vendredi, décembre 5, 2025
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La Marine Nationale va-t-elle s’équiper largement en canon RAPIDFire de 40mm ?

La question de l’artillerie moyenne sur les navires de surface de la Marine Nationale se pose déjà depuis plusieurs années, au point que la configuration générale des pièces d’artilleries des futures frégates FDI a mis un certain temps avant d’être relativement figée. Aujourd’hui, outre quelques pièces de 100mm armant les frégates et avisos (devenus patrouilleurs de haute mer) les plus anciens, la Marine articule l’artillerie de ses bâtiments autour de deux pièces principales : le 76mm de Leonardo ainsi que le 20mm Narwhal de Nexter, qui sert en complément du 76mm sur les frégates et comme pièce principale sur les nouveaux patrouilleurs.

Néanmoins, depuis l’apparitions des premières vues 3D des futurs ravitailleurs BRF, destinés à remplacer les Bâtiments de Commandement et de Ravitaillement actuels, il semble confirmé que la Marine Nationale s’intéresse désormais à un calibre intermédiaire, puisque les premières illustrations des BRF les montraient dotés de canons de 40mm du suédois Bofors. Depuis deux ans cependant, les industriels français Thales et Nexter ont mené un intense lobbying afin d’imposer une solution nationale sur les BRF.

Thales RAPIDSeaGuardian CIWS Euronaval 2016 news 1 Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Présenté en 2016, le RAPIDSeaGuardian de Thales était une première proposition de canon naval de 40mm basé sur le CTA40, avant le RAPIDFire actuel proposé avec Nexter.

D’après un article très détaillé de Vincent Groizeleau, il semblerait que cette hypothèse, privilégiée depuis quelques mois déjà, soit bel et bien confirmée et qu’une commande pourrait avoir lieu prochainement. L’article de Mer&Marine précise d’ailleurs que, pour des raisons de rentabilité, le nouveau canon français RAPIDFire Naval ne serait pas intégré aux seuls BRF, mais pourrait aussi couvrir les futurs patrouilleurs océaniques et les bâtiments de guerre des mines. Adapté du canon franco-britannique 40CTA à munitions télescopées, qui équipera notamment les futurs véhicules Jaguar du programme Scorpion, le RAPIDFire Naval devrait offrir une capacité de défense contre des cibles aériennes et de surface à une plus longue portée que le Narwhal actuel. Pour peu que le contrat à venir en couvre le développement, ce canon pourrait également inclure une nouvelle munition air-burst anti-aérienne (A3B) que Thales et Nexter présentée comme capable de contrer certains missiles anti-navires.

Ainsi, le RAPIDFire de 40mm pourrait rapidement supplanter le 20mm Narwhal pour l’autodéfense des unités logistiques mais aussi pour l’équipement des navires de second rang, notamment les patrouilleurs et futurs bâtiments de guerre des mines. Sur de telles unités, le choix du RAPIDFire Naval s’avère parfaitement logique, le canon présentant des capacités d’autodéfense accrues mais aussi une portée et une puissance de frappe supérieure contre des cibles de surface légères voire des cibles littorales. Il pourrait alors venir compléter les missiles antiaériens légers Mistral 3, intégrés sur des lanceurs doubles téléopérés Simbad-RC, voire même le missile antichar MMP, déjà testé récemment par la Marine Nationale pour du tir mer-terre et mer-mer.

Le systeme de defense anti aerienne SIMBAD RC equipe de missiles Mistral Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le SIMBAD-RC est équipé de deux missiles légers Mistral 3 aptes au tir contre des cibles aériennes rapides, y compris des missiles antinavires subsoniques, ainsi que des cibles de surface légères. Le SIMBAD-RC devrait être une solution complémentaire idéale au RAPIDFire à bord des BRF mais aussi de certains patrouilleurs.

Si le 40mm RAPIDFire Naval se présente comme une excellente solution pour les navires de second rang, il pourrait également remplacer avantageusement le Narwhal sur certaines unités majeures. On pense notamment aux porte-hélicoptères amphibies, ex-BPC, qui ont été conçus dès le départ pour l’intégration de pièces de 40mm et/ou de missiles de défense terminale, mais n’ont été équipés qu’en 20mm pour des raisons d’économie. Si le RapidFire fait ses preuves, il pourrait également remplacer à terme les pièces de 20mm du porte-avions Charles de Gaulle mais aussi certaines frégates de premier rang. On pense notamment aux frégates de défense aérienne Horizon qui ont été prévue à la base avec un lance-missile SADRAL sur le toit du hangar mais n’ont finalement reçu aucune défense sur le secteur arrière. Un RAPIDFire pourrait ainsi prendre place lors de la refonte à mi-vie des bâtiments, peut-être au même emplacement que la pièce de 76mm équipant les Horizon italiennes. Enfin, s’il n’est pas trop tard, on peut imaginer que la Marine Nationale demande des mesures conservatoires sur les FDI afin de pouvoir intégrer ultérieurement un équipement de type RAPIDFire sur le hangar hélicoptère, Naval Group proposant une telle option (avec un lanceur RAM ou un canon de 35mm) pour l’exportation.

