lundi, décembre 8, 2025
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Donald Trump accuse le Pentagone de mener des guerres « au profits des entreprises d’armement »

Jusqu’ou ira le président américain Donald Trump pour tenter de rattraper son retard dans les sondages en vue de la présidentielle du 3 novembre 2020 ? On peut raisonnablement se poser la question, aux vues des dernières déclarations faites par le locataire de la Maison Blanche, visiblement prêt à tout pour glaner de nouvelles voies sans autre vision que les élections elles-mêmes. Ainsi, après avoir jouer la carte de l’Amérique blanche conservatrice en n’hésitant pas à flirter avec des positions ouvertement racistes, voilà qu’il s’en prend directement aux officiers généraux du Pentagone, en les accusant de subornation aux grandes entreprises de Défense US, et de mener des guerres aux seuls profits de celles-ci.

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Donald Trump pense ainsi répondre à la polémique croissante le concernant suite à la publication d’un article par le quotidien « The Atlantic » révélant que le président américain avait à plusieurs reprises déclaré que les soldats américains morts au combat, ou fait prisonniers, étaient en fait des « Perdants » et les qualifiants de « Suckers » (à vous de trouver la traduction qui convient le mieux à cette insulte), créant un vaste mouvement d’indignation de la part des militaires américains. De fait, perdu pour perdu, Donald Trump tente de surfer sur l’ensemble des adeptes de la théorie du complexe militaro-industriel, et qui se referent à la mise en garde du président Eisenhower lors de sa dernière allocution en temps que président.

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Trump avait tenté de séduire la communauté Défense lors de sa campagne de 2015. En 2020, il semble jouer l’opposition à celle-ci, ou tout du moins à ses « élites ».

Il faut noter que le Président Eisenhower n’avait jamais commis l’erreur de mettre en cause les officiers généraux du Pentagone et des Armées américaines, et ce en dépit d’une légitimité sur le sujet que le président américain actuel est loin de détenir, et surtout d’un contexte bien plus problématique, avec par exemple le général de l’US Air Force Curtiss Lemay, commandant le Stratégic Air Command, qui exprimait régulièrement des positions en totale contradiction avec les positions présidentielles. Eisenhower savait, en effet, qu’il était indispensable de maintenir un lien fort et indéfectible entre l’opinion publique et les armées américaines, en cette période de guerre froide et de courses aux armements.

Cette notion stratégique a visiblement totalement échappé au président américain, en dépit d’un contexte internationale qui se rapproche chaque jour davantage de celui qui avait cours dans les années 50. Les tensions croissantes avec Pékin, liées en partie aux tentatives du président américain d’imposer sa volonté à son principal créancier, mais également avec le Venezuela qui prévoit d’acquérir des missiles balistiques russes ou chinois, avec la Corée du Nord dont le dirigeant refuse désormais de rencontrer Donald Trump, ainsi que les relations de plus en plus tendues entre l’OTAN et la Russie, sont autant de crises qui menacent potentiellement la paix mondiale, et qui engendrent un contexte sécuritaire global très dégradé.

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Le président Trump avait mobilisé le budget de La Défense US pour financer la construction du mur anti-migrant le long de la frontière mexicaine, créant d’importantes tensions avec le Pentagone et le Congrès.

Toutefois, force est de reconnaitre que le Pentagone a, de son coté, largement prêté le flanc à ce type de critique, ne se doutant pas, ceci dit, qu’elles puissent venir d’un président en exercice. Non pas que les militaires agissent pour mener des guerres, ils n’en ont ni le pouvoir constitutionnel, qui revient uniquement au Président et au Congrès américain, ni même la volonté; mais ils ont largement contribué, ces trois dernières décennies, à enrichir les actionnaires des grandes entreprises de Défense US, grâce au plus important budget de défense de la planète représentant, à lui seul, 35% des dépenses mondiales de défense, sans pour autant être aujourd’hui en mesure d’obtenir l’ascendant militaire sur des pays comme la Chine ou la Russie, en encore moins contre une alliance des deux.

Les programmes hors budgets ou annulés du Pentagone ont en effet représenté, à eux seuls, l’équivalent des dépenses militaires britanniques, françaises, et allemandes cumulées sur les 30 dernières années. Parmi les programmes symboliques de cet gabegie budgétaire, outre le F35 Joint Strike Fighter de l’US Air Force, figurent les programmes de corvette Littoral Combat Ship, de sous-marins Sea Wolf et de destroyers lourds Zumwalt de l’US Navy, ainsi que le programme RAH-66 Comanche ou le programme FCS visant à remplacer les M2/3 Bradley de l’US Army. Malgré les centaines de milliards de dollar dépensés par les armées entre 1995 et 2020 en matière de programme d’équipements, les armées américaines disposent aujourd’hui, dans les faits, en grande majorité d’équipements conçus initialement dans les années 70 et 80 pour équiper leurs forces : avions F15, F16 et F18 ; destroyers A.Burkes , sous-marins Los Angeles et porte-avions Nimitz ; hélicoptères Apache et Black Hawk ; chars Abrams, VCI Bradley, canons automoteurs M109 ; système anti-aériens Patriot et SM2/3…

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Le destroyer Zumwalt et une LCS de la classe Independance, deux des programmes les plus contestés de l’US Navy ces 30 dernières années.

Dans le même temps, l’action de Lockheed-Martin, principal fournisseur du Pentagone, a vu son cours multiplié par 8 en 20 ans, passant de 50$ à prés de 400$, celles de Boeing et de United technologies (Raytheon) ayant connu la même croissance sur la même durée, mais ayant subi une forte dévaluation ces derniers mois entre les effets de la crise COVID et de celle du Boeing 737 Max, limitant leurs progression respectivement à 300% et 400%. Difficile, dans ces conditions, de ne pas lier cette croissance aux dépenses inconsidérées du Pentagone ces dernières décennies.

Reste que Donald Trump semble aujourd’hui jouer aux apprentis sorciers, manipulant des sujets qui visiblement le dépassent, et basant toute sa stratégie sur le clivage et même l’opposition entre américains. Stratégie qui ne semble guère efficace, puisque l’écart ne cesse de se creuser dans les différents sondages d’opinion face à son rival démocrate Joe Biden, ce dernier étant le plus souvent crédité de 10 points d’avance sur le président en exercice. Mais même dans l’hypothèse probable d’une défaite de Donald Trump en novembre prochain, le Pentagone ne pourra faire l’économie d’une remise en question profonde de sa façon de concevoir et piloter ses programmes d’équipement, ainsi que d’une restructuration intégrale des centres de couts exorbitants qui évaporent chaque années des dizaines de milliards de dollar dans ses couloirs. Cette démarche sera, en effet, indispensable non seulement pour re-tisser le lien avec l’opinion publique américaine qui aura été fortement ébranlée par cette campagne présidentielle, mais également pour espérer contre-balancer la montée en puissance militaire chinoise dans les années à venir.

