mercredi, décembre 3, 2025
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Le système Skyview de Thales s’impose en Suisse

La direction générale de l’armement de la Confédération Helvétique a, conformément aux recommandations des experts d’armasuisse et de l’Armée de l’Air, sélectionné le système Skyview de Thales pour moderniser les sous-composants du système de surveillance aérienne du pays. Les autorités helvétiques justifient ce choix, face à des offres concurrentes de Saab et de Raytheon, par le meilleur rapport performances-prix du système français. Ce contrat est l’une des 3 composantes du programme Air2030, qui vise à moderniser La Défense aérienne et la force aérienne du pays.

Le système Skyview permet d’intégrer, de fusionner, et de restituer l’ensemble des données issues des radars de surveillance et des systèmes de communication pour présenter une vision claire et exploitable de l’espace aérien et des différents événements qui s’y produisent. Cette acquisition, évaluée à 210 m€, sera proposée au parlement helvétique en 2020 pour validation.

Les systèmes de surveillance aériennes, comme le Skyview de Thales, font rarement la une des médias, mais représentent une part non négligeable des exportations françaises inclus dans la BITD. Le seul Skyview équipe les forces aériennes de 12 pays sur 43 centres de traitement et d’analyse. Avec 9,5 Md$ de Chiffre d’Affaire en 2018 pour ses composantes Défense, sur 18 Md$ de CA annuel Global, Thales est le premier acteur de l’industrie de Défense française, et est présent dans l’immense majorité des équipements de défense du pays, comme le Rafale, les frégates FREMM et FDI, les sous-marins Suffren et Scorpene, ou les blindés EBRC Jaguar et VBMR Griffon.

Le Drone MQ-25 Stingray de l’US Navy a fait son premier vol

Boeing a annoncé, ce 20 septembre, que le drone furtif embarqué MQ-25 Stingray avait effectué un premier vol sur l’aéroport Saint-Louis, ou l’appareil est développé.

Ce drone, destiné à embarquer sur les porte-avions de l’US Navy, est spécialisé dans les opérations de ravitaillement en vol à proximité des zones d’engagement, et permettra d’augmenter sensiblement le rayon d’action et l’autonomie sur objectif des F/A18 E/F Super Hornet et F-35C Lightning II qui équiperont les groupes aériens embarqués de l’US Navy dans les années à venir.

Avec le développement des nouveaux missiles anti-navires, ayant une portée et une précision accrue, les porte-avions sont désormais contraints, et le seront encore davantage dans un futur proche, d’opérer à de plus grandes distances des zones d’engagement.

Or, les appareils formant le groupe aéronaval ont été conçus et optimisés pour avoir un rayon d’action opérationnel évoluant de 750 à 1 000 km, ce qui, aujourd’hui, apparait insuffisant au vu des précautions à prendre.

Le développement d’un drone de ravitaillement, capable d’accompagner les appareils de combat dans la bulle de déni d’accès grâce à une furtivité avancée, permettra donc à l’US Navy de conserver les capacités offensives de ses porte-avions même dans les environnements très contestés.

À ce titre, le MQ-25 Stingray, s’il n’a pas l’aura offensive d’un Sharp Sword chinois ou d’un Okhotnik-B russe, constitue toutefois un système d’arme très performant, au sens qu’il démultiplie les capacités d’autres systèmes offensifs du groupe aérien embarqué.

MQ25 Stingray Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Le rayon d’action des Super Hornet et des Lighting II n’est plus suffisant pour faire face aux menaces anti-navires modernes, comme les missiles DF21D chinois ou Bastion russes.

Outre les 6 800 kg de carburant permettant d’étendre de 500 km le rayon d’action de 4 à 5 appareils, le Stingray emportera également une batterie d’équipement de communication avancé, permettant une meilleure coordination entre les aéronefs, ainsi qu’avec le groupe naval. En cela, le MQ-25 va jouer un rôle déterminant dans le développement des capacités d’engagement coopératif et multidomaines de l’ensemble des éléments de la flotte, un axe stratégique qui concentre beaucoup d’énergie aujourd’hui à l’Etat-major de l’US Navy.

