Selon les déclarations du 31 octobre 2019 du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Vladimirovitch Poutine, la corvette Gremyashchiy (projet 20385), alors au large de Kaliningrad et à bord de laquelle était le président russe, sera, en plus d’être affecté à la Flotte du Pacifique, équipé du missile hypersonique 3M22 Tsirkon (SS-N-23 dans la classification OTAN), réputé pouvoir atteindre Mach 8 et une portée de 400 km. Le message stratégique quant à la valeur de la présence navale russe dans le Pacifique est clair.
Marche arrière russe pour l’exportation du Su57 vers la Turquie
A l’occasion du Dubaï Air Show, le directeur de la coopération technologique militaire russe, Dmitry Shugayev, a annoncé que la Turquie ne pourra acheter le Su57 qu’une fois que la demande « domestique » aura été satisfaite. D’ici là, selon lui, la Turquie peut s’équiper avec des Su35s, sachant que parallèlement, le pays s’est dit prêt à assister Ankara pour developper ses propres appareils de génération 4 ++ et 5, pour le programme TFX. Considérant le planning de production prévisionnelle de l’appareil, cela reporterait une première livraison au delà de 2028, voir plus probablement de 2035.
Il s’agit incontestablement d’une marche arrière pour Moscou, qui jusqu’ici avait plutôt tenter d’amener les autorités turques à basculer le plus rapidement possible vers l’acquisition d’appareils russes pour palier l’expulsion du programme F35 du pays. Mais il semble que les dernières annonces en provenance de Washington, selon lesquelles D.Trump serait prêt à échanger un accord commercial de 100 Md$ avec Ankara contre le retrait des S400 du pays, aient refroidi le Kremlin. Par cette annonce, Moscou signifie à son partenaire et client turque que ce qui peut se faire, peut également se défaire très rapidement, et qu’en l’absence d’un engagement de la Turquie vis-à-vis de la Russie, il ne sera pas question d’exporter des technologies sensibles, comme celles embarquées dans le Su57.

Il semble en effet que le président américain ait décidé de jouer l’apaisement avec son homologue turc, et de tenter de l’amadouer par le porte-monnaie, faute de l’avoir fait céder par la menace. Il s’agit également d’une certaine forme de camouflet envers ses partenaires européens, notamment vis-à-vis de la France, pour qui la Turquie devrait faire face à de sévères sanctions suite à l’intervention en Syrie, et non se voir proposé un accord commercial très avantageux. C’est la raison pour laquelle, pour l’heure, les négociations entre Ankara et Washington se font de manière discrète. Et la raison pour laquelle Moscou a décidé de poser quelques jalons, de sorte à ne pas devoir apparaitre comme le perdant potentiel d’un revirement turc.
La Russie aurait reçu une demande d’exportation pour le bombardier Su-34
Selon le groupe industriel aéronautique russe Rosoboronexport, qui détient entre autre le constructeur Sukhoi, un client étranger aurait fait parvenir aux autorités russes une demande d’exportation concernant la version export du chasseur-bombardier Su-34, sans préciser le nom de client potentiel. Il s’agit, selon Rosoboronexport, de la première demande formelle d’exportation de cet appareil, qui a effectué son premier vol en 1990, et dont les forces aériennes et aéronavales russes mettent en oeuvre plus de 130 exemplaires, sur un objectif de 200 exemplaires annoncé.
Parmi les clients potentiels qui pourraient avoir effectuer cette démarche, plusieurs pays apparaissent en tête de liste, dont l’Algérie qui avait déjà exprimé son intention d’acquérir une flotte du chasseur bombardier russe. Le Vietnam apparait également une piste potentielle, notamment eu égard aux performances de l’appareil, notamment dans les missions de pénétration et les missions de lutte anti-surface, pour faire face à la Chine. La Chine, justement, pourrait également apparaitre comme un candidat potentiel, bien que rien n’ai jamais laissé entendre qu’elle puisse être intéressée par l’aéronef. Il en va de même pour l’Inde, même si le pays fait face à un déficit de bombardiers tactiques avec le retrait anticipé des Mig27 et surtout des jaguar, mais ce serait contre toutes les stratégies d’équipements énoncées jusque ici par New Delhi. Parmi, les autres clients traditionnels de l’industrie aéronautique russe, le Venezuela fait face à d’immenses problèmes financiers, l’Egypte a déjà un nombre important d’appareils modernes en service, et les autres clients n’ont que peu d’intérêt à mettre en oeuvre un appareil spécialisé eu égard au format de leur flotte.

