mercredi, décembre 3, 2025
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La France propose un partenariat d’Etats à la Grèce autour de la vente des 2 frégates FDI à la Marine Hellénique

Selon Michel Cabirol de latribune.fr, les autorités françaises s’apprêteraient à proposer un partenariat d’Etats à la Grèce concernant la possible acquisition de 2 frégates FDI Belh@rra pour la Marine Hellénique. Comparable au partenariat signé avec la Belgique avec le programme CaMO, la Grèce deviendrait ainsi un partenaire à part entière du programme des Frégates de Défense et d’Intervention, avec des compensations industrielles et une implication dans l’évolution du programme, ainsi que dans de possibles exportations. En outre, l’accord pourrait, à l’instar de celui avec la Belgique, comporter un volet de coopération militaire dans le domaine navale, une hypothèse qui ne serait pas pour déplaire à Athènes qui cherche des soutiens pour faire face aux revendications croissantes d’Ankara en Mer Egée et autour de Chypre

Selon les informations diffusées, les frégates proposées seraient identiques à celles commandées par la Marine nationale, à ceci prêt qu’elles emporteraient un complexe de silos verticaux Sylver70 supplémentaires permettant de mettre en oeuvre 8 missiles de croisières MdCN. Cette capacité permettrait à la Marine Hellénique de pouvoir, le cas échéant, d’intervenir contre des installations stratégiques en cas de conflit avec la Turquie, comme les batteries de missiles S400, les centres de commandement et de communication, les noeuds logistiques et les bases aériennes. Mais beaucoup, en Grèce, estiment qu’il serait préférable d’augmenter le nombre de missiles Aster 30, la principale menace étant perçue comme aérienne.

Qu’elles soient équipées de MdCN ou d’Aster30 supplémentaires, les deux Belh@rra pourraient procurer un avantage certain à la Marine Hellénique dans la confrontation permanente avec les forces turques. Equipées d’un radar AESA Sea Fire 500, et d’un système sonar Kingklip/CAPTAS, le bâtiment est capable d’imposer une zone d’interdiction aérienne, sous-marine et surface dans un rayon de 150 km, un périmètre suffisant pour largement entraver les capacités de manoeuvre en mer Egée des forces aériennes et navales turques. Il est d’ailleurs probable que cette vente, si elle se concrétise, n’améliore pas les relations déjà houleuses sur fond de dossiers chypriote et syrien, avec les autorités turques et le président Erdogan.

L’A400M a réussi des simulations de ravitaillement avec un H225M Caracal

Parmi les défaillances les plus problématiques pour la France concernant les capacités tactiques de l’avion de transport militaire européen A400M, le ravitaillement des hélicoptères moyens était celle qui apparaissait la plus complexe à résoudre. En effet, les turbulences de sillages engendrées par les 4 immenses turbopropulseurs TP400 D-6 et leurs hélices à 8 pales Ratier, empêchaient les hélicoptères moyens, comme le H225M Caracal ou le NH90 TTH, de maintenir un vol stabilisé suffisamment précis pour entamer une procédure de ravalement en vol. Plusieurs solutions avaient alors été envisagées, dont le rallongement du tuyau de ravitaillement, afin de permettre aux hélicoptères de passer « sous » ces turbulences, et de ne plus en subir les conséquences.

Il semble que ce soit cette option qui ait permis aux ingénieurs d’Airbus Défense & Space et à la DGA de solutionner le problème, puisque, par un communiqué de presse, Airbus DS a annoncé avoir réussi, aux cours de 4 vols d’essais, 51 simulations sèches de ravitaillement avec un hélicoptère de manoeuvre H225M Caracal, utilisé notamment par l’Armée de l’Air pour ses missions de sauvetage. Le communiqué indique que des évaluations de stabilité auraient également été menées avec un des prototype du H160, le futur hélicoptère léger des 3 armées françaises. Cette annonce intervient juste 2 mois après le succès d’un largage de 50 parachutistes par la porte latérale, qui semble ouvrir la voie vers un double-largage simultané via les 2 portes latérales d’une centaine de parachutistes, l’un des derniers objectifs opérationnels non atteint à ce jour. Airbus DS estime que la qualification finale double-largage simultanée interviendra en 2020, pour une capacité opérationnelle complète des 2021.

A400M tactique Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
17 octobre 2018, Essai A400M ATLAS sur piste en herbe

Comme le NH90, le programme A400M a connu de multiples déboires et rebondissements, du fait d’un (trop) grand nombre de décideurs à la table des négociations. Les spécifications et attentes de chacun engendra un appareil qui, pour atteindre un tel degré de polyvalence, dû passer par une très longue de maturation technologique et des savoir-faire. En outre, les premiers exemplaires rencontrèrent d’importants problèmes de disponibilité, et de fiabilité, ce qui alimenta la défiance de certains vis-à-vis de l’appareil. Mais, comme le NH90, l’A400M s’avère être, au final, au niveau des attentes de ses clients. Avec 174 appareils commandés à ce jour, et prés de 100 appareils livrés, l’Atlas aura permis à de nombreuses forces aériennes de disposer d’un appareil ayant la versatilité d’un appareil de transport tactique, et les performances d’un appareil de transport stratégique, en faisant un appareil unique sur le marché.