Au-delà, toutefois, il convient de s’interroger sur l’avenir à donner à cette nouvelle filière que Nexter et Thales se proposent de développer. En effet, aujourd’hui, la France est absente du marché des systèmes CIWS, ces armements navals de défense terminale aptes à détruire aussi bien des vedettes ou zodiacs s’approchant furtivement que des missiles anti-navires à basse altitude. Le RAPIDFire pourrait sans aucun doute fournir une solution intéressante pour de nombreuses marines, y compris la Marine Nationale, notamment en complément du missile léger Mistral 3. Cela demanderait toutefois un investissement substantiel de la part de la Défense française, qui va devoir sans doute batailler ferme pour conserver son budget dans les années à venir, alors même que des équipements similaires sont disponibles sur étagère, qu’il s’agisse du Bofors 40mm, de l’Oerlikon 35mm ou encore du système de missiles RAM américain.

Prototype de lEBRC Jaguar lors de sa presentation publique Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le RAPIDFire est un canon optimisé pour la défense antiaérienne basé sur le canon 40 CTA. Ce dernier équipe le véhicule de combat Jaguar dans une tourelle embarquant également deux missiles légers MMP, en cours d’évaluation par la Marine Nationale.

Cependant, un tel investissement qui pourrait dépasser les 200 millions d’euros, pour peu qu’on développe une réelle capacité antimissile, pourrait être rentabilisé de diverses manière. En premier lieu, il convient de considérer l’intérêt opérationnel d’un tel équipement polyvalent, capable de remplacer plusieurs pièces d’artilleries voire de missilerie légères sur certains bâtiments. Ensuite, l’investissement à consentir pour développer un tel équipement se ferait intégralement au profit de la BITD français. Au-delà des questions de retour fiscal, que nous abordons régulièrement chez Meta-Défense, ce nouveau système d’arme pourrait également constituer un futur succès sur le marché de l’exportation, et donc une manne financière pour les industriels et le Trésor français. S’il est confirmé que l’intégration initiale du RAPIDFire Naval ne se limite pas aux seuls pétroliers-ravitailleurs, cela pourrait en simplifier l’exportation auprès des clients de l’industrie navale française. Ainsi, au même titre que les missiles Aster, VL-MICA ou Exocet, le RAPIDFire pourrait devenir la pièce d’artillerie médiane standard des patrouilleurs, chasseurs de mines, corvettes et frégates de Naval Group dont le succès récent n’est plus à démontrer.

L’US Army prépositionnent à nouveau des équipements en Europe et en Asie

Durant la guerre froide, les Etats-Unis maintenaient en permanence en Europe prés de 300.000 hommes, dont 250.000 pour la seule Allemagne Fédérale. Mais pour pouvoir faire face aux quelques 50 divisions blindées dont disposaient le Pacte de Varsovie, l’OTAN avait un besoin critique de forces en provenance du nouveaux continent. Les délais particulièrement courts de réaction face à une offensive, et les risques de voir les convois navals traversant l’Atlantique attaqués par les sous-marins et bombardiers à long rayon d’action soviétiques, amena rapidement le Pentagone à opter pour le prépositionnement d’un important stock de materiels lourds en Allemagne, materiels qui pouvaient être mis en oeuvre par des personnels acheminés par avion au dessus de l’Atlantique. Au total, 10 divisions américaines et canadiennes, dont 3 divisions blindées, appartenant au IIIème Corps US, au Vème Corps et au VIIème Corps pouvaient ainsi être déployées en 72 heures et venir renforcer les unités américaines déjà présentent dans la trouée de Fulda, aux cotés de leurs alliées européens.

Au plus fort de la Guerre froide, un exercice avait lieu chaque année pour maintenir les compétences et évaluer les procédures de cette stratégie, l’exercice Reforger, pour Reinforcement Germany. Avec la chute du mur de Berlin, la dislocation du Pacte de Varsovie suivie de celle de l’Union Soviétique, il perdit rapidement de son intérêt, et le dernier exercice eu lieu en 1993. Naturellement, une fois l’exercice annulé, les materiels prépositionnés en Allemagne furent rapatriés, ou détruit conformément accords de désarmement en Europe. Quand aux forces américaines présentes en Allemagne, elles furent peu à peu ramenées à 35.000 personnels.

M60 reforger Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Au plus fort de la guerre froide, l’US Army avait prépositionné plus de 1500 chars de combat M60 en Allemagne

Depuis 2013, et l’annexion de la Crimée par les forces spéciales russes, les relations Est-Ouest entre les occidentaux et Moscou se sont largement dégradées, au point de relancer une nouvelle course aux armements en Europe face à la reconstruction rapide de l’outil militaire russe. Dans le même temps, dans le Pacifique, c’est la Chine qui transforma en profondeur son armée et son industrie de Défense, au point de représenter désormais un adversaire potentiel très sérieux pour les Etats-Unis et ses alliés dans la région. Comme durant la guerre froide, les alliés des Etats-Unis ne sont pas capables de faire face seuls à l’adversaire désigné, et de nombreuses capitales européennes comme asiatiques revinrent rapidement se ranger sous l’aile protectrice de Washington.

C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de l’exercice Defender 2020, le plus important exercice de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide, l’US Army réactive le prépositionnement d’équipements en Europe, de sorte à être en mesure, comme précédemment, de renforcer rapidement les alliés européens si besoin, comme l’a annoncé le général Gus Perna à l’occasion du lancement de l’exercice. A noter que la logique de prépositionnement des équipements étaient déjà active depuis quelques années, à l’occasion du plan de renforcement des états baltes. En effets, la brigade mécanisée américaine présente sur place renouvelle tous les 4 mois ses personnels, mais conserve les materiels, et notamment les blindés Stryker et les chars Abrams, sur place.

Effectifs de la brigade Stryker americaine deployee dans les pays baltes par lUS Army Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
La brigade Stryker déployée par l’US Army dans les pays baltes maintient ses materiels sur place et fait tourner les effectifs.