L’Inde teste avec succès son démonstrateur hypersonique à scramjet HSTDV

15 mois après le premier test raté de son démonstrateur de missile hypersonique à propulsion par Scramjet Hypersonic Technology Demonstration Vehicle (HSTDV), les ingénieurs indiens du Defence Research and Development Organisation (DRDO), l’agence indienne d’armement, ont pu tester avec succès leur nouvelle technologie ce 7 septembre 2020 lors d’un vol ayant, semble-t-il, rempli l’ensemble de ses objectifs. Lancé par un missile à carburant solide ayant amené le HSTDV à 30 km d’altitude à une vitesse de Mach 6, le missile hypersonique mit à feu son scramjet et maintint pendant une vingtaine de seconde un vol hypersonique, parcourant 2 km chaque seconde en vol en palier.

L’essai peut paraitre limité, 20 secondes de vol hypersonique propulsé par scramjet ne représentant pas à proprement parler un enjeu opérationnel, puisque les missiles à propulsion classique y parvienent déjà depuis plusieurs années. Toutefois, les ingénieurs indiens ont montré par cet essai qu’ils maitrisaient désormais l’allumage et surtout le controle de la combustion dans un moteur scramjet, ce qui, en soit, ouvre les portes du vol hypersonique à l’industrie aéronautique indienne. En outre, ce vol réussi aura permis, sans le moindre doute, d’enregistrer de nombreuses données critiques pour l’évolution du programme dans l’avenir. Il s’agit donc bien à proprement parler, d’un véritable succès pour la recherche et l’industrie indienne.

Video du lancement du HSTDV indien publiée par le site indien Défense Livefist

Contrairement au statoréacteur classique, dans lequel le flux d’air reste subsonique pour contrôler la combustion du carburant, le superstatoreacteur, ou scramjet, doit parvenir à contrôler cette même combustion alors que la vitesse du flux d’air dépasse Mach 1 dans la chambre de combustion. Pour y parvenir, il est nécessaire soit d’utiliser des carburants spéciaux, comme l’hydrogène, soit d’employer des dispositifs permettant de ralentir et surtout refroidir le filet d’air à l’interieur du réacteur, pour employer du carburant traditionnel comme le Kerozène. Si la première solution est celle employée dans le cas des missiles de croisière hypersoniques, la seconde approche technologique, utilisée notamment dans le cadre du programme SABRE de la DARPA, permettra de developper des superstatoreacteur équipant des avions pilotés, y compris des avions de ligne.

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Le programme indien Liquid Fuel Ramjet Technology a pour objectif de developper un système à statoréacteur pouvant dépasser la vitesse maximum traditionnelle de Mach 3,5 en incluant notamment un refroidisseur d’air avant la chambre de combustion.

Le HSTDV n’est pas le seul programme hypersonique dans lequel est impliqué l’Inde. Ainsi, en coopération étroite avec la Russie qui dispose d’une avance technologique avérée dans ce domaine, et avec qui ils ont déjà développé le missile anti-navire supersonique Brahmos, les ingénieurs indiens développent également aujourd’hui le missile de croisière hypersonique Brahmos II, qui semble toutefois être indépendant du programme HSTDV. En outre, le pays prévoit de developper, sur les bases des acquis technologiques développés par ces deux programmes, une famille de missiles hypersoniques allant du missile de croisière à longue portée au missile anti-navire et au missile surface-air, faisant du programme hypersonique indien un des piliers de sa puissance militaire à venir.

L’Autriche prete à vendre ses Eurofighter Typhoon à l’Indonésie

A l’occasion de sa visite en Europe, le ministre de La Défense indonésien, Prabowo Subianto, avait annoncé avoir proposé à l’Autriche le rachat de ses 15 avions Eurofighter Typhoon d’occasion, afin de renforcer et moderniser la force aérienne indonésienne. L’information avait fait grand bruit, mais en l’absence de réponse officielle de la part de Vienne, et surtout à la suite d’un « démenti » de la part du président Joko Widodo qui avait indiqué que pour l’heure, le pays restait en négociation avec Moscou au sujet de l’acquisition de 12 Su-35, elle perdit rapidement de son intérêt. Il semble toutefois que les autorités autrichiennes soient déterminées à mener à bien ces négociations puisque, par l’intermédiaire de sa ministre de La Défense, Klaudia Tanner, elles ont répondu officiellement à Jakarta en indiquant être prêt à entrer en négociation avec les autorités indonésiennes à ce sujet.

Il s’agit, pour Vienne, de trouver au plus vite une solution pour éliminer les Eurofighter Typhoon de son inventaire, pour se doter d’un nouvel appareil afin d’assurer la protection de l’espace aérien autrichien. Non seulement les autorités du pays ont poursuivi Airbus pour une série de malversation concernant la vente de ces 15 appareils en 2003, de nombreuses « commissions » ayant été versées pour s’assurer de la commande selon une enquête conjointe Austro-américaine, mais l’appareil étant, selon les autorités autrichiennes ainsi que l’Etat-major du pays, particulièrement cher à entretenir, bien au delà de ce qui avait été initialement convenu contractuellement lors de la vente. Or, le contrat de maintenance en cours avec Airbus prend fin en 2022, et Vienne doit donc trouver rapidement une solution pour « sortir du système Eurofighter », selon les mots de Klaudia Tanner, avant cette date.

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Le contrat de maintenance des 15 Typhoon autrichiens prendra fin en 2022, laissant peu de temps à Vienne pour trouver une solution économiquement viable pour les remplacer

Reste que la vente de Typhoon d’occasion est une procédure dès plus complexes, car elle requiert l’accord non pas de 1 pays, mais de 5 ! En effet, l’Eurofighter est composé d’éléments technologiques en provenance d’Allemagne, du Royaume-Unis, d’Italie et d’Espagne, les 4 pays membre du consortium Eurofighter, mais également des Etats-Unis, qui dès lors disposent d’un droit de regard sur l’exportation secondaire des équipements. Washington étant par ailleurs positionné à Jakarta pour de nouvelles commandes de F16, il est parfaitement possible qu’à l’instar des difficultés rencontrées par Paris pour exporter ses missiles Scalp EG vers Le Caire, les Etats-Unis fassent trainer intentionnellement l’autorisation d’exportation requise pour satisfaire à ses propres intérêts industriels et politiques.

En outre, l’Indonésie est également un client particulièrement complexe à traiter, sans même parler des atermoiements politiques qui lui sont propres. Malgré la confirmation d’une commande de 12 Su-35 auprés de Moscou après d’âpres négociations de 4 années, concluent en 2018 par une commande officielle, le dossier est, aujourd’hui encore, à l’arrêt, tant par crainte de subir des sanctions américaines en application de la législation CATSAA, que par tensions politiques internes, et une législation nationale particulièrement limitative. Ainsi, une loi votée en 2007 interdit l’importation d’équipements de Défense sans contre-parties industrielles, ce qui posera naturellement d’importants problèmes dans le cas d’un achat d’avions d’occasion. En outre, les capacités industrielles indonésiennes sont limitées, obligeant à des montages parfois alambiqués, comme le paiement d’une partie de la commande des Su-35 en huile de palme acceptée par la Russie.