Reste qu’une commande à l’export permettrait à la chaine de montage du Su34 pour l’usine NAPO de Novossibirsk de se maintenir encore quelques années au delà de la commande supplémentaire d’appareil annoncée par les forces russes, et donc de maintenir une capacité d’assemblage importante jusqu’à la production en série du S70 Okhotnik. Elle serait alors en capacité d’ouvrir une seconde ligne pour assembler le Su57 et ses probables versions dérivées. On comprend, dès lors, l’empressement de Rosoboronexport à tenter d’obtenir cette commande, et à afficher des perspectives d’exportation importantes, pour éviter une décision trop abrupte du Kremlin concernant son site de Novossibirsk. Il faudra toutefois attendre d’avoir plus d’informations, et une éventuelle confirmation par les autorités russes elles-même, pour donner total crédit à cette annonce. Comme souvent, les industriels russes peuvent avoir pris quelques libertés avec le calendrier, et avec le faits. A suivre donc
Commande de trois patrouilleurs hauturiers OPV 58 S : accroissement significatif des capacités navales sénégalaises
La République du Sénégal a signé un contrat le dimanche 17 novembre 2019 portant l’acquisition auprès de Kership (filiale commune à Naval group et Piriou) de trois patrouilleurs hauturiers OPV 58 S au profit de la Marine nationale sénégalaise. Un effort significatif est consenti pour équiper cette marine de patrouilleurs hauturiers alors que d’importantes réserves de gaz ont été découvertes au large du Sénégal et de la Mauritanie. Les caractéristiques des OPV 58 S dénotent d’une montée en gamme sur le plan stratégique.
Le format des Armées françaises est trop faible selon le Chef d’Etat-Major des Armées
Le format des armées française résulte, aujourd’hui, de deux documents maitres, à savoir le Livre Blanc de 2013, ordonné par le président Hollande après son élection et publié en 2014, et la Revue Stratégique de 2017, ordonnée après l’élection du président Macron, et publiée quelques mois plus tard. Or, le premier a été rédigé avant les grands bouleversements géostratégiques qui ont marqué la décennie en cours (Crimée, Donbass, Mer de Chine, Daesh..), et le second avait pour instruction de respecter le cadre définit par ce même Livre Blanc. De fait, et depuis 7 ans maintenant, le format des armées françaises évolue sur la base d’un document qui était périmé et inadéquate avant même son entrée en vigueur, du fait de l’ensemble des événements survenus entre fin 2013 et début 2014 (Crimée, Mali, Donbass, RCA..). Or, dans la période 2013-2019, et dans ce que l’on sait des projections à venir, l’évolution des menaces auxquelles devront se confronter les armées françaises aura été, et sera, très importante, tant du point de vue qualitatif, que quantitatif et technologique.
Ainsi, en quelques années, les forces armées russes sont redevenues une menace non seulement crédible, mais objectivement supérieure aux forces militaires européennes disponibles, avec presque 3000 chars de combat dont une majorité de T72,T80 et 90 modernisés, 6000 transports de troupe et véhicules de combat d’infanterie, 1200 systèmes d’artillerie mobile, 1200 avions de combat, et plus de 50 sous-marins, alors même qu’entrent en service des systèmes très modernes comme le char T14 Armata, les véhicules de combat d’infanterie Bumerang et Kurganet 25, le système anti-aérien S500, ou les missiles hypersoniques Kinzhal et Tzirkon. Dans le même temps, la Chine Populaire a profondément modifié son outils de défense, en construisant tous les 3 ans autant de navires de combat que n’en dispose la Marine Nationale, ou d’avions de combat que l’Armée de l’Air n’en met en oeuvre. Elle a également fait faire un bon technologique très sensible à ses forces et son industrie de Défense, égalant souvent, dépassant parfois, les performances des systèmes occidentaux, comme dans le domaine des drones ou des missiles balistiques.

Non seulement ces deux pays, par ailleurs très proches militairement, posent à eux seuls une menace sérieuse pour l’Europe et ses intérêts, mais s’ils venaient à s’allier pour engager une action militaire simultanément dans le Pacifique et en Europe orientale, les forces occidentales risqueraient de ne pas pouvoir les contenir, car reposant encore trop sur l’outil militaire américain, qui n’est pas extensible à souhait. C’est le risque du « Double Front » qui donne, depuis quelques années, des migraines aux stratèges du Pentagone comme de l’OTAN. En outre, ces menaces de grandes nations entrainent aujourd’hui, comme ce fut le cas pendant la guerre froide, une augmentation sensible de la diffusion des technologies de Défense vers des pays tiers, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Si russes et chinois resteront très probablement raisonnables avant d’utiliser la force contre des navires, des troupes ou des aéronefs occidentaux, cette certitude de confort s’évanouie rapidement dès que l’on parle du Venezuela, ou de l’Iran.