On peut toutefois s’interroger sur les raisons d’une telle dépendance des européens à la protection européennes. L’Union soviétique avait effectivement une population deux fois plus importante que les membres européens de l’OTAN, et des moyens considérables faisant jeu égal pour leurs armées avec les Etats-Unis. En outre, le pays bénéficiait du soutien des forces des membres du Pacte de Varsovie, disposant eux aussi de moyens significatifs, notamment pour la Pologne et l’Allemagne de l’Est. Aujourd’hui, en revanche, l’Europe a une population 3 fois importante que la Russie, et un PIB plus de 12 fois supérieur. S’il est vrais que la Russie dispose de moyens militaires capables de prendre, sans le moindre doute, l’ascendant sur les forces européennes, c’est avant tout lié au manque de volonté et d’investissement des européens eux-mêmes, et notamment des pays d’Europe occidentale qui ont sacrifié une grande partie de leurs capacités défensives sur l’autel des bénéfices de la Paix, et ne semblent nullement déterminés à assumer leur propre protection.

Le VT4 est derive du T99 en service dans lAPL Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
L’Armée Populaire de Libération chinoise aligne prés de 4000 chars de combat Type 99 et 96

Il en va, en revanche, tout autrement dans le Pacifique. Avec 1,4 Md d’habitants, le second PIB de la planète, une industrie de défense très dynamique et une recherche de pointe, la Chine est désormais capable de prendre l’ascendant sur l’ensemble des alliés occidentaux de la zone Pacifique, sans que ces derniers aient la possibilité de suivre la course aux capacités militaires engagées par Pékin, qui vise à devenir la première puissance militaire mondiale avant 2050. Dès lors, le Japon, la Corée du Sud, ou l’Australie n’ont d’autres choix que de s’en remettre à une alliance militaire intime avec Washington, sachant que les forces armées américaines auront probablement besoin de s’investir pleinement sur ce théâtre pour espérer pouvoir neutraliser la puissance militaire chinoise, même avec le soutien de ses alliés.

C’est la raison pour laquelle, concomitamment au prépositionnement d’équipements en Europe, les forces américaines étudient désormais la même procédure vis-à-vis de ses alliés du théâtre Pacifique, au delà de la Corée du Sud pour qui la procédure existe depuis la fin de la guerre de Corée et a été maintenue même une fois la guerre froide terminée.

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L’US Army et le Marines Corps alignent prés de 3000 chars de combat Abrams opérationnels, et 3500 exemplaires sont en réserve sous cocon.

Quoiqu’il en soit, les Etats-Unis ont déjà, semble-t-il, atteint leurs limites en matière d’effort de Défense pour maintenir un semblant de cohérence budgétaire dans les circonstances actuelles. Il apparait dés lors très improbable que Washington puisse sécuriser simultanément le front Européen et le front Pacifique, en débit des annonces et des exercices. Dès lors, si un conflit devait opposer les Etats-Unis et la Chine dans le Pacifique, l’Europe se retrouverait rapidement sans renforts, et donc en situation de vulnérabilité face à Moscou, dont on sait les relations de plus en plus étroites avec Pékin. Il est probablement plus que temps que les Européens, Allemagne en tête, cessent de se voiler la face, et investissent à nouveau dans leur outil de défense, à des niveaux suffisants pour assurer une capacité militaire dissuasive conventionnelle face à un adversaire potentiel comme la Russie, renforcé ou non de son allié chinois.

L’industrie de défense chinoise à l’arrêt suite à l’épidémie de coronavirus

Au-delà des aspects sanitaires, les épidémies sont historiquement reconnues pour leur impact économique indéniable. Si les contaminations elles-mêmes mettent hors-jeu les travailleurs jusqu’à leur guérison (dans le meilleur des cas), les dispositifs de mise en quarantaine plus ou moins généralisées contribuent encore plus d’entreprises à ralentir ou stopper temporairement leur activité. Aujourd’hui, en Chine, le secteur de la défense n’est bien entendu pas épargné par ce phénomène causé par la récente épidémie de coronavirus, dont l’évolution apparaît encore pour le moins incertaine.

La presse française n’a pas manqué de faire état de l’arrêt de la chaîne d’assemblage –civile– d’Airbus à Tianjin, près de Pékin. Il ne s’agit pourtant que d’un cas parmi tant d’autres, dans tous les secteurs d’activité du pays : agriculture, industrie, tertiaire. En début de semaine, le Global Times of China indiquait ainsi que de nombreux industriels de défense mettaient en place des mesures afin de protéger leurs employés, quitte à réduire l’activité voire à fermer temporairement certains sites.

Porte avions chinois maquette J20 Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
La construction du 3e porte-avions chinois, le premier équipé de catapultes, pourrait être retardée en raison de l’épidémie actuelle.

Sur beaucoup de sites, la solution la plus simple a consisté à prolonger les vacances qui ont suivi le nouvel an chinois, le 25 janvier dernier, et qui avaient déjà conduit à réduire les activités industrielles. Les employés qui ont été amené à voyager dans d’autres villes lors de leurs vacances sont appelés à ne pas reprendre le travail et, autant que possible, à s’imposer un isolement d’au moins deux semaines, période d’incubation présumée du coronavirus 2019-nCoV. C’est notamment le cas pour le chantier naval Jiangnan près de Shanghai, qui construit le troisième porte-avions chinois, ou encore pour certains sites de la Shenyang Aircraft Corporation, filiale du groupe AVIC, et qui produit notamment le chasseur embarqué J-15 de la marine chinoise, dont l’activité va rester en berne au moins jusqu’à la semaine prochaine.