La phase de développement du MQ-25 Stingray confiée à Boeing et qui comprendra 4 prototypes, doit prendre fin en 2024, les premiers exemplaires de série devant entrer en service au cours de la seconde moitié de la décennie 2020. L’US Navy prévoit d’acquérir au moins 72 appareils pour 13 Md$.

L’industrie navale chinoise séduit la Thaïlande

Le 5 septembre 2019 eu lieu, aux chantiers naval Wuhan du groupe chinois CSIC, la cérémonie de la pose de la quille du sous-marin S26T à destination des forces navales Thaïlandaises. Ce bâtiment, qui doit être livré en 2021, sera le premier submersible de la flotte Thaïlandaise, par ailleurs une des plus importantes du théâtre sud-Pacifique. Ce fut également l’occasion pour le chef d’Etat-major de la Marine Thaïlandaise de signer un contrat portant sur l’acquisition d’un navire d’assaut Type 071E, également construit par le groupe chinois. La Marine thaïlandaise, qui met déjà en oeuvre 5 frégates de 2000 tonnes Type 053HT de construction chinoise, et 2 frégates S25T de 3000 tonnes construites en partenariat avec la Chine, semble donc amplifier son virage vers les materiels chinois, du moins dans le domaine navale, nonobstant les deux frégates DW3000F acquises auprés de la Corée du Sud récemment.

Mais, si les relations entre Pekin et Bangkok sont effectivement plutôt bonnes, on ne peut, comme c’est parfois le cas, expliquer ces décisions par des questions d’allégeance à la puissance de tutelle. En effet, le choix du modèle chinois s’est fait à l’issue d’une compétition ayant opposé, en 2017, les sous-marins Scorpene de Naval Group, type 209 de TKMS, Projet 636 Kilo russe et DW1400T du sud coréen Daewoo, à un modèle de 2600 tonnes dérivé du Type 039A chinois. Or, le submersible chinois présentait, selon les autorités thaïlandaises, le meilleur rapport performances-prix de la compétition, il est vrais aidé par un tarif à seulement 430 m$, très largement échelonné, et l’intégration de nombreux services complémentaires, et souvent très onéreux, comme la formation des équipages pendant 3 ans, et 2 années de garantie sur le bâtiment lui-même. En outre, le Type 039A dont est dérivé le S26T propose une propulsion anaérobies performante, permettant une patrouille de 21 jours en submersion, et a montré une grande fiabilité.

LPD type 071 de la marine chinoise Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
La Marine Chinoise met en oeuvre 6 LPD Type 071 et a commandé deux unités supplémentaires

La décision surprise de commander un LPD Type 071E (E pour Export) découle probablement d’une réflexion similaire, même si les conditions entourant ce contrat ne sont pas encore clairement connues. Toutefois, il semblerait que le prix proposé par la Chine défie toute concurrence, puisqu’il s’établirait autour de 200 m$ pour un navire de 210 mètre et 25.000 tonnes, capable de mettre en oeuvre 4 Hélicoptères dont 2 lourds, et de mettre à terre jusqu’à 4 compagnies de forces d’assaut amphibies, soit 800 hommes, avec leurs équipements roulant. C’est, à titre de comparaison, 3 fois moins cher que les PHA Mistral de Naval Group cédés à l’Egypte qui, s’ils peuvent mettre en oeuvre 16 hélicoptères de différents types, ont une capacité d’emport et de projection sensiblement similaire. Là encore, l’offre chinoise est certainement accompagnée de conditions de règlement extrêmement favorables, et de plusieurs offres connexes de services. Rappelons, dans le même ordre de grandeur, l’offre de la Chine au Pakistan pour l’acquisition de 4 frégates Type 054A au tarif de 160 m$ l’unité, soit un prix inférieur à nombres de corvettes européennes plus légères et moins performantes.

