La technologie des canons électriques, ou rail gun, avait la faveur de nombreux états-majors il y a quelques années, notamment aux Etats-Unis, ou l’US Navy avait investi plusieurs centaines de million de $ pour developper son propre modèle. Mais depuis quelques temps, et surtout depuis l’abandon du programme par le Pentagone qui donne la priorité aux armes à énergie dirigée comme les laser à haute énergie et les canons à micro-ondes, l’engouement pour ce sujet semble s’être quelques peu tari. Même le programme chinois, qui avait pourtant défrayé la chronique il y a trois ans lorsqu’un Rail Gun fut observé sur un navire de transport de char à des fins de tests, semble s’être évaporé, tout au moins sur la scène publique. Pour Tokyo, en revanche, cette technologie revêt un intérêt stratégique, en particulier pour combler certaines défaillances du bouclier anti-missiles actuellement en service, et faire ainsi face aux nouvelles armes hypersoniques chinoises, nord-coréennes et russes.
Rappelons qu’un canon électrique remplace l’énergie produite par la combustion chimique pour propulser l’obus, par un puissant champs magnétique offrant des vitesses en sortie de bouche très élevées pouvant atteindre et dépasser les 2000 m/secondes soit Mach 6. De fait, les projectiles ainsi propulsés ont une énergie cinétique très élevée, leur conférant une portée accrue pouvant atteindre et même dépasser les 200 km, et une vélocité très importante compatible avec les besoins de la défense anti-aérienne et anti-missile moderne. En outre, l’absence de propulseur chimique est sensé alléger la logistique, permettre des cadences de tir très élevées, offrir un criblage avancé de la cible en contrôlant la puissance des tirs, et réduire les risques d’embrasement si le canon venait à être ciblé. En revanche, pour fonctionner, les Rail Gun nécessitent une très importante source d’énergie électrique, ainsi que des matériaux très avancés pour résister aux immenses contraintes thermiques et mécaniques mises en oeuvre.
En dépit de ces promesses alléchantes, la technologie du Rail Gun, si elle n’est pas à proprement parler abandonnée par de nombreux pays, a vu ces dernières années ses ambitions réduites, et les investissements qui lui sont consacrés diminuer significativement. A cela plusieurs raisons. En premier lieu, la technologie de l’artillerie conventionnelle a fait d’immenses progrès ces dernières années, notamment avec l’arrivée de nouvelles munitions à propulsion additionnée, permettant d’étendre considérablement la portée des pièces existantes. Ainsi, l’obus M982 Vulcano de Leonardo en version 127 mm et 155mm peut atteindre des cibles au delà de 70 km, et la munition Assegai V-LAP de Rheinmetall peut dépasser les 80 km de portée à partir d’un obusier G6. Eu égard des besoins tactiques liés à l’artillerie moderne, ces portées suffisent à la majorité des scénarios, les frappes plus distantes étant du ressort de l’artillerie longue portée employant des missiles balistiques, ou de l’aviation de chasse.
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[…] Enfin, il s’engagea dans le développement de systèmes de très haute technologie, comme un rail gun, des systèmes à énergie dirigée, un drone de combat ainsi que de missiles dotés de planeurs […]