Dans la région de Wuhan, épicentre de l’épidémie, la situation pourrait être encore pire, les déplacements ayant été réduits à leur plus strict minium avec de nombreux habitants confinés chez eux. L’agglomération de Wuhan, au centre des terres, accueille quelques sites de production mais surtout plusieurs centres de recherche et de développement, y compris dans le secteur naval. L’Université Navale d’Ingénierie y participerait au développement des catapultes électromagnétiques pour les porte-avions chinois, des systèmes de propulsion électrique ou encore les nouveaux railguns destinés à la flotte populaire. Autant de projets qui prendront inévitablement du retard, même si les autorités chinoises continuent d’espérer un retour à la normale des conditions sanitaires d’ici quelques mois tout au plus.

J 15 sur le pont du liaoning Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
La production aéronautique chinoise est actuellement pratiquement figée. Si un retour à la normal est attendu sous quelques mois seulement, personne ne peut réellement prévoir l’évolution de l’épidémie.

Sur le plan militaire, peu d’informations sont disponibles actuellement concernant l’impact de l’épidémie sur les capacités opérationnelles chinoises. Certaines rumeurs sur les réseaux sociaux laissent à penser que de nombreuses unités auraient été mises en isolement, non pas pour contenir des épidémies en leur sein mais au contraire pour éviter toute contagion et conserver le potentiel opérationnel des troupes. De manière générale, toutefois, les forces armées chinoises semblent avant tout mobilisées en soutien aux autorités civiles afin d’endiguer au mieux la propagation du virus. De nombreux pays, dont la France, auraient d’ailleurs envoyé en Chine du matériel spécifique, notamment des masques de protection, utilisé par l’ensemble du personnel médical, paramédical et étatique chargé de contrôler cette épidémie.

L’évolution de l’épidémie reste encore très incertaine, mais il y a fort à parier qu’elle aura déjà un impact très négatif sur la croissance chinoise au premier semestre 2020. En quelques années, la présence chinoise outremer s’est considérablement accrue, non seulement par le biais d’investissements financiers mais aussi, fait plus récent, par la délocalisation de certaines usines notamment en Afrique ou encore l’instauration de bases militaires à l’étranger. Cette expansion des intérêts chinois présente aujourd’hui le risque de voir le virus se répandre plus facilement auprès des alliés de Pékin, mais pourrait aussi entrainer en retour des réactions de rejet ou de méfiance vis-à-vis de ce puissant investisseur. Ainsi, au-delà des effets sanitaires et économiques, l’épidémie de coronavirus pourrait aussi modifier certains équilibres diplomatiques.

Naval Group élu meilleur partenaire industriel du programme « Make in India »

Les industries de Défense sont friandes de prix et d’auto-congratulation. Mais certains prix en disent plus que d’autres. C’est le cas du prix  » Best Foreign OEM supporting Make in India » attribué par les autorités indiennes à l’occasion du salon DefExpo qui se tient en ce moment à proximité de la ville de Lucknow, à 200 km à l’est de New Delhi. Et cette année, c’est le groupe français Naval Group qui est mis à l’honneur par ce prix, au sujet du programme de sous-marins d’attaque P75 Kalvari, dont deux unités sur 6 ont déjà été livrées à la Marine Indienne.

Le programme P75 fait partie d’un programme global visant à acquérir les compétences industrielles pour developper et construire des sous-marins à propulsion conventionnelle de façon autonome en Inde. Initialement portant sur 24 unités, il fut par la suite divisé en 2 programmes, le P75 portant sur 6 navires à propulsion conventionnelle, et le P75i portant sur 6 navires équipés d’une propulsion anaérobies. C’est le français DCNS, qui deviendra par la suite Naval Group, en partenariat avec Thales et les les chantiers navals indiens Mazagon Dock Limited qui remportèrent le contrat P75 en 2005.

INS Kalvari sent to the dock for setting afloat to Naval Dockyard Mumbai Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Lancement de l’INS Kalvari le 27 Octobre 2015 aux chantiers navals Mazagon Dock

La première découpe de tôle, symbolisant traditionnellement le lancement de la construction d’un navire, a été faite en décembre 2006, et la construction du INS Kalvari, première unité de cette classe éponyme, fut lancée le 27 Octobre 2015. Le sous-marin entra en service le 14 décembre 2017, suivi deux ans plus tard par l’INS Kandheri. Les troisièmes et quatrièmes unités, l’INS Karandj et l’INS Vela, respectivement lancées en juin 2018 et Mai 2019, doivent entrer en service cette année, alors que les 2 dernières unités du programme, l’INS Vagir et l’INS Vagsheer, sont encore en cours de construction. L’entrée en service de ces submersibles dérivés du modèle Scorpène et jaugeant 1800 tonnes en plongée, permet à la Marine Indienne de reprendre l’avantage technologique sur ses deux compétiteurs directs, la marine pakistanaise qui met en oeuvre des sous-marins de type Agusta modernisés par la Turquie, et la Chine, qui dispose de plus d’une vingtaine de sous-marins anaérobies Type 039.