Ces offres de navires chinois associant un tarif imbattable et des services et conditions de paiement inaccessibles aux groupes occidentaux, préfigurent la stratégie chinoise de prise de contrôle du marché mondial de la construction navale militaire. Face à des tels écarts de prix et de services, même la qualité européenne, il est vrais sensiblement supérieure à celle des bâtiments chinois, ne fera pas longtemps le poids avec des arguments aussi clivants. Les Chantiers navals européens, dont la survie dépend de leurs capacités à trouver des marchés à l’exportation, vont de fait, très probablement, devoir faire face à la diminution rapide du marché mondial adressable, d’autant que d’autres pays, comme la Turquie ou la Corée du Sud, investissent également ce marché avec de sérieux arguments technologiques et politiques, et que la Russie comme les Etats-Unis semblent déterminées à retrouver les parts de marché perdues au cours des deux décennies passées.

Quoiqu’il en soit, la Chine se positionne désormais, et sans précipitation, comme un acteur majeur de l’Industrie navale militaire mondiale, et entend bien faire main basse sur une majeure partie de celui-ci dans les années à venir.

Les chantiers navals russes vont entamer la construction de 22 nouveaux navires en 2020

Selon un article publié par l’Agence Tass, les chantiers navals russes vont entamer la construction de 22 navires durant l’année 2020, une première de l’histoire de la Russie. Au delà du nombre déjà élevé de bâtiments à construire, le type de navires est également important, avec notamment 2 frégates du projet 22350 équipées de 24 silos pour missiles Kalibr (contre 16 sur les exemplaires précédents), de deux sous-marins nucléaires du projet 885 Yassen-M, et trois sous-marins à propulsion conventionnelle projet 636.3 Improved Kilo et 677 Lada. Les autres batiments sont constitués de corvettes, patrouilleurs, vedettes lance-missiles et bâtiments logistiques. Toutefois, l’agence Tass ajoute que la construction des deux LHD annoncées précédemment, et pourtant démentie peu de temps après, pourrait bien être entamée l’année prochaine aux chantiers Zaliv de Crimée, ce qui, selon les spécialistes du sujet, aurait beaucoup de sens, eu égard aux possibilités des chantiers navals de Kerch.

Depuis l’effondrement soviétique, l’industrie navale russe avait été laissée en jachère par les autorités. Elle perdit entre 1992 et 2010 nombre de ses savoir-faites spécifiques, et ses outils de production, par manque d’entretien et de modernisation, ne parvenaient plus à assurer les travaux demandés. C’est la raison pour laquelle certains constructions emblématiques de la période post-soviétique, comme la frégate Admiral Gorshkov du projet 22350, ou le navire d’assaut Ivan Gren du projet 11711, se déroulèrent sur des délais dépassant les 10 ans, bien au delà des durées normales pour ces chantiers.

Sous marin russe de la classe Iassen Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Les sous-marins du projet 885-M Yassen-M peuvent mettre en oeuvre 40 missiles Kalibr ou autant de missiles Tzirkon hypersoniques

En 2014, entre le refus de la France de livrer les 2 BPC Mistral suite à l’annexion de la Crimée, et l’impossibilité de s’approvisionner en Ukraine qui fournissait jusqu’alors les turbines à gaz des navires russes (entre autre), les autorités russes entreprirent un vaste plan de modernisation et de rationalisation de l’industrie navale du pays, et en particulier de ses capacités militaires. L’annonce faite aujourd’hui symbolise donc, en quelques sortes, le renouveau de cette industrie navale, et par la même, de la Marine Russe. Il conviendra toutefois d’observer les délais et le bon déroulement de ces chantiers pour évaluer les progrès réalisés par la modernisation de cette industrie.

Il faudra également observer si la construction des deux frégates du projet 22350 correspond bien à deux nouvelles unités, ou si il s’agit des deux frégates dont la construction a été lancée le 24 avril aux chantiers navals Severnaya Verf de Saint-Petersbourg en présence de Vladimir Poutine. Ce ne serait pas la première fois que la communication russe prendrait quelques libertés avec la réalité pour gonfler l’efficacité de ses titres et de ses annonces…

La Marine Nationale s’intéresse au missile MMP pour la Défense rapprochée de ses frégates

Si les frégates de la Marine nationale sont aptes à se défendre contre des aéronefs, des sous-marins, des missiles anti-navires et des bâtiments les prenant pour cible, elles se trouvent, paradoxalement, relativement dépourvues de solutions aujourd’hui pour lutter contre une petite embarcation suicide, ou contre des attaques de proximité lors de passage de points clés, comme le Bosphore, ou le Canal de Suez. Le Missilier MBDA a bien compris le risque, et propose désormais un module naval permettant de mettre en oeuvre son missile anti-char MMP, déjà testé par la Marine Nationale cette année à partir de RHIB pour équiper les commandos de Marine.

