passagers contaminés par le virus au debut de l’épidémie, montre que les navires représentent d’excellentes plate-formes pour que l’épidémie se répande. La taille des coursives, la promiscuité du bord, et la présence de très nombreuses zones de posé des mains, en font un champs de manoeuvre parfaitement adapté au Covid-19, qui survie plusieurs heures à plusieurs jours sur le metal, le plastique ou les textiles. En outre, toute mesure de distanciation sociale est évidemment inapplicable à bord d’un navire de combat. Enfin, contrairement aux destroyers ou aux sous-marins, les mouvements de personnels à bord d’un porte-avions sont relativement fréquents.

Dès lors, en l’absence de mise en quarantaine stricte à bord du navire de l’équipage, et ce avant que l’épidémie ne vienne potentiellement toucher les lieux de residence ou les bases des militaires servant à leur bord, les porte-avions, plus que n’importe quelle unité militaire, se sont retrouvés particulièrement vulnérable au risque épidémique. En outre, dès lors que des cas ont été effectivement constatés dans l’équipage, le risque d’une contagion rapide, du fait même de la nature même de l’épidémie par coronavirus, dépasse très largement l’efficacité de n’importe quelle mesure conservatoire, basée sur l’isolement des cas avérés par exemple. Non seulement est-il impossible de remonter la chaine de contamination du fait qu’un cas sur deux de Covid-19 est asymptomatic et de la promiscuité du bord, mais, à moins de pouvoir tester dans des délais très courts l’ensemble de l’équipage et de pouvoir steriliser l’ensemble des compartiments du bord (plus de 3000 sur un Nimitz), il est impossible d’y mettre en place une stratégie de contention du virus. Enfin, et de manière beaucoup plus grave, l’hôpital embarqué à bord d’un porte-avions nucléaire, s’il est conçu pour traiter un grand nombre de blessures de guerre, n’est pas dimensionné pour faire face à une épidémie virale de ce type.

porte avions charles de gaulle Actualités Défense | Etats-Unis | France
La distanciation sociale est un exercice des plus délicats à bord d’un porte-avions nucléaire…

L’ensemble de ces points ont probablement été au coeur de la décision du commandant Crozier lorsqu’il envoya à plusieurs autorités la demande de débarquer son équipage pour contenir l’épidémie à bord de l’USS Theodore Roosevelt. Et le fait que le secretaire à La Défense, Mark Esper, ainsi que l’ancien secrétaire à la Navy du moment, Thomas Modly, aient commencé par se préoccuper de l’insubordination de l’officier supérieur plutôt que de trouver des solutions pour mettre en place une stratégie pour faire face à l’épidémie, laisse penser que le commandant du Roosevelt avait déjà dû faire face à plusieurs refus ou absence de réponses de la part de sa hiérarchie avant d’étendre sa cible de communication. Au final, aujourd’hui, le Roosevelt se voit privé de presque 10% de son equipage, et même si 97% de ses membres ont été testés à ce jour, il ne pourra pas retrouver le service actif avant une sterilisation intégrale du navire.

La décision de la Marine Nationale française de ramener le Charles de Gaulle à son port d’attache, alors même qu’il n’avait que quelques dizaines de cas identifiés, apparait dès lors comme étant probablement la meilleure, eu égard aux conditions opérationnelles qui règnent en Europe et dans l’Atlantique Nord. Conditions très différentes de celles auxquels doit faire face le Ronald Reagan, pour l’heure seul porte-avions lourd en zone Pacifique, alors même que la Chine met à nouveau un très grande pression sur Taiwan en multipliant les exercices aériens autours de l’Ile. Une situation que n’avait plus connu l’US Navy depuis la bataille de Santa Cruze qui vit le porte-avions USS Hornet (CV8) lourdement endommagé puis coulé, laissant le seul porte-avions USS Enterprise en service sur ce théâtre.

USS Enterprise CV6 Actualités Défense | Etats-Unis | France
L’USS Enterprise fut le seul porte-avions américain en service dans le Pacifique pendant plus de 6 mois entre la destruction du Hornet à la Bataille de Santa Cruze et l’entrée en service de l’USS Essex.

Une chose est certaine, alors que nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le rôle à venir du porte-avions dans la guerre navale moderne, on constate que lorsque ceux-ci sont absents, les capacités militaires et dissuasives de l’occident se trouvent particulièrement amoindries. De quoi alimenter le débat à Washington sur la pertinence de reviser le nombre de navires de ce type, comme à Paris sur l’intérêt de disposer d’aux moins 2 porte-avions pour maintenir une posture opérationnelle suffisamment dissuasive en ces temps de tensions.

Covid-19 : la Thaïlande pourrait interrompre ses acquisitions militaires pendant plus d’un an

En raison de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus, la Thaïlande pourrait décaler à plus tard certaines de ses principales dépenses de défense, notamment son programme de sous-marins mené avec la Chine. Cette interruption dans les achats militaires ne serait cependant pas causée par la situation sanitaire du pays, mais plutôt par des considérations économiques et politiques.

En effet, sur le plan sanitaire, la Thaïlande a été relativement peu impactée par l’épidémie de coronavirus qui a durement touché la Chine. Pour l’heure, seule une trentaine de personnes seraient décédé du SARS-CoV-2 en Thaïlande, contre plus de 60.000 en Europe, à ce jour. Déjà touché par le SRAS en 2002, le pays semble avoir mis rapidement en place des mesures permettant de protéger la population.

Cependant, comme ailleurs dans le monde, ces mesures de protection n’ont été possibles qu’en limitant les interactions entre personnes, et donc le gros de l’activité locale du pays. Pire encore d’un point de vue économique, l’ampleur mondiale de l’épidémie a fait tarir deux des principales sources de revenu du pays : le tourisme et l’exportation de produits manufacturés (électronique, informatique, textile). Fortement implanté dans l’économie mondiale, la Thaïlande ne peut que souffrir de la crise sanitaire mondiale, quand bien même l’épidémie de coronavirus est maîtrisée sur son territoire.

Thailande Coronavirus Actualités Défense | Etats-Unis | France
Pour le moment, l’Asie du Sud-Est reste relativement peu touchée par la pandémie de coronavirus. Les conséquences économiques et politiques de l’épidémie y seront cependant particulièrement dramatiques.

Dans un tel contexte économique, la situation s’est rapidement envenimée sur le plan politique. Depuis le coup d’état de mai 2014, le pays est gouverné par l’ancien général Prayut Chan-o-cha dont le pouvoir a été renforcé lors d’un référendum en 2016 et suite aux élections législatives de l’année dernière. Cependant, le maintien de la majorité présidentielle au Parlement reste soumis à la stabilité des alliances politiques en son sein. Afin de maintenir sa mainmise sur le pays, la junte militaire n’a ainsi pas hésité à démanteler le second parti d’opposition, le Future Forward Party, en février 2020. Début mars, celui-ci c’est néanmoins reformé sous le nom de Move Forward.