Conscient des attentes du gouvernement indien en matière de transfert de technologies et de savoir-faire, Naval Group a constitué autour du programme un écosystème d’une cinquantaine d’entreprises locales, que le groupe français a fait monté en compétence de sorte à pouvoir, désormais, maintenir un important standard de qualité et une productivité compatible avec les besoins du programme P75. Il s’agit d’ailleurs d’un des principaux arguments mis en avant par Naval Group au sujet du programme P75i pour lequel il propose à nouveau un submersible dérivé du Scorpene, équipé cette fois d’une propulsion anaérobies permettant au navire de rester immergé jusqu’à 3 semaines. De fait, cette distinction attribuée par les autorités indiennes apparait comme un excellent présage concernant les chances de l’offre franco-indienne pour le nouveau programme, pour lequel elle est en compétition avec la Russie, l’Allemagne, l’Espagne et la Corée du Sud. Connaissant les difficultés inhérentes à l’organisation politique et industrielle en Inde, ce prix a un poids significatif, dans l’écosystème indien, mais également dans le Monde.

INS Kalvari Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Naval Group propose pour le programme P75i un modèle dérivé du Scorpene, comme pour la classe Kalvari, mais équipé d’une propulsion anaérobies.

Le prix arrive également à un moment important pour Naval Group, qui fait l’objet de campagnes de désinformation à destination des opinions publiques australiennes, mais également néerlandaises. Naval Group avait remporté en 2016 un contrat stratégique portant sur la conception et la construction de 12 sous-marins océaniques de type Shortfin Barracuda, dérivé du modèle barracuda que remplacera des l’année prochaine les sous-marins nucléaire d’attaque français de la Marine Nationale. Depuis, le contrat SEA 1000 fait l’objet de nombreuses attaques tant médiatiques que politiques, très souvent sur des bases erronées, et parfois prenant comme exemple le programme P75 indien, présenté comme un exemple du manque de compétences de l’industriel. Avec ce prix, c’est le gouvernement indien qui répond aux détracteurs australiens, dont certains agissent manifestement au profit d’autres constructeurs européens, et ce de manière on ne peut plus claire. Au Pays-Bas, une campagne similaire a été lancée contre la proposition française pour remplacer les sous-marins de la classe Walrus de la Marine Royale Néerlandaise, et là encore, en employant souvent des interprétations erronées du déroulé du programme Indien, mais également Australien.

Nul doute que Naval Group saura employer ce prix pour faire taire, ou tout du moins décrédibiliser une bonne fois, ses principaux détracteurs.

Le Tu-160M2 marque le renouvellement du bombardement stratégique russe

En quelques jours, l’actualité a été particulièrement riche sur la question des bombardiers russes, annonçant le renouvellement des forces stratégiques de l’armée de l’air russe dans les décennies à venir. En effet, après le premier vol du prototype du Tu-160M2 supersonique le 2 février, suivi de l’annonce d’une commande de 10 exemplaires de série, la presse russe a indiqué le lendemain que le Ministère de la défense russe donnait son accord pour le lancement de la production du futur bombardier furtif PAK-DA, dont le premier vol serait attendu pour 2027. Ces deux programmes bien distincts sont en effet intimement liés sur le plan industriel et la concomitance des annonces semble dessiner un peu plus précisément le contour des futures forces aériennes stratégiques russes à l’horizon 2040.

Tupolev Tu 160 Naumenko 1 Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le Tu-160M est un des avions militaires les plus impressionnants au monde. Capable d’emporter plus de 40 tonnes d’armement, il souffre cependant d’une avionique ancienne, que le programme Tu-160M2 devrait refondre en totalité. Illustration Kirill Naumenko

Délaissé lors de l’effondrement de l’URSS, le bombardement stratégique russe renaît de ses cendres à partir des années 2000, lorsque d’anciennes cellules sont remises en état de vol et reprennent leurs patrouilles au large des côtes européennes et japonaises, non sans une certaine inquiétude de la part des puissances occidentales. Aujourd’hui, la Russie opère ainsi une soixantaine de Tu-95 « Bear » au standard MS devant être modernisés en Tu-95MSM. Aux côtés de ces appareils à hélices à l’allure ancienne, les forces russes mettent en œuvre une quinzaine de Tu-160, l’avion de tous les superlatifs. Quadriréacteur à ailes à géométrie variable, le Tu-160 « Blackjack » a été produit à seulement 35 exemplaires, mais reste aujourd’hui le bombardier le plus lourd et le plus rapide du monde, avec une masse maximale de 270t et une vitesse maximale de Mach 2, et il dispose d’un rayon d’action de plus de 7000km. Avec l’effondrement de l’Union Soviétique, une partie des appareils reste cantonnée en Ukraine, tout comme une bonne part de sa chaîne logistique. Au début des années 2000, une partie des appareils est remise en état de vol avec une modernisation avionique minimale, la flotte totale se stabilisant aujourd’hui à 16 Tu-160M (ou M1).

Alors même que les 16 appareils survivants sont portés au standard Tu-160M1, les autorités russes planchent sur la possibilité de relancer la chaîne de production de l’appareil, fermée depuis 1993, afin d’en produire une version modernisée, le Tu-160M2. Le projet est définitivement lancé en 2015 et est particulièrement ambition : loin de simplement relancer une chaîne d’assemblage, il s’agit en réalité de recréer une bonne partie de la chaîne logistique et de l’usine de production, de moderniser le réacteur Kuznetsov NK-32 avec l’inclusion de FADEC et de créer une toute nouvelle avionique permettant à l’appareil de survivre à des conditions de combat modernes.

Tupolev Tu 142 OTAN 1068x558 1 Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le Tu-95 (et sa variante navale Tu-142) constitue toujours le gros des forces stratégiques russes. Le PAK-DA devrait le remplacer au cours des années 2030 et 2040.