Comme le révèle le site navalnews.com, la Marine Nationale a entrepris de lancer une étude, qui se déroulera sur 3 mois au début de 2020, pour en évaluer la pertinence et la faisabilité concernant l’emploi de ce missile a bord de ses frégates de premier rang, à savoir les frégates Horizon, FREMM et FDI, afin d’en renforcer les capacités défensives face à des attaques asymétriques. Il semble que l’hypothèse du lanceur sextuple proposé par MBDA ne soit pas pris en compte, au profit de lanceurs portables, pouvant être éventuellement montés sur des affuts de mitrailleuses qui équipent déjà les sabords des bâtiments. Ce choix est judicieux, car il permettra de positionner les MMP dans les angles morts des canons de 76mm, sans nécessiter de refonte importante des navires, et en préservant leurs capacités à évoluer vers de nouveaux armements et équipements. Rappelons que les FREMM disposent ainsi d’espaces réservés pour accueillir de nouveaux silos verticaux SYLVER, permettant de mettre en oeuvre jusqu’à 48 missiles, contre 32 aujourd’hui, alors que les FDI pourront, elles, monter à 32 missiles, contre 16 dans le modèle retenue par la Royale.

MMP profil Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Le MMP dispose d’une portée guidée de 4 km, mais peut atteindre des cibles jusqu’à 5 km grâce à son autodirecteur

En procédant ainsi, la Marine Nationale ferait d’une pierre deux coups, en renforçant simultanément les capacités défensives rapprochées de ses bâtiments, et en fournissant un surcroit de puissance de feu à ses commando lorsqu’ils abordent un navire, ou lorsqu’ils procèdent à des missions à terre, avec une réactivité et une capacité dissuasive renforcée dans leurs missions. En d’autres termes, il n’y a guère que des points positifs à cette solution, et l’on ne peut qu’espérer qu’elle soit rapidement adoptée.

La Russie aura des radars photoniques d’ici « quelques années »

La Russie a eu, pendant de nombreuses années, une avance notable dans le domaine de l’optique et des lasers sur l’occident, comme le témoigne le prix Nobel de Physique attribué à Alexander Prokhorov et Nikolai Basov en 1964 pour leurs recherches qui mena à la découverte du Laser. Aujourd’hui, cette école de l’électro-optique russe reste prééminente, avec de nombreuses applications dans La Défense, comme le systeme Perevest qui serait déjà en service, les IRST d’une grande efficacité qui équipent les Su30, Su35 et Su57, ou des recherches plus étonnantes, comme le système Felin destiné à créer des illusions sensorielles qui équipe les nouvelles frégate project 22350 Adm. Gorshkov.

Mais le domaine qui concentre le plus les énergies à la Fondation des Recherches Avancées de Moscou, qui dépend du ministère de La Défense, est incontestablement le radar photonique, ou radar Electro-photonique. Ces radars remplacent la génération de fréquences électromagnétiques par un système optique, permettant de comparer très finement le signal initial et le signal reçu par l’antenne, au point de pouvoir en déterminer les contours, et donc d’identifier la cible. Ces radars seraient également jusqu’à deux fois plus petits, et trois plus légers que les radars actuels, et fonctionneraient très bien avec les antennes actives AESA employées aujourd’hui. Surtout, ils offriraient une gamme de fréquences beaucoup plus étendue, une résistance renforcée au brouillage, et une certaine immunité aux technologies de furtivité. En d’autres termes, le Radar Photonique représente le Graal des technologies radars, et ce sont les russes qui investissent le plus dans cette direction.