C’est fort de ce constat que le Chef d’Etat-Major des armées, le général Lecointre, a déclaré lors de son audition du 16 octobre 2019, que les forces armées françaises avaient, désormais, un format trop restreint pour faire face aux menaces présentes et à venir. Le constat du CEMA ne portait d’ailleurs pas sur la seule dimension quantitative, mais également sur les aspects qualitatifs, pointant l’augmentation du risque de conflits dits de « Haute Intensité » contre lequel les forces françaises ne sont pas prêtes. Un conflit est dit de Haute intensité lorsqu’il oppose des nations technologiques disposant de systèmes de combat modernes, et les utilisants, comme c’est le cas de la Russie ou de la Chine, et d’un nombre croissant de pays. En effet, depuis le début des années 2000, avec l’intervention en Afghanistan, puis en Libye, en Afrique Sud-Saharienne et au Levant, les armées françaises, et plus globalement occidentales, ont évolué vers une force spécialisée dans les missions anti-insurrectionnelles et de basse intensité, ramenant, par exemple, le nombre de chars de combat à 200 unités, d’avions de combat à 225 avions, de frégates à 15 navires, et le format des armées à seulement 200.000 hommes.
Pendant 2 ans maintenant, la Loi de Programmation Militaire a été présentée comme l’Alpha et l’Omega devant résoudre toutes les déficiences et difficultés auxquels font face les armées françaises, et qui engendrent, en outre, d’importantes difficultés pour maintenir les effectifs, malgré leur niveau très réduit. Il semble que, désormais, les éléments de langage, comme « Une LPM à hauteur d’hommes », ont bien été remisés pour poser les problèmes et les menaces avec objectivité. En faisant cette déclaration, le CEMA sait qu’il touche un sujet sensible, présidentiel, qui valut à son prédécesseur un remplacement précipité. Mais le Général Lecointre a montré qu’en fin tacticien qu’il est, il savait positionner le curseur au bon niveau. S’il annonce publiquement un tel constat, c’est probablement que le président Macron a déjà été sensibilisé sur le sujet, comme on peut le penser, d’ailleurs, en s’appuyant sur ses dernières déclarations concernant le besoin de renforcer La Défense européenne. On peut donc s’attendre, dès lors, à voir le président français faire du sujet un enjeu politique et un marqueur politique, soit pour la fin de son quinquennat, soit pour la campagne présidentielle à venir.
Reste qu’il est aisé de faire un constat, il est beaucoup plus difficile de concevoir une solution capable de dégager les financements nécessaires pour re-capitaliser les forces armées françaises, dans des délais raisonnables, en respectant les contraintes économiques, politiques et sociales auxquels fait face le pays. Le projet Socle Défense le permet.

Conçu en 2016 et présenté en 2017, ce projet propose un modèle intégré permettant de financer l’augmentation des crédits consacrés à La Défense, en s’appuyant sur l’efficacité budgétaire de l’investissement dans l’industrie de Défense. En effet, cette dernière génère entre 1,2 et 1,6 fois le montant des investissements consacrés en retours et économies budgétaires. De fait, en articulant adroitement les dépenses industrielles à valorisation budgétaire excédentaires, et les dépenses de personnels, à valorisation budgétaires déficitaires, on parvient à équilibrer les investissements de défense avec les recettes générées. C’est le principe de la doctrine appelée « Défense à valorisation positive ». En outre, ce modèle est très performant en matière d’emploi avec 23 à 27 emplois créés par million d’euro investis, en terme de réduction des déficits sociaux, ainsi qu’en matière d’aménagement du territoire.
Le Socle Défense s’appuie sur ce modèle, tout en en optimisant les effets, et en intégrant un outil d’appel à l’épargne dormante pour constituer l’amorçage du cycle budgétaire pendant les premières années, permettant ainsi aux finances publiques françaises de ne pas avoir à créer de déficits ou de phénomène d’éviction (restreindre certains autres investissements) le temps nécessaire pour que le retour budgétaire atteigne le niveau d’équilibre avec les dépenses, soit 5 à 7 ans. Par ailleurs, son architecture financière originale permet, en l’espèce, de ne pas décompter cet investissement comme de la dette souveraine, de sorte à ne pas devoir creuser ce déficit que l’on sait déjà critique. Ainsi, en augmentant le budget annuel d’équipements des armées et de recherche de 20 Md€, celui dédié à l’entretien des équipements de 5 Md€, et le budget des personnels de 10 Md€, et donc en arrivant à un effort de défense de 75 Md€ – 2,8% du PIB, l’impact final pour les finances publiques serait une plu-value annuelle de 10 Md€ vis-à-vis du solde budgétaire actuel des armées françaises (-5Md€)

Une chose est certaine, ce ne sera pas en appliquant les modèles et paradigmes erronés qui présidèrent à la destinée des armées depuis 30 ans que l’on pourra redonner à la France la capacité de se défendre effectivement, et de défendre ses intérêts. En revanche, en mettant en oeuvre des modèles originaux et efficaces, il serait possible non seulement d’y parvenir, mais de créer une dynamique européenne pour, enfin, atteindre ce potentiel défensif européen autonome souhaité par la France, et perçu pour l’heure comme inaccessible par nos voisins européens. Dans ce domaine, il reviendra à la France d’ouvrir la voie, et de proposer une alternative crédible et avérée à la protection US actuelle.