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Le contrat portant sur l’acquisition de 12 Su-35 par l’Indonésie reste actif, mais semble figé depuis deux ans

Pour palier ces difficultés, Vienne espère convaincre Airbus de lui racheter ses Typhoon, afin de les moderniser et les céder directement à l’Indonésie, avec de possible compensations sur des pièces détachées liées, par exemple, à ses avions de ligne. Reste que la somme cumulée des nombreuses hypothèses devant être respectée, et de la fenêtre particulièrement courte dont dispose l’Autriche pour mener à bien ses négociations, rendent les chances de succès particulièrement réduites. Sachant que l’Autriche envisage de remplacer ses appareils par des appareils neufs, le JAS 39 Gripen suédois étant souvent cité comme ayant la préférence des militaires autrichiens, il ne faudra guère tarder pour éviter une rupture opérationnelle.

L’intervention militaire sur Taiwan se banalise dans la communication chinoise

En seulement quelques mois, la presse internationale chinoise, largement contrôlée par le gouvernement central du pays, a profondément fait évoluer son discours concernant les tensions autour de l’ile de Taiwan, mais également en Mer de Chine face à l’US Navy, et face à la Marine Indienne. Alors qu’en début d’année, le ton était davantage à la dénonciation des « provocations » américaines dans la région, ce qui pouvait créer des tensions exagérées, il fait désormais état, de manière précise et presque banale, d’une intervention militaire contre l’ile indépendante, comme du déclenchement probable d’un conflit opposant Pékin à Washington ou New Delhi.

Nous avions déjà abordé le sujet il y a quelques semaines, à l’occasion de la très médiatique arrivée des premiers Rafale en Inde, lorsque la presse chinoise s’était empressé de dresser un comparatif entre l’avion français et son J-20, sur des critères d’ailleurs hautement contestables. Il apparaissait alors que Pékin préparait l’opinion publique à une possible confrontation entre les deux géants asiatiques dans le Ladakh, et usait de toutes les « ficelles » de la propagande d’Etat que sont les siennes. Aujourd’hui, le schéma est exactement le même concernant une possible intervention militaire pour reprendre le contrôle militaire de l’ile de Taiwan, et se confronter à une intervention de l’US Navy pour venir en aide à son allié.

second Type 075 launch Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Les porte-hélicoptères d’assaut Type 075 chinois vont considérablement augmenter les capacités de projection de forces de l’APL

Le premier exercice rassemblant simultanément les deux porte-avions chinois, le Liaoning et le Shandong, a été l’occasion pour la presse internationale chinoise de mettre en avant les capacités offertes par ces deux navires pour créer une bulle de protection et de déni d’accès autour de l’ile indépendantiste, de sorte à tenir à distance, avec l’aide des missiles balistiques anti-navires DF-21D et DF-26, d’éventuels renforts américains, qu’ils soient aériens ou navals. Selon les experts cités, l’hypothèse militaire semble ne faire plus le moindre doute, et qu’il ne s’agit désormais plus de savoir si une telle opération aura lieu, mais quand l’Armée Populaire de Libération s’estimera prete pour la mener.

La Marine Chinoise dispose aujourd’hui de 2 porte-avions mettant en oeuvre respectivement 24 et 36 avions de chasse polyvalents j-15, sensiblement équivalents au Su-30 ou au F-15, ainsi que de 6 navires d’assaut Type 071, de 25 destroyers modernesType 052 et 055, et de 32 frégates anti-sous-marines Type 054, épaulées par 6 sous-marines nucléaires d’attaque Type 09III et surtout de 30 sous-marins d’attaque à propulsion conventionnelle Type 039/A, réputés très discrets, et parfaitement adaptés pour créer un barrage naval autour de Taiwan. La Défense anti-sous-marine côtière peut-être assurée par la soixantaine de corvette Type 056 dédiées à cette mission. D’ici la fin 2020, elle devrait recevoir, en outre, 2 porte-hélicoptères d’assaut Type 075, 2 destroyers Type 055 et 3 destroyers Type 052D supplémentaires. Elle dispose, en outre, d’un corps d’assaut parachutiste de 30.000 hommes, et d’un corps d’infanterie de marine de 35.000 hommes, conférant une capacité d’assaut très significative , surtout à proximité de ses cotes, comme dans le cas de Taiwan.

J 15 sur le pont du liaoning Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Le porte-avions Liaoning peut mettre en oeuvre 24 chasseurs embarqués J-15, alors que le Shandong peut, lui, recevoir jusqu’à 36 de ces appareils.

Cette force est certes bien inférieure à celle des Etats-Unis, qui aligne 11 porte-avions, 9 Porte-hélicoptères d’assaut, 10 navires d’assaut, 18 croiseurs, 65 destroyers, et 52 sous-marins nucléaires d’attaque. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’US Navy ne pourra, en aucun cas, concentrer tous ses moyens disponibles dans le seul Pacifique occidental. En revanche, Washington peut s’appuyer sur les forces taïwanaise (4 destroyers, 22 frégates), japonaises (4 porte-hélicoptères d’assaut, 24 destroyers, 16 frégates, 18 sous-marins) ou encore australiennes (2 porte-hélicoptères d’assaut, 3 destroyers, 8 frégates, 6 sous-marins). Mais contrairement à la situation européenne, les alliances américaines dans le Pacifique sont toutes bilatérales, et ne permettent pas de concevoir, à l’instar de l’OTAN, de strategie globale optimisée. De fait, rien ne garantit aux Etats-Unis de disposer effectivement de l’appui de ses alliés japonais, australiens ou sud-coréens pour venir en aide à Taïwan.

En outre, la flotte US agirait à grande distance de ses bases d’appui de Diego Garcia, d’Okinawa ou de Guam, alors que les forces chinoises navigueraient , dans une telle hypothèse, dans la zone de couverture aérienne continentale, un avantage non négligeable, d’autant que l’APL dispose de plusieurs appareils lourds à long rayon d’action, comme les Su-30 et 35, ou le J-16 et JH-7, ainsi que, bien évidemment, de ses bombardiers stratégiques H-6. En tout état de cause, rien ne permet, aujourd’hui, de considérer que les Etats-Unis et leurs alliés auraient l’ascendant militaire s’ils devaient intervenir en soutien de Taïwan, face à un dispositif défensif chinois que l’on peut imaginer conçu pour y faire face. On comprend, dès lors, l’assurance croissante dont fait preuve la presse chinoise au sujet d’une éventuelle opération militaire pour se saisir de Taiwan.

Le Soft-Power et la faiblesse des armées de plus en plus critiqués en Allemagne

La crise qui oppose aujourd’hui la Turquie et l’alliance franco-grecque a été l’occasion, pour Berlin, d’une nouvelle fois tenter de mettre en avant sa conception des relations internationales et européennes, basée sur des rencontres diplomatiques, d’éventuelles sanctions économiques, et beaucoup de patience. Mais cette approche est, désormais, de plus-en-plus critiquée par nombre d’allemands eux-même, qui mettent en cause l’incapacité de Berlin, et surtout d’Angela Merkel, à envisager un autre mode d’action, si tant est que cela possible eu égard à l’état de délitement avancé des forces armées allemandes.

