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Le Arquus Scarabee, un concentré d’innovations dans un blindé léger français

Malgré l’insuccès de son Combat Reconnaissance Armoured Buggy, ou CRAB, présenté au salon Eurosatory 2012 comme un potentiel remplaçant du VBL, probablement trop en avance vis-à-vis des besoins des armées, Arquus, qui a repris la marque Panhard en 2012, a continué à travailler son concept de véhicule blindé léger à haute performance. Les travaux concernant le Scarabée, successeur désigné du CRAB, ont débuté en 2017, et le prototype fut présenté au salon Eurosatory en 2018, créant le même intérêt que le CRAB 6 ans auparavant de la part des visiteurs et de la presse, mais ne parvenant pas à amener le Ministère des Armées à s’y intéresser de plus prêt, alors que le remplacement des VBL actuellement en service ne doit pas intervenir avant la prochaine LPM, en 2026.

Des performances de haut niveau

Le Scarabée impressionne par son design futuriste, proche de celui du CRAB, et qui n’est pas sans rappeler celui de la voiture conduite par Batman dans « The Dark Knight ». Mais au delà du design, ce sont les performances du véhicule qui tranchent avec la génération précédente de blindé léger. Avec un moteur de 330 Cv hybride, le Scarabée dispose en effet d’un rapport puissance/poids de 38 Cv par tonne, lui conférant une vitesse de pointe de plus de 90 km/h, 70 Km/h en tout terrain. Surtout, les capacités de franchissement du blindé léger sont exceptionnelles pour un véhicule de ce gabarit, égalant celle du VBCI pourtant réputé très agile.

arquus scarabee
Le Scarabée dispose d’un rapport puissance/poid de 38 cv/tonne lui offrant une très grande mobilité en tout terrain

D’une masse à vide de seulement 7 tonnes, et d’une masse au combat de 9 tonnes, il est en effet beaucoup plus léger que les véhicules blindés « légers » sur le marché ou en conception aujourd’hui, qui affichent dans leur immense majorité plus de 11 tonnes sur la balance. Si le prototype présente un tourelleau armé d’une mitrailleuse de 7,62mm télé-opérée, le centre de gravité bas, et la charge utile de 2 tonnes du véhicule, autorisent la mise en oeuvre d’une mitrailleuse lourde de 12,7 mm, voir un canon de 20 ou 25mm. Selon Arquus, il serait possible d’y installer un canon de 40mm, mais les chances de voir un Scarabée équipé d’une telle puissance de feu sont tout de même extrêmement faibles.

Des innovations conceptuelles en série

En tant que concepteur et constructeur du VBL, du PVP, du VAB et de l’ERC90, Arquus a acquis une expérience sans comparaison concernant l’emploi des blindés légers en opération de combat. En effet, depuis le milieux des années 80, ces véhicules ont été de toutes les opérations exterieures et des opérations inter-alliées des forces françaises, de la Guerre du Golfe au Kosovo, de la Cote d’Ivoires à l’Afghanistan, du Mali à la Syrie, sans oublier les opérations de l’OTAN dans les Pays Baltes et en Méditerranées. Le Scarabée fait la synthèse de ces dizaines de milliers d’heures d’opérations de combat cumulées par ses véhicules à l’occasion de ces engagements par les forces françaises.

Car, ne nous y trompons pas, le Scarabée est l’archétype du blindé français, léger, très mobile, fonctionnel, à la maintenance simplifiée. La Mobilité a fait l’objet d’un soin particulier, avec les 4 roues directrices autonomes, comme sur le CRAB, permettant au blindé de faire un demi-tour sur moins de 5 mètres, ou de se déplacer en diagonale.

Le Scarabée est le fruit de plus de 30 années de retour d’experience autour du VBL

Le moteur hybride rechargeable offre plusieurs options remarquables, outre le regain de puissance traditionnel lorsque c’est nécessaire. Ainsi, le pilote peut choisir ce mode pour accroitre sa discrétion acoustique, permettant une approche furtive d’un objectif par exemple. En outre, les batteries permettent d’alimenter l’ensemble des systèmes du véhicule moteur arrêté, en particulier les systèmes d’information et la climatisation. Une fonctionnalité très appréciable en zone chaude.