Il ne tient désormais qu’aux politiques de dépasser ces schémas mentaux réducteurs et biaisés qu’ils manipulent au sujet de l’effort de Défense, pour redonner au pays, et par capillarité, à l’Europe, les capacités défensives qui doivent être les leurs pour ne plus rester sous une forme de protectorat qui ne dit pas son nom …
MBDA démontre les performances de son missile Mistral 3 contre les drones
Au final, rien ne veut une démonstration réelle ! C’est en substance sur ce paradigme que MBDA s’est appuyé pour organiser, le 6 novembre 2019, une démonstration en tir réel des capacités de son missile anti-aérien léger Mistral 3 contre les drones aériens, ou UAV, devant une délégation de près de 15 pays venue spécialement pour l’occasion.
Et le missile français a « fait le job », en abattant coup sur coup deux drones cibles MIRACH 40 reproduisant les différents aspects des UAV employés aujourd’hui dans les armées, dont un tir au but à plus de 7 km de distance.
Fabriqué à plus de 16.000 exemplaires, le missile anti-aérien portable Mistral a été livré, depuis son entrée en service en 1988 dans les armées françaises, à 32 pays, et reste en service dans une vingtaine d’entre eux, dont 9 pays européens.
Récemment, c’est la Serbie qui a commandé le Mistral 3 pour ses armées. Contrairement au Stinger américain ou au Strela russe, le Mistral ne peut être épaulé par un fantassin pour faire feu, et nécessite un poste de tir léger et transportable pour supporter les 20 kg du missile long de 1 mètre 80.
Cet excès de poids apporte, cependant, des avantages importants, comme une portée dépassant les 7 km et une vitesse de Mach 2,7, là où un Stinger ne peut dépasser les 5 km de portée, et une vitesse de Mach 2,2. En outre, le Mistral est réputé extrêmement précis, avec un coup au but dans 96% des cas sur plus de 4500 tirs réalisés jusqu’en 2011.
Le Mistral 3, ou F3, en service dans les forces armées françaises, mais également estoniennes, peut être mis en œuvre par un poste autonome permettant un tir en 30 secondes, ainsi que sur divers véhicules et systèmes, comme le System ATLAS permettant d’équiper un véhicule léger de 2 missiles Mistral prêt au tir et d’un poste de tir à contrôle digital, ou le système SADRAL offrant des capacités similaires aux navires de combat. La précision du missile et sa réactivité en font un système particulièrement adapté pour lutter contre les drones ou UAV, ainsi que contre les missiles de croisière, ou anti-navires, le cas échéant.
On peut s’interroger sur l’équation économique consistant à utiliser un missile à 300.000 € pour éliminer un drone ne coutant que 50.000 ou 100.000 € à l’adversaire. Mais dans ce domaine, ce n’est pas l’attrition matérielle qui est recherchée, mais l’élimination de la menace potentielle que représente l’UAV en transmettant des positions précises des forces alliées, permettant, par exemple, de guider des tirs d’artillerie, ou des frappes aériennes, voir plus prosaïquement, d’orienter la manœuvre de l’adversaire pour profiter des faiblesses du dispositif allié.
Le Mistral 3 de MBDA offre incontestablement une excellente plate-forme à la BITD française pour concevoir un système de défense aérienne rapprochée SHORAD capable d’accompagner les forces sur le champ de bataille.
Associés au système RapidFire de Nexter et son canon 40 CTAS, et éventuellement de 2 ou 4 MICA VL ou VT1 pour engager les cibles dans la bande 7-20 km, le Mistral 3 offrirait une plate-forme anti-aérienne performante aussi bien contre les aéronefs, les missiles de croisières, les hélicoptères et les drones, soit l’ensemble des menaces à traiter par un SHORAD moderne.
Eu égard au besoin criant exprimé par toutes les armées européennes pour un tel système, on peut se demander pourquoi la BITD française ne s’est pas encore lancé dans ce projet, avant que les États-Unis placent leurs IM-SHORAD aux permanences bien inférieures à tous leurs clients européens traditionnels ?
Pour le gouvernement Indien, le « scandale Rafale » a été le fait de concurrents à Dassault Aviation
La Cours Suprême indienne a rendu un nouveau jugement sous forme de camouflet au Parti du Congrès de Rahul Gandhi, et du petit groupe d’activistes cherchant à nuire au programme Rafale indien en cours de livraison, sous couvert d’accusations de favoritisme et de corruption. En Décembre 2018, déjà, la juridiction de référence du système judiciaire indien avait rejeté les accusions concernant le déroulement de la procédure de gré à gré entre Paris et New Delhi, estimant que toutes les juridictions et institutions qui devaient être consultées l’avaient été, et que la procédure avait été respectée scrupuleusement.
Cette fois, le verdict de la Cours Suprême portait sur le contenu même du programme. Une nouvelle fois, elle a répété qu’elle n’était pas compétente pour évaluer la validité des opinions individuelles de chacun, mais uniquement pour vérifier le respect de la loi indienne, et des procédures encadrant ce programme, qui avaient été toutes respectées. Mais cette fois, elle a ajouté que les accusions qui avaient été portées relevaient beaucoup plus d’une volonté d’existence politique et de médiatique des protagonistes, que d’un dossier juridique étayé.
Les accusions de corruption et d’escroquerie avaient été avancées par le parti du Congrès en amont des élections législatives du printemps 2019, avec l’espoir de provoquer un rejet populaire de la politique menée par le premier ministre Narenda Modi, candidat à sa propre succession. Mais les électeurs ont montré que ces atermoiements politico-médiatiques n’avaient que peu d’emprise sur eux, puisque le parti nationaliste BJP qu’il préside au sein de l’alliance NDA, a remporté la majorité absolue lors de ces élections, donnant au premier ministre une légitimité populaire et politique très importante.
Cette fois, le gouvernement indien est allé plus loin dans l’exploitation de cette décision de justice, puisqu’il a ouvertement accusé ses accusateurs d’être manipulés par des constructeurs aéronautiques concurrents à Dassault Aviation, alors même que les premiers avions Rafale destinés à l’Indian Air Force ont été officiellement transmis aux forces indiennes, et que, selon de nombreuses sources concordantes, le président Modi pourrait annoncer une nouvelle commande à l’occasion de la visite du Président Macron à New Delhi fin janvier 2020 pour la fête nationale indienne.

Cette nouvelle commande, qui pourrait cette fois s’appuyer sur une clause « Make in India », pourrait effectivement mettre le Rafale en position de force dans la compétition MMRCA-2 portant sur 114 appareils, dans laquelle l’avion français est opposé au F16 Viper, au Jas 39 Gripen, au Mig35, F18 Super Hornet et au Typhoon, ainsi que pour la compétition portant sur 57 avions de combat embarqués dans laquelle il est opposé à ce même F18 E/F Super Hornet.
En effet, disposer d’une infrastructure d’assemblage locale, avec son propre réseau de sous-traitance, ainsi que d’un avion déjà adapté aux besoins des forces aériennes et aéronavales indiennes, notamment concernant l’emploi des munitions et protocoles de communication et de liaison de donnée, et qui dispose d’une infrastructure de maintenance permettant d’assurer le maintient en condition opérationnel de 150 Rafale, permet de réduire sensiblement ses couts contractuels, et donc de donner au consortium Rafale un atout important à mettre en avant dans ces deux compétitions. Nul doute, dès lors, que Boeing (F18 E/F), Lockheed-Martin (F16), Eurofighter (Typhoon) ou Saab (Jas 39) aient intérêts à ternir l’image de Dassault et de l’appareil dans l’opinion publique indienne.

On peut également s’interroger sur la possible implication de HAL, le constructeur aéronautique indien qui assemble le Su-30MKI et produit le Tejas, avec qui les relations furent difficiles pour Dassault lors des négociations entourant le contrat MMRCA, ce qui fut la cause principale de l’annulation de ce dernier, menant à la commande de 36 appareils de gré à gré. Pour autant, cette décision judiciaire ne marquera certainement pas la fin de l’acharnement des tenants des thèses de corruption entourant le programme Rafale. Il est probable que ces derniers useront d’autres voies pour tenter de faire valoir « leurs positions », tout du moins tant que le Rafale continuera de représenter un concurrent majeur pour les contrats d’équipements de Défense indien, ou que ces contrats soient effectivement attribués.
FDI grecques : renforcement des capacités anti-aériennes ?
La signature le 10 octobre d’une lettre d’intention entre Athènes et Paris pour l’acquisition de deux frégates FDI (Frégate de Défense et d’Intervention), plus très probablement la construction de deux autres en Grèce, ouvrait les discussions techniques pour rapprocher la FDI du besoin militaire de la marine de guerre hellénique. Plutôt que d’augmenter le nombre de silos du système de lancement vertical, les dernières discussions menées à Athènes cette semaine montre que la marine de guerre hellénique demande des évolutions à la marge afin de renforcer les capacités anti-aériennes de la frégate grâce au choix de la pièce d’artillerie navale, d’un système anti-aérien à courte portée et d’un troisième type de missiles.
Noël approche sur Meta-Défense
Noël approche, au cas ou l’apparition des illuminations dans les rues et des jouets dans les supermarchés vous aurez échappé. Et pour Meta-Défense, il s’agira de notre premier Noël ! C’est pour cela que nous avons concocter 2 offres exclusives spéciale Noël :
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Entre le 16 Novembre et le 6 janvier 2016, tous les abonnements souscrits pour 1 an, professionnels, personnels et étudiants, vous offre non pas 12 mais 18 mois d’abonnement au service !
