jeudi, décembre 4, 2025
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Raytheon et la DARPA développent une bactérie pour détecter les explosifs

L’Agence de Recherche de la Défense Américaine, la DARPA, a confié à la société Raytheon en association avec Worcester Polytechnic Institute, la conception d’une solution de marquage des explosifs enterrées sous terre, de sorte à pouvoir les détecter facilement, notamment par drone. Pour cela, les chercheurs américains vont developper deux souches de bactéries distinctes.

La première se développera à proximité des explosifs, sous terre, et fournira le substrat nécessaire au développement de la seconde souche, qui remontera à la surface, et dégagera un spectre lumineux particulier pouvant être détecté par un capteur spécialisé.

Les bactéries bio-luminescentes sont utilisées dans la nature par de nombreux organismes, comme les pieuvres, les méduses, certains poissons, et les lucioles.

Cette approche de bio-ingénierie permettra de pouvoir détecter les munitions non exposées, ou les mines, sur de vastes zones, et de pouvoir ainsi optimiser les opérations de déminage, pour au final, protéger les populations locales, qui sont souvent les principales victimes de ces résidus d’engagement.

Les applications de cette technologie dépassent le seul cadre du déminage, et pourront s’appliquer à de nombreux domaines liés à la détection d’éléments chimiques dans le sol, que ce soit pour la détection de pollution de l’air ou de l’eau, ou celle de poche de gaz (méthane).

Il faut noter que l’utilisation de certaines batteries pour détecter les explosifs n’est pas nouvelle. Mais l’originalité de la démarche ici repose sur l’association de ces deux souches de bactéries symbiotiques pour détecter des éléments enfouis, qui jusqu’ici passaient inaperçus.

Le standard des frégates FDI est finalisé, et il est remarquable !

La signature le 10 octobre d’une lettre d’intention entre Athènes et Paris pour l’acquisition de deux frégates FDI (Frégate de Défense et d’Intervention), plus très probablement la construction de deux autres en Grèce, ouvrait les discussions techniques pour rapprocher la FDI du besoin militaire de la marine de guerre hellénique. Les discussions menées à Athènes la semaine passée commencent à dessiner de quelle manière évolue la version Marine nationale et quelles seront les caractéristiques qui seront spécifiques aux FDI grecques.

Modernisation de la Marine nationale mauritanienne (2014 – 2019)

La Marine nationale mauritanienne ou Département de la Marine (créée le 25 janvier 1966) engageait elle-aussi, à l’instar de la Marine nationale sénégalaise, un plan quinquennal de développement de ses capacités navales dans l’optique des futures exploitations des gisements offshore de gaz et de pétrole. Malgré un budget militaire équivalent au tiers de celui du Sénégal, la Mauritanie engage sereinement le renouvellement de sa Marine avec une flotte, globalement, encore sous l’âge.

La Marine Indienne veut developper un nouveau chasseur bimoteur embarqué pour 2026 …

L’Agence de developpement aéronautique indienne, intégrée au DRDO, la direction des équipements de La Défense, a surpris beaucoup de monde en annonçant qu’elle abandonnait l’acquisition de la version navale du chasseur léger monoréacteur Tejas Mk2 de facture locale, et de le remplacer par un nouveau chasseur embarqué de design local et bimoteur, qui devra faire son premier vol en 2026. Cette décision a été prise en concertation avec la Marine Indienne, qui ne souhaite pas utiliser de chasseur embarqué monomoteur jugé mal adapté (à raison), pour remplacer ses Mig29K à partir de 2030.