L’accessibilité et le pilotage ont également fait l’objet d’un soin particulier, avec une configuration 1+3, offrant au pilote en position avant centrale une vue panoramique sur 270° autour du blindé. En outre, les portes coulissantes permettent un accès au véhicule en espace confiné, comme dans la soute d’un avion de transport, le Scarabée étant, bien évidemment, aéro-transportable, et aéro-largable. La protection de l’équipage est modulaire, pouvant aller du Stanag 2 au 4. En outre, le blindé est prêt pour Scorpion, disposant des câblages et de la puissance électrique suffisante pour intégrer les différents éléments du système de communication et de commandement français.

Le Scarabée a été conçu pour être aérolargable et aérotransportable

Bien évidemment, le tableau ne serait pas complet, ni actuel, sans une bonne dose d’Intelligence artificielle, permettant au véhicule de déterminer et suivre un itinéraire de façon autonome, que le pilote soit ou non à bord. En outre, les modules, y compris la tourelle télé-opérée, sont controlée à distance par le pilote, ouvrant de nombreuses options tactiques. A ce titre, Arquus développe une remorque autonome, disposant de son propre moteur et de ses propres batteries, pouvant servir en mode remorque pour accroitre la capacité d’emport et de puissance électrique disponible, ainsi que de manière autonome, avec des fonctionnalités de déplacements autonome et de contrôle à distance comparables à celle du blindé. L’industriel aurait en effet développé un véritable savoir faire en matière de recherche d’itinéraire en mode tout-terrain, et de pilotage autonome tout-terrain, avec ou sans l’assistance d’un drone de situation.

Bien plus qu’un démonstrateur

Initialement conçu comme un démonstrateur, le Scarabée a largement dépassé ce stade aujourd’hui, sous les efforts conjugués d’Arquus et des ses sous-traitant. Ainsi, l’industriel assure que les besoins en terme d’études pour passer du démonstrateur au prototype, puis au véhicule de série, seraient limités, en terme de délais comme de cout. Le blindé a été conçu dans l’optique de respecter le concept du VBAE, le Véhicule Blindé d’Aide à l’Engagement, sensé remplacer le VBL dans la seconde moitié de la décennie 2020. De fait, la conception de prototypes reprenant les missions du VBL serait extrêmement réduite.

Mais le Scarabée n’est pas qu’un simple successeur au VBL, il en étend considérablement le potentiel. Plus lourd, beaucoup plus puissant, il peut de fait recevoir une charge d’équipements plus importante, de sorte à le doter de moyens de communication, ou de capacité de feu, bien supérieure à ce dernier. On peut aisément imaginer une version SHORAD du Scarabée équipée de missiles Mistral et d’un canon de 20 ou 30 mm, comme on peut y intégrer des équipements de brouillage et de guerre électronique pouvant être portés au plus prêt du dispositif adverse. Les capacités de deplacement autonome de la remorque et du blindé prennent, dans ce domaine, beaucoup de sens. Le blindé peut également être configuré en version de lutte antichar, avec une tourelle de missiles MMP, et des drones de localisation des cibles, ou encore en mortier automoteur léger, pour mettre en oeuvre un mortier automatique de 81mm au plus prêt de l’engagement.

Quel marché pour le Arquus Scarabée ?

Pour Arquus, le Scarabée se positionne sur deux marchés principaux : le remplacement des VBL en services dans 15 armées dans le monde, et compléter la gamme de véhicules SCORPION, pour la France, mais également la Belgique au sein du programme CaMo. Bien évidemment, le marché français reste déterminant; avec plus de 1400 VBL en service, l’Armée de terre reste le client privilégié de l’industriel. D’autant que le blindé est, à l’exception du moteur actuellement utilisé, intégralement composé de pièces fabriquées en France, offrant de fait un excellent taux de retour budgétaire en cas de commande. De plus, étant donné les progrès réalisés par l’industrie automobile française ces dernières années en matière de moteurs hybrides et rechargeables, Arquus ne doute pas de pouvoir produire un véhicule intégralement conçu et construit au niveau national. Rappelons que, dans ce cas, le retour budgétaire pour l’Etat représente plus de 140% des montants investis, hors exportation.