SU57 Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Les ingénieurs russes pensent pouvoir équiper les avions de combat équipés d’antennes AESA du nouveau radar photonique permettant de détecter les appareils furtifs

Selon le site Armyrecognition.com, cette technologie serait d’ores-et-déjà au stade des essais de terrain, les ingénieurs russes étant parvenus à suivre la trajectoire d’un petit drone de façon précise, et d’annoncer que d’ici « quelques années », cette technologie équipera les aéronefs de nouvelle génération et les radars terrestres, navals et aériens, des forces armées russes. Evidemment, dit ainsi …

Il ne faut toutefois pas de trop anticiper l’entrée en service de cette technologie radar, pas plus que des radars quantiques par ailleurs. En effet, si théoriquement ce modèle permettrait de détecter des cibles au delà de 500 km, dans les faits, les fréquences très élevées employées aujourd’hui par les prototypes, réduisent considérablement la portée efficace du dispositif. Ainsi, au delà d’un certain seuil, les hautes fréquences deviennent très sensibles à l’humidité de l’air, et y dissipent une part importante de leur puissance, réduisant la portée à quelques kilomètres. Il reste donc des étapes technologiques déterminantes à passer avant de voir ces radars entrer en service.

A noter par ailleurs que deux pays occidentaux poursuivent des travaux avancés dans le domaine, les Etats-Unis avec les programmes LaDI, LaDAR et DAHI de la DARPA, et l’Italie, avec le programme PHODIR, qui a montré une réelle efficacité pour la détection primaire des aéronefs.

Les S400 russes n’auraient pas pu détecter un F35 volant au dessus de Damas

Selon le site Defensenews.com, citant le magazine israélien NZIV, Un F35A Air appartenant aux forces aériennes israéliennes auraient été en mesure de mener une mission dans le ciel Syrie, jusqu’à la périphérie de Damas, sans jamais avoir été détecté par les systèmes de défense S300 et S400 mis en oeuvre par la Défense antiaérienne syrienne et russe. Selon le site NZIV, les russes n’ont pas réagi car ils n’avaient « tout simplement pas conscience que nous étions là ».

Cette information, non corroborée, est à prendre avec beaucoup de précautions, car elle présente de nombreuses incohérences techniques. Ainsi, le F35A est certes très furtif en secteur frontal, dans un arc de 60 degrés de part et d’autre du nez de l’appareil. En revanche, lorsqu’il est de profil, ou de dos, cette furtivité est nettement dégradée. Or, dans un profil de vol comme celui montré par le magasine NZIV, le F35 n’aurait pas pu maintenir ce secteur frontal sur l’ensemble du vol.

trajectoire F35 syrie NZIV Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
La trajectoire de vol du F35 Air selon le site NZIV n’aurait pas du permettre à l’appareil de rester indétectable

En second lieu, la furtivité n’est pas une cape d’invisibilité, quoiqu’en dise Donald Trump. En réduisant les ondes radars réfléchies par l’appareil, elle agit comme si l’appareil était de très petite taille. Mais un radar moderne est capable de détecter des mobiles de très petites dimensions, dès lors que ceux ci sont suffisamment prêt. Ainsi, les abaques généralement utilisés indiquent que pour un radar comme celui employé par le S400, le 91H6E, peut détecter une cible de 1m2 à 600 km, et une cible de la taille équivalente d’un F35A en secteur frontal à 50 ou 60 km. Mais en secteur travers ou arrière, cette distance de détection monte à plus de 100 km, probablement davantage. Dès lors, là encore, la trajectoire présentée par le magazine étonne, car même si les batteries de S400 russes sont avant destinées à protéger les zones de Tartous et la base de Hmeimem, le F35 aurait du être détecté par les radars russes.