La charge est venue cette fois de Tom Enders, l’ancien président du groupe Airbus, dans une tribune signée dans le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung, dans lequel le précédent homme fort de l’industrie aéronautique allemande, porte une critique acerbe des positions de la chancelière Merkel, en particulier face à la Turquie et le président Erdogan. Selon lui, l’Allemagne est désormais enfermée dans une vision opaque et monochrome des relations internationales, et a perdu toute réelle influence alors que ses forces armées n’ont plus même la capacité à défendre le pays sans le soutien de l’OTAN, et plus particulièrement des Etats-Unis. Protection qu’il juge, par ailleurs, de plus-en-plus « discutable ». Et d’ajouter que Berlin serait bien inspiré de se rapprocher des positions françaises, pour être en mesure d’arrêter la montée en puissance des exigences du président Erdogan, qui ne comprend, de toute évidence, que la Force.

Leopard 2A7 Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
L’OTAN estimait en 2019 que l’Armée allemande ne serait en mesure de déployer qu’une seule brigade mécanisée dans un délais de 30 jours.

Ces positions ne sont pas sans rappeler celles exprimées par Wolfgang Ishinger, ancien ambassadeur d’Allemagne aux Etats-Unis, et président de la conférence annuelle Munich Security Forum, lorsque ce dernier avait alerté à plusieurs reprises sur la faiblesse de la réponse militaire européenne en générale, et allemande en particulier. Il avait, par ailleurs, émis un avis beaucoup plus positif et nuancé que les autorités allemandes concernant la proposition faite par le Président Français Emmanuel Macron sur l’extension de la doctrine de dissuasion française à certains de ses alliés européens qui le souhaiteraient. Proposition qui avait été vertement rejetée par Berlin, qui estima qu’il s’agissait d’un moyen pour Paris de prendre la main sur La Défense européenne, préférant s’en remettre corps et âmes à l’OTAN et à la protection américaine.

Il faut dire qu’en dépit d’un budget défense plus que conséquent, 45 Md€ en 2020, les armées allemandes présentent un bilan opérationnel catastrophique. A plusieurs reprises en 2018 et 2019, des alertes furent publiées concernant le très faible niveau de disponibilité effective des forces, qu’il s’agisse des blindés de l’Armée de terre, des Typhoon de la Luftwaffe, ou des sous-marins de la Marine allemande. En 2018, l’OTAN estimait, à ce titre, qu’il faudrait 30 jours à l’Allemagne pour être en mesure de déployer une brigade mécanisée opérationnelle sur le front de l’Est, et qu’il faudrait probablement 3 mois supplémentaires pour en déployer une seconde. Un paradoxe lorsque l’on sait que l’Allemagne est le pays qui investit le plus dans ses équipements militaires et leur maintenance en Europe, au prorata du nombre de soldat dans ses effectifs. A titre d’exemple, la France dispose, à budget égal, d’une force armée environ 35% supérieure en terme de personnels, mais également d’équipement, tout en consacrant 1/4 de son budget à la seule dissuasion nucléaire.

Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe en patrouille Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
En juin 2018, seuls 39 des 128 Typhoon de la Luftwaffe étaient opérationnels, alors qu’aucun de ses 6 sous-marins Type 212A n’était à la mer

Si le mouvement pacifiste allemand, celui-là même qui parvint durant les années 80 à limiter l’effort de défense du pays afin d’être capable de se défendre mais en aucun cas d’attaquer (un non-sens du point de vu militaire), continue d’avoir une forte influence sur la politique et les médias berlinois, l’opinion publique allemande commence à percevoir le déséquilibre flagrant qui existe entre la puissance économique du pays, et son influence réelle sur la scène internationale, dès lors qu’elle doit faire face à des pays n’hésitant pas à mettre dans la balance l’intervention armée, comme la Turquie, la Russie ou la Chine. Et cette même opinion publique est aujourd’hui majoritairement favorable à un rapprochement avec la France sur ces questions.

Reste qu’aujourd’hui, il est évidemment difficile de comprendre les positions allemandes très fermes face à Moscou concernant l’affaire Navalny, avec la menace de la suspension du gazoduc Nord Stream 2 à la clé, et l’absence totale de fermeté vis-à-vis d’Ankara, qui menace ouvertement la Grèce dans son intégrité territoriale, qui annonce une nouvelle commande de S400 russes, et qui menace de faire « imploser l’OTAN » si la Grèce venait à s’opposer à elle. Comme il est difficile de comprendre l’hostilité croissante de Berlin vis-à-vis des positions françaises, qu’il s’agisse d’étendre la dissuasion aux alliés européens, de l’intervention militaire aux cotés d’Athènes pour contenir la Turquie, et même de l’intervention française au Sahel pour contenir la poussée islamiste qui menace aussi bien l’Afrique du Nord que l’Europe. A se demander si les dirigeants allemands se soucient, aujourd’hui, d’autre chose que de la préservation des parts de marché de l’industrie automobile germanique dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis ….

La vente de F35 et de EA-18G Growler aux Emirats Arabes Unis enrage la classe politique israélienne

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou était parvenu à survivre politiquement à des mises en accusation pour corruption et à une gestion de la crise Covid largement contestée, mais il semble que l’accord donné aux Etats-Unis pour vendre des chasseurs F35A, des avions de guerre électroniques EA-18G Growler et des drones Reapers aux Emirats Arabes Unis en contre partie d’une normalisation des relations entre les deux pays sous l’égide de Donald Trump, ait été la goutte d’eau qui l’opinion publique, et surtout la classe politique israélienne, ne lui pardonnera pas.

Bien qu’il s’en défende, tout indique en effet que la signature de « l’accord de paix historique » entre Jerusalem et Abu Dabi, il y a deux semaines de cela, ait donné lieu a des tractations « discrètes », le premier ministre Netanyaou ayant donné des garanties à son homologue américain qu’Israel ne ferait pas jouer la clause légale conservatoire interdisant aux Etats-Unis de vendre des armements à des pays qui pourraient nuire à la sécurité de l’Etat Hébreux. Jusqu’ici, les premiers ministres israéliens successifs s’étaient toujours opposés à ce que les EAU, mais également le Qatar, Oman, le Koweit et l’Arabie saoudite, ne puissent acquérir des équipements de défense plus performants que ceux en service dans les armées israéliennes, en dépit des relations qu’ils entretenaient avec Washington.

MQ 9 Reaper taxis Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
L’acquisition de drones reaper est également inclus dans l’accord liant les Etats-Unis, Israel et les EAU.