Rapidement, étant donné l’évolution de la situation économique en Asie puis dans le monde, la crise provoquée par le coronavirus est rapidement devenu un cheval de bataille politique pour les partis d’opposition en Thaïlande, dont Move Forward. L’une de leur principales requêtes portaient sur la réduction des dépenses militaires afin de financer un plan d’aide économique à la population civile, notamment pour les travailleurs qui ne sont pas enregistrés dans le système de sécurité social national. Comme bien souvent, les revendications se sont portées avant tout sur le programme militaire le plus emblématique du moment : l’achat de sous-marins S26T auprès de la Chine.

Type S26T Actualités Défense | Etats-Unis | France
Un premier sous-marin S26T a été acheté à la Chine en 2017, et sa construction a débuté l’année dernière. A terme, la Thaïlande souhaiterait s’équiper de trois sous-marins de ce type.

En Thaïlande, la Royal Thai Navy est en effet réputée pour être une branche armée particulièrement dispendieuse. Cette réputation est due principalement à l’achat dans les années 1990 du porte-avions HTMS Chakri Naruebet auprès de l’Espagne. Sur le plan opérationnel, le Chakri Naruebet n’a été utilisé comme porte-avions que pendant une petite dizaine d’années, avec une disponibilité très limitée. Restant à quai la plupart du temps, le navire sert occasionnellement de porte-hélicoptères en cas de catastrophe naturelle, mais a surtout été utilisé pour le transport de la famille royale de Thaïlande.

Navire d’apparat, le Chakri Naruebet est donc considéré par beaucoup d’observateurs thaïlandais comme un yacht de luxe particulièrement coûteux. Une image négative qui rejailli sur l’ensemble de la Royal Thai Navy. Sur le plan politique, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les dernières acquisitions de la marine thaïlandaise soient les premières à passer à la trappe en cas de coupes budgétaires. Du point de vue des opérations militaires, le report de la livraison du nouveau sous-marin thaïlandais serait toutefois assez logique également. En effet, la Royal Thai Navy ne dispose pour le moment d’aucune capacité sous-marine. Retarder la livraison d’une capacité que la marine ne maîtrise pas encore apparaît alors comme un moindre mal, surtout si la crise économique mondiale qui se profile touche également les marines des autres pays de la région, réduisant le besoin pour une nouvelle capacité sous-marine.

1077px Chakri Naruebet 2001 Actualités Défense | Etats-Unis | France
Conçu pour embarqué des avions Harrier, le Chakri Naruebet n’est aujourd’hui qu’un porte-hélicoptère. Le navire navigue très peu, quelques jours par an uniquement, et ne présente quasiment aucune valeur opérationnelle.

D’après un porte-parole du Ministère de la Défense thaïlandais, la suspension des livraisons de certains programmes d’armement est envisagée non seulement pour 2020 mais également pour 2021. Contrairement à la plupart des pays, la Thaïlande ne réalise pas de grosses commandes d’armement par le biais de crédits auprès du pays vendeur et préfère multiplier les petits contrats d’armement en fonction de ses liquidités. Ainsi, bien que la Royal Thai Navy envisage de s’équiper de trois sous-marins S26T à terme, elle n’en a commandé qu’un seul en 2017, et sa livraison n’est pas attendue avant 2023. De même, les commandes de matériel aéronautique du pays sont souvent échelonnées sur plusieurs années.

Dans le cas présent, ce mode de fonctionnement serait un avantage pour renégocier les échéances de livraison. D’après le porte-parole du ministère de la défense, les reports et annulations de contrats seront étudiés l’un après l’autre, en fonction des besoins des forces armées et des clauses inclues dans chaque contrat. Cependant, tous les rapports convergent pour indiquer que le report de la livraison du S26T sera étudié en priorité. Il est cependant plus que probable que le plan de rééquipement de la Royal Thai Air Force soit également profondément remanié dans les mois qui viennent.

Type 039C Yuan cover Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le S26T vendu en Thaïlande est une version simplifiée du Type 39 mis en oeuvre par la marine chinoise.

Pour le moment, la Thaïlande est le seul pays de la région à afficher clairement son ambition de réduction des commandes militaires dans les années à venir. Néanmoins, l’ampleur de la crise du coronavirus laisse penser que d’autres pays suivront l’exemple de la Thaïlande. On peut penser à la Malaisie ou à l’Indonésie, qui risquent de retarder leurs achats de nouveaux avions de combat dont le financement était déjà fragile. En Indonésie, toujours, l’achat de nouveaux sous-marins, pour lequel le Scorpène français était en lice, sera très probablement reporté sine die.

Après l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud-Est, l’annulation de plusieurs programmes d’acquisition majeurs doit donc être attendu au Moyen-Orient et en Europe. Comme les risques sécuritaires ne devraient pas pour autant diminuer, il est probable qu’une partie des achats de défense soient reportés vers des équipements moins chers. Certains nouveaux acteurs de ce marché, comme la Chine ou la Turquie, pourraient ainsi tirer leur épingle du jeu, notamment en matière de drones aériens de reconnaissance et d’attaque légère. Dans le domaine naval, la réduction des budgets alloués aux forces sous-marines conventionnelles pourrait également accélérer certains programmes de drones sous-marins dédiés à la surveillance. Affaire à suivre, donc.

L’Avion de transport lourd Y-20 Chinois pourra transporter deux chars légers Type 15

Un article du site d’état globaltimes.cn rapporte, à la suite de la diffusion d’un reportage sur la chaine publique chinoise CCTV, que le nouvel avion de transport lourd chinois Y-20 était en mesure de transporter 2 chars légers de nouvelle génération Type 15 simultanément, et ce sur prés de 7.800 km. Selon l’article, après avoir interrogé plusieurs experts sur la question, cette composition de chargement n’avait jusqu’ici jamais été dévoilée, et offre d’importantes possibilités en matière de projection de puissance pour la Chine.

L’avion de transport lourd Y-20 est incontestablement une des grandes réussites de l’industrie aéronautique chinoise ces dernières années. Ses dimensions et ses performances lui permettent de se positionner dans la même catégorie que le C-17 américain, un appareil dont le rôle logistique est incontestable en occident. Le Y-20 a récemment été mis à l’honneur lors du déploiement de 2500 personnels de santé de l’APL dans la province de Hubei suite à l’épidémie de coronavirus. L’avion donnera naissance, selon de nombreuses sources concordantes, à des versions spécialisées, notamment une version ravitailleur en vol et une version d’alerte aérienne avancée.

Type 15 light tank china Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le char léger Type 15 a une puissance de feu et une protection comparable à celle des chars lourds des années 70 comme le Leopard allemand, le M60 américain, le T64 russe ou encore l’AMX30 français.