Ce n’est pas la première fois que les performances du S400 sont remises en cause. En effet, lors du raid de la coalition entre la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis contre les installations suspectées de fabriquer et d’entreposer des armes chimiques en Syrie, les autorités russes ont déclaré qu’elles doutaient que les Rafale français aient participé au raid, puisqu’ils n’avaient ni détecté les Rafale, ni les missiles SCALP tirés par ces derniers. Fait interessant, dans le décompte donné de missiles revendiqués abattus par la Défense anti-aérienne syriennes, les SCALP français étaient décomptés. On peut raisonnablement douter que les communicants russes aient volontairement décidé de cacher la détection des Rafale. Dès lors, il apparait que le profil de vol choisit par la mission française partie de Saint-Dizier exploitait effectivement une faiblesse dans les capacités de détection du 91H6E.

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Les rafales et leurs missiles scalp avaient eux aussi échappés à la détection radar des S400 russes

En revanche, si le vol était effectivement confirmé par l’Armée de l’Air Israélienne, et même s’il ne respectait pas la linéarité étonnante présentée par les médias, il n’en demeure pas moins que cela crédibilisera sensiblement le F35 dans son rôle de chasseur-bombardier et dans sa capacité à éliminer les défenses anti-aériennes adverses. Le S400 étant aujourd’hui considéré comme le système de défense anti-aérien longue portée le plus performant en service dans les forces non-occidentales, ce raid pourrait bien être un argument de poids pour Lockheed dans les compétitions à venir. Rappelons toutefois que la Défense anti-aérienne russe ne repose pas que sur le S400, mais sur un ensemble de couches ayant leurs propres missions et leurs propres systèmes de détection, et qu’un vol à proximité du système ne signifie nullement que l’occident serait en mesure de prendre l’ascendant sur l’ensemble de la Défense anti-aérienne russe. D’autant qu’il reste un paramètre qui n’a pas été considéré jusqu’à présent, celui de la détection sans poursuite du F35, ne permettant pas à l’appareil de déterminer s’il a été ou non effectivement détecté, et que tel était effectivement le but recherché.

Pour l’heure, et comme souvent dans ce type de déclarations, il s’agit donc d’être particulièrement prudent quand aux conclusions qui peuvent en être tirées. Comme la photo d’un F22 dans le collimateur d’un Rafale, si l’information a des bases solides, nul doute qu’elle réapparaîtra au bon moment dans les mains de Lockheed, en Suisse, Finlande, au Canada ou en Inde ….

Le drone de combat russe Okhotnik-B entrera en service en 2024

Selon un article publié par le site Izvestia.ru, le ministère de La Défense russe a annoncé que les premières unités équipées de drone S70 Okhotnik-B seront opérationnelles dès 2024, et seront principalement déployées dans les régions militaires occidentales (face à l’OTAN), et septentrionales (face au Caucase). Il apparait également que l’Etat-major des forces aériennes russes envisagerait de remplacer sa composante « chasseurs légers », aujourd’hui équipée de prés de 200 mig-29, par ce drone de combat, appelé a devenir un élément essentiel du dispositif offensif aérien russe.

En effet, si l’article précise, de façon peu surprenante, que l’Okhotnik était destiné à intervenir directement contre les défenses anti-aériennes et dans la profondeur du dispositif adverses en mettant en oeuvre des missiles de croisières et des bombes guidées, il indique également, et de façon plus surprenante, qu’il sera également engagé contre l’aviation, le drone pouvant, et c’est une nouvelle, emporter et mettre en oeuvre des missiles air-air. Selon les informations transmises par la Russie, et non vérifiées, le drone de combat S-70 Okhotnik B, qui atteint prés de 20 tonnes au décollage, disposerait d’un très important rayon d’action de 3000 km, et pourrait emporter presque 4 tonnes d’armement divers dans ses 2 soutes, à une vitesse transsonique. On ignore cependant de quels senseurs il disposera pour mener à bien l’ensemble de ces missions, et notamment les engagements air-air dont il est question.

Russian Air Force Mikoyan Gurevich MiG 29M 2 Beltyukov 1 Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Le Mig-29 remplit encore beaucoup de missions dans les forces aériennes russes.