Le VBL a été de tous les déploiements français depuis le début des années 1990

Selon Arquus, plusieurs armées étrangères ont déjà signifié leur intérêt pour le blindé, avec des besoins antérieurs à 2026 et le lancement du programme VBAE en France. Toutefois, le groupe européen espère convaincre l’Hotel de Brienne (le Ministère de Armées) d’accélérer cette procédure, de sorte à bénéficier d’une base installée dans l’Armée française, un atout essentiel pour l’exportation. En outre, si le prototype devait être conçu à la demande d’une armée étrangère, le standard pourrait s’éloigner de l’ADN du programme VBAE pour lequel le Scarabée fut conçu. Car le potentiel à l’exportation d’un Scarabée en service dans l’Armée de terre serait, à n’en point douté, remarquable. Il est en effet suffisamment différencié, notamment en terme de masse et de mobilité, de ses concurrents existant et en developpement, avec des arguments forts à faire valoir pour emporter la décision, en Europe comme dans le Monde. Sa grande mobilité, son apport tactique et technologique, et sa puissance de feu potentielle, en font en effet un excellent atout opérationnel, tant pour contrer les menaces hybrides que dans le cadre d’engagements de haute intensité.

Conclusion

La technologie française a bien souvent été précurseur en matière d’équipements de Défense, que ce soit dans l’aéronautique, dans le naval et dans les armements terrestres. Malheureusement, il arrive également bien souvent que ces innovations restent dans les cartons avant d’être mises en oeuvre, faisant perdre l’avantage technologique, opérationnel et commercial que ces avancées apportaient. Nous rencontrons aujourd’hui ces exemples avec le concept SMX31 de Naval Group, l’hélicoptère Racer d’Airbus H., ou encore le Neuron de Dassault Aviation. Le Scarabée, en tant qu’héritier du VBL et qu’aboutissement du CRAB, entre dans cette catégorie de potentiels qui restent à réaliser.

Nul doute que le besoin opérationnel, au niveau de l’Armée de terre, pour un véhicule de cet acabit, existe. Il ne manque, comme toujours, que le budget pour lancer le programme. Or, tant que le ministère de Armée, et celui du Budget, continueront à ne percevoir que l’unique aspect « Dépense » dans la construction du budget, et dans les arbitrages menés, ce cycle mortifère d’occasions ratées ne pourra cesser, au détriment des forces armées, mais également de l’économie et de l’emploi au niveau national. Alors que tous les Etats dépensent des milliards de dollar pour tenter d’acquérir ces technologies et ces savoir-faire qu’Arquus, Airbus, Dassault, MBDA, Naval Group, Nexter, Safran et Thales possèdent, nous les observons avec un certain dédain, enfermés dans une pensée rigide et sclérosée, ne souffrant aucune contestation, même face à l’évidence. En faisant ainsi, nous pavons la voie de notre propre déclassement.

Programme Orka : deux sous-marins classe Södermanland cédés par la Suède pour la Pologne ?

Le ministre polonais de la défense, M. Mariusz Błaszczak, confirmait, lors de la journée de la marine polonaise, par communiqué l’existence de négociations avec la Suède pour la location de longue durée ou l’acquisition patrimoniale de deux sous-marins de la classe Södermanland afin de procurer à la marine polonaise une capacité sous-marine transitoire. Cela ne signifie pas, selon le ministre, l’abandon du programme Orka. Il s’agirait pour la Suède du lancement d’un nouveau chantier de modernisation des quatre sous-marins de la classe Södermanland dont les deux singapouriens de la classe Archer que la Suède pourraient reprendre à son compte.

Les systèmes anti-aériens TOR et Pantsir russes pourront prochainement faire feu en mouvement

En Mai 2018, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrait la destruction d’un systèmes anti-aérien syrien Pantsir S1 par ce qui fut identifié comme étant un drone suicide IAI Harop israélien. Le Pantsir, qui à ce moment était en deplacement, n’avait pas détecté ni engagé la menace, ce qui mena à sa destruction. Ce ne fut pas le seul exemple de ce type, puisque plusieurs blindés syriens et russes auraient été détruits par des drones kamikazes mis en oeuvre par les adversaires au régime de Bashar Al Assad, lors des déplacements de lé defense anti-aérienne chargée d’en assurer la protection.

Visiblement, ces actions ont été minutieusement analysées par l’Etat-Major russe, puisque, selon le quotidien Izvestia, les forces russes équipées de systèmes Pantsir et Tor-M2 vont prochainement acquérir la capacité de faire feu en mouvement, de sorte à ne plus s’exposer, ni exposer les forces et infrastructures qu’elles doivent protéger, lors des phases de repositionnement, indispensables pour assurer leur protection, et l’efficacité de leur mission.