Le chars léger Type 15, et sa version export VT5, est un char léger de 30 tonnes entré en service en 2018 dans l’APL. Armé d’un canon de 105 mm, d’une mitrailleuse en tourelle télé-opérée de 12,7mm et d’un lance-grenade, il est propulsé par un moteur de 1000 cv, lui conférant une excellente mobilité en terrain accidenté grâce à un rapport puissance / poids de 30 cv par tonne. Son blindage en acier peut recevoir des briques réactives, et le char recevra prochainement un système de protection actif. Il équipe les unités de reconnaissance et d’assaut chinoises et est utilisé pour épaulé les chars lourds Type 99A, notamment là ou ce blindé trop lourd ne peut se déplacer. Le nombre de Type 15 en service dans l’APL est inconnu, comme celui du nombre total attendu, mais il est destiné à remplacer les 400 chars légers Type 62 retirés du service en 2012.

L’aérotransport de blindés lourds s’impose désormais à de nombreuses forces armées, conscientes que leur engagement s’effectuera probablement à grande distance de leur propre metropole. Ainsi, l’US Army a annoncé vouloir commander 500 chars légers à partir de 2025 dans le cadre du programme Next-Generation Combat Vehicle, même si les derniers M551 Sheridan américains ont quitté le service en 1997. La Russie pour sa part a développé le char léger 2S25 Sprut, armé d’un canon de 125mm comme le T72B3M, destiné à équiper ses forces aéroportées. Dans chacun des cas, le transport par voie aérienne ou navale apparait comme un point crucial de ces programmes.

Le missile anti-navire Ukrainien Neptune montre son efficacité

Le site ukrainien defence-ua.com, spécialisé dans les questions de défense, a publié une video exclusive montrant le test du missile anti-navire P-360 Neptune qui a eu lieu le 2 avril dernier à proximité d’Odessa. La video montre le lancement du missile à partir de son lanceur quadruple, ainsi que l’impact sur le filet cible transporté par la barge de ciblage.

Selon Oleg Korostelev, qui dirige les la société ukrainienne Luch en charge du programme Neptune, les tests ont donné lieux à 3 tirs, tous réussis, contre des cibles distantes d’une centaine de kilometres.

Basé sur le missile de croisière anti-navire Kh35, le P-360 Neptune en reprend les principales caractéristiques, à savoir une trajectoire rasante et une vitesse subsonique élevée. En plus de la navigation inertielle et du radar de guidage actif pour la trajectoire terminale vers la cible, le P360 emporte un récepteur GPS permettant d’accroitre sa précision notamment pour le suivi de trajectoire complexe. Sa portée reste inconnue, mais elle devrait être proche de celle du Kh35, à savoir 300 km.

Le missile, présenté pour la première fois lors du salon d’armement de Kiev en 2015, a déjà effectué plusieurs campagnes d’essais depuis 2016. Il doit entrer en service très prochainement dans les forces armées ukrainienne, et notamment pour armer les défenses côtières du pays. A terme, il armera également les forces navales et les forces aériennes. A noter qu’à la suite de la sortie du traité INF par les Etats-Unis et la Russie, les autorités ukrainiennes ont déclaré developper un missile de croisière de portée intermédiaire, probablement basé sur le P-360.

Le Nigeria reçoit de nouveaux chars chinois VT4 et des canons automoteurs SH5

Dire que la Chine déploie des trésors de diplomatie en Afrique pour s’imposer comme le partenaire central des états africains tiendrait encore de l’euphémisme. Si une partie de l’effort diplomatique chinois se concentre dans la zone indo-Pacifique le long des « Nouvelles Routes de la Soie », l’effort mené en Afrique est sans précédant, et vise ni plus ni moins qu’à remplacer le rôle prépondérantdes anciennes puissances coloniales dans ces pays. La stratégie chinoise sur ce continent s’appuie sur un ensemble de prêts à taux préférentiels, de partenariats économiques, de soutiens politiques et d’aides économiques, au point de dépasser désormais le poids des Européens et des Etats-Unis. Et bien évidemment, cela s’accompagne d’offres pour moderniser les équipements de défense, l’Afrique représentant un débouché important à l’exportation pour les entreprises de défense chinoises.

Ainsi, le Nigeria, dont les forces armées font toujours face aux attaques répétées de Boko Haram, vient de recevoir de Chine une quinzaine de nouveaux véhicules blindés neufs composée de chars de combat lourds VT4, de canons automoteurs de 105mm SH5 et de chasseurs de char SH1 arrivés au port de Tican à Lagos au début du mois d’avril. La commande de ces blindés n’avait jusqu’ici fait l’objet d’aucune annonce officielle, et les autorités nigériane se sont limitées à déclarer que les blindés rejoindront leurs unités d’affectation, et que les personnels devant les utiliser seraient envoyés en Chine pour recevoir la formation nécessaire. On ignore donc le montant et la composition globale de la commande passée par Lagos au groupe chinois Norinco, mais il est très improbable que les forces armées du pays mettent en oeuvre une force de seulement quelques unités de chacun de ces blindés.

Le VT4 est derive du T99 en service dans lAPL Actualités Défense | Etats-Unis | France
le VT4 est la version export du char de combat Type 96 en service dans l’APL. Ce char lourd de 58 tonnes n’a plus guère à envier aux chars occidentaux les plus modernes comme le Leopard 2 ou l’Abrams

Le char de combat lourd VT4, version exportation du Type 99A en service dans l’APL, permettra aux forces nigérianes de realiser un bon capacitaire important, le pays ayant encore en service environs 150 chars T54/55, Vickers et AMX-30, tous ayant très largement dépassé les 40 années de service, ainsi que 77 T-72 acquis d’occasion auprés de la république Tchèque. De même, le canon automoteur de 105 mm SH5 permettra d’épauler, par sa mobilité, les 25 canons automoteurs chenillés Palmaria de 155 mm acquis en 1982 auprés de l’Italie. En l’absence de négociations avec d’autres fournisseurs européens, la livraison de ce mois d’avril pourrait bien apparaitre comme un des signes forts marquant le rapprochement sino-africain, ou tout au moins celui entre Lagos et Pékin.

En effet, jusqu’il y a peu, le Nigeria avait, à l’Instar de l’Inde ou de l’Indonésie, adroitement varié ses acquisitions d’équipements de défense entre les Etats-Unis, les Européens et l’Union Soviétique, remplacée par la Russie en 1992. Mais ces dernières années, ce sont les équipements chinois qui semblent plébiscités. Ainsi, en 2012, le pays avait commandé 2 Patrouilleurs de haute mer P18N à Pekin, pour un montant de 85 m$, les navires ayant été livrés en 2015. Ces deux patrouilleurs sont dérivés des corvettes Type 056 en service à plus de 60 exemplaires dans la Marine Chinoise, mais n’ont conservé que le canon de 76mm et les deux canons de 30 mm en matière d’armement, justifiant leur classement en OPV. En 2019, Lagos a également annoncé s’être portée acquéreur d’avions de combat sino-pakistanais JF-17 destinés à remplacer les JF-7 en service depuis les années 80 (le J-7 est une version construite sans licence en chine du MIG-21 soviétique).

