mercredi, décembre 3, 2025
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Un Su35 russe aurait intercepté des appareils israéliens dans le ciel de Syrie

Jusqu’à présent, les forces aériennes israéliennes jouissaient d’une grande liberté de manoeuvre au dessus du ciel Syrien. En effet, si La Défense anti-aérienne syrienne a été renforcée par des batteries de missiles S300, venant s’ajouter au S200, S125 et Pantsir déjà présents, la maitrise des questions de guerre électronique par l’armée de l’air israélienne lui permettait de mener des missions sans risques excessifs. Mais la situation semble avoir changé de manière radicale.

Selon le site defenseworld.net citant le site russe Avia.pro, les forces aériennes russes présentent en Syrie sur la base aérienne de Khmeimim, ont ainsi dépêché, dans la nuit du 10 septembre, un chasseur Su35s pour intercepter des appareils israéliens se dirigeant vers la Syrie. De façon prévisible, ces derniers ont rebroussé chemin à l’apparition du Flanker, Israël n’état certainement pas enclin à un engagement contre les forces russes. Cette interception intervient au lendemain de l’attaque aérienne, attribuée à Israël, contre un poste militaire syrien abritant des forces du Hamas et ayant fait 18 morts. Il semble que, depuis, les incursions nocturnes d’appareils israéliens au dessus de la Syrie aient cessé, pour le moment tout du moins. A noter qu’en n’envoyant qu’un unique appareil, et non une paire comme il est de coutume, les forces russes ont indiquée, de façon induite, leur volonté d’éviter l’affrontement.

En procédant ainsi, Moscou a signifié à Jerusalem les limites qu’elle était prête à tolérer. En effet, il semble évident qu’il existe un accord de non-agression entre les forces israéliennes et russes en Syrie, de sorte à prévenir toute confrontation malencontreuse. Mais avec la recrudescence des attaques de l’IAF en Syrie ces dernières semaines, répondant à des attaques de roquettes sur les colonies israéliennes en Cisjordanie, la Russie espère probablement mettre un coup d’arrêt à l’escalade des engagements entre Israël et le Hamas, soutenu par l’Iran. Il est d’ailleurs probable que, concomitamment, la Russie ait mis en garde les autorités syriennes et iraniennes contre toute provocation inutile vis-à-vis d’Israël. Visiblement, cela semble fonctionner puisque les tensions semblent s’être figées dans la région depuis 2 jours.

Tir dun missile de croisiere Kalibr a partir dune corvette de la Marine russe Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Le territoire israélien est à la portée des missiles Kalibr équipant les navires russes en Méditerranée, mer Noire et mer Caspienne.

Même si les forces israéliennes sont parmi les plus performantes et les mieux entrainées, la perspective de devoir se confronter à la Russie comporterait une élévation très notable des risques. En effet, Les forces russes présentent en Syrie disposent de 2 batteries S400 et 2 batteries S300PMU, épaulées par le traditionnel mille-feuilles russes de défense anti-aérienne composé des systèmes Buk, Tor et Pantsir S2, représentant une menace toute autre que les défenses anti-aériennes syriennes.

En outre, la base aérienne de Khmeimim abrite en règle général 6 Su35s et autant de Su30, des appareils performants dans les missions d’interception et de défense aérienne. Par ailleurs, plusieurs sous-marins et navires russes, équipés de missiles Kalibr, croisent en Méditerranée, en Mer Noire, et en Mer Caspienne, à portée du territoire Israélien. Enfin, la Russie dispose de prés d’une centaine de bombardiers stratégiques Tu160 et Tu22M3, capables de mener des raids à longue distance à partir des bases de Crimée, contre des cibles situées en israël. Dès lors, en cas d’engagement, le territoire israélien se trouverait fortement menacé, bien au delà des menaces que font peser les roquettes du Hamas. Ce point, comme la possible intervention des Etats-Unis en représailles, n’a certainement pas échappé aux autorités israéliennes comme aux autorités russes.

Pour l’heure, les autorités israéliennes comme russes ont choisi de ne porter aucun commentaire sur l’engagement. Paradoxalement, ce silence apparait comme encourageant, puisqu’il montre qu’aucune des parties ne souhaite instrumentaliser l’incident pour faire croitre les tensions.

L’Administration Trump libère 400 m$ d’aides militaires à l’Ukraine

Beaucoup craignaient que les aides promises à l’Ukraine ne face les frais de la mobilisation des fonds de la Défense pour financer les 5 Md$ nécessaires à la construction du mur sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Il n’en sera rien, puisque le président Trump a annoncé la libération des deux aides promises au pays pour cette année. La première de 250 m$ financée par le Pentagone, et la seconde de 141 m$ financée par le Departement d’Etat, sont destinées à l’acquisition d’équipements de Défense non létaux, parmi lesquels des systèmes de communication cryptés, des protection balistiques, et des drones ainsi que de systèmes offensifs, comme des fusils de précision pour sniper, des radars de contre batterie, et des bouées acoustiques. Malgré cette aide, le Département d’Etat confirme qu’il continue de soutenir les efforts européens pour trouver une solution pacifique à la crise du Donbass.