L’affaire était d’ailleurs à ce point entendue coté Emirien que lorsque Bibi (surnom donné à B. Netanyaou) déclara publiquement qu’il n’avait pas donné un tel accord, Abu Dabi annula, au dernier moment, l’envoie d’une délégation en Israël qui devait marquer l’avancée du rapprochement entre les deux pays. Il aura fallu la rencontre entre Mike Pompéo, le secretaire d’Etat américain, et du premier ministre israélien, pour que les dénégations de ce dernier ne cessent, évitant depuis soigneusement le sujet. Mais le sujet est loin d’être oublié des israéliens eux-mêmes, et notamment de Benny Gantz, qui a formé avec le Likoud une alliance de coalition pour diriger le pays après 2 élections législatives ne désignant aucun vainqueur. Ancien officier général de l’Armée israélienne, ce denier ne décolère pas contre son « allié » avec qui il doit alternativement partager le poste de premier ministre pour les années à venir.

Mais l’opposition israélienne n’est pas la seule à s’émouvoir de cet accord. En effet, le Congrés américain ne voit pas d’un bon oeil la vente de F35 et d’autres équipements de pointe aux Emirats Arabes Unis, en raison de leur forte implication dans la guerre civile au Yemen, et des milliers de morts civils victimes des affrontements entre Rebels Houthis soutenus par Téhéran, et les forces gouvernementales épaulées par l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. L’opposition parlementaire américaine pourrait être à ce point forte que le Président Trump aurait déjà annoncé qu’il envisageait de contourner le veto du Congrès comme il l’avait fait concernant les ventes d’armes à l’Arabie saoudite il y a deux ans. Toutefois, ce que semble le plus craindre Donald Trump, c’est l’annulation des ventes américaines en cas de victoire du candidat Joe Biden aux élections présidentielles de novembre 2020. Au point de chercher, par tous les moyens, à accélérer la mise en oeuvre de cet accord, et de le rendre indétricotable par une éventuelle nouvelle administration.

EA18 Growler Harm Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Le EA-18G Growler est un appareil de guerre électronique et de suppression des défenses anti-aériennes qui équipe les porte-avions de l’US Navy, mais engagements les forces australiennes ainsi que, prochainement, la Luftwaffe allemande.

Reste que l’on peut s’interroger sur les raisons qui poussent l’ensemble des protagonistes de cet accord à prendre d’aussi grands risques politiques pour le voir mener à son terme : une crise politique intérieure pour le premier ministre israélien, un nouveau bras de fer avec le Congrès et notamment avec une partie des républicains à quelques semaines des élections pour D.Trump, et l’acquisition de materiels certes performants mais potentiellement risquée pour les Emirats Arabes Unis, rien n’empêchant une nouvelle administration américaine en accord avec un nouveau premier ministre israélien de suspendre la livraison ou la maintenance des équipements livrés, sans même parler de l’impact sur l’image dans le monde arabe du cheik Khalifa bin Zayed qui dirige le pays. De toute évidence, cette crise n’a pas, pour l’heure, révélée tous ses secrets …

Les destroyers lourds Type 055 chinois équipés bientôt de missiles balistiques anti-navires

S’il est une arme dont dispose la Chine aujourd’hui qui pose problème aux Etats-Unis, c’est bien sa flotte de missiles balistiques anti-navires à moyenne portée, composée de missiles DF-21D d’une portée de 1.500 km, et de missiles DF-26 d’une portée de 4.000 km. Longtemps considérés par les services de renseignement militaires occidentaux comme des armes de propagande, car sensément incapables de viser effectivement un navire mobile, elles sont désormais prises beaucoup plus au sérieux par l’US Navy, qui pourrait voir ses unités majeures, porte-avions et LHA (porte-hélicoptère d’assaut) directement menacées. Pékin semble aujourd’hui déterminé à pousser son avantage, en embarquant ce type de missile à bord de ses nouveaux Destroyers Lourds, classés croiseurs par l’US Navy, de Type 055, dont la première unité, le Nanchang, est entrée en service en début d’année, et dont la 8ème coque a été lancée le week-end dernier.

Bien que l’APL disposait du missile DF-21D depuis de nombreuses années, et le présentait depuis le début comme un « Tueur de porte-avions », les services de renseignement comme les Etats-Majors des Marines occidentales estimaient qu’il était hautement improbable que ce type de missile puisse effectivement viser une cible mobile, comme un navire. En effet, la vitesse du véhicule de rentrée atmosphérique transportant la charge explosive (ou nucléaire) avoisine les seuils hypersoniques, créant des contraintes thermiques et électromagnétiques incompatibles avec l’utilisation d’un radar de guidage terminal, ou d’un autodirecteur infrarouge ou même optique (video, laser .). De fait, le terme « tueur de porte-avions » souvent employé par Pékin n’effrayait pas outre mesure, et était le plus souvent qualifié de propagande.

DF21D missile Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Entré en service en 2010, le missile balistique anti-navire DF-21D n’avait guère été pris au sérieux par les marines occidentales avant 2018.

Depuis deux ans, toutefois, les choses ont profondément changé. D’une part, les officiels chinois ont donné quelques indications sur le mode de guidage de ces missiles, qui effectivement n’utilise pas d’auto-directeur radar ou infrarouge, mais un MaRV, pour Manoeuvrable Rentry Vehicle, que l’on peut qualifier d’ancêtre du planeur hypersonique, capable de manoeuvrer pour toucher sa cible avec précision sur la base de coordonnées géographiques corrélant avec un positionnement satellite. Ce MaRV est, qui plus est, très difficile à intercepter par des moyens anti-balistiques classiques, comme le missile SM-3 américain du système AEGIS. Il ne restait plus aux ingénieurs chinois qu’à transmettre dynamiquement, et toujours en secteur arrière par satellite, les nouvelles coordonnées de la cible, pour la frapper avec précision.

Certes, ce mode de guidage suppose de connaitre et de suivre très précisément la position de la cible, soit par un moyen aérien, soit par sous-marin, ou enfin par un satellite. Cela suppose donc de disposer de conditions météorologiques suffisamment clémentes (surtout pour le satellite), et/ou de moyens de reconnaissance particulièrement discrets, l’escorte navale et aérienne des porte-avions étant justement conçue pour empêcher de localiser précisément la position des navires, et notamment des unités majeures. Il n’empêche, désormais, les DF-21D comme les DF-26 chinois sont pris très au sérieux par le Pentagone, et les marines alliées, à l’instar des missiles hypersoniques chinois ou russes en cours de developpement, le 3M22 Tzirkon russe étant le plus médiatisé.

test du tzirkon 3M22 Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Le missile hypersonique russe Tzirkon 3M22 équipera les unités de surface équipées de lanceur verticaux UKSK, comme les frégates Ad. Gorshkov

Visiblement, Pékin n’a pas la même maitrise des technologies hypersoniques que son voisin et allié russe, puisqu’alors que Moscou prévoit d’équiper ses navires du Tzirkon dans un avenir proche, notamment en ayant conçu le missile pour pouvoir être mis en oeuvre à partir des silos de lancement verticaux UKSK qui équipent les nouvelles unités de surface russes comme les destroyer de la classe Admiral Groshkov, la marine chinoise semble avoir décidé d’embarquer, à bord de ses destroyers lourds Type 055, un missile balistique anti-navire, probablement dérivé du DF-21D actuel. L’emport de ces missiles, mais également de nouveaux missiles de croisière de frappe vers la terre, comparables au Kalibr russe, Tomahawk américain et MdCN français, offrira une puissance de feu inégalée aux destroyers chinois, ne cédant dans les faits qu’aux croiseurs russes de la classe Kirov dans ce domaine. En outre, le nouveau navire chinois dispose de systèmes de détection très performants, notamment d’un radar AESA à face plane d’une grande puissance lui conférant des capacités au moins comparables au SPY1 qui équipe les croiseurs Ticonderoga et destroyers A.Burke américains.