4 pays européens, par ailleurs actionnaires d’Airbus, forment le noyau dur des utilisateurs de l’A400M. L’Allemagne a commandé 53 exemplaires, la France 50, l’Espagne 27 et le Royaume-Unis 22, cette dernière disposant par ailleurs de 10 C17 Globemaster . Ensemble, ces 152 appareils, auxquels s’ajoutent 7 exemplaires commandés par la Belgique et 1 par le Luxembourg, offrent une capacité de transport stratégique et de projection de force aux pays européens qui jusqu’ici étaient une exclusivité américaine.

Taiwan présente son nouveau biréacteur d’entrainement avancé « Brave Eagle »

Alors que les 4 premiers F-16 taïwanais retrofités au standard F16V viennent de finir leurs évaluations pour reprendre le service actif, les autorités de l’île indépendante ont présenté le nouveau biréacteur d’entrainement avancé « Brave Eagle » de conception locale, destiné à remplacer les AT-3 et les F5E pour l’entrainement des pilotes de chasse de son Armée de l’Air. Conçu et fabriqué localement, le nouvel appareil sera produit en 66 exemplaires d’ici 2026, et pourra être transformé en avion d’arme en cas de conflit. Le programme, débuté en 2017, aura couté à terme 2,1 Md$, et généré 1200 emplois. AIDC, l’industriel en charge du programme qui a déjà conçu et fabriqué le F-CK1 Ching-kuo, un chasseur bimoteur dérivé du F16, estime que l’appareil pourra trouver des débouchés sur le marché de l’exportation qui représente, selon lui, 400 appareils dans les prochaines années.

Conçu pour former les pilotes de chasse taïwanais, le Brave Eagle se rapproche dans son cockpit et dans son aspect du F-CK1-C/D Hsiang Sheng et des F16V, appareils qui formeront le corps de bataille de l’armée de l’air taïwanaise dans la décennie à venir. Avec 102 F-CK1 C/D, version modernisée du F-CK1 en service actuellement et disposant d’une électronique renforcée et d’un revêtement antiradar, et 180 F16V, 114 en modernisation et 66 acquis auprés de Washington pour 8 Md$, ainsi que 46 mirage 2000-5EI, eux aussi modernisés, Taiwan disposera, d’ici la seconde moitié de la prochaine décennie, d’une des plus importantes forces aériennes du théâtre sud Pacifique. Ses appareils seront, en outre, capables de se confronter aux appareils chinois, même les plus modernes comme le J10C, le J16 et le J20 de 5eme génération.

F CK1 C Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le F-CK-1 C est un chasseur bimoteur moderne dérivé du F16 conçu et fabriqué par AIDC à Taiwan

Malgré cela, le ministre de La Défense taïwanais, Yen De-fa, a indiqué lors des auditions parlementaires que le pays continuait d’avoir besoin d’acquérir des F35 pour assurer sa défense face aux menaces environnantes (comprendre la Chine), et qu’il entendait bien obtenir l’autorisation de Washington pour concrétiser cette demande. Il y a quelques mois, les autorités du pays avaient déjà indiqué leur intention d’acquérir des F35B, la version à décollage et atterrissage court de l’appareil de Lockheed, non pas pour équiper un porte-aéronef, mais pour pouvoir, si besoin, déplacer et mettre en oeuvre les appareils en dehors des bases aériennes qui seront, selon toute vraisemblance, la cible d’attaques intensives en cas de conflit de haute intensité, et qui pourraient priver l’ile d’une bonne partie de sa puissance de feu. En déployant les F35B sur des terrains sommaires, constitués de portions d’autoroute, ou même de parking de supermarché, l’Armée de l’Air taïwanaise espère pouvoir conserver une capacité de riposte pour conserver la supériorité aérienne au dessus de l’Ile, et entraver ainsi des opérations aéronavales ou aéromobiles adverses. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle qui prévalut à la conception du Harrier britannique durant la guerre froide.

Avec un soutien réaffirmé des autorités américaines en faveur de la Défense de l’indépendance de l’Ile, les autorités taïwanaises ont décidé de renforcer, autant que possible, les capacités défenses du pays face à une possible, certains diraient probables, action militaire militaire chinoise à plus ou moins long terme. Les tensions commerciales entre Washington et Pékin fournissent, à ce titre, le cadre parfait pour procéder rapidement aux acquisitions stratégiques de technologies américaines, puisque les menaces de représailles économiques chinoises ont perdu beaucoup de leur efficacité alors que chaque mois, ce sont des centaines de milliards de dollar d’échanges commerciaux qui se voient la cible de nouvelles taxes d’importation. Si ces tensions venaient à perdurer, Taiwan pourrait bien devenir, après le Japon et la Corée du Sud, le troisième pilier de la politique de défense américaine dans le Pacifique, pour contenir les ambitions chinoises.

