La frégate représente, aujourd’hui, le navire de combat de surface d’excellence pour les marines de premier rang, associant la polyvalence de leurs senseurs à des systèmes d’armes évolués pour assurer un vaste panel de missions, de l’escorte au contrôle des espaces maritimes, et parfois même du déni d’accès et des frappes vers la terre.
Dans cet article, nous allons étudier quelques-unes des principales classes de frégates modernes de moyen tonnage, appelées à devenir la colonne vertébrale de nombreuses marines dans le monde, afin de les comparer, mais aussi pour affiner la perception du rapport de force technologique et militaire dans le domaine naval.
Sommaire
Chine : frégates Type 054A classe Jiangkai II
Avec 30 unités en service pour la seule marine de l’Armée Populaire de Libération, la première classe de frégate présentée est la plus prolifique des frégates depuis la célèbre classe O.H Perry américaine. Entrée en service en 2008, la Type 054A, ou classe Jiangkai II, est longue de 134 mètre et jauge à peine 4000 tonnes en charge.
Pour autant, cette frégate spécialisée dans la lutte anti-sous-marine est remarquablement bien équipée, avec 32 cellules verticales pour des missiles anti-aériens HQ-16 de moyenne portée (max 50 km, famille Buk) et des missiles Y-8, version locale de la SUBROC anti-sous-marine américaine.
À cela s’ajoutent 8 missiles anti-navires C-803 subsoniques à trajectoire rasante d’une portée de 180 km, 2 lance-torpilles triples de 324 mm, 2 systèmes anti-aériens rapprochés CIWS Type-730 de 30 mm, et un canon principal PJ26 de 76 mm.
Chaque frégate dispose, en outre, d’un radar PESA Type 382 d’une puissance de 100 kW capable de détecter un chasseur en haute altitude à 250 km de distance, ainsi que d’un sonar de coque MGK-385 et d’un sonar tracté H/SJG-206, lui conférant des capacités de détection anti-sous-marine aussi bien en zone littorale, qu’en haute mer.
Le système de combat du navire ZKJ-4B/6 est dérivé du système TAVITAC de Thomson-CSF, aujourd’hui Thales, dans le cadre de transferts de technologies dans les années 2000 lorsque les deux pays maintenaient des relations très étroites.
Bien que légères, les Type 054A sont de fait bien armées et équipées, et aptes à mener des missions d’escorte anti-sous-marine, l’une des missions privilégiées des frégates dans le monde. Avec un tarif export à moins de 400 m$, elle est également très économique, et a déjà été choisie par le Pakistan (4 unités) et la Thaïlande (3 unités). Une version plus moderne, la Type 054B, devrait prochainement voir le jour.
Cette frégate devrait bénéficier des dernières avancées technologiques chinoises, et notamment d’un radar AESA à face plane, d’un système de combat de facture locale, de nouveaux armements et d’un système de propulsion électrique. Elle devrait également être plus longue et plus imposante, mais de manière limitée, la nomenclature chinoise étant stricte sur ses besoins en termes de tonnage.
France : Programme FDI, Belh@rra et classe amiral Ronarc’h
Longue de 122 m pour 4 500 tonnes en charge, la Frégate de Défense et d’Intervention, ou FDI, désignée Belharra à l’export, est aujourd’hui le fleuron de l’industrie navale militaire française. Commandée à cinq exemplaires par la Marine nationale, elle complétera la flotte de surface composée des FREMM des classes Aquitaine et Alsace, et des FDA Horizon de la classe Forbin.
Bien que près de 25% plus légère d’une FREMM, la FDI en conserve une grande partie des capacités, en particulier dans sa version export comme proposée à la Marine Grecque, avec 3 systèmes de lanceur vertical octuples Sylver 50 pour 24 missiles anti-aériens Aster 30 d’une portée supérieure à 100 km, et d’un système Sylver 70 pour 8 missiles de croisière MdCN portant à plus de 1500 km.
En outre, la frégate dispose du tout nouveau radar AESA à face plane Sea Fire 500 de Thales, offrant des capacités très étendues pour détecter cibles aériennes, mais également de surface ou balistiques.
Aux côtés des traditionnels (pour les navires français) 2×4 missiles anti-navires MM40 Block 3C Exocet et du canon de 76 mm, la Belharra dispose également de capacités anti-sous-marines remarquables, spécialité de l’industrie navale française, avec un sonar de coque Kingklip et un sonar remorqué Captas-4, complétées par son hélicoptère NH90 CAÏMAN Marine et son sonar trempé Flash.
Caïman comme Belharra disposent de torpilles légères Mu90 pour prendre à partie le submersible une fois localisé. En outre, le navire dispose d’un haut degré d’automatisation et de digitalisation des données, le faisant apparaitre comme une frégate « numérique » selon Naval Group, son concepteur.
Toutefois, la FDI n’est pas exempte de faiblesses. En premier lieu, son prix reste élevé, à 750 m€ l’unité en version exportation 4 SYLVER, hors munitions. Surtout, elle est handicapée par les limitations du système VLS Sylver français qui, contrairement aux Mk41 américain ou à l’UKSK russe, ne permet pas d’embarquer différents types de missile selon la mission.
Ainsi, le SYLVER 70 ne peut mettre en œuvre que des missiles de croisière MdCN, le Sylver 43 que des missiles anti-aériens Aster 15, le Sylver 50 étant la seule exception en pouvant recevoir des Aster 15 ou 30.
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