Pour n’importe quel avionneur expérimenté, le developpement d’un appareil de combat moderne en 5 ou 6 ans est une tache difficile, mais pas impossible. Toutefois, concernant l’industrie de Défense indienne, ce délais semble exagérément optimiste. En effet, elle n’a conçu, en tout et pour tout, que le chasseur léger Tejas et sa version Mk2 de manière autonome, et l’appareil, selon de nombreux critères, est loin d’être une réussite. En outre, même pour des industries expérimentées, comme l’industrie russe ou chinoise, la conception d’un chasseur embarqué est un véritable défis. Il suffit de constater l’attrition des Su33 russes et des J15 chinois pour s’en convaincre. De plus, il ne s’agit pas, comme ce fut le cas du Tejas Mk2 qui avait pourtant réussi il y a quelques semaines ses premiers décollages sur tremplin et appontages sur pont simulé, de partir d’une plate-forme commune existante pour en dériver une version navale, mais de concevoir un tout nouvel appareil, avec l’ensemble des difficultés que cela comporte. Même si la démarche de « navaliser » un appareil existant a rarement donné de bons résultats, c’est tout de même une tache moins ardue que de concevoir un appareil entièrement nouveau.

L’Armée de l’Air indienne reste donc le seul client du Tejas comme du Tejas Mk2 à ce jour

Selon l’AdA, l’appareil indien doit être conçu, comme le Mig29K, pour opérer à partir des porte-avions STOBAR de la Marine Indienne, et non de porte-avions CATOBAR, c’est à dire munis de catapultes. Pour y parvenir, il devra être en mesure de developper un important rapport poussée/poids en charge, excluant, de fait, la possibilité de recourir à un moteur local. On peut penser que le nouvel appareil pourra recevoir le turboréacteur F414 de General Electric qui propulse le Super Hornet et le Tejas Mk2, à l’instar du programme de chasseur lourd AMCA de l’armée de l’air indienne, qui prévoit lui aussi d’utiliser ce moteur.

Reste que rien n’est encore acté, et cette décision peut ouvrir de réelles opportunités pour l’industrie européenne aéronautique, et particulièrement pour l’industrie française. En effet, l’un des avantages du Super Hornet vis-à-vis du Rafale dans la compétition portant sur l’acquisition de 57 avions de combat embarqué par New Delhi, portait justement sur l’utilisation du même moteur que celui choisi par le Tejas Mk2 naval, le F414. En redistribuant les cartes, le DRDO ouvre donc une opportunité pour Safran et son réacteur M88 qui équipe le Rafale, afin de se positionner pour équiper le nouvel appareil, et pour le consortium Rafale d’accompagner la démarche de conception indienne, bénéficiant au passage d’une possible nouvelle commande « Make in India » de l’Armée de l’Air, et donc d’importants gains de temps et d’argent pour l’administration et les finances publiques indiennes. En positionnant le M88 comme alternative au F414, le groupement Rafale permettrait de renforcer son offre face à Boeing, et de proposer une réelle optimisation des infrastructures de maintenance embarquées et de régénération des aéronefs sur les porte-avions indiens, ouvrant la voie à d’autres collaborations, comme au niveau du Radar, du système de Défense, des armements…

Lé redefinition du programme local de chasseur embarqué indien ouvre des opportunités pour l’industrie aéronautique française pour renforcer sa présence dans la marine indienne

C’est en revanche un nouveau coup dur pour le Tejas, et le Tejas Mk2, qui décidément peinent à convaincre, même dans son propre pays. Le programme Light Combat Aircraft (LCA) Tejas (Glorieux en sanscrit), a été lancé en 1990, et le premier vol eu lieu en 2001. Mais il aura fallu atteindre 14 ans pour voir l’appareil entrer en service dans l’Indian Air Force, en 2015. Mono-réacteur léger ayant une masse maximum au décollage de 8 tonnes, il est propulsé par le turboréacteur F404 de General Electric, qui équipe le F/A 18 Hornet, offrant 5,6 tonnes de poussée sèche, et 8,5 tonnes avec post-combustion.

Malgré un imposant budget de developpement, et un prix unitaire estimé à plus de 55 m€, soit plus cher qu’un JAS 39 Gripen E/F beaucoup plus performant, les performances du Tejas sont décevantes, dans tous les domaines, allant de la vitesse (max Mac 1,6) au rayon d’action inférieur à 550 km, et une capacité d’emport limitée. L’IAF devait en acquérir 260 initialement, mais ce chiffre fut rapidement ramené à 83, avec l’assurance de pouvoir les amener au standard Mk2 ultérieurement. Le Mk2 corrige certains gros défauts du Mk1, avec un moteur plus puissant F414, un capacité de carburant supérieure, et des performances plus élevées, sans toutefois égaler celle d’avions comme le Gripen ou le F16, et probablement le J10C chinois ou le FH17 pakistanais.