JF17 bombe laser Actualités Défense | Etats-Unis | France
Les premiers JF-17 nigérians sont attendus dans le pays pour novembre 2020. Ils remplaceront le J-7 qui forment l’épine dorsale des forces aériennes du pays.

Les autorités nigérianes n’ont pas totalement rompu avec leur traditionnel équilibrage entre les différentes puissances mondiales en matière de contrat d’armement, et ont ainsi commandé en 2019 12 avions A29 Super Tucano au Brésil, ainsi des hélicoptères italiens AW109 et Mi171 russes. Mais force est de constater qu’en peu de temps, l’industrie de défense chinoise s’est taillée la part du lion dans les contrats d’armement nigérians, s’imposant à chaque fois sur le contrat majeur de chacune des forces armées du pays.

Boeing continue d’avancer sur son programme de Loyal Wingman en Australie

Boeing Australia a récemment réalisé deux nouvelles avancées sur son programme de Loyal Wingman, dévoilé il y a à peine plus d’un an. En février, le fuselage du premier prototype avait enfin été assemblé. Aujourd’hui, ce démonstrateur en cours d’assemblage a été posé pour la première fois sur son train d’atterrissage, et ses systèmes internes ont été mis sous tension pour la première fois.

Développé avec le soutien de la Royal Australian Air Force dans le cadre de l’Advanced Development Program, le Loyal Wingman est un drone compagnon furtif de 11,7m de long destiné à accompagner les raids d’avions de combat à longue distance. Son constructeur le désigne ainsi en interne comme le « Boeing Airpower Teaming System ». Pour la RAAF, l’engin devra pouvoir interagir avec un avion de combat de type Super Hornet, Growler ou F-35, mais aussi avec les avions-radars E-7A Wedgetail et les avions de patrouille maritime P-8 Poseidon. Pour cela, le Loyal Wingman fera usage d’intelligence artificielle qui lui permettra d’accomplir des missions de manière autonome, mais pourra être également télé-opéré par les équipages des avions qu’il accompagne.

Loyal WIngman airframe Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le premier fuselage du Loyal Wingman de Boeing Australia a été assemblé en février. Il repose aujourd’hui sur son train d’atterrissage et son alimentation électrique a été activée.

La mission du Loyal Wingman consistera alors à servir de capteur déporté ou de brouilleur électronique au profit des avions de combat. Pour les missions les plus risquées, il pourra également être sacrifié en attirant le feu adverse afin de protéger les avions pilotés. De par sa conception, le Loyal Wingman devra donc être la fois furtif et performant sur le plan dynamique mais aussi peu coûteux à l’achat et à l’utilisation. En effet, l’attrition au combat de ce type d’aéronefs devrait être assez élevée. Disposant d’une très longue autonomie de 3700km, le Loyal Wingman de Boeing devrait évoluer dans le haut subsonique.

Le premier posé sur les trains d’atterrissage permettra de débuter certains essais d’équilibrage et de roulage. La mise sous tension du démonstrateur est encore plus importante pour permettre de débuter les tests sur les systèmes internes de l’avion. La prochaine étape majeure du Loyal Wingman – Advanced Development Program devrait être la mise en place de la voilure et de la motorisation. Le premier vol du premier prototype est toujours attendu pour la fin de l’année, même si la situation pourrait évoluer si les usines de Boeing dans le Queensland devaient être impactées par l’épidémie de coronavirus, à l’instar des usines Boeing sur le sol américain.

Boeing Australia Loyal Wingman Concept Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le Loyal Wingman de Boeing devra être à la fois performant et économique. Pour cela, sa conception devrait faire appel à des technologies éprouvées plutôt qu’à de nouveaux systèmes avancés.

Le partenariat entre Boeing Australia et la RAAF s’explique à la fois pour des raisons opérationnelles et industrielles. Pour la RAAF, disposer de Loyal Wingman devrait permettre de compenser partiellement la faiblesse numérique et le manque de portée opérationnelle de ses forces aériennes en cas de conflit ouvert avec la Chine. Pour Boeing, une conception et une construction de son Loyal Wingman en Australie permettra de moins dépendre des autorisations de Washington pour l’exportation, sans pour autant priver Boeing du marché de l’USAF. L’appareil étant principalement financé sur fonds propres par Boeing, l’avionneur américain se réserve le droit de construire le Loyal Wingman de série en Australie ou aux États-Unis en fonction de l’évolution du marché.

Ainsi, la cellule des trois prototypes de Loyal Wingman est construite par Boeing à Brisbane. RUAG Australia fourni les trains d’atterrissage, et les entreprises australiennes AME Systems et Ferra Engineering sont partie des principaux sous-traitants du programme. Enfin, les systèmes de contrôle de vol et de navigation sont fournis par BAE Systems. En cela, leLoyal Wingman (Boeing Airpower Teaming System) est le premier avion de combat conçu en Australie depuis un demi-siècle.

Pour l’heure, seule l’Australie est partie intégrante du programme Loyal Wingman de Boeing, et la RAAF devrait être la première force équipée de ces engins d’escorte et de reconnaissance coopératifs. Néanmoins, l’USAF semble surveiller de près les développements de Boeing. Le concept de Loyal Wingman devrait en effet être au cœur des capacités aériennes futures de l’US Air Force et de l’US Navy, mais le doute plane encore sur la plateforme aérienne qui sera exploitée pour cet usage.

Le drone Skybord de Boeing dans le programme loyal wingman Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le XQ-58A Valkyrie a été développé sur une base de drone cible. Son développement est aujourd’hui plus avancé que celui de Boeing, même si sa taille plus compacte ne devrait pas lui permettre d’atteindre les mêmes performances.

Pour l’USAF, le Boeing Airpower Teaming System pourrait être intéressant, mais l’engin devra affronter la concurrence du XQ-58A Valkyrie développé par Kratos aux Etats-Unis et largement soutenu par l’US Air Force. Alors que le modèle de Boeing est en phase d’assemblage, la version du loyal wingman furtif de Kratos vole déjà depuis mars 2019. De plus, Sierra Technical Services a également commencé ses essais sur le 5GAT, un engin cible furtif que la société californienne espère pouvoir dériver en Loyal Wingman pour le compte de l’USAF. Enfin, dans l’US Navy, la liste des candidats possibles serait plus réduite, étant donné que les contraintes liées à l’utilisation sur porte-avions ne permettent pas de réaliser facilement un drone consommable furtif à bas coût.