Le premier Tu-160M2 de série, construits dans les nouvelles usines KAPO de Kazan, ne devrait effectuer son premier vol qu’en 2021. En effet, le prototype qui a volé le 2 février a été construit à partir d’une cellule de Tu-160 achevé à 65% en 1993. A la fois démonstrateur et prototype, le Tu-160M2 « 08-04 » a permis aux industriels de moderniser leurs processus de production et de tester leurs capacités d’intégration ainsi qu’une partie seulement de l’avionique de nouvelle génération. Il s’agit toutefois d’une première étape majeure, et le « 08-04 » permettra de débuter la phase d’essais de la nouvelle mouture du Blackjack.

Pour l’heure, les autorités russes ont donc confirmé l’achat de 10 nouveaux Tu-160M2, qui viendront s’ajouter aux 16 Tu-160M1 en service. Initialement, il était prévu la production de 50 Tu-160M2 à assembler entre 2020 et 2035 ou 2036. Des hypothèses plus récentes envisageraient aussi la possibilité de construire uniquement 35 cellules neuves, la quinzaine de Tu-160M1 étant par la suite modernisée afin d’incorporer une partie des équipements du M2. Dans tous les cas de figure, la production de 35 à 50 Tu-160M2 ne permettra pas de renouveler l’ensemble des capacités de bombardement lourd russes. Outre les Tu-160 et la soixantaine de Tu-95, tous deux optimisés pour le lancement de missiles de croisière (nucléaires et conventionnels), les forces russes opèrent encore une soixantaine de bombardiers régionaux Tu-22M3 en cours de modernisation, aptes au tir de missiles et de bombes. C’est donc là que le programme PAK-DA entre en jeu.

TU 22M Backfire with Kh 22 missiles Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
En attendant le PAK-DA, les Tu-22M3 devraient également être modernisés au standard M3M

Retardé à de multiples reprises, le programme PAK-DA est évoqué depuis le milieu des années 2000, mais progresse cependant moins vite que le programme de chasseur PAK-FA, qui donnera naissance au Su-57. D’année en année, le programme de bombardier continue cependant d’avancer, la configuration en aile volante subsonique discrète étant bloquée en 2013 et le design final approuvé par le Ministère de la défense en 2019. C’est donc fort logiquement que le lancement de la production du premier prototype, qui devrait prendre quelques années, a été annoncée ces derniers jours.

Sur le plan opérationnel, le Tu-160M2 et le PAK-DA seront très différents, et donc complémentaires. Alors que les nouveaux calendriers annoncés laissent envisager un tuilage entre la fin de production du Tu-160M2 et le début de la série du PAK-DA, il est évident que les deux appareils seront amenés à opérer ensemble. Grâce à sa vitesse et sa capacité d’emport, le Tu-160M2 restera une excellente plateforme de lancement de missiles lourds, capable d’agir hors de portée des défenses adverses. De par sa discrétion et sa capacité –supposée– de persistance sur zone, le PAK-DA remplacera le Tu-95 et le Tu-22 en tant à la fois en tant que bombardier stratégique et bombardier régional, apte au tir d’armes nucléaire mais aussi de munitions conventionnelles lisses ou guidées.

pakda pak da Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Vue d’artiste de ce que pourrait être le PAK-DA. L’avion devrait être une aile volante aux formes furtives, une première en Russie.

S’il peut sembler surprenant de voir la Russie mener de front deux programmes aéronautiques de cette ampleur, il convient de noter que Moscou a toujours cherché, ces quinze dernières années, à financer en priorité ses capacités de dissuasion. De plus, il convient de voir l’ensemble de ce renouvellement des capacités stratégiques comme une modernisation incrémentale des capacités industrielles du pays dans ce domaine. Après la remise en vol des vieux Tu-160, le premier vol du Tu-160M2 « 08-04 » hybride marque une étape intermédiaire avant que l’usine KAPO ne sorte de ses chaînes ses véritables premiers nouveaux bombardiers lourds depuis 1993. Une fois l’outil industriel recréé et rôdé sur le Tu-160M2, avec une prise de risque minimale, l’usine de Kazan devrait être en mesure de produire le véritable symbole du renouvellement du bombardement stratégique russe : le PAK-DA.

Entre stratégie déclaratoire et stratégie industrielle, ces nouvelles annonces ne doivent cependant pas cacher le réel dynamisme de l’industrie aéronautique russe, qui continue d’innover et de se moderniser malgré un contexte économique difficile, particulièrement dans le domaine stratégique de la dissuasion nucléaire et des capacités de frappe à longue portée.

Les blindés de combat d’infanterie russes bientôt équipés d’un canon de 57 mm ?

La nouvelle génération de véhicules blindés de combat d’infanterie russes entrera en service entre 2020 et 2021. Elle se compose de 3 blindés : Le T15 armada chenillé de 55 tonnes, le Kurganet 25 chenillé de 30 tonnes, et le Boomerang en version 8×8 de 25 tonnes. Jusqu’à présent, ces 3 blindés étaient présentés équipés d’une tourelle Epoch, portant un canon principale de 30 mm, une mitrailleuse de 7,62mm et deux tourelle pour quatre missiles anti-chars de type Hornet-EM. Mais cette configuration pourrait bien, prochainement, être remplacée par la nouvelle tourelle automatique AU-220M conçue par les bureaux d’étude Burevestnik Central Research Institute, filiale de la société Uralvagonzavod spécialisée dans la fabrication de blindées.

C’est en tous les cas l’objectif de Georgy Zakamennykh, le CEO de Burevestnik, s’exprimant devant l’Agence Tass lors du salon DefExpo 2020 qui se tient actuellement en Inde. Mais cette hypothèse a également retenu l’attention de l’etat-major russe, qui avait déjà exprimé son intérêt pour cette nouvelle tourelle, et les performances de ce nouveau canon.