Paris et Berlin mettent en cause l’Iran dans l’attaque sur les installations pétrolières saoudiennes

En marge de l’Assemblée Générale des Nations Unis, le président Français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique Boris Johnson ont publiquement désigné Téhéran comme étant responsable de l’attaque contre les installations pétrolières saoudiennes.

Il est clair pour nous que l’Iran porte la responsabilité de cette attaque. Il n’y a pas d’autre explication plausible

ont déclaré les 3 dirigeants européens, en rupture avec les positions prudentes de Paris et Berlin ces derniers mois sur ce dossier.

Eu égard au climat tendu entre les capitales européennes et Washington, on ne peut imaginer qu’il s’agisse d’un simple soutien de position, d’autant que le président français ne ménage pas ses efforts pour tenter de ramener Teheran à la table des négociations et tenter de sauver les accords de Vienne. Dès lors, il est probable que les chancelleries ont obtenu des informations ne laissant guère de doute quand à l’implication de l’Iran dans cette attaque, et que ces informations ont pu être corroborées par les services de renseignement des deux pays.

Mais une fois l’implication iranienne établie, les options qui s’offrent aujourd’hui aux européens comme aux américains ne sont guère satisfaisantes. Avec les très nombreux proxy dont dispose l’Iran au moyen-orient, le recours à la force contre Téhéran entrainerait, sans le moindre doute, un embrasement régional majeur et la déstabilisation de très nombreux pays, dont certains, comme l’Irak, la Syrie ou le Liban, n’ont pas encore cicatrisé des stigmates des récents conflits. Dans une telle hypothèse, l’Europe verrait de nouvelles vagues de réfugiés se presser à ses frontières, alors que le risque terroriste, en Europe comme aux Etats-Unis, grimperait en flèche, avec les risques que l’on connait sur le basculement des opinions publiques occidentales. En outre, comme l’avait fait l’Irak en son temps, une opération armée contre l’Iran entrainerait très certainement des tirs de missiles balistiques contre les villes israéliennes, afin de provoquer une réaction de Jerusalem, et engendrer la radicalisation des opinions publiques arabes dans tout le Moyen-Orient.

Typhoon KAS Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Les Monarchies du Golfe disposent d’important moyens militaires, mais leurs armées manquent d’experience et d’efficacité

Les Occidentaux pourraient également être tentés par une action militaire par proxy, en appuyant une coalition sunnite autour de l’Arabie saoudite pour mener les opérations militaires. Mais les risques sont sensiblement les mêmes que dans le cas d’une intervention occidentale directe, notamment vis-à-vis de l’implication probable d’Israel. En outre, si elles disposent d’équipements de pointe en quantité, les monarchies du Golfe n’ont jamais brillé par leurs performances militaires, même si certains pays, comme les EAU, ont montré une réelle efficacité ces dernières années. L’Egypte et la Jordanie ont, en revanche, des forces bien entrainées et bien équipées, mais ces deux pays sont exposés à des représailles iraniennes sur le plan intérieur, qui risquerait de compromettre leur implication. Surtout, une telle option pourrait avoir des répercussions très importantes sur la production mondiale d’hydrocarbures impactant gravement les économies occidentales déjà très exposées par leurs niveaux des dettes publiques et privées.

La dernière option des occidentaux repose sur l’intensification des mesures de représailles économiques associée à la protection des pays frontaliers et du trafic maritime. Ce serait, en quelques sortes, l’extension de la politique américaine menée depuis une année. Mais le régime iranien est habitué à ce type de sanctions, et sait en limiter les effets sur son pouvoir. En outre, cela permettrait à d’autres pays, comme la Chine, de renforcer leur main-mise sur Téhéran, un scénario loin d’être satisfaisant. En outre, il est probable que dans une telle hypothèse, l’Iran poursuivra ses attaques hybrides, et surtout son programme nucléaire, avec le risque probable de provoquer une intervention directe des Israéliens, et d’amener Riyad à entreprendre, conformément aux déclarations du prince Bin Salman, le developpement d’un programme nucléaire saoudien.

F25I Adir Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le risque d’une intervention israélienne contre Téhéran est au coeur de la gestion des risques dans les politiques internationales occidentales au Moyen-Orient

En d’autres termes, aujourd’hui, aucune des options disponibles pour répondre aux attaques attribuées à l’Iran contre les installations pétrolières saoudiennes n’est satisfaisante, et toutes présentes d’importants risques pour la stabilité de la région, et donc du monde. On comprend, dès lors, les efforts de Paris pour tenter de ramener Téhéran dans un contexte de négociation, afin de redonner vie aux accords de Vienne. Mais rien ne dit que, face à l’intransigeance du président Trump, par ailleurs en campagne pour sa réélection, et face aux dirigeants iraniens, qui savent devoir faire face à des revendications populaires importantes qui menacent leur pouvoir, ces efforts seront suffisants pour éviter le scénario du pire.