Les forces aériennes israéliennes ont frappé plusieurs dizaines de fois en Syrie

En réponse à l’attaque menée hiers contre son territoire, lorsque 4 roquettes avaient été tirées à partir de Syrie et furent interceptées par le système Iron Dôme, les forces aériennes israéliennes ont mené, à l’aube, une série d’attaques sur des cibles autours de Damas, en Syrie. Ces frappes visaient les forces iraniennes des Gardiens de la Revolution présentes sur place, considérées par Israël comme étant à l’origine des nombreuses attaques à la roquette dont l’Etat hébreux est la cible ces derniers mois, ainsi que des sites de défense anti-aérienne syriens. Le bilan est encore incertain, l’agence officielle syrienne SANA parlant de 2 victimes, plusieurs autres sources, dont l’observatoire syrien des droits de l’homme, faisant état de 11 tués, dont 7 iraniens. Selon les autorités israéliennes, cette attaque aurait été menée en « concertation » avec la Russie, et les cibles ou des personnels russes pouvaient être présents ont été évitées, comme les batteries de missiles S300 du régime Syrien.

La semaine dernière, Israël a subit une attaque massive à la roquette lancée par le Hezbollah libanais, et les forces iraniennes présentes en Syrie. Selon le décompte officiel, plus de 450 roquettes ont été tirées sur les villes et villages israéliens. Le système Iron Dome aurait détruit 80% des cibles « menaçantes » (soit 40% des roquettes tirées) selon les autorités israéliennes, mais plusieurs roquettes se sont abattues sur des zones d’habitation. En mesure de représailles, les forces israéliennes avaient mené des opérations dans la bande de Gaza, tuant 35 palestiniens, dont 25 ont été identifiés comme des terroristes par Jerusalem.

Le Système de protection Iron Dome aurait intercepté entre 80 et 90% des roquettes jugées dangereuses lors de l’attaque massive de la semaine dernière

L’Iran, et en particulier les gardiens de la révolution, ont joué un rôle important dans la défaite de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Selon les rapports, on estime les forces iraniennes présentes en Syrie entre 2500 et 7500, mais certaines estimations présentent des valeurs bien plus élevées. Selon l’ONU, les forces iraniennes auraient perdu plus de 2300 hommes en Syrie depuis 2015. Mais cette participation active à la défaite de Daesh, et surtout à la préservation du pouvoir de Bashar al Assad, s’est faite avec un prix, celui de pouvoir implanter des bases militaires sur le sol Syrien. Certains rapports israéliens ont ainsi observé des mouvements pouvant être liés à l’assemblage de missiles balistiques tactiques iraniens sur ces bases, entrainant l’intervention immédiate des forces israéliennes, et leur destruction.

Mais la présence de ces bases apportent surtout un soutien logistique important au Hezbollah chiite libanais, très actif contre Israël notamment dans les territoires occupés. Ainsi, le gouvernement israélien, pourtant plongé dans une profonde crise politique ces dernières semaines avec l’organisation probable de nouvelles élections législatives à venir, a désigné Téhéran comme le responsable et le commanditaire des attaques menées par le Hezbollah sur son territoire. En outre, détruisant des sites de défense anti-aérienne syriens, l’état hébreux signifie également qu’il est prêt à frapper ceux qui protègent ou accueillent ces responsables désignés, sans toutefois aller jusqu’à défier les forces russes.

Les forces aériennes israéliennes s’entraineraient depuis plusieurs mois à mener des opérations de raids longue distance pour pouvoir frapper l’Iran si besoin

Il est interessant de constater que, comme dans le cas de l’attaque conjointe des forces américaines, britanniques et françaises en 2018 contre les installations chimiques de Damas, Moscou s’est tenue à l’écart de ces frappes, et n’a pas, semble-t-il, cherché à interférer, ni par ses moyens aériens, ni par ses moyens de défense anti-aériennes ou de guerre électronique. Rappelons également que le Kremlin a refusé de livrer des systèmes S400 ou des chasseurs Su30 à Téhéran, laissant penser qu’en dépit des discours d’unité du trio d’Astana (Russie, Turquie et Iran), la « coalition » ainsi formée reste très distendue, et très fragile. En outre, en ne protégeant pas les défenses aériennes syriennes, la Russie signifie également qu’elle n’a pas l’intention d’intervenir dans une opposition militaire qui ne la concerne pas, et qu’il revient à Damas de gérer son turbulent allié chiite.

Reste à voir quel sera, désormais, la réponse de Téhéran à ces frappes israéliennes. Traditionnellement, les autorités iraniennes préfèrent ne pas jouer l’escalade face à Jerusalem. Mais avec tensions sociales toujours plus fortes en Iran, la tentation d’engager le pays dans une confrontation militaire distante avec israël doit probablement être grande pour le régime. Et dans le cas d’un riposte iranienne appuyée, les autorités de l’Etat Hébreux pourraient elles-aussi être tentées de jouer la carte de la fermeté, en menant des raids aériens sur l’Iran, mission pour laquelle ses forces aériennes s’entrainent activement depuis plusieurs mois. Pour Israël comme pour l’Iran, la situation politique intérieure peut inciter à un recours précipité à des solutions plus radicales.

Force maritime d’auto-défense japonaise : refonte des JS Izumo et JS Kaga pour opérer le F-35B

Le ministère de la Défense (防衛相, Bōei-shō) demande dans le cadre de l’année fiscale 2020 actuellement en discussion que la force maritime d’autodéfense japonaise (海上自衛隊, Kaijō Jieitai) bénéficie de la refonte du « destroyer porte-hélicoptères » (programme 22DDH) JS Izumo (2015) afin qu’il puisse mettre en œuvre des F-35B. Le JS Kaga (2017) débutera le même chantier en 2022. Ce passage japonais des paroles aux actes matérialise une première réponse d’une nation asiatique riveraine de l’océan Pacifique au programme aéronaval chinois.

Malgré les sanctions, la Russie a déjà exporté pour 11 Md$ d’équipements de Défense en 2019

Le 2 aout 2017, le président américain D.Trump promulguait le Countering America’s Adversaries Through Sanction Act, ou CAATSA, un arsenal législatif destiné à dissuader les pays d’acheter des équipements de Défense aux adversaires de Etats-Unis, ciblant précisément la Russie. Depuis, la menace que représente le CAATSA a été plusieurs fois brandie, en Turquie et en Inde au sujet des systèmes S400, en Egypte et en Indonésie au sujet des Su35, et de façon moins visibles, dans de nombreux pays africains, asiatiques, sud-américains et même européens. Ces menaces n’ont cependant pas été très efficaces, même si elles ont entravé l’exécution de certains contrat en empêchant, par exemple, l’utilisation du système interbancaire de paiement international SWIFT et du dollar pour les paiements, obligeant la Russie et ses clients à mettre en oeuvre des modalités d’échange alternatifs.

En effet, selon l’agence Rosoboronexport, qui traite des exportations de Défense russe, et les déclarations du président de Rostec, Sergei Chemezov, à l’occasion du salon Dubai Air Show, l’Industrie de Défense nationale aurait enregistré, début novembre 2019, plus de 11 Md$ de prises de commande sur l’année 2019, laissant espérer un total en fin d’année entre 13,5 et 13,7 Md$, soit un montant sensiblement équivalent à ceux des années précédant la mise en oeuvre du CAATSA. Début novembre, la Russie avait en effet signé plus de 800 contrats d’exportation d’armements avec 43 pays, soit un peu moins de 25% des pays existants, mais prés de la moitié des pays disposant d’une force militaire. Depuis, plusieurs annonces ont été faites, que ce soit la commande système Pantsir à la Serbie, ou de chars de combat T90 à l’Inde.