Tourelle 57mm T15 Armata Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Gros plan sur la tourelle AU-220M montée sur un T15 Armata. Remarquez les deux missiles Ataka-B à droite de la tourelle.

Concrètement, la tourelle AU-220M est entièrement automatisée, et peut remplacer la tourelle Epoch sans changements majeurs au niveau du blindé lui-même. Elle est équipée d’un canon de 57mm doté de 80 obus, portant à 14,5 km avec une cadence de tir de 80 obus par minute. Initialement conçu pour la lutte anti-aérienne, il peut notamment mettre en oeuvre des obus guidés pour prendre à parti les aéronefs, hélicoptères et drones, ainsi que des obus explosifs et perce-blindage pour les cibles terrestres. Selon Georgy Zakamennykh, ce canon peut détruire tous les types de véhicules blindés existant, à l’exception des chars de combat lourds. La tourelle est également dotée d’une mitrailleuse de 7,62mm, ainsi que d’un lance missile doté de 2 missiles antichars Ataka, portant à plus de 10 km.

Cette nouvelle tourelle arrive au bon moment, puisque la nouvelle génération de véhicules blindés russes entrera prochainement en service, et sera donc disponible sur le marché internationale. Rostec, qui détient Uralvagonzavod, et principal acteur des contrats d’armement d’exportation russes, pourra dés lors proposer une gamme très complète de véhicules blindés, allant de la version lourde chenillée T14 à la version légère sur roues Boomerang, avec plusieurs solutions d’équipements, allant de la tourelle lourde AU-220M offrant des performances de chars légers et de batterie anti-aérienne, à la simple tourelle equipée d’une mitrailleuse des Boomerang en version transport de troupe, en passant par la tourelle Epoch, qui peut s’avérer suffisante pour de nombreux clients.

BMP Kurganets 25 002 MoD Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le véhicule de combat d’Infanterie Kurganet 25 est équipé de la tourelle Epokha

Les militaires russes ne sont pas les seuls à souhaiter des canons de calibre supérieur pour leurs véhicules de combat d’infanterie. Aux Etats-Unis, l’US Army a entamé la modification d’une partie de son parc de blindés de transport de troupe Stryker pour les équiper d’une tourelle dotée d’un canon de 30 mm, plutôt que de la mitrailleuse de 12,7 mm dont ils étaient préalablement pourvus. Quand aux blindés destinés à remplacer les véhicules de combat d’infanterie Bradley, issus du programme Optionnaly Manned Fighting Vehicle qui rencontre actuellement quelques difficultés, ils devront également mettre en oeuvre un canon de plus important calibre, idéalement 50mm ou plus selon l’US Army.

Le couple franco-britannique avait, à ce sujet, une longueur d’avance sur le marché. A partir de 1994, le britannique BAe et Nexter se rapprochèrent pour developper le canon 40 CTAS, un canon de 40 mm employant des munitions télescopées et pouvant être employé aussi bien contre des cibles terrestres, blindées et aériennes. Ce canon équipe désormais la tourelle T-40 de l’EBRC Jaguar français, ainsi que le MCV-80 Warrior britannique et le futur blindé de reconnaissance Ajax.

La Défense US développe une protection balistique 300 fois plus résistante

Les Méta-matériaux ne cessent de faire bouger les lignes et les certitudes dans de nombreux domaines, et notamment dans celui de la protection balistique et des armures personnelles. C’est au tour désormais de la Florida Atlantic University d’annoncer une percée en la matière, grâce à l’utilisation combinée de polymères textiles et de nano-tubes de carbone, pour réaliser, à terme, une armure personnelle qui serait 300 fois plus résistantes que les meilleures armures personnelles actuellement en service, pour un poids identique.

US orders body armor plates from 3M Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Les protections balistiques sont désormais indispensables à l’équipement du soldat, au même titre que le casque et le fusil d’assaut.

Selon le site defenseone.com, interrogeant Hassan Makfuz, le directeur de recherche de ce projet en collaboration avec le Département de La Défense, l’utilisation conjointe de textiles polyamides et de nano-tubes de carbone permet une dissipation très efficace de l’énergie dégagée lorsqu’un projectile frappe une armure personnelle, rendant le matériaux non seulement plus résistant, mais également plus adapté à cette fonction propre.

Les nanotubes de carbone n’ont pu être synthétisés qu’au début des années 90. Il s’agit d’une structure tubulaire d’atomes de carbone organisée en hexagone. Le tube ainsi créé, qui peut être simple ou multicouche (on parle de feuillets), offre des caractéristiques physiques exceptionnelles, notamment une résistance 100 fois supérieure à celle de l’acier, pour une masse d’un sixième de celui-ci. En outre, ils offrent des caractéristiques de conductivité électrique variants selon la géométrie des atomes dans le tube lui même.

tubes nanocarbone gif Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Visualisation 3D de l’organisation hexagonales des atomes de carbone dans un nanotube de carbone

Outre la résistance des nanotubes de carbone, c’est leur conductivité thermique extrême qui doit être mise en oeuvre dans les travaux de la Florida Atlantic University, pour dissiper l’énergie emmagasinée par un projectile et transférés à l’armure lors de l’impact. En transformant l’énergie cinétique en énergie thermique sous forme de chaleur, puis en la répartissant sur l’ensemble de l’armure par l’interaction entre les nanotubes et les polymères textiles, l’ensemble de l’armure devient un gigantesque dissipateur thermique refroidit par l’air atmosphérique. Cela permet, entre autre, de réduire le choc reçu par le porteur de l’armure.