Pour l’US Navy, la solution pourrait donc passer par une complémentarité entre le drone lourd MQ-25 Stingray de Boeing, conçu pour les missions de ravitaillement et de surveillance, et par des petits drones consommables largués directement par les avions de combat. Cette approche semble également privilégiée en Europe, notamment dans le cadre du programme SCAF mené par la France, l’Espagne et l’Allemagne. Airbus et le missilier MBDA travaillent ainsi sur le concept de Remote Carrier, une sorte de Loyal Wingman léger et consommable lancé directement par un avion de combat ou de transport. Certaines versions de Remote Carrier pourraient également être récupérées en vol, même si l’Europe n’est pas aussi avancée sur ce plan-là que les Etats-Unis, où la DARPA développe le X-61 Gremlins.

Pour concevoir ses mini-réacteurs nucléaires, le Pentagone s’appuie sur la technologie TRISO

Mi-mars 2020, le Pentagone annonçait confier à 3 entreprises américaines les études pour la conception d’un réacteur nucléaire miniaturisé destiné à être projeté et, potentiellement, alimenter en énergie électrique les bases déportées des forces armées américaines. Les craintes de voir un réacteur nucléaire s’implanter au sein d’une base américaine, et sur un sol étranger, ont évidemment levé des objections et des interrogations, notamment concernant la sécurité du dispositif face à une attaque. Les exemples des catastrophes de Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, font naturellement craindre qu’une scénario d’emballement du réacteur qui entrerait en fusion non-controllée et finissait par faire fondre son enceinte de confinement ne survienne. D’autant qu’il est impossible de concevoir une enceinte de contention comparable à celles des centrales civiles si le dispositif devait être projetable.

Dans une interview donnée au site américain Breakingdefense.com, Jeff Waksman, le directeur du projet Pele (du nom de la Déesse hawaïenne de feu et de la création), détaille l’architecture du programme, et en particulier l’utilisation de la technologie TRISO, destinée à empêcher ce type de désastre. De manière synthétique, le combustible nucléaire TRISO, pour Tristructural-isotropic, se compose de billes de 1mm de diamètre composée d’un noyau d’oxyde d’uranium, entouré de trois couches de revêtements isotropics incluant une couche de céramique en carbure de silicium, une couche de pyrocarbone et une couche de carbone poreux. L’objectif de cette composition est de permettre à chaque élément de supporter des températures très hautes sans rompre, et donc sans permettre à l’uranium de se répandre. Selon les données communiquées, le combustible TRISO permet de supporter des températures de 1.600° Celsius, bien au delà de la temperature de fusion de l’acier généralement utilisé pour contenir le combustible nucléaire.

TRISO fuel particle Actualités Défense | Etats-Unis | France
Gros plan sur une bille TRISO mettant en détail le noyau (en jaune) et les 3 couches de protection. La bille ne mesure en réalité qu’un millimetre de diamètre.

Le technologie TRISO a été développé dans les années 50 au Royaume-Uni dans le cadre du programme de réacteur Dragon. Il est employé dans les années 80 en Allemagne Fédérale dans le réacteur THTR-300, entré en service en 1985 et arrêté en 1989 suite à une fuite de particules radioactives. Il n’est pour l’heure employé que dans 3 réacteurs expérimentaux, le HTR-10 chinois entré en service en 2003, le HTTR japonais entré en service en 1999, et le réacteur experimental privé XE-100 de la société X-Energie, cette société faisant justement partie des 3 entreprises sélectionnées pour mener les études du nouveau mini-réacteur projetable pour le Pentagone.

Il existe une technologie plus évoluée que TRISO, la technologie QUADRISO, qui repose sur l’ajout d’une couche supplémentaire d’oxyde d’europium ou d’erbium agissant comme un poison à neutron et qui réduit le nombre de neutron circulant. Ceci permet de mieux contrôler la reaction nucléaire mais également la radioactivité dégagée par le réacteur. QUADRISO a été développé par Argonne National Laboratory, un laboratoire créé par l’Université de l’Illinois travaillant pour le Département de l’Energie des Etats-Unis. Elle présente notamment l’intérêt de s’appuyer sur le même type de réacteur que TRISO, et qu’elle permet même de mixer les deux combustibles pour obtenir une reaction mieux maîtrisée.

Nemetskiy reaktor THTR 300. Foto Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le réacteur THTR-300 a été lancé en Allemagne fédéral en 1985 et arrêté quatre années plus tard suite à une fuite radioactive

Reste que, pour l’heure, ces technologies sont toujours expérimentales, et qu’elles devront démontrer leur efficacité et leur innocuité avant de pouvoir être intégré dans un mini-réacteur projetable pour les forces armées américaines. Mais le jeu en vaut la chandelle selon Jeff Waksman, car lors des conflits récents, 60% des pertes américaines ont été enregistrées à l’occasion d’attaque de convois logistiques, transportant majoritairement du carburant et de l’eau. Rappelons d’ailleurs que la DARPA travaille au developpement d’un extracteur d’eau atmosphérique autonome qui permettrait aux forces de ne plus dépendre d’un approvisionnement d’eau. Or, avec de l’eau, et de l’énergie électrique, les bases américaines verraient leur empreinte logistique considérablement réduite, et seront donc moins vulnérables, du mois concernant les conflits de basse intensité comme en Iraq ou en Afghanistan.

D’autres solutions pour augmenter l’autonomie énergétique des bases déportées et des unités américaines sont à l’étude. En 2019, l’US Air Force a ainsi lancé un programme visant à developper une technologie permettant la transmission d’énergie électrique par micro-ondes entre un satellite et un récepteur terrestre, de sorte à obtenir une alimentation solaire spatiale connectable à tout moment. En outre, plusieurs programmes L’US Army développe pour sa part avec General Dynamics une technologie permettant de produire de l’hydrogène à partir d’eau trouvée sur place, de sorte à alimenter ses véhicules de manière autonome. Toutes ces technologies visent à réduire l’empreinte logistique des forces, et donc d’augmenter, entre autres choses, le taux de forces combattantes dans les armées, alors que le recrutement devient de plus en plus problématique.

Les bombardiers B-1B pourraient emporter des missiles hypersoniques dans un avenir proche

Comme nous en avions déjà parlé sur Meta-Défense, l’US Air Force devrait réduire dès l’année prochaine sa flotte de bombardiers lourds supersoniques B-1B Lancer, en retirant 17 appareils sur la soixantaine encore en service aujourd’hui. Pour autant, le Global Strike Command de l’Air Force (AFGSC) qui gère les bombardiers stratégiques de l’USAF n’entend pas laisser sa flotte de B-1B à l’abandon en attendant l’arrivée du nouveau bombardier furtif B-21.

Bien au contraire, d’après le général Timothy Ray, commandant du AFGSC, les Lancer restant en service devraient être dotés dans les années à venir de nouvelles capacités offensives. A l’ordre du jour, on retrouverait en priorité le nouveau missile hypersonique AGM-183 ARRW (Air-launched Rapid Response Weapon, ou Arrow). Mais la possibilité d’emporter de nouveaux missiles de croisière à la fois dans les soutes de l’appareil et sous des points d’emports externes a également été évoquée.