Une fois embarqués, ces nouveaux missiles offriront à la marine chinoise une allonge exceptionnelle en matière de capacités anti-navires, d’autant que les missiles balistiques anti-navires cumulent, à l’impact, l’énergie dégagée par l’explosion de la charge militaire et l’énergie cinétique d’un projectile évoluant à plusieurs fois la vitesse du son. De quoi, si pas nécessairement couler, mais en tout cas mettre hors service un porte-avions lourd ou un porte-hélicoptères d’assaut, ce qui s’apparenterait au scénario du pire pour l’US Navy et les Etats-Unis dans le Pacifique. En outre, à l’instar des missiles hypersoniques, ils n’offriront qu’un très court délais de réaction aux unités navales visées et à leur escorte pour tenter d’intercepter ou de leurrer/éviter le missile.

SM 3 missile Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Le missile SM3 est la principale arme anti-missiles balistiques du système AEGIS américain

Reste que l’avantage conféré par ces missiles balistiques, comme par les missiles hypersoniques, pourrait bien être limité dans le temps. En effet, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe ou Japon et en Corée du Sud, des travaux sont menés pour developper une parade efficace qui, eut égard aux efforts fournis, devrait entrer en service avant la fin de la décennie. En outre, l’US Navy est également consciente du fait qu’il lui sera bientôt nécessaire d’opérer ses porte-avions à d’importantes distances des cotes adversaires, pour justement éviter d’être pris à parti par des missiles lancés à partir de lanceurs terrestres mobiles, ou de vecteurs navals et/ou aériens. De fait, le périmètre défensif du groupe aéronaval va rapidement s’étendre, et probablement se renforcer, à l’image de ce qu’il était dans les années 60 et 70, ou un porte-avions était communément escorté par 2 ou 3 croiseurs et une pleine flottille de destroyers, contre un croiseur et 2 ou 3 destroyers aujourd’hui.

Le Rail Gun teste par la Marine chinoise sur un navire dassaut LST 1 Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
La Chine devrait équiper la prochaine génération de destroyers Type 055, qui entrera en service en 2025, de canon électromagnétique de type Rail Gun

Il n’en demeure pas moins vrais que l’arrivée de ces missiles balistiques anti-navires à bord des Type 055 chinois, qui devrait arriver d’ici 2 à 4 ans, comme celle des premiers destroyers Type 055 équipés de canons électriques de type Rail Gun, prévu pour 2025 par l’Etat-Major chinois, pourrait donner un avantage opérationnel notable à la marine chinoise pour plusieurs années, même en situation d’infériorité numérique, face aux forces navales alliées du pacifique. Et même si la parade est en cours de developpement, elle n’entrera en service, selon toute probabilité, qu’à la fin de la décennie, donnant le temps nécessaire et suffisant à l’APL de combler ce retard numérique eu égard à la production actuelle de ses chantiers navals. De toute évidence, les options alliées pour conserver l’ascendant naval sur Pékin se réduisent un peu plus chaque jour …

Les Etats-Unis à nouveau à l’offensive pour contrer les discussions franco-grecques autour du Rafale et des Belh@rra

Depuis que la crise opposant la Turquie à la Grèce et Chypre, liée à la mission du navire d’exploration minière Orus Reis dans des eaux revendiquées par Athènes ou Nicosie, a éclaté, Washington a été d’une remarquable discrétion. Ce n’est qu’il y a deux jours que Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, s’est exprimé sur le sujet. Intervention pour le moins décevante pour Athènes, puisqu’il s’est contenté d’appeler les deux parties à « faire baisser les tensions en Méditerranée Orientale ». Pourtant, il n’aura fallut que 24 heures aux autorités américaines pour réagir suivant la publication d’informations sur un possible accord entre la France et la Grèce portant sur l’acquisition, à tarif préférentiel, d’un escadron d’avions Rafale et de la reprise des discussions entre les deux pays au sujet des 2 frégates FDI Belh@rra.

En effet, à peine ont-ils eu vent des discussions françaises-grecs, que les services plénipotentiaires américains auraient, selon les informations publiées par le site defencereview.gr, entrepris de mettre les autorités grecques sous pression pour faire dérailler les négociations en cours. Pour contrer le Rafale, Washington brandit à nouveau, et sans surprise, le F35. Plus surprenant est la proposition faite pour contrer les discussions portant sur les frégates FDI Belh@rra, basée sur les navires de la classe Freedom appartenant au programme Littoral Combat Ship, ou LCS. En effet, Washington aurait proposé à Athènes les navires de cette classe qui seront prochainement retiré du service par l’US Navy.

LCS Freedom class Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Les LCS de la classe Freedom ne disposent ni de l’armement, ni des radars et sonars nécessaires à la Marine Hellénique pour renforcer ses capacités opérationnelles et dissuasives face à la Marine et l’Aviation Turque

Cette proposition, qui fait suite à une proposition basée sur le modèle de corvette MMSC de Lockheed acquis à 6 exemplaires par l’Arabie saoudite, qui déjà avait tenté de prendre de cours les discussions franco-grecques, mais qui, au final, s’avéra être un coup dans l’eau, les 4 navires étant proposés à presque 5 Md€, hors munitions. Avec les LCS, nul doute que le prix sera compétitif, puisque les navires sont destinés, aujourd’hui, au ferraillage. En effet, l’US Navy a jugé que doter ces corvettes des capacités opérationnelles minimum requises pour avoir une valeur militaire en zone de basse ou de moyenne intensité, n’était pas économiquement pertinent, d’autant que plusieurs de ces navires, dont l’USS Milwaukee, ont connus de nombreux problèmes à la mer.

Comme le détaille l’article cité en référence, les LCS de la classe Freedom ne correspondent en aucun point aux besoins actuels de la Marine Hellénique, et ne sont en aucune manière en « concurrence » avec les FDI. Ne disposant que d’un canon de 57mm, d’un système d’auto-protection anti-aérien à courte portée RAM, et de deux lanceurs quadruples pour missiles Hellfire hâtivement ajoutés pour augmenter la puissance de feu contre des menaces dissymétriques auquel ce navire est sensé faire face dans son profil de mission pour l’US Navy. De fait, il ne dispose ni de capacités de déni d’accès aériens comme la FDI avec ses 24 missiles Aster 30 et son Radar Aesa Sea Fire, ni de capacités ASM comparables à la suite sonar de la FDI, ni de la puissance anti-navire conférées par les 8 MM40 BlockIIIC Exocet, et, naturellement, d’aucune capacité de frappe à terre, comme les 8 missiles de croisière MdCN de la FDI.