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Pour souscrire ces deux offres, rendez-vous sur la page d’inscription de Meta-Défense. Pour vos questions sur les offres, contactez le service client à l’adresse Metadefense.fr@gmail.com
Profitez bien de ces fêtes de fin d’année, et de décennie ))
L’équipe Meta-Défense
Le drone X37b : gadget de luxe ou futur couteau-suisse indispensable à la conduite des opérations en environnement non-permissif ?
Le drone X37b : gadget de luxe ou futur couteau-suisse indispensable à la conduite des opérations en environnement non-permissif ?
Les deux dernières semaines ont apporté leur lot de nouveautés avec le X37B, le drone spatial américain. Présenté tour à tour comme une navette « automatique » ou un « pseudo-satellite », ces termes reflètent un certain flou doctrinal autour de cette plateforme qui pourrait devenir une brique opérationnelle intermédiaire entre les « grands drones » et les satellites.
On se souvient du débat mené il y a quelques années concernant les avantages comparés entre les drones stratégies (HALE et MALE[efn_note]Moyenne/Haute Altitude Longue Endurance [/efn_note]) et les satellites, notamment dans les missions ISR. Si le débat fut essentiellement rhétorique il mît en avant la complémentarité de ces derniers. Les satellites permettaient un affranchissement des contraintes légales de survol, une sécurité presque totale face aux défenses anti-aériennes malgré une certaine fugacité en termes de revisites sur les théâtres. De leur côtés les drones apportaient une résolution optique et des capacités de guerre électroniques accrues – du fait de leur proximité plus importante avec le sol- et une permanence plus importante du fait de l’endurance[efn_note]Plus de 24H pour des drones MALE de type MQ9 Reaper et 36 heures pour les drones HALE de type MQ4 Global Hawk. [/efn_note] de leurs orbites[efn_note]Orbites Permanentes de Surveillance Armée Multicapteurs (OPASM) : permet d’avoir la permanence sur une zone ou un théâtre via des « constellations » de drones se relayant tour à tour. [/efn_note]. Par ailleurs les drones étaient en capacité d’emporter plus de capteurs et de s’affranchir des contraintes météorologiques pouvant se révéler incapacitante pour un satellite de ROIM (ex : couverture nuageuse au-dessus d’un théâtre d’opération).

Ce système de systèmes, relativement bien verrouillé et fluide dans le cadre d’un confit asymétrique ou conventionnel de basse intensité (théâtre semi-permissif) pourrait pourtant bien devenir insuffisant. En effet, les armées « occidentales » ont basées leur supériorité depuis 30 ans autant sur l’info-valorisation que sur les « réseaux-centrés » dont les architectures reposent largement sur les 3èmes et 4èmes dimensions. Le « binôme » des satellites et des drones stratégiques forment la clé de voute mais aussi l’ossature de nos systèmes C4ISTAR[efn_note]Commandement, Contrôle, Communication, Computer, Intelligence, Surveillance, Targeting, Asses, Reconnaissance [/efn_note]. Or l’émergence rapide, en nombre et en qualité, de nouveaux acteurs technologiques, potentiellement belliqueux, remet en question cette domination militaire. En 20 ans, Russie et Chine, et par voie de conséquence leurs partenaires, ont pensés leurs outils militaires en se focalisant sur la contestation de ces principaux atouts occidentaux, ces derniers constituants également leur principale faiblesse.
Un milieu aérospatial contesté et potentiellement interdit ?
Les nouvelles menaces auxquelles sont confrontées les armées occidentales peuvent être grossièrement regroupées sous la terminologie A2AD (Anti-Access/Aerial Denial), touchant directement la résilience en vol des drones stratégiques et des satellites en orbite. Les armées russes et chinoises ne disposant pas (encore) de capacités de projections de force et de puissance à la hauteur des moyens occidentaux, sont en revanche en mesure de dénier l’accès à une force expéditionnaire sur un théâtre d’opération. Il se voient alors conférer une liberté politique croissante du fait de la neutralisation des moyens classiques de coercitions.
Ce déni d’accés passe notamment par un renforcement de capacités anti-aériennes multicouches[efn_note]Un ensemble de systèmes de détection et d’interception combinant guerre-électronique et capacités cinétiques. Ces systèmes s’entrecroisent au sein d’une bulle combinant, a gros traits, systèmes longue, moyenne et courte et très courte portée [/efn_note]. Parmi ces défenses, on trouve le système S-400 pouvant intercepter un vecteur 400 Km et jusqu’à une altitude de plus de 50 kilomètres ou, à l’horizon 2030, les S-500 (500-600Km, altitude 180km et plus). Or les vecteurs de type MQ-9 Reaper et MQ-4 Global Hawk culminent respectivement à 16 000 et 18 000 m et ne sont pas furtifs.