B 1B Actualités Défense | Etats-Unis | France
Sur ce B-1B en arrière plan, on distingue un missile JASSM embarquer sur un point externe. Au total, six à huit points d’emports pourraient être ouverts sur chaque bombardier.

A l’origine, le B-1B a été conçu pour pouvoir embarquer une quantité remarquable de missiles de croisière nucléaires, à la fois dans ses trois soutes internes et sous huit points d’emport externes, chacun capable d’embarquer deux missiles de croisière nucléaires AGM-129 ou AGM-86B. Dans les faits, cependant, le B-1B n’a jamais réellement été doté de capacité nucléaire. Peu de temps après son entrée en service, les accords bilatéraux START entre les USA et la Russie ont contraint l’USAF à faire du Lancer un bombardier uniquement conventionnel. Ainsi, seul un de ses points d’emport externe est utilisé opérationnellement afin d’embarquer un pod de désignation laser Sniper.

En attendant que le B-1 ne soit intégralement remplacé par le B-21 au début des années 2030, l’avion devrait continuer d’évoluer pour s’adapter aux menaces modernes. Déjà, le AFGSC a fait part de son désir de stopper les vols à très basse altitude afin de préserver le potentiel de la flotte de Lancer. L’avion étant amené à opérer exclusivement depuis la haute altitude, il redevient alors une plateforme de lancement idéale pour des missiles stand-off tirés en dehors de la portée des défenses adverses. Dans ce contexte, l’emport de missiles hypersoniques AGM-183A ARRW sur les points d’emport externes du B-1B se justifie parfaitement.

B 1B hypersonic Actualités Défense | Etats-Unis | France
Des essais ont été effectués pour agrandir la soute à munition avant du B-1B et tester l’emport d’un missile hypersonique à bord. L’option ne serait pas retenue pour le moment.

Si les Etats-Unis s’intéressent aux armes supersoniques depuis le début des années 2000, ils sont aujourd’hui largement distancés sur cette question à la fois par la Russie et par la Chine. Conscients de leur retard opérationnel, les USA ont lancé ces dernières années trois programmes d’armement supersoniques : le Hypersonic Conventional Strike Weapon (HCSW), le Hypersonic Air-breathing Weapon Concept (HAWC) et le Air Launched Rapid Response Weapon (ARRW).

  • Le HCSW, un missile de croisière volant à Mach 5 et développé par Lockheed Martin, a été annulé en février dernier.
  • Le HAWC est un missile tactique, également développé par Lockheed, et destiné à équiper des appareils plus légers comme le F-35 ou le F-15EX.
  • Enfin, le AGM-183 ARRW est un planeur hypersonique accéléré par un moteur fusée conventionnel. Son développement est encore une fois confié à Lockheed martin.

Ce dernier armement, plus simple et plus rapide à développer qu’un missile à statoréacteur a donc été préféré au HCSW pour armer les bombardiers B-52. Toutefois, avec les dernières annonces du général Ray, il semblerait que l’USAF envisage d’équiper également ses B-1B avec le AARW. L’hypothèse avait déjà été évoquée l’année dernière, mais il semblerait que le projet soit désormais plus concret.

HAWC hypersonique Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le missile HAWC est plus petit que le planeur hypersonique ARRW. Prévu pour les chasseurs tactiques, il pourrait facilement intégrer la soute des différents bombardiers de l’USAF.

En effet, à l’été 2019, le général Ray avait déjà présenté plusieurs pistes de réflexion permettant d’augmenter la puissance offensive du Lancer. Deux idées avaient été avancées afin d’exploiter certaines caractéristiques prévues dès la conception de l’avion mais jamais exploitées :

  • D’une part, des essais auraient été entrepris afin de pouvoir redonner au bombardier la capacité d’embarquer des armements externes. Six des huit points d’emport externes auraient ainsi été requalifiés pour permettre l’emport d’un ou deux missile chacun. Au sol, un Lancer a d’ailleurs été présenté avec un missile AGM-158 JASSM sous un point externe.
  • D’autre part, les équipes du Global Strike Command ont modifié la configuration interne des deux soutes avant du bombardier en déplaçant la cloison qui les sépare. Cette capacité était également prévue dès le design de l’appareil, et permet de créer une unique soute de grande dimension capable de contenir le lanceur rotatif CRL des bombardiers B-52H. A l’époque, l’avion présenté au sol embarquait une maquette d’AGM-183 sur ce lanceur interne.

Au final, l’USAF semble avoir fait le choix d’un emport externe pour l’AGM-183 ARRW sur B-1B. Par rapport à un emport en soute, l’emport externe apparaît plus simple sur le plan logistique et devrait être qualifié plus rapidement, même s’il réduit l’autonomie en vol de l’appareil. Pour le général Ray, l’objectif serait de qualifier au moins un escadron de 18 B-1B pour une capacité AARW rapidement après l’entrée en service du nouvel armement, soit autour de 2023. Néanmoins, l’option HAWC reste explorée par l’USAF, qui envisage un emport mixte de AARW externes et de HAWC dans les soutes internes des B-52H et des B-1B. Ce dernier pourrait alors embarquer jusqu’à une trentaine de missiles et planeurs hypersoniques.

AGM 183 ARRW Actualités Défense | Etats-Unis | France
En fonction des points d’emports qui seront validés, le B-52H pourra emporter quatre à huit missiles ARRW en externe. Si tous les points du B-1B sont ouverts, il sera en mesure d’en embarquer jusqu’à seize sans même recourir à ses soutes à armement.

Au-delà des capacités hypersoniques réellement novatrices, le général Ray a également évoqué le renouvellement des missiles de croisière de l’USAF. A la fin de l’année dernière, le missile AGM-186C/D CALCM doté d’une charge conventionnelle a été retiré du service et remplacé par l’AGM-158B JASSM-ER. La portée de ce missile serait néanmoins inférieure à celle du CALCM. Pour le général Ray, une solution à moyen terme pourrait être de développer une variante conventionnelle du nouveau missile nucléaire LRSO, dont le design définitif devrait être figé en 2022. Plus furtif et de plus longue portée, le LRSO doit déjà remplacer la version nucléaire de l’AGM-186 et pourrait parfaitement remplacer sa version conventionnelle également.

Touché par le Covid-19, le porte-avions français Charles de Gaulle rentre à Toulon

Ce n’était sans doute qu’une question de temps avant qu’une telle annonce ne soit faite. Le porte-avions français Charles de Gaulle ferait actuellement route pour Toulon, interrompant prématurément sa mission suite à une probable épidémie de coronavirus à bord du navire. Une quarantaine de cas suspects ont ainsi été détectés pour le moment. Si aucun malade n’a pour l’instant développé de symptômes graves, la situation est suffisamment alarmante pour justifier un retour au port.