Il convient donc d’attendre de voir comment le programme évoluera pour en déduire les missions qui seront attribués à l’Okhotnik, et sa capacité à remplacer effectivement le Mig-29 qui, aujourd’hui encore, rend de nombreux services aux forces aériennes russes. Toutefois, ces déclarations ne sont pas de bonne augure pour le Mig-35, que son constructeur espère toujours voir sélectionner pour remplacer les Mig-29 qui arrivent en limite de potentiel. Mais il semble que les forces aériennes russes abandonnent progressivement, mais définitivement, cette notion de chasseur léger, d’une façon assez logique cependant, considérant les immensités du territoire russe, et les missions nécessitant une autonomie de plus en plus importante qui lui sont confiées.

L’US Army a développé un blindage plastique 14 fois plus résistant que l’acier en s’inspirant des huitres perlières

Sous le pilotage du Army Research Office, les chercheurs de l’Université de Buffalo, dans l’Etat de New-York, ont développé un nouveau polymère plastique présentant des caractéristiques de résistance et de conductivité thermique en faisant un matériau très adapté pour les armures personnelles et les blindages additionnels des véhicules et aéronefs.

Le ultrahigh molecular weight polyethylene, ou UHMWPE, est en effet 14 fois plus résistant que l’acier, alors qu’il est également 8 fois plus léger, et présente une très haute conductivité thermique permettant de diffuser l’énergie consécutive d’un impact de projectile. En outre, contrairement à l’acier ou aux céramiques utilisés dans les blindages actuels, l’UHMWPE peut se modeler facilement, et donc adopter des formes complexes. Il peut même être tissé, à l’instar du Kevlar, pour concevoir des tissus à la fois très résistants, légers, et souples.

440px Nacre microscopic structure Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
La structure de la nacre, qui n’est pas sans rappeler les armures d’écailles médiévales, a inspiré les chercheurs de la RENEW Institute

Pour son développement, les chercheurs du département d’ingénierie mécanique et aéronautique de la RENEW Institue de Buffalo, ont étudié la façon dont les huitres perlières procédaient pour créer les perles, et fabriquer la nacre, qui résulte d’un rassemblement des molécules de calcium sous forme de briques élémentaires, pour constituer un matériaux aux caractéristiques propres, très dure en surface, mais suffisamment souple en profondeur pour absorber l’impact d’un projectile. L’équipe de recherche ne compte toutefois pas s’arrêter là, puisqu’elle travaille aujourd’hui à l’intégration de nano-particules de silice, pour en étendre la résistance et les caractéristiques physiques.

Ce matériau permettrait de concevoir des armures personnelles à la fois plus légères, plus résistantes et plus confortables pour les militaires. En effet, la protection des personnels est devenue une des principales préoccupations des forces armées dans le monde, et ce largement au delà des armées occidentales. Ainsi, l’armure de protection Ratnik-2 équipe aujourd’hui la majorité des unités de 1er rang des armées russes, et même l’Armée Populaire de Liberation, peu connue par le passée pour sa considération envers la vie de ses soldats, investit désormais dans des protections balistiques pour équiper ses forces principales. Mais si les gilets pare-balles et protections balistiques protègent effectivement les soldats contre les projectiles de petit calibre, et dans une certaine mesure, contre les shrapnels, ils sont également lourds, alors que les soldats emportent toujours plus d’équipements et de munitions. De fait, un nouveau matériau plus léger et plus résistant que l’acier, permettrait d’éliminer plusieurs kilogrammes sur les épaules des soldats, présente de nombreux attraits pour les militaires. La protection balistique Interceptor, standard pour l’US Army, pèse à elle seule prés de 8 kg.

Ratnik Russian Future Soldier uniforms combat equipment Russia defence industry military technology 008 Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Les forces russes ont perçu plus de 90.000 panoplies Ratnik et Ratnik-2 à ce jour, intégrant des protections balistiques et des équipements de communication.

La recherche sur les Méta-Matériaux revêt, aujourd’hui, un rôle déterminant dans la conception des nouveaux systèmes d’armes. Que ce soit pour renforcer la survivabilité des personnels et équipements, comme dans ce cas, pour absorber les contraintes thermiques d’un missile hypersonique sans bloquer les ondes radar de l’autodirecteur, ou pour absorber les ondes radars sur les aéronefs et navires de combat, ces Meta-materiaux sont aujourd’hui les briques essentielles aux progrès attendus en matière de systèmes d’arme de demain.