Ce type de système, combiné à des capacités de brouillages offensifs très avancés, notamment en sein de l’armée russe, tend par ailleurs à proliférer vers des acteurs de plus en plus nombreux et présentant, à des degrés divers, des menaces pour les pays occidentaux : Chine, Iran, Turquie, Pakistan, etc.… Ces craintes sont d’ailleurs confirmées par l’actualité, l’Iran ayant revendiqué la destruction de deux MQ4 en Juin et dernièrement le 08 Novembre 2019. Précisons que le MQ-4 n’est pas un engin « consommable » mais une plate-forme de haute valeur que seule la BITD américaine est en mesure de produire. Il ne s’agit certes pas de se borner à une simple superposition de portées et d’altitudes qui ne prendrait pas en compte la complexité d’un théâtre d’opération, mais bien de faire valoir la vulnérabilité croissante des vecteurs aériens exposés aujourd’hui à une forte contestation dans la 3ème dimension. Une contestation à laquelle les occidentaux avaient été incomplètement confrontés, et préparés, depuis 30 ans.
Concernant la composante spatiale la menace est différente et plus inédite. En effet, si les occidentaux n’ont pas été confrontés depuis quelques décennies à la nécessité de conquérir la supériorité aérienne, ils n’avaient jamais été confrontés à une contestation dans la 4ème dimension. Cette contestation de nature éminemment stratégique est historique au plein sens du terme car elle très largement le fait d’une puissance non-occidentale, la Chine, fait inédit depuis 5 siècles. La rapidité et la vigueur intellectuelle de son réarmement impressionne, en témoigne aujourd’hui l’organisation de la nouvelle Force de Soutien Stratégique (FSS).

C’est « l’armée de l’espace » chinoise qui regroupe l’ensemble des capacités de communications, de renseignement (ROIM et ROEM), de géo-positionnement, de poursuite/télémétrie. Elle dispose aussi des capacités militaires de lancement spatial et de neutralisation/destruction (cinétique, cyber et électromagnétique) dans la 4éme dimension. C’est le fruit de l’étude approfondie de 30 ans de RetEx[efn_note]RETour d’EXpérience [/efn_note] occidentaux et notamment américains. Elle est pensée à la fois pour combattre nos propres systèmes tout en élaborant une architecture propre aux besoins et à la pensée militaire chinoise.
Cette force spatiale a la particularité de mettre en œuvre des capacités ASAT (antisatellites) très imposantes. Certes cette menace n’est pas nouvelle mais elle s’est considérablement étoffée en 10 ans[efn_note]2007 : première destruction d’un satellite depuis la 3eme dimension vers l’orbite basse par la Chine. [/efn_note]. Le caractère inédit de la menace actuelle est différent de la prolifération des systèmes de défense anti-aérienne. En effet l’interception en milieu spatial, problématique abordé par la DAMB depuis la guerre froide, est un procédé complexe. Or Pékin semble avoir déployé un ensemble de systèmes très performants en à peine une décennie.
La Chine est aujourd’hui capable de frapper les 130 satellites militaires américains mais aussi les satellites civils de télécommunications, dont dépendent les 4/5ème de la bande-passante utilisée par l’armée américaine. Ainsi la Chine dispose de missiles DN-3 capables de frapper des satellites en orbite géostationnaire. Les Chinois mettent également en œuvre le missile balistique SC-19, hybride du missile balistique naval DF-21 et du S-400 Russe (pour la charge utile). Doté de capteurs IR et radars et d’une allonge de 1700 à 2500 Km, le SC-19 est sensé intercepter les vecteurs en orbites basse (de 400 à 1000 Km d’altitude) correspondant alors aux satellites de renseignement optiques/radars et électromagnétiques. On estime à une quarantaine de vecteurs la taille de cet arsenal sans compter les DF-21 D, dotés eux aussi de capacités ASAT.
Par ailleurs la Chine dispose de systèmes satellitaires co-orbitaux. Destinés officiellement à la maintenance, leur usage peut parfaitement être détourné vers des opérations de neutralisation (sabotage, désorbitage, collision…). Toujours dans le cadre de la lutte ASAT, la Chine développe des armes à énergie dirigée utilisant des technologies laser (sol-espace et espace/espace) ou bien le canon électromagnétique HPM. La palette d’effecteur est bien complète et n’a pas terminée sa montée en puissance. Adossée à des moyens de détection, de guerre électronique et cyber elle est ouvertement destinée à obtenir des effets de destruction massif sur les systèmes informationnels occidentaux, causant une attrition probablement aigue sur les personnels, plateformes et vecteurs engagés sur un théâtre d’opération voire les empêchant tout simplement de se déployer.
Le X37-B : réponse américaine au déni d’accès aérospatial ?
C’est dans ce contexte que rentre en scène le X37B. Il ne s’agit pas d’une recette miracle, les EU restant par ailleurs très discrets sur sa doctrine d’emploi futur. Toutefois la combinaison unique d’un système de drone, de navette et de satellite lui confère une souplesse d’emploi apte à réduire les frictions impliquées par les systèmes d’armes vus plus haut. Le système C4ISTAR des forces sur théâtre s’en trouverai alors plus protégé. Les capacités les plus prévisibles du X37B concernent les missions qu’il pourrait accomplir en orbite (ravitaillement ; déploiement de robots de maintenance ou de sabotage ; déploiement de minisatellites ; déploiement d’armements cinétiques ou à énergie dirigée…).
Pourtant, le X37B laisse penser qu’il devrait être également en mesure d’évoluer dans des orbites peu utilisées, comprises entre 80 et 400Km. Doté d’une endurance importante, 780 jours à son dernier atterrissage le 28 Octobre 2019, il est également manœuvrant, lui permettant de changer d’orbite. Ce faisant ses trajectoires sont alors non-prédictibles[efn_note]Même s’il est loin d’être indétectable [/efn_note], un avantage certain contre des menaces ASAT tout en se trouvant à trop haute altitude pour être inquiété par des défenses anti-aériennes classiques. Si les satellites sont pour des raisons physiques et technologiques difficiles à atteindre, une fois les solutions de télémétrie, de surveillance, de poursuite et de balistique maitrisés, ils se transforment en cible extrêmement vulnérable, leurs orbites étant prédictibles et connues car positionnées sur des trajectoires classiques, généralement héliosynchrones polaires[efn_note]Pour les satellites en orbite basse [/efn_note].
Sur un théâtre d’opération non-permissif, en amont comme en support des opérations, ce type de vecteur, équipé des capteurs adéquats, serait alors en mesure d’accompagner voire de suppléer en sécurité les drones de type HALE dans leurs missions de renseignement. On peut soupçonner également des capacités de frappes si le X37B était doté d’effecteurs cinétiques[efn_note]La réflexion se veut ici uniquement doctrinale et ne prend pas en compte les problèmes juridiques engendrés ayant attrait à l’arsenalisation balistique de l’espace dans l’axe Espace-Sol. [/efn_note]. Ils seraient par ailleurs en capacité de pouvoir se transformer en plateforme de liaisons de données avec les F-35 et les F -22. Combiné aux capacités de fusion de données du F-35, le X35B pourrait participer à la fluidification et l’accélération du tempo opérationnel. Ceci constituerait une avancée intéressante en combat collaboratif.
Du côté satellitaire leur manœuvrabilité devrait également être en mesure de restreindre la fugacité d’un satellite au-dessus d’une cible à haute valeur et lui aussi affranchis des contraintes légales de survol, le tout avec une vulnérabilité amoindrie aux menaces ASAT et profitant de surcroit d’une résolution supérieure. Par la même occasion, les trajectoires et les heures de revisites de nombreux satellites étant connus et partageables, l’utilisation d’un vecteur en capacité de changer d’orbite serait une contre-mesure efficace contre des opérations de camouflage ou de déception, conférant à son utilisateur un avantage certains dans le processus de ciblage ou dans la surveillance[efn_note]Les Serbes en avaient fait un usage massif avec succès en 1999 face à l’OTAN. Ils disposaient par ailleurs d’une couverture anti-aérienne efficace. [/efn_note]. Enfin, la perte probable de satellites en cas de conflit pourrait voir la perte capacitaire en partie compensée par un vecteur de type X37B, via ses propres capteurs ou bien en déployant des minisatellites de substitutions depuis ses soutes.
Conclusion
Les Etats-Unis ont pris une avance importance dans un domaine qui, on l’a vu, ne peut guère être considérée comme un luxe eut égard à l’évolution du contexte géostratégique et opérationnel. On peut penser qu’a priori ce type de vecteur fera partis des systèmes permettant une résilience accrue des forces engagées en opérations. Il n’est d’ailleurs pas l’unique solution envisagée. Ses atouts pourraient être combiné avec d’autres technologies tels les drones solaires ou bien les dirigeables de haute altitude. La Chine développe d’ores et déjà un drone de ce type via les programmes « Teng Yun » et « Shenlong ». On peut gager qu’elle parviendra bientôt à passer à la phase de la « démonstration ».
La France développe également un vecteur similaire, le « Véhicule Hypersonique Réutilisable Aéroporté » (VEHRA) via l’industriel Dassault Aviation. Ce programme n’est pas encore une priorité pour l’Etat-Major et pour l’Etat, même s’il reste dans les cartons, la priorité étant à la « défense passive » de l’espace et la hausse de nos capacités de surveillance. Ces dernières capacités sont fondamentales mais il ne faudrait toutefois pas perdre de vus les risques se profilant. Outre ceux décrits plus haut, un supplémentaire serait la multiplication de vecteurs de type drones spatiaux en orbite, impliquant alors très probablement une hausse de la conflictualité directe dans l’axe espace-espace. La « défense passive » se révélerait alors rapidement insuffisante. D’où la nécessité d’anticiper.