Le second Porte-avions Britannique entame ses essais en mer

Quelques jours à peine après avoir quitté les docks des chantiers navals Rosyth, le second porte-avions de la Royal Navy, le HMS Prince of Wales, a pris la mer pour entamer ses premiers essais, afin d’évaluer les qualités nautiques, la propulsion et la manoeuvrabilité du bâtiment. Le navire emporte pour cela un équipage de 600 personnes, renforcés de plus de 300 sous-traitants et spécialistes civils. Les essais techniques dureront entre 1 mois et demi et 2 mois, suite à quoi le navire rejoindra le port militaire de Portsmouth ou, au coté de son sister-ship le HMS Queen Elizabeth, il entrera officiellement en service dans la Royal Navy avant la fin de l’année. Le HMS Prince of Wales et son groupe aérien devront alors passer par une longue et minutieuse procédure de qualification, avant d’être admis au service opérationnel, probablement au début de l’année 2021.

Commandés en 2008, les deux porte-avions britanniques, dont la construction a débuté en 2009, sont destiné à reprendre la longue tradition des porte-avions de la Royal Navy, malgré l’interruption entre le retrait du service du HMS Illustrious en 2014, et l’entrée en service du HMS Queen Elizabeth en 2018. Ces bâtiments de 282 m et de 65.000 tonnes, sont les plus importants bâtiments de combat jamais construits en Europe. Armés par un équipage de 1450 hommes, et pouvant emporter 250 marines, ils sont conçu pour mettre en oeuvre plus de 50 appareils, dont des hélicoptères lourds CH-47 Chinook et des V-22 Osprey, ainsi que des F-35B à décollage et atterrissage vertical. En mission classique, le groupe aérien sera composé de 12 F35B, et de 24 voilures tournantes de différents types. Sa propulsion, de type Propulsion Electrique Intégrée, repose sur 4 moteurs électriques GE de 20 MW alimentés par 2 turbines à Gaz de 36 MW et de 4 diesels de 9MW (x2) et 11MW (x2), permettant au navire de naviguer jusqu’à 25 noeuds et d’avoir une autonomie de 10.000 nautiques, soit assez pour un aller-retour sans ravitaillement entre Portsmouth et New-York.

Illustrious1 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le HMS Illustrious, qui a quitté le service actif en 2014, était le troisième navire de la classe Invisible qui participa à la guerre des Malouines en 1982 avec les HMS Invisible et Ark Royal

Avec ce deuxième bâtiment, la Royal Navy retrouve son rôle proéminent en Europe, et dans sa capacité à proposer une capacité de projection de force importante au pouvoir politique. Mais il faudra encore plusieurs années pour que le parc de F35B en service dans la RAF atteigne un volume suffisant pour permettre une utilisation optimale des 2 navires. Toutefois, contrairement à la France, les autorités britanniques n’ont pas négligé l’intérêt de disposer de 2 porte-avions, d’autant que la construction du second exemplaire aurait couté 20% moins cher que celle du Queen Elizabeth selon les autorités. En outre, le choix d’une propulsion conventionnelle n’entrave que peu le navire, qui dispose déjà d’une autonomie plus que conséquente, alors que l’impact sur le prix aurait été, lui, plus que sensible si le navire avait choisit une propulsion nucléaire.

Surtout, avec ce type de propulsion, la Royal Navy anticipe ce qu’elle fait très bien depuis des décennies, à savoir proposer le navire sur le marché de l’occasion si, d’ici 25 ans, une opportunité pour construire une nouvelle classe apparaissait. Enfin, et ce n’est pas négligeable, cette technologie permet de ne pas devoir constituer d’équipage « nucléaire », que l’on sait être une denrée rare aujourd’hui, surtout quand on met en oeuvre une flotte de 4 SNLE et 7 SNA. En revanche, le choix d’un porte-avions à tremplin, et non doté de catapultes, limite grandement les possibilités du groupe aérien embarqué, le condamne à n’utiliser que des F35B, des appareils très chers et manquant d’allonge, et interdit la mise en oeuvre d’avion de veille comme l’E-2D Hawkeye, ce qui handicape l’ensemble du groupe aéronaval.

La Défense anti-missiles nippone n’a pas pu détecter les essais de missiles nord-coréens

Selon le site Defenseworld.net, la Défense anti-missiles japonaise, composée de systèmes radars sur la côte nipponne et des systèmes Aegis équipant les destroyers de la classe Kongo et dérivée, ont été dans l’incapacité de suivre les derniers essais du missile balistique à courte portée KN-23 lancés de Corée du nord. En effet, le missile, qui utilise comme le système Iskander russe, une trajectoire semi-balistique, évolue à une altitude autour de 60 km, le situant sous le plafond d’engagement des systèmes anti-missiles comme le THAAD et le SM3/6, mais au dessus des systèmes anti-aériens comme le Patriot ou le SM2. En outre, le missile peut évoluer lors de de son vol semi-balistique, rendant la pré-determination de sa trajectoire impossible par les calculateurs des systèmes anti-missiles balistiques.