L’Inde a commande le 11 novembre 469 chars T90 assemblés sur place pour renforcer les 1100 exemplaires déjà en service

Il est interessant de constater, une fois de plus, que la communication portée par Rosoboronexport, comme celle de Rostec, fait état de plusieurs discussions concernant le Su57E, dont celles avec la Turquie, venant là encore, atténuer la portée des déclarations laissant supposer une marche arrière des autorités russes dans ce dossier. Il est probable, comme nous l’avions écrit hiers, que cette déclaration n’avait pour objet que de porter un message à Ankara, alors que les Etats-Unis ont réactivé l’offre concernant un accord commercial de 100 Md$ si la Turquie venait à renoncer aux S400, déjà livrés en intégralité par ailleurs. Il faut noter que la législation CAATSA a toutefois eu des effets notables dans certains dossiers, en tout cas jusqu’ici, puisque, par exemple, Belgrade a renoncé à acquérir des systèmes S400 pour cette raison, et Le Caire semble avoir renoncé à l’acquisition du Su35s pour l’heure.

D’autres alliés des Etats-Unis, en revanche, semblent être immunisés contre ces menaces, comme l’Inde qui a maintenu sa commande de S400, et qui n’a pas été menacée outre mesure. Riyad continue à négocier avec Moscou au sujet de l’acquisition de systèmes anti-aériens S400 (et Pantsir), renforcée dans l’idée par l’échec des systèmes américains Patriot à protéger ses installations pétrolières contre des missiles de croisière et des drones. Quand aux Emirats Arabes Unis, ils semblent assumer une négociation au sujet d’une possible acquisition de chasseurs Su35, et même la mise en oeuvre d’un partenariat technologique avec Rostec au sujet du Su57E. Or, le potentiel commercial que représentent ces 3 pays pour l’industrie de Défense américaine semblent dissuader Washington de mener une politique trop agressive en application du CAATSA envers eux, créant, de fait, une forme de « Législation à géométrie variable », très peu crédible sur ses justifications internationales.

Le S400 est au coeur du bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie en Turquie et en Inde

Au final, la législation CAATSA n’aura réussi, en un peu plus d’un an, qu’à donner l’impulsion nécessaire à la Russie et la Chine pour developper des mécanismes d’exportation et de paiement dissociés des mécanismes américains et du dollar, créant une forme de retour à la situation qui prévalait pendant la Guerre froide dans ce domaine. Loin d’entraver les capacités d’exportation de la Russie, de la Chine, ou d’autres pays comme l’Iran ou la Corée du nord, cette législation, et la vision unilatérale de la gestion des affaires mondiales portée par le président Trump, n’auront finalement réussi qu’à affaiblir les capacités de regulation qu’offrait le système mondial jusqu’à présent.

Les Emirats Arabes Unis commandent 3 avions ravitailleurs Airbus A330 MRTT et 2 Saab GlobalEye

Bonnes nouvelles pour l’industrie aéronautique européennes en ce début de salon Dubaï Air Show 2019. Les forces aériennes émirati ont en effet annoncé la commande de 3 avions ravitailleurs A330 MRTT supplémentaires auprés de l’avionneur européen Airbus, venant compléter la flotte de 3 appareils déjà en service, ainsi que de 2 avions d’alerte aérienne avancée GlobalEye du suédois Saab, également en service dans cette force.

Commandés en 2008, les 3 avions ravitailleurs A330 MRTT de la force aérienne émirati sont en service depuis 2013, et donnent visiblement entière satisfaction, avec notamment un taux de disponibilité très élevé. L’appareil a d’ailleurs remporté un important succès au Moyen-Orient, puisqu’il équipe 3 des plus importantes forces aériennes de la région : l’Arabie saoudite (6), les EAU (3+3), et le Qatar (2 appareils à livrer). L’avion d’Airbus est très polyvalent, capable d’assurer des missions de ravitaillement en vol de 5 heures à 1000 km de sa base en distribuant 60 tonnes de carburants, mais également de transporter 250 passagers ou 20 tonnes de fret sur plus de 12.000 km. Conçu à cet effet, la reconfiguration de l’appareil d’une version ravitailleur à une version transport de passager, et inversement, ne prend que quelques heures.