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Parmi les applications des méta-matériaux en cours de developpement, la DARPA étudie la possibilité d’extraire l’eau de l’air atmosphérique avec une consommation énergétique minimale

Les exemples d’utilisation des méta-matériaux dans des projets miltaires ne cessent de se multiplier. Beaucoup concernent les armures personnelles et le blindage, en cherchant à associer une meilleure protection à un poids réduit, comme c’est le cas en Chine , ou à l’Université de Buffalo pour le compte de l’US Army. Les autres axes de recherche concernent la furtivité, la résistance à la chaleur (notamment dans le cas des armes hypersoniques), ou des sujets plus inattendus comme l’extraction de l’eau présente dans l’air atmosphérique.

Les britanniques retrouvent enfin leur patrouille maritime !

En 2010, le gouvernement britannique décida d’annuler le programme MRA4, une version améliorée et modernisée de l’avion de patrouille maritime Nimrod, en service depuis 1969 dans la Royal Air Force pour assurer les missions de surveillance des espaces maritimes, de lutte anti-surface et surtout de lutte anti-sous-marine, notamment dans les eaux très disputées de la mer du Nord et de l’Atlantique Nord. Et lorsqu’en 2011, le Nimrod effectua son dernier vol, les forces britanniques perdirent toutes les capacités, mais également les savoir-faire, qu’elles avaient acquis et patiemment développées depuis la seconde guerre mondiale, et qui en faisait une des forces anti-sous-marines les plus expérimentées de l’OTAN.

En 2016, face au renouveau de la flotte sous-marine russe, et le retour des tensions opposants Moscou et l’occident, Londres dû se résoudre à commander en urgence un remplaçant au Nimrod, en l’occurence 9 des nouveaux P8 Poseidon de Boeing, qui venait d’entrer en service dans l’US Navy. Le premier de ces appareils arriva ce 4 février sur l’aérodrome de Kinloss, en Ecosse, qui fut la base d’opération des Nimrod de la RAF pendant toute la guerre froide, dans l’attente de la fin des travaux de modernisation de la base de Lossiemouth, à 20 km de là, sur la cote de la mer du Nord. Le trésors britannique aura déboursé 3 Md£ pour l’ensemble des 9 appareils, les équipements de maintenance, les armements nécessaires et l’entraînement des personnels.

RAF Hawker Siddeley Nimrod MR2P 801 Lofting 1 Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense

Le P8 Poseidon de Boeing rompt avec la conception traditionnelle de la patrouille maritime, telle qu’elle a été faite depuis les années 50. Contrairement aux Altlantic et Orion de génération précédentes, le P8 est dérivé d’un avion de ligne moyen-courrier, en l’occurrence le Boeing 737. Il en ressort un appareil disposant d’une vitesse et d’un rayon d’action très supérieurs vis-à-vis des appareils à turbopropulseurs. Il dispose également d’une plus grande capacité d’emport, et d’une puissance électrique supérieure, permettant de mettre en oeuvre des détecteurs plus puissants, dont le radar AN/APY-10. En revanche, et comme beaucoup d’officiers de Marine l’ont fait remarqué, le P8 évolue en moyenne altitude, et non à très basse altitude comme ces ainés.

En effet, l’Orion comme l’Atlantic, et même Nimrod, avaient pour habitude d’évoluer à faible vitesse et au raz des flots, parfois à seulement 30 m / 100 pieds des vagues, afin notamment de pouvoir employer leur détecteur d’anomalie magnétique (MAD) capable de détecter les variations du champs magnétique dû a la présence d’une masse métallique, en l’occurence un sous-marin en plongée. Si le P8 peut déployer des drones pour effectuer les recherches MAD à basse altitude, évoluer en moyenne altitude le rend toutefois beaucoup plus facile à détecter, que ce soit par les systèmes d’autodéfense anti-aériens dont disposent désormais les sous-marins, mais également pour des intercepteurs ou des navires de surface chargés de protéger les submersibles, ou plus simplement d’éliminer les avions de soutien de l’adversaire, comme les ravitailleurs, les Awacs et les avions de patrouille maritime.

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Il semble toutefois que la configuration retenue par le P8 américain finissent par faire l’unanimité malgré ces réserves, puisque plusieurs pays réputés pour leurs compétences en matière de lutte anti-sous-marine en reproduisent le modèle, que ce soit la Japon avec le P1, le couple franco-allemand avec le programme MAWS, et la Russie avec la version de patrouille maritime dérivée du Tu-204 récemment annoncée.

L’arrivée du premier P8 sur le sol britannique ne signifie pas la reprise des missions de patrouille maritime. En effet, le 120eme Squadron, première unité à recevoir l’appareil, ne sera opérationnel qu’en 2024, soit 13 ans après le retrait du dernier Nimrod. Dans l’intervalle, ce sont les P3 et P8 de l’US Navy et de la Royal Canadian Air Force, ainsi que les Atlantique 2 de la Marine Nationale, qui assureront la surveillance des zones britanniques, comme ils le font depuis 8 ans déjà. L’exemple de la patrouille maritime britannique montre de façon très explicite les conséquences d’un abandon, même temporaire, de capacités opérationnelles, sur les savoir-faire d’une force armée. En moyenne, il faut 4 années pour récupérer les savoir-faire perdus en une seule année, et ce paradigme est souvent oublié dans les arbitrages politiques avec pour seule justification, des considérations budgétaires à court terme. