Le HMS (Her Majesty Ship) Prince of Wales (2019 ?), porte-aéronefs pour Aéronefs à Décollage et Atterrissage Verticaux ou Courts (ADAV/C) de la classe Queen Elizabeth devrait être admis au service en décembre. Tim Shipman et Tim Ripley (The Times, 24 novembre 2019) croient savoir qu’il se joue un duel tragique entre la British Army et la Royal Navy vis-à-vis d’un budget militaire réduit pour l’année 2020 avec en arrière-plan les élections générales du 12 décembre 2019 devant décider du sort du BREXIT (BRitain EXIT). Selon leurs informations, en cas de défaite de la Royal Navy dans le jeu budgétaire : un des deux Queen Elizabeth serait placé sous cocon. Il pourrait tout aussi bien s’agir d’une manœuvre de l’un des protagonistes pour déstabiliser la partie adverse. Avec un conditionnel de rigueur, il est proposé d’explorer l’hypothèse exposée dans leur article.
Nouvelle offensive américaine contre les FDI françaises en Grèce
Selon le site de Défense Ptizi, les Etats-Unis seraient prêt à transférer 2 destroyers de la classe Arleigh Burke à la Marine Hellénique en 2020 (version traduite en anglais ici) officiellement pour renforcer les capacités de défense anti-aérienne dans la zone de la mer Egée. L’article indique une dynamique relativement crédible, bien qu’aucune décision ferme n’ait été prise, selon le site. Mais cette annonce interpelle à plus d’un titre, de part son calendrier, sa nature, et son contenu, et n’est pas sans rappeler la soit disant offre concernant 4 frégates MMSC américaines pour 2 Md€, alors qu’il s’est avéré que l’offre non formelle portait bien sur 4 frégates, mais à 4 Md€.
En premier lieu, l’US Navy n’a pas annoncé de déclassement de destroyers Arleigh Burke dans les années à venir, au contraire, puisque l’US Navy fait face à un important déficit face à la montée en puissance de la force navale chinoise, qui reçoit 4 à 6 nouveaux destroyers type 052D et Type 055 par an. En outre, le programme visant à remplacer les croiseurs Ticonderoga n’est toujours pas lancé, ni même définit précisément, et le programme FFG/X de frégates de nouvelles génération non plus. En d’autres termes, l’US Navy a besoin de tous ses navires aujourd’hui, et transférer deux de ses bâtiments les plus puissants en Grèce ne fait certainement pas parti de son plan d’action.

En second lieu, les Burkes sont des navires couteux, à l’achat comme à l’emploi, avec un équipage important, et un nombre important de missiles. Si, selon le site Ptizi, l’offre américaine viendrait « certainement avec le chargement de SM2 », la réalité sera très certainement différente. Comme l’US Navy ne sera certainement pas prête à se voir priver de 2 destroyers, elle acceptera mal de devoir céder « pour un prix très bas » selon Ptizi, ses missiles SM2 dont on sait qu’elle estime le stock insuffisant. En ce sens, la stratégie mise en oeuvre ici n’est pas sans rappeler celle autour des deux frégates d’occasion Adélaide que Lockheed avait tenté de positionner face aux frégates de Naval Group, et dont il s’est avéré que l’achat de missiles SM2 neufs, qui n’étaient en fait pas cédés par l’Australie, multipliait par 2 le prix de l’opération, la rendant peu pertinente.
Mais surtout, le ministère de La Défense grecque a confirmé n’avoir aucune connaissance de cette offre américaine. Il est donc très probable que, bien qu’ils s’en défendent, cette annonce ne soit qu’une nouvelle tentative américaine pour créer des dissensions entre Paris et Athènes au sujet du programme FDI en tentant d’influencer l’opinion publique grecque, alors que la configuration des navires a été finalisée cette semaine. Il est donc urgent d’attendre avant de tirer des conclusions hâtives sur ce nième pseudo-rebondissement dans ce dossier.
La Russie va-t-elle prendre l’ascendant sur les flottes occidentales avec le missile Tsirkon ?
Selon l’agence Tass citant des sources proches du district fédéral de défense nord-ouest, la Russie va procéder à un nouveau test du missile anti-navire hypersonique 3M22 Tsirkon, et ce avant la fin de l’année. Selon plusieurs déclarations d’officiels russes faites cette année, dont Vladimir Poutine en personne, le missile Tsirkon va équiper prochainement les corvettes Gremyashchiy du projet 20385, les destroyers Udaloy après modernisation (l’exemple donné est le destroyer Marshal Shaposhnikov en cours de modernisation), ainsi que les sous-marins Antey du projet 949-A. En réalité, conçu pour pouvoir être lancé à partir du même silo que celui qui permet de tirer les missiles de croisière longue portée 3M54 Kalibr et les missiles anti-navires supersoniques P800 Onyx, le Tsirkon pourra potentiellement équiper un très grand nombre d’unités navales russes, allant de la corvette légère Buyan-M au sous-marin du projet 636.3 Improved Kilo, en passant par les frégates 22350 Amiral Gorshkov et nombre de navires en cours de modernisation. Consciente de l’avantage que procure cette technologie, Moscou a d’ailleurs annoncé le développement d’une version raccourcie du missile, le « mini-tsirkon », capable d’être mise en œuvre par des patrouilleurs lance-missiles ainsi que d’aéronefs comme le Su-57.
Or, le 3M22 Tsirkon n’est pas un missile anti-navire simplement plus performant que son prédécesseur, le P800 Onyx. Avec une portée donnée pour atteindre les 1000 km, et une vitesse de Mach 9, le missile est en mesure de procurer un avantage tactique significatif aux bâtiments de la flotte russe face à leurs homologues occidentaux, à l’instar du missile hypersonique Kinzhal en matière de combat aéroterrestre. En effet, le Tsirkon est virtuellement immunisé contre toutes les défenses anti-missiles en service dans les marines occidentales, allant du missile anti-missile au système CIWS, grâce à sa vélocité dépassant de beaucoup les vitesses maximum d’interception pour lesquels les systèmes de défense ont été prévus. En outre, cette très haute vitesse réduit à ce point le temps de réaction de la cible, ou de son escorte, que les procédure d’engagement en service sur les navires occidentaux sont pour l’heure inadaptées pour répondre à cette menace. Enfin, sa portée excède de beaucoup la portée maximale de l’ensemble des missiles anti-navires en service en occident.