Belh@rra Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Les discussions autour de l’acquisition de 2 frégates FDI Belh@rra par la Grèce semblent être, désormais, pilotés directement depuis l’Elysée et le bureau du premier ministre grec.

De fait, on peut s’interroger sur les raisons profondes qui amènent Washington à systématiquement tenter de faire échouer les négociations concernant les FDI, puisqu’à court ou moyen terme, les Etats-Unis n’ont tout simplement aucune offre alternative sérieuse à proposer à Athènes, et que quitte a vouloir commander des frégates de type FFG/X avec livraison dans 5 à 10 ans à 2 Md$ pièce, autant commander, à Paris ou à Rome, les FREMM dont le programme américain est dérivé, livrées beaucoup plus vite, et 30% moins onéreuses. Dès lors, pourquoi cette volonté féroce de voir ces négociations se conclurent ?

Deux hypothèses émergent dans ce dossier. La première repose sur la volonté de Washington de garder la main mise sur les contrats de défense grecs, et par la même, de priver l’industrie française de défense d’opportunités d’exportation, fut-ce au prix d’un affaiblissement sensible des capacités défensives de son allié dans une situation de crise. La seconde, plus problématique, reposerait sur la volonté de la part de l’administration américaine de neutraliser les capacités défensives d’Athènes, et d’empêcher, par la même, la Grèce de s’opposer par la force aux revendications territoriales turques. Non pas que Washington ait pris fait et cause pour la politique extérieure turque, mais que les Etats-Unis craignent, comme en avait déjà fait la menace le président Erdogan, qu’un nouvel affrontement greco-turc ne provoque l’implosion de l’OTAN, qui plus est si la France venait à soutenir Athènes, comme elle semble déterminée à le faire.

lachat de 36 rafale par linde en 2016 avait tourne au scandale politique les opposants au president narendra modi denoncaient deja le role joue par un proche du premier ministre indien Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
L’acquisition d’un escadron de Rafale par la Grèce permettrait de rétablir rapidement l’équilibre et le rapport de force entre Athènes et Ankara.

En effet, l’arrivée de nouveaux avions Rafale et de frégates Belh@rra, incontestablement les unités de surface les plus puissantes en mer Égée pendant plusieurs années si elles venaient à être effectivement livrées, amoindrirait le levier de pression US sur Athènes, sachant que Washington est parfaitement conscient que son propre bras de levier sur Ankara est aujourd’hui très affaiblis, pour ne pas dire négligeable, sauf à mettre en place d’importantes sanctions économiques qui risqueraient de provoquer le basculement turc vers d’autres alliances, chinoises ou russes. De fait, en l’absence d’alternatives efficaces contre la Turquie, l’échec des négociations franco-grecques et le retrait de la Grèce face aux revendications turques peuvent apparaitre, vue de Washington, comme un « mal nécessaire » pour préserver l’influence US en Europe et prévenir l’effondrement de l’OTAN.

Reste que le dernier mot reviendra, de toute évidence, aux grecs eux-mêmes, ou tout du moins à leurs élus, et que le premier Ministre Kyriakos Mitsotakis apparait, aujourd’hui, plus que déterminé à préserver les intérêts de son pays et de ses ressortissants. On ne peut qu’espérer que ce dernier saura faire fi des pressions américaines, ou d’ou qu’elles viennent, pour prendre, en conscience, les décisions qui s’imposent face à Ankara.

Le developpement des capacités technologiques et industrielles chinoises inquiète le Pentagone

Chaque année, le Secrétariat à La Défense des Etats-Unis publie, à destination du Congrès, un rapport sur les développements sécuritaires et technologiques de la République Populaire de Chine. Au fil des dernières années, ce rapport est devenu de plus en plus pressant sur de nombreux aspects, comme la construction et la mise en oeuvre rapide des moyens de déni d’accès sur les cotes chinoises et en Mer de Chine, l’extension de la flotte de Pékin, ainsi que sur les profondes évolutions qui s’opèrent au sein de l’Armée Populaire de Libération. Pour la première fois, cette année, alors que les tensions entre Washington et Pékin sont au plus haut, le rapport indique de manière explicite que les Etats-Unis ont perdu, face à la Chine, l’avantage technologique et opérationnel dans certains domaines, comme la défense anti-aérienne et anti-missile, les drones de combat, les armes balistiques et missiles de croisière, et, comme nous l’avions déjà traité il y a quelques jours, dans le domaine de l’industrie navale militaire.

Outre ces domaines dans lesquels le dynamisme militaro-industriel chinois surpasse effectivement celui des Etats-Unis sans la moindre contestation possible, le rapport met également l’accent sur plusieurs avancées notables en cours ou prévues par Pékin pour les années à venir. Parmi elle, le DoD estime que la Chine va doubler, dans la décennie à venir, le nombre de têtes nucléaires en service dans ses forces armées, qui passera de 200 à 400 têtes nucléaires d’ici 2030 selon les analystes américains. Si ce nombre restera très inférieur aux 3600 têtes nucléaires dont disposeront Washington et Moscou, il représente toutefois un sujet d’inquiétude pour le DoD, qui craint une reprise de la course aux armements, et notamment concernant les armements nucléaires dans le monde. Malgré les pressions américaines, les autorités chinoises ne veulent pas, en effet, rejoindre les accords New Start entre Etats-Unis et Russie, qui limiteraient sa propre capacité à accroitre son arsenal nucléaire, jugeant, probablement avec de bons arguments, que les deux pays disposent déjà d’un avantage nucléaire excessif vis-à-vis de la réalité géopolitique qu’ils représentent. Rappelons, à ce titre; que la Chine a aujourd’hui moins de têtes nucléaires que la France, qui dispose de 300 armes, et sensiblement le même nombre que le Royaume-unis, qui en a 215.

Dongfeng 41 ICBM china Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Entré en service en 2017, le missile nucléaire intercontinental chinois DF41 peut atteindre des cibles distantes de 15.000 km et mettre en oeuvre jusqu’à 10 MIRV d’une puissance allant de 20 à 150 kilotonnes.

Le rapport s’attache également à décrire les évolutions en cours au sein de l’APL en matière de doctrine, qui passe, à l’instar de celle appliquée aux Etats-Unis et en Europe, d’une doctrine « info-centrée » à une doctrine centrée autour de l’intelligence partagée, faisant largement appel à l’Intelligence Artificielle, au Cloud Computing, au Big Data et, naturellement, aux réseaux de communication. Ce changement inquiète particulièrement le Pentagone, qui a fait de cette doctrine le coeur de son avantage opérationnel pour les années à venir. Il semble, dès lors, que Pékin soit déterminé à ne pas laisser Washington prendre le large dans ce domaine. Dès lors, le rapport de force potentiel entre les forces armées des deux super-puissances s’évaluera, à l’instar de ce qui se faisait par le passé, surtout sur la base des forces numériques, aucun acteur n’ayant d’avantage technologique ou doctrinal suffisamment marqué pour faire la différence.