Le Système Tor M2U en service dans les forces terrestres russes

D’après le quotidien russe, en début d’année 2020, une expérimentation sera menée pour modifier l’entrainement des équipages des systèmes TOR et Pantsir, de sorte à acquérir la capacité à faire feu en mouvement. Selon ce qui est décrit, il ne semble pas qu’une modification ou modernisation des systèmes soit nécessaire, l’évolution portant uniquement sur l’entrainement. Si l’experience s’avère concluante, la démarche sera alors généralisée, de sorte à offrir cette capacité à tous les systèmes et leurs équipages en service.

Un rapport dénonce la faible puissance de feu de l’Armée britannique

Un rapport publié par le très sérieux Royal United Services Institute, dresse un constat sans concession concernant la puissance de feu réelle dont dispose la British Army, jugée incapable de se mesurer à un adversaire comme la Russie, par exemple. Après avoir mis en avant les faiblesses de la Royal Navy en matière de lutte anti-sous-marine, et de la Royal Air Force en matière de supériorité aérienne, c’est au tour de l’armée de terre britannique, la British Army, de faire l’objet d’une analyse acerbe par un Think tank sur ses moyens effectifs, et sur ses capacités à supporter un engagement de haute intensité, en particulier concernant son manque flagrant de systèmes d’artillerie.

Aujourd’hui, l’armée britannique ne dispose en effet que de 2 régiments équipés d’obusiers automoteurs de 155mm et 39 calibre AS90 entrés en service au milieu des années 90, à hauteur de 24 obusiers par régiment, ainsi que de 2 batteries aéroportées d’obusiers tractés de 105 mm L118, équipés de 6 pièces chacune, mises en oeuvre par la 16th Air Assault Brigade et par les 3 Commando Brigades, soit un total de seulement 96 « tubes » pour une des deux principales forces armées européennes, avec la France. A cela s’ajoutent 35 lance-roquettes blindés Guided Multiple Launch Rocket System ou GMLRS aux performances dépassées face aux capacités de brouillage modernes ou aux lance-roquette employés par la Russie.

La British Army emploie encore de nombreux obusiers légers tractés L118 de 105mm

Or, si cette puissance de feu était suffisante dans le cadre d’engagements asymétriques comme en Afghanistan ou en Irak, deux théâtres qui ont durement éprouvés l’armée britannique, elle est en tout point insuffisante dans le cadre d’un engagement de haute intensité, notamment face aux forces russes, prises en exemple dans le rapport. En effet, une seule brigade blindée russe dispose de 81 systèmes d’artillerie mobile, allant des canons automoteurs de 152mm comme le Msta aux lance-roquettes multiples comme le Smerch ou le Grad. Ainsi, la 4eme division Blindée de la Garde dispose, pour un effectif de 12.000 hommes, de 130 canons automoteurs 2S19 Msta et 2S3 Akatsiya de 152mm, et plus de 24 lance-roquette Grad et Uragan. Elle dispose également de 320 T80U, soit deux fois plus que les 160 Challenger 2 en service dans la British Army, et ses 63.000 hommes.

Selon le think tank britannique, il serait indispensable, à très court terme, que la British Army s’équipe d’au moins 72 canons automoteurs de 155mm/52 calibre, d’un régiment de LRM modernes, et d’au moins une batterie de mortiers de 120 mm automoteurs par unité de combat, afin de retrouver une puissance de feu minimale pour éviter une attrition désastreuse en cas d’engagement. En outre, les capacités de lutte antichar devraient également être renforcées à très court terme, avec au moins une batterie de systèmes antichars sur véhicule par unité de combat, à l’instar des formats d’engagement employés lors de la fin de la guerre froide.

Le canon automoteur de 152 mm russe 2S19 Msta surpasse les canons automoteurs britanniques AS90 dans presque tous les domaines

A noter que la British Army a publié, en Avril, une demande d’information concernant l’acquisition de systèmes d’artillerie automoteurs dans le cadre du lancement d’un programme en ce sens. Le britannique BAe, le français Nexter, l’allemand Krauss Maffei Wegman et le sud-coréen Hanwha Defense Land System auraient déjà signifié leur intérêt.

Ce rapport n’est pas sans rappeler le déficit constaté de moyens d’artillerie automoteurs dans l’Armée de terre française. Pour y pallier, la LPM 2019-2025 prévoit l’acquisition de 36 canons automoteurs CAESAR supplémentaires, venant complétés les 77 déjà en service, ainsi que de 54 mortiers automoteurs 2R2M sur véhicule VBMR Griffon. On doit toutefois remarquer qu’en dépit de ces commandes, la puissance de feu en matière d’artillerie de l’ensemble de l’Armée de terre française dépassera à peine celui d’une unique division blindée russe. La Bundeswehr, elle, ne dispose que de 108 canons automoteurs chenillés PzH 2000 de 155 mm, et de 38 lance-roquettes multiples MLRS. Parallèlement, la France et l’Allemagne ont engagé un programme, le Common Indirect Fire System, visant à concevoir les remplaçants des CAESAR / PzH 2000 de 155mm dans les deux pays, mais dont le calendrier n’est pas encore clairement défini. Force est de constater que l’artillerie est, en Europe, à l’instar du nombre de chars de combat, très insuffisante pour répondre aux besoins réels de puissance de feu en matière de combat de haute intensité.

Les premiers H145M d’Airbus Hélicoptères ont été livrés à la Hongrie

Dans le cadre du programme de modernisation des armées hongroises Zrinyi 2026, Budapest a commandé à Airbus Hélicoptères 20 hélicoptères moyens H145M et 16 hélicoptères de manoeuvre H225M Caracal, destinés à remplacer les MI-24 et Mi-17 actuellement en service, hérités de l’époque soviétique. Les deux premiers H145M ont été livrés cette semaine aux forces aériennes hongroises, engageant ce vaste programme de modernisation.

Le H145M est un hélicoptère conçu dans les années 1990, et qui effectua son premier vol en 1999. L’appareil, équipé d’un Fenestron et propulsé par 2 turbines Ariel 2E de Safran déployant 775 Kw (1039 cv) chacune, peut transporter une charge de 1800 kg à 250 km/h de vitesse de croisière. Il est équipé du système d’arme HForce d’Airbus Hélicoptère, permettant d’y associer divers armements, de la mitrailleuse à la roquette guidée en passant par des missiles anti-chars et anti-aériens.

Les forces hongroises ont commandé 16 hélicoptères de manoeuvre H225M Caracal

Le H225M Caracal, dérivé du Super Puma, est un hélicoptère de manoeuvre capable de transporter jusqu’à 28 militaires en arme. Il peut dépasser les 320 km/h en palier, et dispose d’une autonomie de 900 km. Il peut être équipé de divers armements et charges utiles, que ce doit des mitrailleuses ou canons de sabord, des roquettes et des missiles Air-Sol, notamment le missile Hellfire antichar ou le missile anti-navire AM39 exocet, ainsi que divers équipements de détection (FLIR, Radar) ou d’auto-protection. Il peut, en outre, être ravitaillé en vol grâce à une perche télescopique démontable. L’appareil est en service dans 5 forces armées (Brésil, France, Indonésie, Malaisie, Mexique), dont les forces spéciales françaises, et 5 autres pays en ont fait l’acquisition (Hongrie, Kazakstan, Koweit, Singapour, Thailande).

Le programme Zrinyi 2026 a de larges ambitions, adossées à l’augmentation des investissements de défense à 2% du PIB en 2024 comme préconisé par l’OTAN. Ainsi, les forces terrestres vont être amenées à 37.500 hommes, soit prés de 10.000 personnels de plus qu’aujourd’hui, alors que les forces de réserve devront dépasser les 20.000 hommes. Parallèlement aux 2 contrats portant sur les H145M et H225M, Budapest a également commandé 56 chars de combat Leopard 2 dont 44 Leopard 2 A7+ et 12 Leopard 2 A4, ainsi que 24 canons automoteurs PzH 2000. En outre, une consultation est menée pour l’acquisition de 200 véhicules de combat d’infanterie.

Paris, Berlin et Madrid s’entendent sur le programme SCAF

Le programme de Systeme de Combat Aérien du Futur, SCAF ou FCAS en anglais, qui rassemble la France, l’Allemagne et l’Espagne, faisait face à plusieurs points bloquants ces derniers mois, empêchant l’entame des travaux concernant la réalisation du démonstrateur devant voler en 2023. Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, et Dirk Hoke, CEO d’Airbus Defense&Space, avaient chacun appelé les dirigeants des gouvernements des pays participants à résoudre leurs divergences afin de ne pas reporter le lancement des travaux et, par là même, bousculer l’ensemble du calendrier du programme.