Pour certains, l’entrée en service de ce missile, et des missiles anti-navires balistiques à longue portée chinois comme le DF21D et le DF26, condamne l’existence même des flottes de haute mer, et des grands bâtiments de combat, comme les porte-avions. Cette analyse est cependant très critiquable en de nombreux points. En premier lieu, elle implique d’abandonner la suprématie navale à la Russie et la Chine du seul fait de l’existence d’un avantage militaire, certes indéniable, mais temporaire. Rappelons nous que dans l’histoire des conflits humains, ce furent très souvent ceux qui maitrisèrent les mers, les thalassocraties, qui s’imposèrent face aux forces continentales, les tellurocraties, et que plus que toute autres forces américaines, c’est l’US Navy qui fit des Etats-Unis le leader du monde occidental depuis la seconde guerre mondiale.
Surtout, l’existence d’une menace n’a jamais engendré la disparition d’un équipement majeur : l’existence du sous-marin n’a pas condamné l’existence des bâtiments de commerce, les porte-avions n’ont pas éliminé les croiseurs, les missiles anti-navires apparus dans les années 60 n’ont pas condamné les porte-avions, les missiles anti-aériens n’ont pas provoqué l’abandon des ses avions de combat, et les missiles anti-chars n’ont pas condamné les blindés à la ferraille. Durant la guerre froide, la menace que faisaient peser les bombardiers à long rayon d’action Bear, Badgers puis Backfire, armés de missiles anti-navires supersoniques à longue portée, n’entraina pas le retrait des porte-avions. Au contraire, il est apparu que les porte-avions, embarquant notamment l’intercepteur F14 Tomcat et son missile AIM54 Phenix, constituaient la meilleure parade à cette menace, étant capables d’éliminer les bombardiers soviétiques avant qu’ils ne parviennent à localiser la flotte et tirer leurs missiles.

Dans le cas du Tsirkon, la réponse est sensiblement la même. Le seul armement naval capable d’avoir une allonge de combat dépassant la portée maximale du missile n’est autre que le porte-avions lui-même, grâce à son groupe aérien embarqué. Certes, le porte-avions n’est plus auréolé d’une aura d’invincibilité absolue, comme ce fut le cas pendant 30 années. Mais il n’en demeure pas moins qu’il représente la seule parade pour contrer les missiles hypersoniques aujourd’hui, en étant capable d’éliminer les menaces avant qu’elles ne deviennent actives.
Au delà de ce point particulier, il apparait toutefois que le Tsirkon représente en effet un bouleversement sensible du rapport de force naval dans l’opposition entre l’OTAN et la Russie. Avec de nombreux sous-marins conventionnels 636 et 636.3 en service, particulièrement silencieux et difficiles à repérer par des détecteurs passifs, une flotte de de Tu22M3 en cours de modernisation, une flotte de satellites de reconnaissance qui se densifie, et l’arrivée prochaine de drones de combat furtifs à long rayon action S70 Okhotnik, la Russie disposera de moyens redondants pour localiser les forces navales occidentales, et donc utiliser le Tsirkon à une distance rendant toute riposte impossible en l’absence de force aéronavale embarquée. En outre, les mers semi-fermées comme la Mer Noire et la Mer Baltique seraient, le cas échant, inaccessibles aux navires de l’OTAN par la seule présence de navires russes dans les ports de Saint-Pétersbourg, Kaliningrad et de Sevastopol, et la Méditerranée orientale pourrait devenir une zone à haut risque pour peu que des navires russes équipés de ce missile évoluent à proximité du port syrien de Tartous, avec la possibilité d’interdire le transit par le canal de Suez sans même sortir de la zone de couverture des systèmes de défenses anti-aériennes russes présentent en Syrie.