Reste, évidemment, l’experience du combat et des opérations militaires de grande ampleur, domaine dans lequel les forces américaines ont un avantage très net sur les forces chinoises, qui n’ont pas connu d’engagement majeur depuis la guerre sino-vietnamienne de 1979. Ainsi, dans le domaine naval, si Pékin dispose effectivement d’un nombre supérieur de navires et sous-marins en service, avec 350 unités contre 293 pour l’US Navy, l’experience de la Marine chinoise en matière d’opération navale océanique ou de projection effective de puissance, est très limitée, pour ne pas dire nulle. En effet, même aujourd’hui, ses grandes unités navales n’évoluent que très rarement en dehors de la zone de couverture de l’aviation chinoise. De même, la Marine chinoise n’a guère eu l’occasion de s’entrainer avec des marines majeures expérimentées, en dehors de la flotte russe du Pacifique. Toutefois, rien ne garanti que l’expérience acquise par les flottes occidentales dans ces domaines soit de nature à compenser l’infériorité numérique grandissante face à la Chine, qui, par ailleurs, à toutes les chances d’opérer, effectivement, plus prés de ses cotes que de celles des Etats-Unis.

chinese aircraft carrier liaoning Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Si la flotte chinoise s’est considérablement accrue ces dernières années, elle continue de n’évoluer majoritairement qu’à proximité de ses ports d’attache, sous la couverture de l’aviation chinoise basée à terre.

En tout état de cause, le rapport présenté par le DoD cette année au Congrès, démontre que, désormais, la Chine est incontestablement un concurrent des plus sérieux, et un adversaire potentiel à redouter si un conflit venait à éclater, nécessitant des adaptations rapides des forces américaines, afin de ne pas se retrouver rapidement distancés dans plusieurs domaines critiques. Il appèle également à ce que la doctrine de Défense américaine s’articule désormais avec l’objectif de contrer la puissance militaire chinoise, à l’instar de la doctrine chinoise, conçue pour prendre l’avantage, dans le temps, sur les Etats-Unis et leurs alliés. Il rejoint, en cela, les réflexions en cours, que ce soit au Pentagone, dans l’US Navy, l’US Air Force et le Marine Corps, tous portant une grande attention aux évolutions en cours et à venir au sein des forces armées de Pékin, et aux solutions à mettre en oeuvre pour être en mesure de les neutraliser. Alors que le budget de la Défense des Etats-Unis a déjà atteint un plafond qui n’est pas appelé à évoluer, les marges de manoeuvre, pour les militaires comme pour les parlementaires américains, sont désormais très étroites. De toute évidence, comme nous le titrions il y a quelques mois, Pékin a bel et bien surpris les Etats-Unis en matière de puissance militaire.

L’avion Awacs embarqué chinois KJ-600 a effectué son premier vol

S’il est un domaine dans lequel la montée en puissance de l’outil militaire chinois impressionne les occidentaux, c’est bien dans celui de la planification des moyens à long terme. En effet, l’Armée Populaire de Libération est parvenue, jusqu’ici, a systématiquement disposer au même instant, des nouveaux équipements attendus, mais également de l’ensemble des sous-composants nécessaires ainsi que des personnels et des infrastructures de maintenance pour permettre une entrée en service operationelle rapide et efficace. L’un des derniers exemples en la matière porte sur l’allongement des destroyers Type 052D à partir de la 19ème unité afin de recevoir le nouvel hélicoptère Z-20, le navire étant entré en service simultanément à celle des premiers hélicoptères de ce type dans la Marine chinoise.

Type 052DL Zibo Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense
Le Zibo, 19ème destroyer Type 052D et premier a avoir une coque allongé, est entré en service concomitamment à celle de l’hélicoptère naval Z-20 qu’il mettra en oeuvre.

Cette planification atteint parfois une précision des plus remarquables. C’est le cas aujourd’hui avec la publication de clichés montrant le premier vol du KJ-600, un appareil de veille aérienne embarqué donné pour être le pendant chinois de l’E2-D Hawkeye qui équipe l’US Navy, les forces d’autodéfense japonaises et prochainement, le porte-avions français Charles de Gaulle. Ce premier vol intervient, en effet, à quelques 12 à 18 mois du lancement du premier porte-avions chinois Type 003 doté de catapultes, et donc capable de mettre en oeuvre cet appareil. De fait, selon toute probabilité, le nouveau navire chinois, qui doit entrer en service fin 2023 ou début 2024, disposera dès son arrivée de ses chasseurs embarqués J-15, des appareils de guerre électronique J-15D, ainsi que des avions de veille aérienne KJ-600, lui conférant des capacités opérationnelles équivalentes à celles des porte-avions américains ou français qui, jusqu’ici, étaient les seuls à en disposer. Il s’agit d’une démonstration remarquable, tant il est difficile de faire converger vers un point unique des développements aussi différents. Britanniques et américains en ont fait la douloureuse expérience ces dernières années, avec un porte-aéronefs HMS Queen Elizabeth opérationnel mais sans avion, et un porte-avions Ford à la mer mais sans catapultes …

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Le Grumman E2 Hawkeye a conféré aux groupes aériens embarqués américains et français une capacité inégalée pour surveiller l’espace aérien aérien et maritime autour du groupe aéronaval

Le KJ-600, du constructeur Xian, est un appareil propulsé par deux turbo-propulseurs et servi par un équipage de 5 ou 6 membres, capable d’être catapulté du point d’un porte-avions et récupéré par ce dernier grâce à sa crosse d’appontage. Il est équipé d’une coupole radar, à l’instar du Grumman E2 Hawkeye dont il est, selon toute vraisemblance, inspiré. Comme lui, le KJ-600 aura pour fonction de surveiller l’espace aérien et maritime autour du groupe aéronaval chinois, et de diriger les avions de combat du porte-avions ou les moyens de son escorte vers des appareils ou des navires potentiellement hostiles, sans que ces derniers n’aient à révéler leur présence en employant leurs propres radars. Selon toute vraisemblance, le radar AESA qui équipe KJ-600 opérera, comme pour le KJ-2000 et le KJ-500 déployés à partir de bases terrestres, en bande UHF, permettant de détecter plus facilement, et surtout plus loin, les appareils « furtifs » comme le F35 ou le F22.

KJ 500 cropped Actualités Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Communication institutionnelle défense

Ces deux dernières décennies, l’industrie chinoise a enregistré d’immenses progrès, aussi bien dans le domaine de la conception d’aéronefs que de radars embarqués, notamment concernant les radars à antenne active AESA. Aujourd’hui, la majorité des appareils de chasse, de même que les navires de combat sortant des usines et chantiers navals chinois sont équipés de ce type de radar, permettant une surveillance plus étendue, et qui offrent une résistance renforcée au brouillage vis-à-vis des radars à antenne passive. Dans le domaine aéronautique, le dynamisme des industries chinoises est également très élevé, avec un à deux nouveaux prototypes dévoilés chaque année, qu’il s’agisse d’avions de combat, d’entrainement et d’attaque, de transport, de soutien, ou de drones lourds. Le rythme en Europe, sur un périmètre équivalent, est 4 à 5 fois moins soutenu, sur la précédente décennie.