Parmi ces points divergents, le plus critique était la fronde du motoriste allemand MTU, refusant de céder au motoriste français SAFRAN la maitrise d’oeuvre concernant le programme de réactteur de nouvelle génération qui propulsera le nouvel appareil de combat. Le groupe allemand, pourtant sensiblement moins expérimenté que le français dans le domaine des moteurs de chasseurs, avait par ailleurs reçu le soutien d’une part importante du Bundestag dans sa démarche, bloquant les accords inter-gouvernementaux et donc, le programme.

Le Bundestag allemand avait pris fait et cause pour MTU qui refusait de céder à Safran la maitrise d’oeuvre du volet propulsion du programme SCAF

Un accord a cependant été trouvé, satisfaisant à la fois MTU, le français SAFRAN, et les gouvernements respectifs. Ainsi, Safran conservera la maitrise d’oeuvre de la première phase de conception du moteur, ce pour éviter un pilotage « à deux têtes », à l’instar de ce qui se fit concernant le propulseur de l’A400M, et qui engendra de nombreuses difficultés. Les deux motoristes ont par ailleurs convenu de créer une co-entreprise détenue à part égale, qui deviendra le maitre d’oeuvre de ce programme par la suite. En outre, la question de la propriété intellectuelle des technologies apportées et développées dans le cadre du programme a été tranchée. Ainsi, les industriels apportant des savoir-faire et des technologies propres resteront propriétaires de ces technologies, même une fois intégrées au SCAF. Les technologies développées dans le cadre du programme seront accompagnées d’un droit d’usage limitée aux utilisations de Défense par l’ensemble des acteurs participant à sa conception. En revanche, il est interdit d’en faire une application civile sauf à obtenir l’accord de toutes les parts.

Dans le même temps, le rôle de la société Indra, désignée par Madrid comme référant pour l’Espagne dans le programme, a été défini, la société recevra des responsabilités et des missions, notamment en manière de R&T, proportionnelles à l’engagement financier espagnol dans le programme. Il n’a été fait aucune référence concernant le pilotage spécifique du volet « Guerre Electronique », comme le réclamait la société d’électronique espagnole.

Si un rapprochement avec le programme Tempest devait intervenir, il devra avoir lieu avant que les programmes de recherche ne soient trop avancés

Avec ces accords, le programme va pouvoir aller de l’avant, et les premiers contrats pour le developement de ses 5 piliers, et notamment du très attendu démonstrateur du Next Generation Fighter. Les semaines à venir devraient donc être riches en annonces concernant le programme SCAF, d’autant que, concomitamment, deux des principaux groupes industriels y participant, Thales et Airbus DS, ont officiellement appelé à un rapprochement avec le programme Tempest, le second programme européen rassemblant Grande-Bretagne, Italie et Suède. De fait, si les deux programmes devaient se rapprocher, cela devra-t-être fait avant que les programmes de Recherche et Technologie qui seront bientôt lancés ne soient trop avancés, faute de quoi le partage industriel et technologique sera encore plus difficile entre les 6 pays.

Royal Navy : contrat signé pour les cinq frégates Type 31

Le programme General Purpose Frigate (GPFF) ou Type 31 a donné lieu à la signature d’un contrat entre le ministère de la Défense britannique (ministry of Defence) et le consortium emmené par Babcok ce 15 novembre 2019. La phase d’industrialisation du programme débute dans l’optique de livrer cinq frégates entre 2023 et 2028.

L’Allemand Rheinmetall établit un nouveau record de portée pour l’artillerie

L’artillerie, qu’elle soit terrestre, navale ou anti-aérienne, connait un regain d’attention de la part des forces armées depuis quelques années. La cause en est simple, le retour du risque de conflits entre nations technologiquement avancées, disposant d’équipements lourds, et sachant d’en servir. On parle alors de combat de « Haute Intensité », en opposition avec les engagements de « Basse Intensité » caractérisés par les engagements en Afghanistan, en Irak, Syrie ou Mali, face à des adversaires usant de tactiques de guérilla, et ne disposant ni de forces blindées, d’aviation, ou d’artillerie. Comme ce dernier type d’engagement a représenté pendant prés de 30 ans l’essentiel des engagements occidentaux, l’artillerie connut une période de stagnation, avec peu de réelles avancées en terme de performances. De leurs cotés, la Russie et la Chine développèrent de nouveaux systèmes, aujourd’hui très performants, et surclassant la majorité des systèmes occidentaux.