Considérant les flux commerciaux et énergétiques qui transitent dans ces 3 zones, la seule existence du Tzirkon fait peser une menace stratégique sur l’Europe, menace qui, aujourd’hui, n’a que très peu de réponses possibles. Cette stratégie alliant recherche technologique ciblée et positionnements géographiques stratégiques, menée avec efficacité par Moscou depuis une dizaine d’années, semble bien davantage inspirée du jeu de Go que des traditionnels échecs. C’est peut-être la raison pour laquelle les occidentaux ont tant de mal à y répondre, et semblent définitivement avoir perdu l’initiative militaires sur Moscou ces dernières années.
20 patrouilleurs FPB 98 Mk II du français OCEA pour les Gardes-frontières Ukrainiens
Les ministres de l’Intérieur de la République française, M. Christophe Castaner, et de l’Ukraine, M. Arsen Avakov, signaient le mardi 19 novembre 2019 au salon MILIPOL l’accord-cadre portant sur l’acquisition de 20 patrouilleurs FPB 98 Mk II d’Ocea (136,5 millions d’euros) au profit de la Sécurité maritime (Mors’ka Okhorona) du Service national des Gardes-frontières d’Ukraine (Derzhavna Prykordonna Sluzhba Ukrayiny (DPSU).
Les forces russes reçoivent des versions modernisées de leurs véhicules blindés
Depuis la fin des années 2000, l’industrie de Défense russe a entrepris de concevoir une nouvelle génération de véhicule de combat blindé, représentée par la famille Armata ou les véhicules de combat d’infanterie et de transport de troupe Kurganet-25 ou Bumerang. Conscientes de ses moyens limités, mais déterminées à reprendre l’avantage sur les forces de l’OTAN, considérées comme ennemies dans la doctrine de Défense russe, les autorités militaires ont fait le choix de préserver l’avantage numérique résultant de l’immense parc de blindés hérités de l’époque soviétique, plutôt que de redimensionner leurs forces au prorata des seules nouvelles technologies, beaucoup plus onéreuses, comme l’ont fait les européens. De fait, Moscou a entamé la modernisation d’un nombre important de ses blindés, afin d’étendre leur durée de vie et leur efficacité opérationnelle au delà de 2030, permettant aux nouvelles générations de blindés d’entrer en service progressivement.
Traditionnellement, les forces russes emploient un très grand nombre de véhicules différents, eux mêmes disponibles en plusieurs variantes, rendant difficile la compréhension globale de la puissance militaire du pays. Cependant, certaines grandes familles de blindés représentent aujourd’hui l’essentiel du corps de bataille blindé russe.
Char de combat T72-B3M
Conçu à la fin des années 60, le T72 est aujourd’hui le principal char de bataille des forces russes, avec plus de 2300 unités en service. La version modernisée, le T72B3M, a commencé à être livrée en 2017, prenant la suite de la version B3 livrée à plus de 1600 exemplaires jusqu’ici. Le B3M est un char de 45 tonnes équipé d’un canon de 125mm 2A46M5 à chargement automatique.

Il est protégé par le systeme de blindage réactif Relikt, et d’équipements de vision d’origine SOSNA-U russe pour remplacer la camera thermique Catherine-RC de Thales qui équipe les B3. Il peut recevoir l’APS Arena-M. Sans égaler les meilleurs chars occidentaux, comme l’Abrams M1A2, le Leopard 2A7 ou le Leclerc Scorpion, le T72B3M (ou T72B3 obs.2016 selon la nomenclature intérieure aux forces russes) est un adversaire très sérieux, ayant solutionné plusieurs déficiences du T72 notamment en matière de combat de nuit.
Char de combat T80-BVM
Initialement conçu pour remplacer les T64 et être le char « haut de gamme » des forces soviétiques, le T80 a montré d’importantes limitations lors de la première guerre de Tchétchénie en 1994. En outre, son entretien lourd lié à sa turbine propulsive ont amené les forces russes à placer en réserve prés de 3000 chars T80BV, pour ne garder que 550 exemplaires en service, concentrés dans les zones les plus au nord du pays, ou la turbine représente un avantage important par temps froid.

Ces chars sont progressivement transformés au standard T80BVM, disposant des mêmes améliorations que le T72B3M, à savoir le canon de 125 mm à chargement automatique 2A46M5, le système infrarouge Sosna, et le blindage réactif Relikt, et en reprend donc les principaux atouts. Comme lui, il peut aussi recevoir le système de protection actif Arena-M, bien que rien pour l’heure n’indique que ce soit le cas.
Char de combat T90-M
Le T90 « Vladimir » était conçu comme étant le remplaçant du T72 dont il reprend de nombreux éléments. La durée de production pour les forces russes aura été relativement courte eu égard au developpement de la famille Armata à partir des années 2010, et seuls 400 exemplaires ont été livrés, principalement au format T90A. Ils seront tous portés au standard T90M, une version intermédiaire entre la famille des T72/90 et celle des T14 Armata.