Nous avions déjà signalé cette spécificité du nouveau missile nord-coréen, comme celle des missiles Iskander russes, ou le Fateh 110 iranien, permettant à ces systèmes de profiter des limitations des systèmes anti-missiles actuels. Mais si les limitations des missiles étaient connues, c’est la première fois qu’apparait une limitation des systèmes de détection, notamment du système Aegis, que le Japon a acquis a grand frais pour équiper ses 8 destroyers des classes Kongo, Atago et Maya, dotés du très onéreux radar AN-SPY1-D et des missiles SM3 et SM6, qui équipent également les croiseurs Ticonderoga et les destroyers Arleigh Burkes américains, les Hobarts australiens, les Fridjoft norvégiens, les Alvaro de Basan espagnoles et les Sejong the great sud-Coréen.

Hades systeme sol sol 01d Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Retiré du service en 1997 après seulement 6 ans, le Hades français adoptait déjà une trajectoire semi-balistique pour déjouer les défenses anti-missiles du pacte de Varsovie.

Pourtant, ce type de trajectoire n’est pas une nouveauté. En effet, en 1991, le nouveau missile balistique tactique français Hades, destiné à remplacer les missiles Pluton, adoptait déjà ce profil de vol, dans le but de déjouer les défenses anti-missiles S300 en service dans les forces soviétiques. La disparition du pacte de Varsovie puis de l’Union Soviétique entraina le retrait du service des Hades en 1997 qui, pourtant, avaient une avance importante dans le domaine des armes balistiques à courte portée.

De fait, le nouveau missile nord-coréen, dont la portée lui permet d’atteindre les cotes japonaises, représente désormais une menace réelle contre le pays, jusqu’ici confiant dans son bouclier anti-missile, face à la Corée du Nord tout du moins. Longtemps considéré comme une arme d’un autre temps, le missile balistique tactique a su évoluer pour déjouer les systèmes anti-balistiques, et s’impose désormais comme une arme de première intention redoutablement efficace, et relativement bon marché, là mettant à la portée de nombreuses bourses. Dans ce domaine, le savoir-français est unique en Europe, et mériterait d’être mis à jour pour équiper la Défense européenne de systèmes similaires, pour renforcer la dissuasion globale du continent.

Les EAU rejoignent la coalition navale américaine dans le Golfe Persique

Dans un communiqué de presse diffusé par l’agence Wam, le ministère des affaires étrangères des Emirats arabes unis a annoncé rejoindre la coalition navale constituée autour des Etats-Unis, et rassemblant la Grande-Bretagne, l’Australie et Bahrain à ce jour. D’autres pays, comme la Pologne et la Corée du Sud, ont annoncé leur intention d’y participer. En revanche, les pays européens, s’ils peinent à constituer une force navale autonome pour assurer la protection des navires de commerce dans le Golfe, refusent toujours de rejoindre cette coalition américaine, afin de tenter jusqu’au bout de sauver les accords de Vienne.

Cette annonce intervient alors que Washington vient de promulguer un nouveau train de sanctions économiques directes et indirectes contre Téhéran, présenté par le président Trump comme les plus importantes sanctions jamais imposées par les Etats-Unis. Concomitamment, ce dernier a annoncé son intention d’augmenter le dispositif militaire américain en Arabie saoudite, afin de renforcer la défense aérienne et anti-missile du Royaume comme de ses infrastructures. Il est même évoqué le possible déploiement d’une batterie de missiles anti-balistiques THAAD, jusqu’ici réservé aux pays alliés les plus proches, comme les membres de l’OTAN, ou la Corée du Sud. Il faut noter toutefois que le THAAD, s’il est conçu pour intercepter les missiles balistiques, est incapable d’intercepter d’autres formes de menace.

Tir dun missile par le systeme anti missiles balistiques americain THAAD Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le THAAD est spécialisé dans l’interception de missiles balistiques au dessus de 70 km d’altitude

Ces annonces ont également pour objectif de dissuader Riyad de se retourner vers Moscou pour acquérir des systèmes de défense anti-aériennes, suite à l‘attaque des installation d’Aramco ayant entrainé l’arrêt de la moitié de la production pétrolière du pays. En effet, il semble que les sites de Abqaïq et Khurais, victimes de ce qui semble être des attaques menées simultanément par des drones et des missiles de croisière, étaient protégés par des batteries de missiles Patriot, qui ont été dans l’incapacité de détecter les menaces, et donc, bien évidemment, de les intercepter.

Or, la Russie propose des systèmes de protection qui ont fait leurs preuves en Syrie contre de multiples attaques par drones, obus, roquettes ainsi que contre des missiles de croisière (l’efficacité contre ces derniers n’a pas été démontrée, les occidentaux refusant l’interception d’aucun de leurs missiles lors de l’attaque contre les installations chimiques syriennes). Les sites russes syriens de Tartous et Hmeimim sont protégés par des batteries de S-400 associées à des systèmes à courte-portée Tor M1/M2 et des CIWS Pantsir S2. Si ces derniers ont eu quelques difficultés face aux plus petits drones, il s’est révélé efficace contre les roquettes et obus de mortier, surtout lorsqu’il est associé au système Tor. De fait, il n’aura fallut que quelques heures à Moscou, suivant l’attaque contre les sites pétroliers saoudiens, pour proposer des solutions de protection à Riyad ainsi qu’à ses voisins, sachant qu’en outre, Washington était dans l’incapacité de se positionner sur ce marché car ne disposant, pour l’heure, d’aucun système comparable au Tor ou au Pantsir.

LE systeme TOR M2 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le TOR M2 russe s’est montré très efficace en Syrie contre les drones de l’Etat Islamique et des FDS

En renforçant sa présence sur le sol saoudien, et en déployant une probable batterie THAAD, les autorités américaines espèrent donc dissuader le Royaume Saoudien de céder aux offres russes, ce qui, à l’instar des tensions engendrées en Inde et surtout en Turquie, ne pourrait être ignoré par Washington. Toutefois, ce déploiement restera limité, inférieur à 300 hommes, sans que l’on sache s’il s’agit d’une volonté américaine ou saoudienne.

L’Inde teste son programme hypersonique

La Defence Research & Development Organisation, ou DRDO, l’agence en charge de la Recherche et du Developpement des équipements de Défense en Inde, a annoncé avoir procédé, le 11 juin 2019, a un vol experimental lié au programme HSTDV, pour HyperSonic Technological Demonstrator Vehicle. Selon les informations du site livefistdefense.com, ce test a associé le lanceur balistique à courte portée Agni-I et le HSTDV, et avait pour objet d’étudier la dynamique de séparation et de recueillir des données sur le vol lui même, visant une vitesse entre Mach 2 et Mach 8.

Selon cette même source, le vol n’aurait pas été un succès, bien que l’on ignore si le problème est survenu sur le lanceur balistique ou sur le HSTDV. Mais selon les autorités indiennes, les informations recueillies permettent la poursuite du programme. L’Inde est engagée dans deux programmes visant des vitesses hypersoniques : le HSTDV destiné à équiper les missiles balistiques à l’instar des Avangard russes ou WU-14 chinois, et le programme BrahMos-2, co-developpé depuis 2019 avec le russe NPO Machinostroina (qui développe le missile anti-navire hypersonique 3M22 Tzirkon), visant à developper un missile anti-navire et de croisière hypersonique.

Brahmos Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le missile Brahmos est un des grands succès de la coopération technologique russo-indienne

Un des objectifs du HSTDV, au delà de disposer d’un véhicule hypersonique capable de manoeuvrer en rentrée atmosphérique pour déjouer les missiles anti-balistiques modernes, et donc de renforcer la dissuasion du pays, est de developper un scramjet, ou superstatoreacteur, en Inde. Comme le statoréacteur qui propulse, par exemple, le missile de croisière supersonique ASMPA français, le Scramjet utilise l’oxygène de l’air atmosphérique comme comburant pour assurer la propulsion, à la différence d’un moteur fusée qui lui, emporte à la fois le combustible et le comburant. Cependant, la combustion dans un statoréacteur ne peut être effective qu’à une vitesse subsonique élevée, ce qui contraint les missiles utilisant cette propulsion à ralentir le flux d’air entrant. Or, aujourd’hui, les technologies employées pour cela ne permettent pas d’atteindre des vitesses au delà de Mach 4, et donc rendent le statoréacteur inadapté pour propulser un missile hypersonique.

C’est là qu’intervient le Scramjet, ou SuperStatoreacteur, qui permet une combustion dans un flux d’air atteignant Mach 2, et donc permet au missile de dépasser le seuil hypersonique de Mach 5. Mais peu de carburants permettent une combustion efficace à cette vitesse, et longtemps, les scramjet étaient limités à l’emploi d’hydrogène, que l’on sait complexe à produire, stocker, transférer et mettre en oeuvre. Les programmes actuels, comme le HSTDV, visent à developper un Scramjet acceptant le kérosène aéronautique, que les forces armées manipulent en grande quantité.

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Le Scramjet permet d’atteindre des vitesses hypersoniques même avec des carburants traditionnels (image Air Force propulsion Directorate)

Ce programme montre les ambitions de l’Inde à moyen terme, tant du point de vue technologique, que vis-à-vis de son rôle dans le monde de demain. Il est évidemment intimement lié à la politique du « make in India » du président Modi, qui tend à localiser dans le pays la majeure partie des investissements de défense, avec une importante ambition de transferts de technologies, pour le premier importateur d’armes mondial. Cette politique porte ses fruits, même si d’importants problèmes de qualité et de compétitivité subsistent. Ainsi, un Su-30MKI couterait 30% plus cher lorsqu’il est assemblé en Inde vis-à-vis du même modèle assemblé en Russie. De même, le programme de chasseur léger Tejas, développé intégralement en Inde par HAL (celui qui assemble les Su30 MKI..), est très régulièrement critiqué pour son retard, son manque de performances, et son prix, prés de deux fois plus élevé que le chasseur léger Gripen de Saab, pourtant beaucoup plus performant et fiable. Mais d’autres domaines, comme les missiles et les blindés, offrent plus de satisfaction. Ainsi, le prochain appel d’offres visant à acquérir 2.600 véhicules de combat d’infanterie, voit pas moins de 4 grandes entreprises indiennes proposer des modèles domestiques, alors que seules 4 entreprises internationales ont décidé de s’aligner sur cette compétition.

Les forces russes expérimentent leur première brigade aéromobile

Traditionnellement, les hélicoptères de transport et de combat russes sont mis en oeuvre au sein de l’Armée de l’Air, qui accompagnent, au niveau du corps d’armée, les forces terrestres. Cette organisation, si elle offre une grande souplesse au commandement pour organiser ses moyens, engendre également des lourdeurs et des ralentissements pour le déploiement de forces rapides, comme les forces parachutistes. A l’occasion de la réforme des forces parachutistes entamée au début de cette année, l’Etat-Major a décidé d’expérimenter une organisation nouvelle, celle d’une brigade aéromobile, composée d’une brigade parachutiste spécialisée dans la manœuvre aéromobile, et de 5 escadrons d’hélicoptères qui, s’ils restent organiquement dépendant de l’Armée de l’Air, agissent désormais à l’échelle de la brigade.

mI 8 VDV Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le Mi-8/17 est la bête de somme des forces aéroportées russes. Il peut transporter jusqu’à 32 soldats en arme

Deux escadrons sont équipés d’hélicoptères de manoeuvre Mi-8/17 capables de transporter jusqu’à 32 hommes en arme, 2 escadrons équipés d’hélicoptères lourds Mi-26, le plus gros hélicoptère en service dans le monde, capable transporter jusqu’à 100 soldats ou 20 tonnes de fret dont des blindés BMD-4 ou les canons automoteurs utilisés par les forces aéroportées, et un escadron d’hélicoptères de combat dont le modèle n’est pas indiqué, mais qui, selon toute probabilité, est équipé de Mi-35, l’appareil répondant au mieux aux besoins spécifiques des forces aéroportés, comme il en a fait la démonstration en Syrie.

Cette nouvelle organisation, très proche de celle utilisée par l’US Army pour la 101eme et la 82eme division aéroportée, mais ramenée à l’échelle d’une brigade, a été testée lors de l’exercice annuel Tzcentr 2019, qui s’est déroulé ce mois de septembre dans le Caucase russe, et qui mobilisa 128.000 hommes et 600 appareils, ainsi que des forces de 6 pays alliés.

Defile force aeroportee russe Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le béret bleu est le symbole des VDV, les forces aéroportées russes.

Les forces aéroportées russes regroupent aujourd’hui 70.000 hommes répartis en 4 divisions et 4 brigades de combat, ainsi qu’une brigade de transmission et une brigade de reconnaissance. Elles sont, comme souvent, considérées comme des forces d’élite, et les soldats arborent un béret bleu caractéristique. Il y a même, en Russie, un jour dédié aux forces parachutistes, le 26 juillet.

Une seconde commande de Rafale indiens plus que jamais envisagées

Avec la livraison officielle du 1er des 36 avions de combat Rafale à l’Armée de l’Air indienne ce 19 septembre dans les locaux de Dassault Aviation à Merignac, les chances de voir se concrétiser une seconde commande de 36 appareils ne font que se renforcer, selon le site indien livefistdefense.com, en général bien informé. Ce premier appareil, immatriculé RB001, sera rejoint par 3 autres avions lors de la cérémonie d’entrée en service du Rafale dans l’Armée de l’Air indienne, qui aura lieu le 8 octobre en présence du ministre de La Défense Rajnath Singh, ce dernier ayant récemment mis en place des procédures d’acquisition simplifiées afin d’accélérer le renouvellement et la modernisation des armées indiennes. Le premier escadron indien sur Rafale, qui sera le 17ème escadron « Golden Arrow », sera déclaré opérationnel en avril ou mai 2020. Pilotes et personnels de maintenance sont aujourd’hui formés en France.

Cette livraison efface les derniers stigmates de la campagne de dénigrement contre l’appareil français et le contrat signé par le gouvernement du 1er ministre Narendra Modi, déjà largement altérée par la victoire sans concession de ce dernier aux dernières élections législatives qui lui conféra la majorité absolue au parlement indien. Et de nombreux indices et déclarations laissent penser que l’annonce d’une seconde commande de 36 appareils ne devrait, désormais, plus tarder.