Ainsi, les canons automoteurs 2M19 Msta-M2 russes ont une portée de 29 km avec obus standards, et de 39 km avec des obus à propulsion additionnelle et guidage laser/GLONASS, dépassant largement la portée des M109 Paladin américains aujourd’hui limitée à 24 km. Il en va de même pour le canon automoteur PLZ-45 chinois, parfois identifié comme Type 088, portant à 24 km avec obus standard, mais pouvant étendre cette portée à 39 km avec des obus à propulsion additionnelle, comme le Msta-M2. Quand au nouveau 2S35 Kolaitsiya russe, il annonce une portée de 70 km. En occident, seuls les CAESAR du français Nexter atteignent aujourd’hui une portée supérieure à 40 km avec des obus EFRB. Ceci explique le lancement du programme Long Range Precision Fire, ou LRPF, dans le cadre du super-programme « Big 6 » de l’US Army, visant à moderniser l’ensemble des éléments critiques pour faire face aux nouveaux contextes d’engagement du 21eme siècle, et notamment les engagements de « Haute intensité ».

Le canon automoteur Msta-M2 de 152mm russe a des performances dépassant la majorité des systèmes d’artillerie en service dans les forces occidentales

En Allemagne, c’est le groupe industriel Rheinmetall qui concentre les savoir-faire en matière d’artillerie. C’est lui qui fournit, ainsi, le canon L52 JBMOU du canon automoteur chenillé PzH 2000 de 155mm conçu par Krauss-Maffei Wegman, qui équipe l’armée allemande ainsi que 7 autres nations, ainsi que le canon Rh-120 de 120 mm qui équipe les Leopard 2 qui équipe 19 armées dont 11 appartenant à l’OTAN. Et visiblement, le groupe allemand a de grandes ambitions dans le domaine de l’artillerie, puisqu’il vient de battre coup sur coup 3 records de portée :

  • Un obusier G6 de 155mm a atteint une portée de 76 km
  • Un PzH 2000 de 155mm a atteint une portée de 67 km
  • Un obusier « court » (39 calibres) a atteint une portée de 54 km

Ces tests ont été effectués avec un nouvel obus, le Assegai V-LAP, dans le cadre du developpement d’un obus respectant le standard JBMOU pouvant atteindre 83 km.

Plusieurs programmes sont en cours de developpement pour étendre la portée des obus d’artillerie aujourd’hui, comme le M982 Excalibur de l’américain Raytheon et du suédois BAE Systems AB (ex Bofors), dont la portée maximale atteint 50 km, le Volcano de l’italien Leonardo, ou encore le Menhir et le Katana de Nexter. Mais avec cette démonstration de capacité, Rheinmetall prend une sérieuse option sur l’avenir, tout au moins dans le domaine des armements terrestres (Le Volcano a déjà atteint une portée supérieure à 70 km à partir d’un canon naval de 127 mm / 54 calibre).

La précision, vélocité et mobilité du CAESAR français en font un système très performant, même dans un contexte de haute intensité

Reste que ces nouveaux obus obus souffrent d’un prix encore élevé, l’Excalibur américain dépassant les 100.000 $ par obus, là ou l’obus EFRB tiré d’un CAESAR en coute seulement 10 à 15.000 $. En outre, la portée étendue de ces obus, si elle surpasse celle des systèmes russes et chinois en service, n’excède pas la portée des très nombreux lance-roquettes en service dans ces deux armées, dont une des missions principales est le tir de contre-batterie. De fait, la stratégie développée par Nexter et l’Armée de terre française, basée sur une artillerie très mobile, à portée étendue et à la précision reconnue, capable de frappes sur des délais très courts avant de repartir, semble plus que jamais pertinente, même dans le contexte haute intensité. Elle est aussi largement plus économique.

La Chine présente une protection balistique de 1,5 kg efficace contre les armes légères

Après 16 ans de developpement, la société chinoise Sinopec a dévoilé un nouveau Meta-materiau, une fibre textile ayant des capacités de résistance à la chaleur, à la corrosion, et capable de disperser l’énergie d’un impact de balle, tout en étant particulièrement légère et aisément modelable. Conséquence, cette « Soie dorée », puisque tel est le nom donné à ce textile, permet de réaliser une armure de protection balistique ne pesant que 1,5 kg, et capable d’arrêter les tirs d’armes légères, y compris les tirs de mitrailleuses légères, selon le fabriquant. Cette nouvelle fibre pourra également être employée pour renforcer le blindage de véhicules, d’aéronefs, de navires, et d’armements, de sorte à en renforcer la résistance, et protéger les personnels qui y servent.

Pour nous, occidentaux, cette annonce n’a pas grand chose de surprenant, ce type de textile étant employé depuis plus de deux décennies, même si des progrès dans le domaine sont encore régulièrement annoncés. Mais la Chine n’avait pas accès à cette technologie, obligeant par exemple les soldats de l’APL de porter des protections balistiques employant encore des plaques de metal, particulièrement lourdes. De fait, comme le signifie l’article du site globatimes.cn, c’est un « plafond de verre » qui est percé pour le pays.

La nouvelle protection balistique de Sinopec ne pèse que 1,5 kg

Les progrès, et la diffusion, des protections balistiques dans les forces mondiales commencent à poser d’importants problèmes aux forces occidentales qui voient leur avantage technologique s’effacer petit-à-petit. En outre, les calibres « légers », qui firent leur apparition au milieu des années 60, comme le 5,56 mm OTAN ou le 5,45mm russe, qui apportaient une visée plus aisée avec un recul moindre vis à vis du calibre 7,62mm très répandu auparavant, voient leur efficacité largement diminuée par cette démocratisation des protections balistiques. Pour y répondre, l’US Army a lancé le programme NGSW, destiné à remplacer les fusils d’assaut et les mitrailleuses légères en service dans les unités de contact, par des armes employant un nouveau calibre de 6,5 mm, plus performant à moyenne portée, et capable de traiter des cibles équipées de protections balistiques.

Les premiers missiles équipés du planeur hypersonique Avangard entrent en service en Russie

Selon le Ministère de La Défense russe, les deux premiers missiles intercontinentaux UR-100N UTTKh équipés du planeur hypersonique Avangard vont entrer en service dans les jours à venir, et assumer une posture opérationnelle expérimentale à partir du mois de décembre 2019. Selon la planification dévoilée par Moscou, l’Avangard est destiné à équiper deux régiments de missiles balistiques intercontinentaux, chaque régiment mettant en oeuvre 6 de ces armes. Dans le même temps, le système Avangard a officiellement été présenté aux experts américains dans le cadre du traité New Start, par ailleurs aujourd’hui mis en cause par l’administration américaine.

L »Avangard est le troisième système présenté par Vladimir Poutine en 2018, à l’occasion de la campagne présidentielle, à entrer en service, après le missile hypersonique aéroporté Kinzhal et au missile balistique intercontinental mobile Sarmat. L’entrée en service du missile de croisière supersonique à propulsion nucléaire Burevestnik n’est pas confirmée, alors que celle de la torpille transocéanique à propulsion nucléaire Status-6 Poseidon n’est prévue que pour 2021. Il permet de maintenir un vol hypersonique élevé jusqu’à l’impact ou l’explosion nucléaire, avec une vitesse maintenue de Mach 20 dans les couches basses de l’atmosphère, tout en conservant une capacité de manoeuvre, rendant son interception virtuellement impossible en l’état des technologies anti-balistiques existantes.

Les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins Borei russes mettent en oeuvre 16 missiles Bulava intercontinentaux (20 pour les sous-marins Borei A)

Les forces stratégiques russes disposent (chiffres officiels 2017) de 528 vecteurs nucléaires, transportant environ 1800 tètes nucléaires, dont 286 missiles balistiques à lancement terrestre équipés de 958 têtes, 160 missiles balistiques lancés à partir de 12 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins équipés de 752 têtes, et 60 bombardiers stratégiques disposant de 200 bombes nucléaires. Toutes les composantes sont aujourd’hui en cours de modernisation, avec le missile Sarmat et l’Avangard pour les systèmes terrestres, les sous-marins Borei et le missile Bulava pour la composante sous-marine, et la modernisation des Tu-160 au standard Tu-160M et la commande de nouveaux appareils pour la composante aérienne stratégique. En outre, de nouveaux systèmes, comme le missile Burevestnik, le missile Kinzhal, et la torpille Poseidon sont en phase de déploiement ou de tests, pour accroitre l’étendu des solutions stratégiques disponibles pour le pays. A titre de comparaison, les Etats-Unis disposeraient de 1750 têtes nucléaires, dont 1300 équipent les missiles nucléaires, 300 pour les bombardiers stratégiques et 150 têtes tactiques pour chasseur-bombardiers.