Ainsi, le T90M reprend le canon 2А82-1М et le système de visée Kalina de ce dernier, ainsi qu’un blindage réactif Relikt et le systeme de protection actif Afghanit du T14. Les systèmes de communication et d’infovalorisation du champs de bataille du T14 ont également été ajouté en parti, faisant du T90M un char de combat particulièrement puissant et bien armé.
Véhicule de Combat d’Infanterie BMP-2M
Les véhicules de combat d’infanterie chenillés BMP 1 et 2 ont été au coeur des forces mécanisées russes depuis les années 50. Le BMP-2 est entré en service en 1980 au plus fort de la guerre froide, et a été produit a plus de 30.000 exemplaires pour prés de 30 pays utilisateurs. Les forces russes en utilisent aujourd’hui plus de 2500 exemplaires, avec 3000 unités en réserve, et un stock de plus de 8000 exemplaires entreposés mais non maintenus en état.

La version modernisée BMP-2M a vu l’armement du blindé largement évoluer, avec un canon de 30mm 2A42 et une mitrailleuse coaxiale de 7,62mm coaxiale, un lance grenade AG-17, ainsi que, sur certains exemplaires, une mitrailleuse télé-opérée pour l’engagement urbain. Le blindage et les systèmes de communication ont été modernisé, et le moteur de 300 cv a été remplacé par un moteur plus puissant de 400cv. Le BMP-2 sera remplacé, à terme, par le T15 Armarta et le Kurganet 25.
Transport de troupe blindé BTR-80M et BTR-82A
Remplaçant des BTR-60 et BTR-70 qui équipaient les forces du Pacte de Varsovie, le BTR-80 est un véhicule blindé de transport de troupe 8×8 de 14 tonnes, produit à plus de 9000 exemplaires depuis 1986. Il permet de transporter 7 soldats en plus de son équipage de 3 hommes, et est équipé d’une mitrailleuse lourde de 14,5mm sur le tourelleau, avec une mitrailleuse 7,62mm coaxiale en soutien. La version améliorée, BTR-80M, est entrée en service en 1993 et consistait avant tout a remplacer le moteur de de 240 cv et un nouveau train de pneus, alors que le BTR-80A remplaçait la mitrailleuse de 14,5mm par un auto canon de 30 mm et un système de visée jour/nuit.

La version ultime est le BTR-82A, équipée d’un blindage renforcé, d’un système de navigation GLONASS, d’un système de vision nocturne moderne, et d’un moteur de 300 cv. En revanche, les blindés légers comme le BTR-80 ont beaucoup de mal à recevoir des plaques de blindage réactif, ou des APS, du fait de la masse supplémentaire qu’ils engendrent. En outre, un système ARENA-M coute aussi cher à lui seul qu’un BTR-80A aujourd’hui. Le BTR-80 sera remplacé par le Bumerang.
Canon automoteur 2S19M2 Msta-SM2
Le canon automoteur 2S19 Msta de 152mm est l’equivalent russe du M108/9 Paladin américain, un blindé chenillé transportant un canon d’artillerie lourd dans une tourelle blindée. Monté sur un châssis de T80 mais propulsé par le moteur du T72, le 2S19 a des performances remarquables, avec une portée de 29 km pour les obus classiques, et 39 km avec des obus à propulsion additionnelle. Le chargement semi-automatique permet de maintenir une cadence de tir de 6 à 8 obus par minute. En revanche, dans la version initiale, la mise en batterie était particulièrement laborieuse, nécessitant plus de 20 min.

Le modernisation du Msta, le 2S19M2 Msta-SM2, corrige en partie ce point, grâce à un calculateur de tir de nouvelle génération, et un nouveau système de chargement. En outre, il peut mettre en oeuvre de nouveaux obus étendant la portée à plus de 60 km, à l’instar des obus Excalibur de BAe. Mais avec 750 Msta en service, et 270 en réserve, les forces russes alignent donc quasiment autant de canon automoteurs blindés chenillés que les forces américaines, qui disposent de 900 M109 A6 Paladin, alors que le budget des armées est presque 18 fois inférieure à ceux-ci.
Véhicule blindé aéroporté BMD-4M
Le BMD-4 est la plateforme blindée chenillée équipant les troupes aéroportées russes depuis le milieu des années 2000, prenant le relais du BMD-3. D’une masse moyenne de 14 tonnes, il n’a pas satisfait les militaires, qui entreprirent immédiatement d’en dériver une version modernisée, le BMD-4M, qui commença à entrer en service en 2008. Le BMD-4M est disponible en plusieurs versions, allant du véhicule de combat d’infanterie capable de transporter 5 soldats en arme, et de les soutenir avec un canon de 30mm, au chasseur de char 2S25 Sprut équipé d’un canon 2A75 de 125mm, le 2S42 lotus mettant en oeuvre un mortier automatique de 120 mm, ou le Ptitselov équipé de 12 missiles anti-aériens 9M337 Sosna-R d’une portée de 10 km. Une version anti-aérienne équipée d’un canon de 57mm est également en developpement.

Les forces aéroportées russes ne disposent aujourd’hui que de 250 BMD-4M, toutes variantes confondues. Mais elles reçoivent chaque année plusieurs dizaines de nouveaux exemplaires, jusqu’au remplacement des quelques 100 BMD-3 encore en service.
Lance-Roquettes 9A53 Tornado
Les forces russes utilisent un nombre très important de systèmes lance-roquettes d’artillerie, de calibre et de puissance variable : 950 BM-21 Grad légers, 200 BM-27 Uragan moyens (et 700 en réserve), et encore 106 systèmes lourds BM-30 Smerch. Ces systèmes, hérités de l’époque soviétique, sont tous en phase de modernisation via le programme 9A53 Tornado.
Ainsi, les Grad deviennent des 9A53-G ou Tornado-G, les Uragan des 9A53-U, et les Smerch, des 9A53-S ou Tornado-S. Le Tornado-G est entré en service en 2013, et plus de 160 unités seraient déjà en service, alors que le Tornado-S est entré en service en 2015, et qu’une vingtaine seulement d’exemplaires seraient en service en 2019.
Conclusion
Les forces russes ont entrepris une modernisation d’ampleur de leurs forces blindées, passant en partie par le retrofit de blindés existants en nombre dans les arsenaux du pays. Cette stratégie est évidemment pertinente en permettant au pays de faire jeu égal, à moindre frais, avec les grandes puissances militaires mondiales. Mais il ne s’agit que d’une stratégie contextuelle, qui ne pourra être reproduite. A terme, si Moscou veut se maintenir dans la course technologique mondiale, les forces russes devront probablement revoir à la baisse leurs ambitions numériques, ou developper un nouveau modèle économique permettant de pérenniser la production en masse suffisante de ces équipements plus couteux. La tache est compliquée, mais elle n’est pas impossible.
Guerre électronique & Cyber : Changer de stratégie pour reprendre l’avantage
A la demande du Sénat Américain, le Center for Stragetic and Budgetary Assessment, ou CSCA, a rendu une étude concernant l’avenir de la guerre électronique, et la façon dont les forces américaines peuvent et doivent y répondre pour maintenir l’avantage. L’objectif recherché est d’évaluer l’efficacité des réponses actuelles en matière de guerre électronique mises en oeuvre par le Pentagone, pour un budget conséquent de plus de 10 Md$ par an, face aux capacités de guerre électronique russes et chinoises, et, le cas échéant, comment réorienter ces crédits pour améliorer cette efficacité, et garantir l’avantage aux forces américaines.
Le constat sur la situation actuelle du CSBA n’est guère une surprise pour qui s’intéresse un tant soit peu aux questions de guerre électronique : Aujourd’hui, les armées Russes et Chinoises disposent de moyens très supérieurs à ceux des forces américaines dans ce domaine. Pire, les couts très élevés et à la nature même des solutions actuellement développées par le Pentagone, comme le Pod de brouillage ALQ-249 qui doit équiper le EA-18G Growler de l’US Navy, et le SLQ-32 ou SEWIP pour Shipboard Electronic Warfare Improvement Program équipant les navires, entravent les chances de rétablir l’équilibre. En effet, ces équipements captent l’essentiels des crédits investis dans le domaine de la Guerre Electronique et Cyber, sans augmenter le nombre réel d’effecteurs, qui lui, reste inchangé. Or, c’est précisément dans ce domaine que la Chine et la Russe surpassent les forces US.
Pour répondre à ce constat, dont les conséquences peuvent effectivement remettre en cause les capacités des forces américaines à prendre l’avantage et assurer la victoire face à son adversaire, le CSBA propose donc de redéfinir les paradigmes même de la guerre électronique. La solution préconisée repose sur 2 points clés :
- Créer un nombre d’effecteurs semi-consommables beaucoup plus nombreux, mais moins puissants et moins onéreux, capables d’accompagner au plus prés les forces de combat en apportant le différentiel de puissance au bon endroit, et au bon moment.
- Optimiser l’utilisation de ces effecteurs par un algorithme global au niveau du théâtre d’opération, traitant d’une part les demandes définissant les objectifs à atteindre, le lieu et le moment de l’engagement, de l’autre l’ensemble du parc d’effecteurs disponibles sur le théâtre. Pour y parvenir, le CSBA préconise l’emploi d’un algorithme, qualifié un peu hâtivement d’intelligence artificielle, comparable à celui employé par Uber pour optimiser les courses de son parc de véhicules vis-à-vis des demandes de transport des utilisateurs.
L’approche préconisée par le CSBA est, en fait, assez proche de celle qui sous-tend le programme SCAF regroupant la France, l’Allemagne et l’Espagne pour concevoir la prochaine génération de système de combat aérien. Le programme repose également sur l’utilisation d’effecteurs semi-consommables, les Remote Carriers, des drones accompagnant l’appareil piloté pour en étendre les capacités de détection et d’action, en transportant des senseurs ou des systèmes actifs, comme des armements, ou des systèmes de brouillage électronique. Mais la préconisation du Think Tank va plus loin que le programme européen, en ajoutant un optimisant l’emploi de ces drones et aéronefs à l’échelle du théâtre d’opération, grâce à un algorithme global.
Si l’approche proposée est séduisante, elle a toutefois peu de chance d’être appliquée telle quelle dans les forces armées. En effet, tant l’algorithmie et l’IA peuvent apporter une aide à la décision dans la conduite des opérations militaires, tant on ne peut raisonnablement pas leur confier la gestion des moyens disponibles, définissant la stratégie globale de la force engagée. En outre, l’algorithmie est, par définition, prédictible, alors que l’action militaire est basée sur la surprise et l’imprévisibilité. Il est donc peu probable qu’un tel algorithme, il est vrais très utile pour piloter un parc automobile ou un chaine logistique, soit employé pour piloter les moyens militaires disponibles pour les opérations. Algorithmes ou non, la conduite de la guerre restera une affaire de décision humaine, et pour longtemps encore.
En revanche, l’approche préconisée par le CSBA concernant l’emploi de nombreux effecteurs semi-consommables de moindre puissance, et de moindre couts, en lieu et place des systèmes de brouillage lourds actuellement utilisés, semble plus prometteuse. Non pas qu’il faille supprimer les systèmes de brouillage lourds comme l’avion EA18G Growler, qui est aujourd’hui plus indispensable que jamais, mais pour, progressivement, augmenter la couverture des capacités de guerre électronique afin d’ouvrir des opportunités de manoeuvre et d’engagement plus nombreuses, et plus imprévisibles.
Reste qu’une fois encore, un rapport pointe la faiblesse des moyens de guerre électronique des forces américaines face aux forces russes et chinoises. Or, parallèlement, la dépendance des forces aux moyens de communication électroniques et de traitement de données augmente rapidement, tant pour les forces américaines que pour les forces alliées. Le sujet de la guerre électronique (et cyber) est en passe de devenir le talon d’Achille des forces occidentales, et visiblement, leurs principaux adversaires en ont pris la mesure. D’une manière ou d’une autre, il est grand temps de traiter cet aspect avec méthode et des moyens adaptés.
Décalage du remplacement des frégates de défense aérienne hollandaises de classe De Zeven Provinciën
En raison des conséquences de la fluctuation des taux de change entre le dollar et l’euro, les commandes à mener pour le programme d’acquisition des F-35A par Amsterdam ont généré des surcoûts. Ils obligent à retarder de cinq ans le lancement du programme de remplacement des bâtiments du programme Luchtverdedigings- en CommandoFregat (LCF ou Frégates de Défense Aérienne en français) de la Marine Royale des Pays-Bas (Koninklijke Marine). Il devait être lancé en 2021 pour une admission au service actif de la première des nouvelles frégates en 2029.
Le systeme d’assistance visuelle augmentée américain entrera en service fin 2021
Si l’on en entend moins parler que des missiles hypersoniques ou des avions et drones furtifs, le système d’assistance visuelle augmentée (Integrated Visual Augmented System ou IVAS) de l’US Army promet de profondément changer la physionomie des engagements coopératifs terrestres dans les années à venir. Développé par Microsoft sur la base de la technologie Hololens 2, l’IVAS se présente sous la forme d’une paire de lunette connectée offrant à son porteur un nombre important de fonctionnalités, allant de la vision nocturne à l’identification de cibles, la désignation de cibles et la géolocalisation, sans oublier divers services de communication, et d’importantes fonctions d’entrainement en réalité augmentée. A l’instar du programme SCORPION français ou Ratnik russe, l’IVAS participera à créer non pas des équipements plus performants, mais des « combattants augmentés », tout en intégrant en un unique outil et dans une unique interface ce qui nécessite aujourd’hui plusieurs équipements, ayant chacun leurs propres contraintes logistiques et d’emploi.
Pour developper l’IVAS, Microsoft apporte l’approche « Soldier centric », à l’image des développements « user centric » mettant l’utilisateur au coeur du processus de developpement, une approche innovante pour ne pas dire révolutionnaire dans l’industrie de Défense. En effet, la firme de Redmond n’a pas choisi, comme c’est souvent le cas, de se faire accompagner par un ensemble d’experts représentatifs des besoins sur l’ensemble du processus de developpement, mais confronte systématiquement son équipement à divers utilisateurs potentiels, issus de l’US Army, de la National guard, et des forces spéciales, de sorte à ne pas créer de biais utilisateurs, comme c’est souvent le cas avec la méthode classique.

Pour ce faire, elle organise des Soldiers Touch Point, ou STP, l’occasion pour des soldats sans rapport avec le programme d’expérimenter les outils, en dehors de toute notion de progression, et de donner leurs impressions, ressentis, et recommandations immédiats, sans filtres. A l’occasion de ces STP, Microsoft a déjà pu récupérer 3200 heures d’utilisation terrain de l’IVAS, fournissant de très précieuses informations quand aux contraintes, attentes et au potentiel de l’équipement.
Il reste encore, toutefois, de nombreux chantiers à developper pour faire de l’IVAS un équipement prêt à être utilisé sur le terrain. Parmi eux, le developpement d’une interface rétinienne, permettant à l’utilisateur de piloter son équipement par mouvement oculaire, sans avoir recours à la voix, ou à des mouvements de membres, pouvant révéler sa présence, et donc le mettre en danger. Les aspects de connectivité doivent également être durcis, pour pouvoir évoluer dans une environnement fortement brouillé ou face à des attaques cyber, comme doivent l’être les équipements eux-mêmes, pour résister aux traitements vigoureux qu’infligeront les utilisateurs à l’IVAS sur le terrain.

Si l’IVAS est avant tout conçu pour une utilisation opérationnelle sur le terrain, son potentiel pour l’entrainement des forces n’a pour autant pas été négligé. Grace à l’emploi de la réalité augmentée du systeme et de l’intelligence artificielle qui la pilote, il est en effet possible de créer des environnements d’entrainement réalistes et avancés.
Le programme IVAS est intégré au 6ème pilier, le pilier « Soldier Lethality », du fameux programme « Big 6 » de l’US Army encadrant l’effort de modernisation en cours, avec par exemple le programme Futur Vertical Lift pour le remplacement des hélicoptères de combat et de manoeuvre, et le programme Long Range Precision Fire pour l’évolution des systèmes d’artillerie. Il doit entrer en service à la fin de l’année 2021.
Washington veut faire porter la responsabilité de la sortie du traité Open Sky sur les Européens
Ce n’est pas ce qui est dit, mais c’est pourtant ce dont il s’agit ! L’administration Trump a intimé aux européens de « résoudre les problèmes concernant le traité Open Sky », faute de quoi, les Etats-Unis s’en retireront, avec un calendrier relativement court, puisqu’il est question d’une décision courant janvier 2020. Signé en 1992 à la suite de la fin de la Guerre froide, le traité « Ciel Ouvert », ou Open Sky, permet aux 34 états membres de mener des vols de surveillance au dessus du territoire d’un autre membre, pour valider le respect des engagements internationaux en matière de Défense, et, le cas échéant, mener des procédures en cas de non respect. Le traité est conçu sur le principe de réciprocité : lorsqu’un pays autorise le survol de son territoire, il obtient l’autorisation de survol du territoire de l’autre.
Selon les autorités américaines, la Russie ne respecterait pas les clauses de ce traité, en interdisant le survol de certaines zones, comme l’enclave de Kaliningrad, et des zones frontalières avec la Georgie. En revanche, elle même profiterait d’une grande liberté d’accès. En outre, toujours selon Washington, ce traité représente une dépense inutile, puisqu’avec les satellites modernes, les informations requises sont accessibles de manière plus sur et systématique que dans le respect des contraintes du traité. Et de fait, en octobre de cette année, Donald Trump annonça son intention de retirer les Etats-Unis du traité, signant dès lors son arrêt de mort.