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Le Rafale peut emporter un nombre important d’armements air-air, comme le missile Meteor et Mica, et air-sol comme les GBU, les A2SM et le missile SCALP

En premier lieu, les autorités indiennes, comme françaises, ont volontiers laissé filtrer des informations sur les négociations en cours au sujet de contrat, dont on connait même désormais les contours et le prix, inférieur à 6 Md€, proposé par Paris, bien en deçà des 7,9 Md€ du premier contrat, qui comprenait de nombreuses études pour adapter l’appareil aux exigences et armements spécifiques de l’Armée de l’Air indienne. En outre, ce premier contrat comprenait la création d’une infrastructure de maintenance pouvant opérer jusqu’à 150 avions Rafale. Le second contrat, outre les appareils et pièces de rechange traditionnelles, comprendra très certainement des armements, comme les missiles Air-Air Meteor et Mica NG, le missile de croisière SCALP EG, et les kits A2SM pour bombes à guidage laser et GPS, ainsi que, comme pour le 1er contrat, un engagement sur la disponibilité des appareils au delà de 80% pendant 5 ans.

D’autre part, les autorités indiennes ont nommé le vice chief Air Marshal Rakesh Bhadauria comme prochain chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air indienne. Ce dernier, alors vice chef d’Etat-Major, avait été le principal interlocuteur de Dassault dans les négociations ayant mené au premier contrat, et participa à la « défense » de ce dernier lorsque l’opposition indienne tenta d’en faire une affaire d’Etat. A plusieurs reprises, il s’était d’ailleurs exprimé en faveur de l’appareil français, qu’il juge performant et adapté aux besoins de l’IAF. Le premier ministre Modi a, lui aussi, plusieurs fois justifié l’acquisition de l’appareil français, et soutenu cette décision par les performances de l’appareil. Ainsi, alors qu’il commentait l’engagement du mois de février entre les forces aériennes pakistanaises et indiennes, s’étant soldé par la destruction d’un F16 pakistanais et d’un Mig21 Bison indien, il avait déclaré que le résultat aurait été tout autre si des Rafale avaient été employés.

2 Mig21 Bison des forces aeriennes indiennes 1 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de Transport
Le remplacement des Mig21 et Mig27 est aujourd’hui la grande urgence de l’Etat-Major de l’Armée de l’Air indienne

Alors que le vieillissement des appareils en service dans l’IAF devient critique, et que le nombre d’escadron opérationnel a atteint un seuil bas en dessous duquel elle ne pourra plus assurer l’ensemble des missions qui lui seront confiées, l’Inde a besoin de solutions d’équipement rapidement négociées et rapidement mise en service. Les négociations concernant la commande de Mig29 et Su30MKI supplémentaires entamées il y a quelques mois répondent à cette urgence, en permettant d’augmenter le nombre d’escadron disponible sans devoir acquérir de nouvelles compétences de maintenance ou de mise en oeuvre. Une commande supplémentaire de 2 escadrons de Rafale supplémentaires, en marge des négociations sur le futur contrat MMRCA II, qui vise à remplacer les Mig21 et Mig27 qui doivent être retirés du service en 2024, apparait comme une solution présentant un excellent rapport performances-prix avec un délais compatible avec les impératifs opérationnelles de l’IAF.

Les industriels français parient également sur ce nouveau contrat, et peut-être même sur d’autres, en prenant grand soin de respecter les clauses de compensation industrielle incluses au premier contrat. Ainsi, MBDA a annoncé cette semaine lancer une chaine de production pour le missile ASRAAM, choisit par l’IAF, ainsi que le missile anti-aérien Mistral, que le missilier français espère voir sortir vainqueur de la compétition aux multiples rebondissements concernant le prochain système anti-aérien portable de l’armée indienne. Dassault, Thales et Safran ont également largement investi dans le pays, pour respecter ces clauses, et se démarquer de la pratique des sociétés américaines, qui bien souvent préfèrent payer les pénalités compensatoires que de respecter les clauses d’offset, comme ce fut le cas, par exemple, pour le contrat sur les avions de patrouille maritime P8 Poseidon.

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Comme le Jaguar en son temps, le Rafale est très performant pour les missions de pénétration à très basse altitude, et peut ainsi déjouer les systèmes de défense anti-aérienne longue portée comme le S-400

Quoiqu’il en soit, avec les dernières livraisons de Rafale indiens prévues pour 2022, l’officialisation de ce second contrat ne devrait désormais plus tarder, d’autant qu’il existe un créneau de production pour une douzaine d’appareils par an dès 2021, de sorte à maintenir la capacité de production de l’appareil au rythme actuel de 2 appareils par mois. Rappelons que l’IAF a annoncé récemment renoncer à la modernisation des moteurs de ses avions jaguars. Or, si le Rafale remplace avec une immense plus-value les Mig-21 et Mig-27 indiens, il constitue également une alternative de choix pour remplacer les jaguars dans leurs missions, ce qu’il fit, notamment, dans l’armée de l’air française. Face au Pakistan qui modernise et accroit sa force aérienne avec les FC-17 Thunder, et la Chine qui met en service chaque année plusieurs douzaines de J10C, J16 et J20, une force aérienne indienne constituée de Tejas, Mig29, Su30, M2000 et d’un nombre suffisant de Rafale, constituerait une force de dissuasion efficace pour plusieurs décennies face aux adversaires potentiels du pays, même s’il venait à vouloir agir de concert.