Cependant, ce nouveau foyer épidémique au cœur du navire amiral de la flotte française n’est pas sans soulever de très sérieuses questions. En premier lieu : comment une contamination aussi tardive a-t-elle pu avoir lieu, alors que le pays est touché par le coronavirus depuis plusieurs semaines ?

porte avions charles de gaulle FREMM Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le retour au port du Charles de Gaulle ne devrait le priver que de deux semaines en mer. On peut cependant s’interroger sur les mesures qui ont été prises (ou qui n’ont pas été prises) afin de protéger l’équipage une fois que l’épidémie de Covid-19 s’était déjà généralisée en France lors de son escale à Brest.

La réponse à cette question, si elle n’est pas encore parfaitement définitive, est sans doute à trouver du côté de Brest, en Bretagne. Le porte-avions français et son escorte sont partis de leur port d’attache de Toulon le 22 janvier dernier, bien avant que les cas de Covid-19 ne se multiplient en France. A ce moment-là, tout porte à croire que l’équipage du porte-avions est sain. Dans les semaines qui suivent, le Groupe Aéronaval (GAN) participe aux frappes contre l’Etat Islamique, réalise une visite diplomatique à Chypre et participe à différents exercices en Méditerranée.

Toutefois, avant de se déployer pleinement en Atlantique Nord, le Charles de Gaulle fait une dernière escale à Brest, en Bretagne, au milieu du mois de mars. D’après la période d’incubation connue du SARS-CoV-2 et la date probable de début d’épidémie à bord du porte-avions, tout porte à croire que c’est à Brest que le coronavirus s’est invité à bord du porte-avions, alors que l’épidémie était déjà bien connue des autorités politiques et militaires françaises.

Du 13 au 16 mars, le porte-avions Charles de Gaulle a stationné à Brest. Si cela a permis de ravitailler le bâtiment en vivres et en matériel, il s’agissait surtout d’une visite symbolique. C’est en effet à Brest que le porte-avions a été construit avant de quitter la ville il y a vingt ans pour rejoindre son port d’attache en Méditerranée. De plus, une partie significative de l’équipage du porte-avions nucléaire est originaire de Bretagne, et une visite des familles à bord du porte-avions était même prévue avant d’être annulée début mars en raison de l’épidémie de coronavirus. Si cette décision semblait aller dans le bon sens pour préserver l’équipage, la suite des évènements semble plutôt démontrer une très mauvaise gestion de la situation.

leopold1 Actualités Défense | Etats-Unis | France
La frégate belge Léopold 1er a participé à l’escorte du porte-avions Charles de Gaulle. Elle a également été contrainte à un retour au port suite à un premier cas de coronavirus à bord.

En effet, alors que les visites à bord du Charles de Gaulle ont été annulées, les membres d’équipages ayant des proches dans la région de Brest ont été autorisés à débarquer, à condition de respecter un confinement auprès de leurs familles. Une telle décision était, déjà à l’époque, parfaitement incompréhensible alors même que les premières mesures de confinement de la population française avaient été énoncées dès le 12 mars. D’un point de vue épidémiologique, que les familles des marins montent à bord où que les marins soient autorisés à leur rendre visite à terre ne change quasiment rien au risque global de contamination ! Dès lors que les visites de courtoisies étaient annulées, il aurait été plus que judicieux d’empêcher tout contact entre les marins –sains à ce moment-là– et des personnes potentiellement contaminées à terre. Même s’il s’avérait que la contamination initiale venait d’une autre source, rien ne justifie la prise de risque effectuée à cette date.

A posteriori, il semble donc très difficile d’expliquer la décision d’alors. On comprend aisément l’intérêt pour le moral des marins de leur permettre de faire escale. Pour autant, le risque évident était alors de rendre inopérant le principal navire de combat de la flotte française, et ce sous un délai de deux à cinq semaines. Comment justifier que des marins aient-pu rendre visite à leurs proches la veille même du confinement total imposé sur le territoire français ? En date du 13 mars, la gravité de l’épidémie était connue, son mode de contamination également, ainsi que ses conséquences à bord d’un navire de grande taille.

Ike charles de gaulle CVN 69 Actualités Défense | Etats-Unis | France
Avant son passage à Brest, le Charles de Gaulle avait effectué des échanges avec le USS Eisenhower.

Le Ministère des Armées lui-même était informé des risques que représentait le coronavirus depuis la fin du mois de janvier. Des mesures de protection et d’isolement étaient ainsi appliquées aux aviateurs de la BA 110 de Creil ayant participé à l’évacuation des ressortissants français en Chine. Plusieurs exercices internationaux qui impliquaient des troupes françaises avaient été annulés pour éviter de propager le virus hors de France, notamment Cold Response 2020 en Norvège. Certaines sources affirment même que des mesures d’isolement avaient été prises dès le 9 mars pour les soldats devant être déployés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Pourquoi alors ne pas appliquer les mêmes mesures de précaution au porte-avions, où les mesures d’isolement sont bien plus complexes à mettre en place.

Enfin, on peut s’interroger sur les décisions prises après le début de l’épidémie à bord, même si tout semble bien se dérouler sur ce point-là pour l’instant. Pour l’heure, la quarantaine de marins qui présentent des symptômes ont été mis à l’isolement, a priori dans des compartiments en atmosphère à pression négative. Néanmoins, même s’il n’est pas encore à 100% certain qu’il s’agisse du Covid-19, l’épidémie semble se propager rapidement à bord. Alors que dix personnes présentaient des symptômes il y a deux jours, il y a déjà près de quarante malades à bord, et sans doute encore plus de malades asymptomatiques.

RFA Argus coronavirus Actualités Défense | Etats-Unis | France
La Royal Navy a déployé le RFA Argus dans les Caraïbes. La plupart des porte-aéronefs et navires amphibies européens à la mer sont actuellement déployés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

Dans un premier temps, la Marine Nationale semble avoir joué la carte de la prudence, notamment après qu’un premier marin malade évacué par le porte-avions lors de sa visite au Danemark ait été testé négatif au Covid-19. Aujourd’hui, avec 40 malades sur les quelques 1800 personnes à bord du porte-avions, le Charles de Gaulle reste parfaitement opérationnel. Mais le retour du GAN, prévu fin avril, a été avancée autant que possible en raison de la vitesse de propagation du virus à bord du navire. De plus, on peut imaginer que le précédent de l’USS Roosevelt, qui a entrainé une crise politique aux USA, a servi de mise en garde aux autorités navales françaises.