Une semaine auparavant, le 7 septembre, la Russie et l’Ukraine sont parvenues à un accord pour l’échange de 24 prisonniers de part et d’autres, dans une volonté de désescalade entre les deux pays voulue par le nouveau président ukrainien. Parmi les prisonniers libérés, figurent les marins ukrainiens capturés lors de l’incident dans le détroit de Kerch, et le réalisateur Oleg Sentsov et le journaliste Roman Suschencko coté ukrainien ; des miltaires russes capturés en territoire ukrainien ainsi que Volodomir Tsemak, l’ancien commandant de la défense anti-aérienne du Donbass, dont la libération a provoqué de nombreux remous, à Kiev, comme aux Pays-bas.

format normandie Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Instauré en 2014 à l’occasion des commémoration du débarquement, le format Normandie rassemble la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France.

Si Volodymyr Zelensky, le président Ukrainien, est prêt à des avancés pour parvenir à une solution pour le règlement du conflit, comme le retrait des forces lourdes de la ligne d’engagement, il a toutefois appelé les européens à ne pas lever les sanctions contre Moscou tant que la crise ne sera pas réglée. Dans ce domaine, il subsiste un écart significatif de position entre les Européens, les Américains et les Ukrainiens. En effet, si les capitales européennes, et notamment Paris et Berlin membre du format Normandie, cherchent à mettre un terme au conflit dans le Donbass qui a déjà fait plus de 10.000 morts des deux cotés, Kiev et Washington estiment que la crise sera résolue lorsque la Crimée sera restituée à l’Ukraine.

Les deux positions ont leurs vertus et leurs défauts. Si l’on peut qualifier la position européenne de raisonnable, elle n’en permet pas moins d’officialiser l’annexion par la force d’un territoire appartenant à un pays souverain. A l’inverse, les positions américaines et ukrainiennes, en restant fermes sur ce sujet, s’interdisent tout progrès significatif dans les négociations avec Moscou, tant il est clair que les autorités russes demeureront fermes sur le sujet. Quoiqu’il en soit, la situation reste complexe, voir confuse dans le pays, et que les chances de voir une solution se dessiner sont, aujourd’hui encore, minces.

Le Congrès US menace de transférer les avions d’appui légers à l’US Army

Le député républicain de Floride Michael Waltz a, à l’occasion d’un événement au Mitchell Institut, menacé de transférer le programme d’avions d’appuis légers à l’US Army, considérant la mauvaise volonté évidente de la part de l’US Air Force à mener à bien programme. Le programme d’avions de soutien rapprocher léger, lancé en 2012 et confié à l’US Air Force, n’a en effet jamais représenté un enjeu pour cette dernière, focalisée sur des programmes plus « ambitieux », comme le F35 ou le B21. Avec le retour des hypothèses de conflits de haute intensité, le programme perdit encore davantage son intérêt pour une force aérienne déjà déterminée à éliminer les A10 Thunderbolt II de son inventaire. En Janvier 2019, le programme fut suspendu pour une durée indéterminée.

Or, ce programme représente un intérêt tactique majeur pour les forces terrestres comme les forces spéciales, encore massivement engagées sur des théâtres de faible intensité, mais non moins meurtriers, en Irak, en Syrie ou en Afghanistan. En outre, les A29 Tucano en services dans les forces armées locales depuis quelques années, montrent un potentiel très apprécié par les troupes au sol, l’appareil pouvant évoluer longtemps au dessus de la zone d’engagement, et mener des attaques de précision à demande. Suite à la suspension du programme, le commandement des forces spéciales, l’US SOCOM, a obtenu l’autorisation de mettre en oeuvre ses propres aéronefs légers pour soutenir ses forces. Mais faire de même avec l’US Army serait d’un tout autre niveau …

AH56 Cheyenne Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
L’AH-56 Cheyenne, très en avance par sa technologie comme par son concept, fut abandonné suite à des pressions très importantes de l’US Air Force

En effet, depuis sa création officielle en 1947, l’US Air Force, précédemment l’US Army Air Forces, a l’exclusivité des appareils de combat à voilure fixe vis-à-vis de l’US Army, qui elle a l’exclusivité des voilures tournantes de combat. L’US Navy et l’US Marines Corps disposent, eux, de leurs propres forces aériennes encadrées strictement quand aux missions et conditions d’utilisation. Ce périmètre stricte à été jalousement gardé par les forces américaines, donnant parfois lieu à des arbitrages absurdes. Ainsi, lorsqu’en 1967, Lockheed présenta le très prometteur hélicoptère AH-56 Cheyenne, le programme fut cassé par l’US Air Force, car menaçant ses prérogatives en matières de CAS pour Close Air Support. Finalement, l’US Army opta pour l’AH-64 apache, un appareil certes très performant, mais 150 Km/h plus lent que le Cheyenne.

De fait, la menace portée par le député républicain est loin de n’être qu’une adaptation technique vis-à-vis d’un besoin spécifique. Elle remettrait en cause les périmètres accordés aux armées, et créerait un précédent pour autoriser l’US Army à assurer ses propres missions de CAS, ce qu’elle réclame à corps et à cris depuis plusieurs décennies. Ainsi, l’Etat-Major de l’US Army usa de toutes ses ressources, notamment politiques, pour amener le congrès à rejeter la décision de l’Air Force de retrait du A10 pour privilégier le F35. En effet, pour les forces terrestres, le A10 reste incontestablement l’appareil le plus apprécié dans les missions de CAS, de par son puissant armement, sa manœuvrabilité à basse altitude et basse vitesse, et par l’entrainement spécifique des pilotes aux missions de soutien rapproché. Ce Lobbying a porté ses fruits puisque l’appareil restera en service jusqu’en 2030.

A10 sur piste sommaire Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Même s’il est vulnérable sur les théâtres haute intensité, le A10 reste plébiscité par l’US Army pour ses capacités d’appui rapproché

A contrario, l’Etat-Major de l’Air Force fut, il faut le reconnaitre, le premier à se préparer au retour des menaces de hautes intensités, aux environnements contestés, et aux systèmes de défense anti-aériens avancés. Dans ce contexte, les appareils de soutien légers, comme le A29 Tucano ou le AT-6 Wolverine, n’ont presque aucune utilité tant ils sont vulnérables aux défenses aériennes modernes. Même le A10 Thunderbolt II, malgré ses immenses qualités, apparait désormais très exposés et vulnérables. La décision de concentrer ses efforts et ses investissements sur les systèmes aériens modernes comme le F35 apparaissait, dès lors, raisonnable.

Et donc, au delà des querelles de clochers sur les prérogatives de chaque armée, c’est avant tout une question de concentration de moyens, et d’engagement à court terme, qui créent la dichotomie à l’oeuvre dans ce dossier. Le schisme entre l’US Army et l’US Air Force est renforcé par la notion d’appareil polyvalent, très en vogue dans les forces aériennes. En effet, si un appareil qui « peut le plus, peut le moins », il apparait également qu' »il fait le moins au prix du plus ». Ainsi, à titre d »exemple, les crédits et forces mobilisés pour mettre en oeuvre 2 escadrons de 15 F35A sont équivalents à ceux requis pour mettre en oeuvre 10 escadrons de Tucano, soit une force suffisante pour assurer la couverture aérienne rapprochée des forces américaines engagées au sol sur l’ensemble des théâtres d’opération de l’US Army, avec une utilisation raisonnée des ressources. C’est une chose impossible à faire avec seulement 30 F35A, pas même avec 60 appareils.

Le Rafale F3R Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Les avions super-polyvalents, comme le Rafale, imposent souvent une réduction de format des forces

Ce débat n’est d’ailleurs pas spécifique aux forces américaines, puisque pour nombre de forces européennes, le choix d’un unique appareil pour assurer l’ensemble des missions, s’il facilite la maintenance et la formation des personnels, entraina la réduction des formats des forces, et de leurs capacités à intervenir en opération extérieure. Si les chasseurs lourds polyvalents ont un intérêt indubitable, les chasseurs légers ou les appareils spécialisés dans les missions d’appui rapproché, apportent bien souvent des capacités suffisantes, voir supérieures dans certains aspects, à un cout sensiblement moindre, permettant de disposer d’une flotte plus étendue, et donc de moyens déployés plus importants. Une étude objective de cette question permettrait, sans le moindre doute, d’apporter un éclairage différent aux paradigmes ayant courts dans la conception des forces aériennes et de leurs moyens.

Taiwan va envoyer une équipe en Europe pour suivre la conception des composants de son prochain sous-marin

Selon le quotidien taïwanais Liberty Times, cité par le site taiwannews.com, le ministère de La Défense de l’ile indépendante de Taiwan, va envoyer une équipe de 6 ingénieurs en Europe pour une visite de 11 jours en Europe en 2020, afin de vérifier et de suivre la conception et la fabrication des composants destinés à équiper le prototype de la nouvelle classe de sous-marins voulue par les autorités taïwanaises. Une autre équipe de 6 membres effectuera la même mission aux Etats-Unis, pour une visite de 8 jours cette fois.

Le ministère de La Défense taïwanais a en effet confirmé avoir sécurisé des contrats de prestation avec une quinzaine de groupes industriels en Europe et aux Etats-Unis, pour concevoir et fabriquer l’ensemble des équipements et éléments indispensables à la conception de ce prototype, qui bénéficie d’un budget de 1,5 Md$. Le ministère de La Défense a financé, sur cette seule année 2019, prés de 250 m$ consacrés à ce programme, dont 120 m$ pour la construction des infrastructures de fabrication.

Jusqu’à présent, seuls les Etats-Unis semblaient avoir décidé d’épauler Taipei dans le renforcement et la modernisation de son outil de défense, pour être en mesure de faire face à une possible agression venant du continent. Or, dans le domaine précis des sous-marins à propulsion conventionnelle ou AIP, les chantiers navals US n’ont plus de compétence, n’ayant plus fabriqué ce type de submersible depuis les années 60. Taipei devait de fait se tourner vers d’autres partenaires, ne pouvant être qu’en Europe, au Japon ou en Corée du Sud, seuls pays à disposer de ces savoir-faire en occident. En revanche, toute participation ou assistance portée à Taiwan dans un programme de Défense risque de provoquer la colère de Pékin, avec à la clé de possibles mesures de rétorsions économiques.

Si l’on en croit le ministère de la Défense Taïwanais, il semble que les européens aient décidé de se partager cette mission, de sorte à ne jamais apparaitre comme un prestataire technologique principal de défense vis-à-vis de Pékin. Il est d’ailleurs probable que l’identité des industriels européens reste inconnue du public, de sorte à ne pas provoquer exagérément les autorités chinoises.

Fregate legere furtive taiwan Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
La Marine taïwanaise dispose de 6 frégates légères de la classe Kang Ding dérivées des FLF françaises

La construction du prototype débutera en 2020 selon le ministère de La Défense, et le bâtiment devrait entamer ses tests à la mer en 2024 ou début 2025. Il sera suivi par 7 autres unités échelonnés jusqu’au milieu de la décennie suivante. La Marine taïwanaise met aujourd’hui en oeuvre deux sous-marins de type Guppy II datant de la seconde guerre mondiale et modernisés pour devenir la classe Hai Shih, et deux sous-marins de type Zwaardvis néerlandais acquis dans les années 80, et modernisés pour devenir la classe Hai Long. Elle met également en oeuvre 4 destroyers et 28 frégates, pour la majorité des bâtiments acquis d’occasion auprés de l’US Navy (destroyers classe Kidd, frégates classe Knox et O.H Perry) ainsi que les 6 frégates légères furtives dérivées des Lafayette acquises auprés de la France dans les années 90, qui sont les bâtiments les plus modernes de la flotte taïwanaises. Elle a récemment entrepris la construction d’une nouvelle classe de corvettes lance-missiles côtières.

Rheinmetall passe une étape technologique cruciale dans les lasers de Défense

Par un communiqué de Presse, le groupe industriel Rheinmetall, en partenariat avec la société Photonics Technology Gmbh, a annoncé avoir développé un laser de défense testé avec une puissance optique de 20 Kw. Ce test valide les choix technologiques réalisés par le groupe allemand, et permet d’entamer la conception d’un laser de défense de 100 Kw dans des délais réduits. En juillet, Rheinmetall avait annoncé avoir été sélectionnée avec le groupe MBDA pour développer un laser d’autodéfense destiné à équiper les corvettes K130 de la Marine Allemande.

En effet, la technologie employée repose sur l’association d’un système de production de 12 rayons lasers unitaires multibrins d’une part, et d’un laser associant ces lasers unitaires dans un rayon laser unique, cumulant ainsi la puissance des lasers unitaires, et renforçant la résistance à la diffraction pour une puissance optique optimum, selon le groupe allemand. Cette approche offre une scalabilité importante à technologie fixe, puisque les ingénieurs allemands estiment pourvoir désormais augmenter la puissance globale du module par l’ajout de lasers unitaires. De fait, Rheinmetall estime qu’il ne faudra désormais que 2 années pour concevoir et tester un système d’une puissance de 100 Kw, puissance minimum pour éliminer les drones de surveillance selon l’US Navy. En revanche, cette dernière évalue à 500 Kw la puissance minimum pour intercepter les missiles anti-navires modernes.

Cette annonce est également cruciale pour l’Europe, puisque jusqu’ici, les pays anglo-saxons, Etats-Unis et Royaume-Uni, semblaient faire seuls la course dans le domaine des armes à énergie dirigée. Avec un objectif de 100 Kw à 2 ans, Rheinmetall remet l’Europe au coeur des développements de ces nouveaux systèmes d’armes, appelés à jouer un rôle déterminant sur les champs de bataille du futur selon le Pentagone.

Laser HEL MD Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Le système de laser à haute énergie HEL MD de l’US Army ambitionne d’atteindre les 250 à 300 Kw

L’annonce intervient, fait notable, le même jour que celle faite par l’US Army, qui vise l’entrée en service des systèmes de défense laser en cours de développement en 2028. Le programme HEL TVD, pour High Energy Laser Tactical Vehicle Demonstrator, en cours de developpement, a récemment annoncé renoncer au developpement d’un démonstrateur intermédiaire de 50 Kw pour directement se consacrer à la conception d’un modèle à 100 Kw. Il est intégré au programme Indirect Fire Protection Capability, avec pour objectif d’intercepter les missiles, obus et roquettes d’artillerie, ainsi que les drones, visants les forces alliées ou évoluant à proximité. Contrairement à un système classique, les laser de Défense ne requièrent aucune munition, si ce n’est une alimentation électrique constante et suffisante, pour alimenter le système. Pour cela, le motoriste Rolls-Royce développe une solution d’alimentation basée sur la turbine M250 initialement destinée aux hélicoptères, capable de délivrer une puissance électrique de 300 Kw.

D’autre part, le communiqué du groupe allemand met en avant le caractère ITAR-Free du programme, ne faisant appel à aucun composant venant des Etats-Unis. Cette caractéristique devient, depuis quelques mois, un critère stratégique pour le developpement de systèmes d’armes, ce qui en dit long sur le niveau de confiance accordée à Washington dans ce domaine …

MBDA présente le missile planant anti-radiation SPEAR-EW au salon DSEI

Voilà une annonce qui ne fera probablement pas les gros titres, et qui pourtant est d’une importante capitale en Europe. En effet, le groupe franco-britannique MBDA a dévoilé lors du salon DSEI 2019, une nouvelle version de son missile air-sol planant SPEAR, doté d’un autodirecteur anti-radiation. Il s’agit donc, de fait, d’une nouvelle arme anti-radar européenne, alors que ce domaine est probablement l’un des plus défaillant dans la Défense du continent. Cette annonce s’est faite conjointement à la présentation des nouveaux systèmes d’armes présentés par le missilier européen pour le programme Tempest.

Le SPEAR-EW, puisque c’est son nom, est basé sur le missile planant SPEAR-3 dont il reprend les caractéristiques de dimension et de fonctionnement. Equipé d’un propulseur Hamilton Sundstrand TJ-150, ainsi que de deux ailes qui se déploient une fois lancé, le missile atteint une vitesse subsonique élevée et une portée maximale de 130 km. Ses faibles dimensions, mesurant moins de 2 m pour une masse de 100 kg, le rende difficile à intercepter. Grace à ses fonctionnalités réseaux et au guidage GPS embarqué, le missile reste sous le contrôle d’un opérateur et peut suivre des trajectoires optimisées pour atteindre ses objectifs.

Typhoon Slider Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Grâce à son faible poids, un Typhoon peut mettre en oeuvre 12 missiles SPEAR de différents types, tout en conservant 4 missiles Meteor et 2 ASRAAM, ainsi que 2 biens de 600 l et une nacelle de désignation laser.

Le SPEAR EW est destiné à équiper dans un premier temps les Typhoons puis les F35 en service dans les forces aériennes italiennes et britanniques. Il sera associé à une nouvelle nacelle de brouillage développée par l’italien Leonardo, permettant au Typhoon moins furtif que le F35 de mener des opérations de suppression des Défenses anti-radars sans risques excessifs.

Ce type de capacité fait aujourd’hui défaut aux forces aériennes françaises, qu’elles soient de l’Armée de l’Air ou de l’Aéronavale, qui ne disposent d’aucune munition anti-radar. L’adaptation d’une munition air-sol existante, à l’instar du SPEAR britannique, représenterait une réponse économique et efficace pour retrouver cette capacité indispensable aujourd’hui pour faire face aux menaces anti-aériennes de plus en plus répandues dans de nombreux pays.

Le KC-46A Pegasus interdit de fret et de passagers par l’US Air Force

A l’instar du F35, le programme d’avions ravitailleurs polyvalents KC-46 Pegasus de Boeing ne cesse d’accuser des retards, des surcouts, et des limitations opérationnelles. Ainsi, suite à la découverte d’un ensemble de conteneurs non sécurisés dans la soute d’un appareil lors d’un exercice interarmées, l’US Air Force a décidé d’interdir le transport de fret et de passager à bord de l’appareil, et d’ajouter une nouvelle défaillance de 1ere Catégorie, donc engageant la sécurité des vols, au programme.

En effet, l’équipage de l’appareil incriminé a constaté, alors que l’avion était en vol, que plusieurs systèmes de verrouillage des conteneurs embarqués en soute, s’étaient soudainement déverrouillés sans intervention humaine. De fait, le fret n’était plus sécurisé, ce qui peut évidement menacer la vie des personnels présents en soute, mais également créer des déplacements intérieurs modifiant le centrage de l’appareil, et pouvant le rendre incontrôlable par l’équipage.

Il s’agit de la quatrième défaillance de 1ère catégorie ajoutée au programme récemment. Les 3 premières concernent la caméra utilisée pour diriger la perche de ravitaillement qui, sous certaines conditions de luminosité, présente une vision déformée pouvant entrainer des manoeuvres inappropriées et dangereuses de la part de l’opérateur. La seconde concerne la difficulté à enclencher et maintenir la connexion entre la perche de ravitaillement et l’appareil ravitaillé, engendrant à plusieurs reprises des dégâts légers sur la cellule de ce dernier. Le troisième défaillance est relative à l’impossibilité actuelle du KC-46 à ravitailler des A10 Thunderbolt II, en raison d’une pression insuffisante dans la perche de ravitaillement.

Aujourd’hui 18 KC46, sur les 179 prévus, sont en service dans l’US Air Force. L’avion de Boeing a été préféré à l’A330 MRTT d’Airbus suite à une campagne juridique et politique de l’avionneur américain contre l’appareil européen, initialement déclaré vainqueur de la compétition organisée par l’US Air Force. Pour l’heure, l’appareil américain a été commandé par l’US Air Force, ainsi que par Israel et le Japon.

Un A330 MRTT de lArmee de lAir accompagne dun Rafale B dun mirage 2000 5 et dun mirage 2000D Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
L’A330 MRTT est le nouvel avion ravitailleur de l’Armée de l’Air qui veut en commander 18 exemplaires

L’A 330 MRTT a été commandé par 12 pays pour 60 commandes fermes enregistrées à ce jour. L’Armée de l’Air française et la Royal Air Force sont les plus importants clients, avec respectivement 12 appareils commandés sur 18 en prévision, et 14 appareils sur 24 appareils en prévision. Les pays européens de l’OTAN devraient, à terme, disposer de plus de 80 A330 MRTT en parc. Particulièrement fiable et apprécié des équipages, le A330 MRTT effectue en moyenne 2000 heures de vol au profit des forces coalisées sur le théâtre Irak-Syrien chaque mois depuis 2015. L’Espagne, l’Indonésie et la Turquie sont également en cours de négociation avec Airbus pour acquérir l’appareil, qui reste également positionné en Inde et au Canada.

Ce nouvel incident n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour Boeing, qui a déjà du provisionner 2 Md$ pour financer les retards et pénalités infligées par l’US Air Force. L’appareil est engagé dans plusieurs compétitions face à l’A330 MRTT, en Inde, en Indonésie, et au Canada.

L’Indonésie augmentera son budget Défense de 16% en 2020

Le gouvernement Indonésien, sous la direction du président Jocko Widodo, a annoncé son intention d’amener le budget de La Défense du pays en 2020 à 127,4 Milliard de Roupies, soit 8,9 Md$, en hausse de 16% vis-à-vis du budget 2019 qui était de 109,6 Md de roupies. Avec cette hausse, le budget de La Défense atteindra les 5% dans le budget public indonésien, mais ne représentera que 0,8% du PIB du pays. En effet, depuis le début des années 2000 jusqu’en 2014, le pays a, lui aussi, profité des « bénéfices de la paix » pour geler le budget consacré à la Défense, alors que le PIB, lui bondissait. Il est ainsi passé de 1,5% du PIB en 2004 à 0,7% aujourd’hui.

Cette hausse est justifiée par les programmes d’acquisition en cours, destinés à moderniser les forces armées indonésiennes, alors que les tensions avec la Chine concernant ses prétentions territoriales sur la mer de Chine ne cessent de croitre. Le gouvernement avait déjà procédé a plusieurs hausses importantes à partir de 2014, avec pour objectif d’atteindre un effort de Défense de 1,5% du PIB en 2019. Mais à l’instar des autres nations du théâtre indo-pacifique, comme la Malaisie ou les Philippines, le pays a su maintenir une croissance importante, en moyenne de 5% par an depuis une dizaine d’années, neutralisant en partie les efforts budgétaires consentis.

Su27SKM indonesie Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Les forces aériennes indonésiennes mettent en oeuvre 5 Su27 et 9 Su30, aux cotés de 10 F16

Parmi les programmes clés en cours dans le pays, l’acquisition d’un escadron de Su35s auprés de la Russie est le plus problématique, puisqu’il expose le pays aux sanctions de la loi CAATSA. Toutefois, les autorités indonésiennes et russes semblent déterminées à passer outre et, à l’image des mécanismes mis en oeuvre avec l’Inde au sujet des S400, de mettre en oeuvre des mécanismes de paiement propres indépendant du système SWIFT ou du US Dollar. Le pays a également entrepris la conception de son propre programme de char moyen, le Black Tiger, conçu avec le soutien de la Turquie. Equipé d’un canon de 105 mm et pesant 32 tonnes, il a déjà fait l’objet d’une commande de 100 unités par les autorités indonésiennes. La marine indonésienne est au coeur de l’effort de modernisation, avec la construction de 3 sous-marins d’attaque de la classe Nagapasa, supplémentaires construits en coopération avec la Corée du Sud, et de 4 frégates Martadinata de 2400 tonnes dérivées des Sigma 10514 du néerlandais Damen. En outre, le pays a récemment commandés 8 hélicoptères Caracal pour ses forces aériennes. Enfin, le pays est impliqué dans le programme KF-X de chasseur de nouvelle génération développé conjointement avec la Corée du Sud, dont elle a commandé 50 exemplaires.

Il est probable que le pays cherchent à étendre ses capacités de Défense dans un futur proche, et ce dans les 3 armées, de nouveaux programmes sont donc très probables à courts termes. A l’instar de l’Inde, L’Indonésie est très attachée à son statut de pays non aligné, et prend de fait soin de varier les sources de ses programmes d’équipements de Défense. Elle met ainsi en oeuvre des chars Leopard 2 allemands, des canons automoteurs Caesar français, des frégates néerlandaises, des sous-marins sud-coréens et des avions de combat russes (Su27/30) et américains(F16). A l’instar de beaucoup de pays émergents, ses forces armées manquent cependant de standardisation. Ainsi, ses forces terrestres mettent en oeuvre plus de 60 types de blindés, une dizaine de système d’artillerie et 8 types d’hélicoptères différents.

Le prix proposé à la Pologne pour ses F35 interroge sur le prix des F35A vendus à la Belgique

Le Département d’Etat américain a répondu à la demande de prix émanent de la Pologne pour l’acquisition de 32 F35A émise il y a quelques jours, en proposant un tarif global de 6,5 Md$ pour les 32 appareils, 33 moteurs Pratt&Whitney F135, et l’ensemble des équipements électroniques de controle et de communication nécessaires à l’utilisation des aéronefs. Selon les informations transmises, ce tarif ne tient donc pas compte de la Maintenance en Condition Opérationnelle, ni de l’armement. Il est probable en revanche que les prestations de formation des pilotes comme des personnels de maintenance soient intégrées, avec la livraison intégrée de simulateurs..

La Pologne souhaite remplacer les Mig-29 et Su-22 encore en service dans ses forces aériennes par l’appareil américain, sachant qu’elle vise une flotte totale de 66 appareils. Les premiers F35A devront être livrés en 2026, et les autorités polonaises souhaitent bénéficier de compensations industrielles et politiques autour de ce contrat.

La Belgique s’est, elle aussi, portée acquéreur de 34 F35A il y a un an, à la suite d’un appel d’offre mouvementé qui opposait l’appareil de Lockheed au Typhoon Européen, et qui vit la France faire une proposition de partenariat direct autours du Rafale, à l’instar de ce qui fut proposé autour du programme CaMO. Mais le prix proposé par les Etats-Unis et Lockheed-Martin était très différent de celui proposé à la Pologne, qui, elle, ne passe pas par une procédure d’appel d’offre. En effet, le contrat signé par la Belgique prévoyait l’acquisition de 34 F35A avec leurs moteurs pour seulement 3,6 Md€, un tarif sensiblement comparable à ce que proposait Eurofighter et Dassault.

Il apparait dès lors que l’écart de prix, qui passe du simple au double entre la Belgique et la Pologne, interroge à plus d’un titre. En effet, il est improbable que l’offre faite à la Pologne soient dénuée de sens, dans la mesure ou le tarif par appareil de 200 m$ correspond à celui que paient la Norvège, le Danemark, ou les Pays-Bas pour leurs F35 par exemple. Comment dans ces conditions expliquer cette extraordinaire remise accordée à Bruxelles ? Ce tarif exceptionnel ayant même été diminué à en croire les autorités militaires du pays.

F16 Belgique Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Les pilotes belges devront réduire le nombre d’heures de vol effectuées chaque année pour voler sur F35

La réponse est évidement dans le périmètre des offres qui diffère entre les deux pays, et surtout, dans le périmètre de communication qui entoure l’offre Belge. En effet, l’appel d’offre belge, que l’on savait conçu pour privilégier le F35, ne prenait en compte que le seul prix sortie d’usine de l’appareil, ce qui ne représente en général de la moitié du prix d’acquisition de celui-ci, une fois livré avec les équipements indispensables à sa mise en oeuvre. En outre, le F35A reste aujourd’hui un appareil extrêmement onéreux à entretenir, avec un prix ramené à l’heure de vol dépassant les 40.000 $ selon l’US Air Force elle même, le double du prix d’un appareil comme le Rafale ou le Typhoon. Conscient de cela, l’Etat-major belge avait d’ailleurs indiqué que les pilotes Belges voleraient moins sur F35 qu’ils ne volaient sur F16.

Les offres alternatives au F35A faites à la Belgique, que ce soit par le consortium Eurofighter avec le Typhoon, ou par la France autour du Rafale, proposaient aussi un contrat proche de 3,5 Md€ pour 34 appareils, mais ce tarif englobait les éléments et outils permettant la mise en oeuvre des appareils, comme les bancs test, les simulateurs etc.. Elles intégraient aussi, et surtout, des compensations industrielles très élevées, dépassant les 20 Md€ sur 10 ans, là ou les promesses de compensations industrielles américaines étaient à la fois très vagues et non contraignantes. D’autant moins contraignantes que Lockheed a pris pour habitude de proposer ces compensations à tous les pays qui souhaitent acquérir le F35, sachant pertinemment qu’il sera impossible de diviser le gâteau F35 au delà d’un certain point.

De fait, ce n’est pas tant le tarif proposé par le FMS à la Pologne pour l’acquisition de 32 F35A sur le périmètre indiqué qui représente une anomalie, mais bel et bien celui proposé à la Belgique. A cela, il y a désormais deux attitudes à adopter, la première consistant à se complaire dans la certitude que Bruxelles est parvenue à négocier un tarif exceptionnel très en deçà de celui proposé aux autres clients de l’appareil, la seconde étant d’évaluer les couts exacts de cette commande, puis de les comparer, à périmètre égal, avec les offres faites par le Royaume-Unis et la France. Cette approche porte en général un regard éclairant sur la situation réelle, comme les autorités Norvégiennes l’expérimentent ces derniers mois. Il est d’ailleurs étonnant que dans un pays dont la classe politique remis en question jusqu’à la fin la pertinence du remplacement de ses F16, car jugeant l’investissement de 3,5 Md€ excessif, personne ne se pose plus cette question ….

MBDA présente ses missiles et systèmes de demain destinés au Tempest

Le programme Tempest est décidément au coeur de cette nouvelle édition du salon défense DSEI de Londres cette année, comme le SCAF fut au centre de celui du Bourget il y a 4 mois. Le groupe européen, membre du groupement industriel du programme, présente sur le salon les systèmes d’armes destinés à équiper le Tempest, mais également le Typhoon, dans le futur.

Ainsi, MBDA développe actuellement un système de protection Hard-Kill, dénommé Hard-Kill Défensive Aid System, ou HK-DAS, destiné à protéger les appareils des menaces le visant, à l’instar des systèmes hard-Kill qui protègent aujourd’hui les blindés. Basé sur un micro-missile hautement manoeuvrant, le système sera capable d’intercepter les missiles visant l’appareil à une distance de sécurité évitant tout dégât. Ce micro-missile est également employé pour les missions de soutien aérien rapproché, permettant à l’appareil de disposer d’une grande capacité d’action dans la durée au dessus du champs de bataille.

Si l’engagement air-air au delà de la portée visuelle reste confiée au missile européen Meteor, dont les performances semblent faire l’unanimité, MBDA, comme le programme Tempest, portent un intérêt tout particulier au combat aérien rapproché, en développant un missile spécialisé dans cette mission, et présenté en deux finitions, l’une normale permettant une twin-pack du missile sur un rack de tir, l’autre, en version allongée au calibre supérieure, disposant de performances accrues, mais utilisant un rack entier. On notera, à ce titre, l’effort porté sur le nombre de munitions pouvant être mises en oeuvre par l’appareil sans augmenter exagérément sa masse, sa manoeuvrabilité ou sa furtivité, tous ces systèmes étant destinés à être intégrés en soute.

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Les systèmes de MBDA accompagnent la maquette grandeur nature du Tempest au Salon DSEI 2019

L’engagement Air-Sol est, quand à lui, du ressort du missile SPEAR, dont la version 3 est en cours de développement pour équiper les Typhoon britanniques et saoudiens. Doté à la fois d’un turbojet et d’ailes rétractables, le SPEAR est à la croisée des chemins entre le missile air-sol tactique et le missile de croisière. Malgré ses dimensions réduite, le missile mesurant 1,80m pour 100 kg, il atteint une portée de 130 km, et bénéficie d’un guidage GPS couplé à un autodirecteur radar ou infrarouge. Enfin, MBDA conclut cette présentation par un couple de missiles de croisière, probablement issus du programme FMC/FMAN pour Futur Missile de Croisière / Futur Missile Anti-Navire franco-britannique, le premier conçu pour la vitesse, sans toutefois que le terme « hypersonique » ne soit évoqué, le second pour la furtivité, à l’instar du missile SCALP qui équipe déjà les forces aériennes britanniques et françaises.

On remarque toutefois trois grands absents dans cette présentation qui se veut pourtant une vision du futur. Le premier, déjà abordé, est l’absence de systèmes hypersoniques, pourtant au coeur des préoccupations de nombreux état-majors. La seconde est l’absence de systèmes à énergie dirigée, plus particulièrement de systèmes laser, particulièrement adaptés lorsqu’il s’agit d’assurer la protection anti-missile d’un aéronef. C’est d’autant plus surprenant que le groupe travaille déjà sur des programmes d’armes à énergie dirigée, au Royaume-Unis et en Allemagne. Le troisième, enfin, repose sur la notion d’effecteur déporté, à l’instar des Remote Carrier du SCAF, ou du Valkyrie de Kratos. Là aussi, cela peut surprendre, car la Royal Air Force développé un programme de ce type, le LANCA, et l’on pourrait penser que l’expertise de MBDA dans les domaines des missiles de croisière serait déterminante pour concevoir ces systèmes. Or, ces 3 technologies sont appelées, selon toutes probabilités, à être au coeur des évolutions futures des systèmes d’armes embarqués ou associés à l’aviation de combat du futur. Elles sont, en tout cas, au coeur des programmes de l’US Air Force et de l’US Navy, ce qui n’est pas anodin…