Le drone furtif Sharp Sword va équiper le porte-avions type 001A de la Marine chinoise

La Marine Chinoise sera donc la première à mettre en oeuvre un drone de combat furtif à partir d’un porte-avions. En effet, selon le site South China Morning Post, citant des sources appartenant au ministère de La Défense, le second porte-avions chinois et premier bâtiment entièrement conçu et construit en Chine, le Type 001A, sera équipé pour son entrée en service de drones furtifs Sharp Sword, destinés aux missions de reconnaissances, et capables d’utiliser le tremplin du navire pour prendre l’air. Ce drone participera, selon des photos diffusées sur Twitter, au défilé pour le 7eme anniversaire de la Republique Populaire de Chine, le 1er octobre prochain. Il est un des drones issus du programme AVIC 601-S, visant à developper différents types d’UCAV répondant à des objectifs variés.

L’utilisation d’un tremplin, et non de catapultes, a obligé le constructeur AVIC, appartenant au groupe Shenyang, à alléger l’appareil, et donc à renoncer aux capacités d’emport d’armements, même si le Sharp Sword restera équipé d’une soute à munition. En revanche, le drone sera équipé de nombreux senseurs et d’équipements de communication, pour satisfaire aux missions de reconnaissance qui lui seront confiées. Pour les mêmes raisons, le Sharp Sword ne pourra être utilisé pour le ravitaillement aérien, à l’instar du MQ-25 Stingray de l’US Navy. Toutefois, une fois le premier porte-avions équipés de catapultes en service dans le Marine chinoise, il est probable que les missions confiées au drone seront appelées à évoluer, et à intégrer des composantes d’attaque, de guerre électronique, et éventuellement de ravitaillement.

Maiden Flight of Chinese Lijian “Sharp Sword” Stealth UCAV 4 Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Cette photo permet d’apprécier les dimensions du Sharp Sword de 14 m d’envergure

Concrètement, le Sharp Sword aura pour fonction de mener des reconnaissances en zone contestées, pour déterminer la position exacte et les moyens mis en oeuvre par les flottes ou défenses adverses, de sorte à pouvoir mener des attaques à longue distance, menées par des appareils embarqués ou de l’escorte du porte-avions. En outre, il pourra mener des missions de renseignement électronique et d’écoute, ainsi que des missions de surveillance « discrète », pour suivre la progression d’une flotte adverse, par exemple.

Avec ce premier drone de combat embarqué, le groupe aéronautique Shenyang confirme sa capacité à developper des appareils destinés aux forces aéronavales, comme le J15 et le J15D de guerre électronique. Alors que son concurrent Chengdu, qui fabrique le J10 et le J20, semble avoir les faveurs de l’armée de l’air, Shenyang semble elle avoir les faveurs de l’aéronavale chinoise, une répartition qui n’est pas sans rappeler l’opposition Boeing/Lockheed aux Etats-Unis. Reste que, si le Shenyang FC-31 était longtemps donné favoris pour équiper les porte-avions dotés de catapultes de la marine chinoise, de récentes annonces semblent indiquer qu’au final, une version avalisée du J20 serait privilégiée, suite probablement aux difficultés rencontrées par le groupe chinois pour donner au FC-31 les performances attendues.

Type 001A Planification et plans militaires | Archives | Communication et Réseaux Défense
Le porte-avions Type 001A a terminé ses essais à la mer et devrait entrer en service avant la fin de l’année 2019

Les déclarations chinoises ne manquent pas d’ironies, puisqu’ils admettent s’être largement inspirés du X47, du Taranis de Bae et du Neuron de Dassault, pour concevoir le Sharp Sword. Malheureusement pour les européens, le programme franco-britannique FCAS, qui devait permettre de mettre en service un drone de combat en 2030, et dont les drones Taranis et Neuron constituaient les études préalables, a été abandonné par Londres, avant d’être plus ou moins absorbé par le programme SCAF coté français, mais avec un délais bien plus conséquent.