Après l’incompréhensible escale à Brest, il semble aujourd’hui que les bonnes décisions soient prises pour préserver la santé de l’équipage du porte-avions nucléaire français. Sur le plan opérationnel, toutefois, le retour à Toulon du GAN implique que plus aucun porte-aéronefs européen n’est aujourd’hui opérationnel. En effet, l’aéronavale britannique est encore en pleine reconstruction, le Cavour italien n’a pas terminé son chantier de remise à niveau et le Juan Carlos I espagnol devrait être utilisé en priorité pour la gestion de la crise sanitaire actuelle.

L’Azerbaïdjan s’intéresse de prés au chasseur MIG-35 russe

Les déclarations répétées des autorités pakistanaises au sujet d’une vente « imminente » d’avions de combat JF-17 Thunder à l’Azerbaïdjan, mais jamais confirmées par les autorités du principal intéressé, ont probablement été quelque peu précipitées. En effet, selon le site azéri Turan, les autorité du pays auraient entamé des négociations avec la Russie en vue d’acquérir des avions Mig-35. En outre, les forces aériennes azéris s’intéresseraient également au Su-35, et des représentants nationaux se seraient rendus sur les lignes d’assemblage des deux appareils sous la houlette du consortium Rosoboronexport, au cours des semaines passées.

La volonté de Baku d’acquérir de nouveaux appareils de combat est dictée par l’annonce en 2019 de la livraison des premiers Su-30SM aux forces aériennes arméniennes sur les 12 appareils commandés, représentant un bon capacitaire très important pour cette force aérienne antagoniste qui, jusqu’ici, ne disposait que d’un escadron d’avions d’attaque Su-25. Face aux Su30SM, les Mig29 Azéris se retrouveraient en net désavantage, notamment en matière d’armement mis en oeuvre et de capacités de détection. Dès lors, le choix du Mig-35 apparait pertinent pour un pays qui avait déjà fait en 2012 du Mig-29 son principal avion de combat, d’autant que le pays à la superficie de l’Autriche, et ne nécessite pas, dès lors, d’appareils ayant un long rayon d’action ou de très importantes capacités d’emport. Pour l’entrainement des pilotes, Baku a annoncé, se porter acquéreur de 10 M-346 Italiens commandés lors de la visite officielle du président azéri Ilham Aliyev en février dernier à Rome, et posé une option pour 15 autres appareils en vu de remplacer ses Su-25 d’attaque au sol.

SU 30SM Armenie Actualités Défense | Etats-Unis | France
L’Arménie a reçu les 4 premiers exemplaires des 12 Su-30SM commandés à la Russie

Il n’est pas surprenant, dès lors, qu’à l’occasion de cette visite en Russie, des pilotes azéris aient pu prendre les commandes d’un MIG-35 pour en évaluer les caractéristiques. Il faut dire que l’appareil russe a des arguments à faire valoir, ayant en grande partie corrigé les principaux défauts du Mig-29, et notamment son rayon d’action qui a été augmenté de prés de 50%. Grace à ses moteurs RD-33MK, ultime évolution du RD-3 qui équipe le Mig29 mais également le JF-17, l’appareil voit sa masse maximum au décollage atteindre les 30 tonnes, et son électronique de bord très moderne lui permette de mettre en oeuvre des missiles comme le R-77 aux performances comparables à l’AMRAAM. L’avion serait proposé à un tarif sensiblement équivalent à celui du JF-17 en version export, autour de 35 m$, mais bénéficierait de l’avantage que représente une configuration bimoteur face à son concurrent sino-pakistanais.

L’hypothèse du Su35 paraît plus improbable pour les forces aériennes Azeris, l’appareil étant plus complexe et plus cher à l’achat, alors que le PIB du pays, largement alimenté par les exportations d’hydrocarbures représentant 60% du PIB, se remet à peine du plongeon de prés de 30% enregistré entre 2015 et 2016. Surtout, la géographie du pays, mais également celle de l’Arménie, son principal adversaire depuis l’indépendance, ne nécessite pas un appareil lourd à long rayon d’action comme le Su-35. On peut d’ailleurs s’interroger sur les raisons qui ont amené Erevan à s’équiper de Su-30 plutôt que d’appareils plus légers, alors que le pays à une superficie inférieure à celle de la Suisse.

Mikoyan MiG 35 NATO Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le Mig-35 corrige la majorité des reproches faits au Mig-29, notamment en terme de rayon d’action et de capacité d’emport trop limitée. Il offre désormais des performances comparables à celle du F16V ou du Super Hornet.

Pour MIG, cette opportunité commerciale représenterait une bouffée d’oxygène, alors qu’aucun client export ne s’est encore officiellement déclaré en faveur de son Mig-35, et que les commandes nationales ont été réduites au minimum, Moscou privilégiant les appareils à long rayon d’action comme le Su-35 et le futur Su-57, mieux adaptés à la géographie mais également à la stratégie des forces russes. En outre, certaines commandes salvatrices se font toujours attendre, comme celle pourtant présentée comme imminente de Mig-29 à destination des forces aériennes indiennes. De fait, le bureau d’étude qui a donné à l’aviation soviétique certains de ses appareils les plus emblématiques de la guerre froide, comme les Mig15, Mig17 et Mig21, craint de se voir phagocyter par Sukhoi qui continue de profiter de l’excellente dynamique impulsée par le Su-27 et qui semble se confirmer avec le Su-57.

Une commande Export pourrait redonner au constructeur la bouffée d’oxygène nécessaire pour subsister, alors que de nombreux pays aux moyens limités vont prochainement devoir moderniser leur flotte aérienne. On peut d’ailleurs s’interroger sur le bienfondé de la stratégie industrielle russe qui, en ne soutenant le Mig-35 que du bout des lèvres, semble céder la place à Pékin pour ce qui concerne les avions de combat légers, avec le JF-17 Thunder et surtout le J-10C que les autorités chinoises proposent désormais sur le marché international.

Myanmar JF 17 Actualités Défense | Etats-Unis | France
Le JF-17 a connu son premier succès à l’exportation en 2015 avec le Myanmar (Birmanie) qui aurait commandé 16 appareils à 35 m$ pièce

Quoiqu’il en soit, cette annonce du rapprochement entre Moscou et Baku, et de l’intérêt porté par les autorités azéris au Mig-35, relancera certainement les spéculations en matière d’équipements et de contrats de défense, mais également d’équilibre des forces dans le Caucase. Traditionnellement allié inconditionnel de l’Arménie, à laquelle Moscou apporte un soutien militaire important y compris en déployant des forces dans le pays, la Russie essaie probablement de ramener les deux anciennes républiques soviétiques dans son giron, quitte à devoir garantir elle même l’équilibre précaire qui existe entre les deux pays. L’hypothèse de voir Baku se rapprocher de Pékin a probablement incité Moscou à reviser ses positions, d’autant que les autorités russes semblent accorder de plus en plus d’importance stratégique à cette région. Quoiqu’il en soit, dans un cas comme dans l’autre, rien ne semble pour l’heure définitivement arbitré à ce sujet.