Or, pour les européens, ce traité est jugé très important. Non seulement permet-il de collecter des informations sur les forces militaires russes auxquelles ils n’auraient sinon pas accès, car ne disposant pas du système satellite de Washington, mais également en préservant un canal de communication et de négociation avec Moscou à ce sujet. Le Kremlin dénonce, pour sa part, un de-tricotage systématique de l’ensemble des mécanismes issus de l’aprés Guerre froide, avec la fin du traité INF sur les missiles à portée intermédiaire acte cet année, et les menaces portées par Washington au sujet du traité START au sujet des armes stratégiques, qui prend fin en 2021, et que le président Trump à d’ores et déjà pris pour cible.
En faisant porter sur les européens la responsabilité de « ramener Moscou à un respect plus stricte » de l’accord, l’administration Trump tente de se dédouaner de la responsabilité de cette sortie programmée, et probablement déjà actée en hauts lieux, comme il le fit en prenant le système russe Novator comme prétexte pour la sortie du traité INF. En éliminant tous les mécanismes multilateraux instaurés dans les années 80 et 90 pour réguler la tension entre les blocs, il entend profiter de trois avantages directs :
- Entrainer la Russie dans une nouvelle course aux armements, qu’il sait que le Kremlin ne peut suivre sans ruiner à court terme le pays
- Libérer des contraintes les Etats-Unis pour monter en puissance l’ensemble de son outil militaire pour faire face à la Chine.
- Renforcer la dépendance des alliés des Etats-Unis, qu’ils soient européens, moyen-orientaux ou de la zone Asie-pacifique, en augmentant le « ticket d’entrée » à la course militaire qui se profile.
En d’autres termes, il s’agit de reproduire la stratégie mise ne oeuvre par R. Regan dans les années 80, qui, il est vrais, contribua à l’accélération de l’effondrement du bloc soviétique (qui était de toute façon inéluctable à moyen terme), en prenant des risques importants ayant pu mener à un conflit nucléaire (crise des euromissile en 1983).
Avec cette nouvelle démonstration de force américaine vis-à-vis de ses alliés, qui d’ailleurs font preuve d’une réelle cohésion européenne dans ce dossier, Donald Trump ne fera que renforcer la détermination et les certitudes des plus sceptiques quand à la vision future portée par D. Trump, comme le président français E. Macron. Il faudra cependant voir comment, face à la determination de Washington, les chancelleries européennes sauront maintenir l’unité actuelle, pour tenter d’infléchir les positions américaines, par ailleurs largement contestées par le Sénat et la Chambre des représentants à Washington.
Les chars russes reçoivent un système de protection anti-missile ARENA-M
Alors que les premiers chars de combat de nouvelle génération T14 Armata seront livrés cette année aux forces russes, le gros du corps de bataille blindé est équipé de 3 modèles de chars, tous issus de la guerre froide : le T72, le T80 et le T90. Conçus entre les années 70 et 90 (le chiffe indique l’année ou le prototype est sorti : 72 pour 1972, 80 pour 1980 et 14 pour 2014), ces blindés sont disponibles en grand nombre (plus de 2700 en service aujourd’hui contre 200 Leclerc en France), et on été modernisés au fil des années, pour recevoir de nouveaux systèmes de visée, de communication, et de protection. Ainsi, tous les chars de combat en service aujourd’hui dans les forces russes disposent d’un blindage réactif qui diminue l’efficacité des obus et missiles à charge creuse, et de systèmes de protection passif, dit soft-kill, qui brouillent les systèmes de guidage des missiles anti-chars, et masquent le char avec des fumigènes aux systèmes infrarouges.
Mais comme ils en firent l’experience en Tchétchénie en 1995, ou en Syrie plus récemment, ces systèmes ne sont pas suffisants dans certaines conditions, face à une infanterie retranchée dans un milieu urbain, ou face aux missiles antichars à longue portée occidentaux. De nouveaux standards de modernisation ont donc été élaborés, pour amener ces blindés nombreux et bon marché, à disposer d’une survivabilité améliorée, et d’une capacité d’engagement renforcée. Ce sont les nouveaux modèles T72B3M, T80BVM et T90M, disposants d’un nouveau blindage réactif plus performant, de systèmes de visée et de visualisation infrarouge modernes, de protections passives renforcées et de nouvelles armes offensives. Mais plus que tout, ces nouveaux blindés devaient recevoir un système de protection actif contre les roquettes et missiles anti-char, appelé également hard-kill.

du T90M
C’est désormais chose faite, puisque des photos diffusées montrent les premiers T72B3M équipés du systeme ARENA-M, une version modernisée du système ARENA disponible depuis 1993, mais non diffusé pour des questions budgétaires. Il repose sur un radar Doppler surveillant la quasi globalité du périmètre entourant le char, et chargé de détecter les roquettes et missiles approchants représentant une menace. Une fois la cible repérée et cataloguée dangereuse, le sytème propulse une des 28 munitions anti-missiles qui explosera à moins de 1,5 m de sa cible, détruisant la menace à une distance suffisante pour le pas mettre en danger le blindé et les forces d’infanterie qui l’accompagnent. Ainsi équipé, les chars russes modernisés voient leur chance de survivre à une attaque par missile augmenter sensiblement. A noter que ces chars sont loins d’être des cibles « faciles », comme on le pense parfois. Ainsi, un T90 syrien a survécu, lors de la guerre civile, à plusieurs impacts de missiles TOW, contrés par le blindage réactif du char, et a pu poursuivre sa mission. L’Association des 3 systèmes de protection (Réactif, Passif et Actif), leur conférera un pouvoir militaire très significatif, même en comparaison des meilleurs chars occidentaux, comme le Leopard 2, l’Abrams ou le Leclerc.
Reste qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, et qu’une photo d’un T72 équipé d’un système ARENA-M n’en fait pas un standard pour le parc blindé russe. En effet, à plus de 300.000 $ le système, il représente une hausse de plus de 40% du prix de la modernisation d’un char T72B3 au standard B3M. Sachant que les forces russes sont fortement contraintes budgétairement, il est probable que seule une partie des nouveaux chars modernisés sera équipée de ce dispositif, probablement les unités les plus susceptibles d’être déployée à l’étranger, ou les unités blindées d’élite.