Les EAU opéreront une flotte de 5 avions d’alerte aérienne avancée GlobalEye de Saab

Cette nouvelle commande de 2 avions d’alerte aérienne avancée GlobalEye de Saab amener les forces aériennes empirait à disposer de 5 appareils de ce type en service. Commandés initialement à 2 exemplaires en 2015, les autorités de Dubaï ont exercé une option pour un troisième appareil en 2017. Le premier appareil doit entrer en service en 2020. Une fois complétée, les GlobalEye devront assurer la surveillance aérienne, navale et balistique des EAU. Avec une flotte de 5 appareils, les EAU se dotent d’une capacité à maintenir une permanence opérationnelle de surveillance sur un temps limité.

Le GlobalEye est basé sur l’avion d’affaire Global 6000 du canadien Bombardier, entièrement converti et rééquipé par Saab. Il est équipé du système Erieye de Saab, un radar Doppler à impulsion à antenne électronique active AESA en bande S, entre 2 et 4 Ghz, à la limite de l’UHF et de la SHF, ayant montré sa capacité à détecter des appareils de la taille d’un chasseur à prés de 425 km de distance. Il met en oeuvre, parallèlement, le radar de surveillance maritime Seaspray 7500E de l’italien Leonardo, lui aussi équipé d’une antenne AESA, offrant à l’appareil des capacités avancées de surveillance du trafic maritime, indispensable pour une zone en tension comme le golfe Arabp-Persique.

Ces annonces arrivent à point nommé pour Airbus, et surtout pour Saab, les EAU étant le seul opérateur à avoir acquis le GlobalEye à ce jour. L’appareil a été proposé à la Finlande dans une offre jointe avec l’avion de chasse JAS 39 E/F Gripen, pour remplacer les F18 en service depuis les années 80 dans les forces aériennes finlandaises.

La Russie prête à sous-traiter des éléments du Su57 en Inde, aux EAU ou en Turquie

A l’instar du F35 dont prés de 40% des éléments sont fabriqués par les partenaires de premier rang du programme, le président du géant russe de l’armement Rostec, Sergei Chemezov, a indiqué, à l’occasion du salon Dubaï Air Show, que sa société serait en négociation avec plusieurs pays pour sous-traiter la fabrication de composants constitutifs du Su57 à certains états, citant en priorité l’Inde, la Turquie, et plus surprenant, les Emirats Arabes Unis. Dans la même déclaration, Sergei Chemezov a également précisé que la Russie était prête à livrer le Su-35s et le Su57e à la Turquie, même si pour l’heure seule une offre concernant le Su35s a été officiellement faite.

L’objectif de Rostec est évidemment de sécuriser des commandes du Su57E, la version export de l’appareil, rapportant beaucoup plus à l’entreprise dans cette version qu’a destination des forces russes. Rappelons que selon le budget annoncé pour l’acquisition des premiers 76 Su57 commandés, l’appareil ne couterait aux forces russes que 31 m€, soit un prix moitié moins élevé que celui d’un F16 Block 70 Viper.

Les premiers Su57 de pré-série seront livrés aux forces aériennes russes avant la fin de l’année 2019

Ces annonces viennent tempérer celles faites par Dmitry Shugayev, le directeur de la cooperation technologique militaire russe, selon lequel la Russie ne livrera pas de Su57 à l’exportation, dans le cas précis à la Turquie, avant que les besoins domestiques auront été satisfaits. Il faut dire que les deux hommes ont des périmètres très différents, Dmitry Shugayev ayant pour fonction d’assurer la production industrielle russe à destination des forces armées, alors que Sergei Chemezov doit assurer le fonctionnement de la société Rostec.

Outre la Turquie, citer nommément l’Inde et les Emirats Arabes Unis comme possibles partenaires technologiques du programme Su57 interpelle. L’Inde, qui s’était retirée du programme FGFA en 2018, n’est officiellement pas en discussion avec Moscou au sujet du Su57, se concentrant désormais sur le programme AMCA de chasseur lourd de nouvelle génération de facture locale. Il est cependant possible que, conscient des délais importants que ce programme nécessitera, et de la menace croissante que représente le Pakistan et la Chine à ses frontières, l’acquisition d’une flotte limitée de Su57 de 5ème génération soit envisagée pour assurer l’intérim opérationnelle, dans l’attente des premiers appareils du programme national.

Moscou associe souvent les négociations entourant le Su57 avec des négociations concernant le Su35s

Le cas des EAU est encore plus surprenant. Certes, Moscou a, à plusieurs reprises, fait état de négociations avec Dubaï concernant une possible acquisition de Su35s, information confirmée mais minimisée par les autorités émirati. Mais alors que les Etats-Unis semblent toujours maintenir leurs positions concernant le refus d’exporter le F35A aux monarchies arabes, privilégiant ouvertement la modernisation des flottes existantes de F15, F16 et F18, Moscou pourrait bien faire valoir une plus grande souplesse en matière d’exportation et de partenariats industriels, pour avancer ses pièces sur l’échiquier moyen-oriental, que ce soit les S400 en Arabie saoudite, ou le Su35s et le Su57 aux EAU.

Le premier lot de chars T14 Armata sera livré aux forces russes en fin d’année

Selon l’agence Tass, citant le directeur général de la société Rostec, Sergei Chemezov, le premier lot du nouveau char de combat russe T14 Armata sera livré en fin d’année 2019, ou en tout début d’année 2020. Les blindés livrés ne seront pas dans leur configuration de série, mais dans standard qualifié d’experimental par le CEO de Rostec. Initialement, la première livraison de cette année devait se composer de 12 T14 et de 4 dépanneurs de chars T16, qui devaient être en version de série, première livraison d‘une commande de 132 T14, T15 et T16 annoncée en septembre 2018, et devant être livrés d’ici 2021. L’annonce faite ce jour, ne faisant étant d’aucun T16 et ne précisant aucun nombre de chars, mais en précisant qu’ils seront livrés en version « expérimentale », laisse penser que la production du nouveau char russe rencontre encore des difficultés.

Le char de combat T14 Armata, ainsi que le véhicule de combat d’infanterie T15 et le dépanneur de chars T16, ont été présentés au public lors de la parade militaire du 9 mai 2015. Le nouveau blindé rompt avec la tradition russe de blindés puissants et bon marché, comme le T72 ou le T90. En effet, le T14 est un concentré de technologies, étant équipé d’une tourelle non habitée automatisée, d’un équipage de 3 personnes positionnés dans une capsule de survie blindée à l’avant du char, et d’un grand nombre de systèmes optroniques, de détection et de communication. Il emporte également un blindage de nouvelle génération, complété par le système de protection active Afghanit, capable d’intercepter missiles et obus sur 360° avant qu’il ne touche le véhicule.

Vue de l’interface dont dispose l’équipage du T14 Armata dans la capsule de pilotage et de survie.

Tout cela a un prix, et selon les estimations disponibles, le T14 atteindrait les 4 m$ l’unité, soit prés de 3 fois le prix d’un T90M et 4 fois celui d’un T72B3M. A l’instar des forces aériennes russes avec le Su57, ou des forces navales avec les frégates 22350 Gorshkov et 22350M Super Gorshkov, les forces terrestres russes se sont donc engagées donc dans une évolution technologique qualitative forte, entrainant nécessairement une hausse des couts d’acquisition et de maintenance des équipements. Mais à l’inverse des occidentaux, et des européens en particulier, les stratèges russes mettent en oeuvre une stratégie duale, associant un nombre restreint d’équipements très performants, donc chers, aux mains des forces les mieux entrainées, et un nombre important d’équipements d’ancienne génération mais modernisés, certes moins performants, mais également beaucoup moins onéreux, mis en oeuvre par des forces moins entrainées, comme les bataillons de conscrits qui représentent encore 40% des effectifs, et des forces de réservistes, dépassant les 4 millions d’hommes. Cette approche permet de maintenir un rapport de force très positif face au bloc européen de l’OTAN, en dépit de moyens pouvant être qualifiés de « faibles » vis-à-vis des Etats-Unis, de la Chine, ou des Européens.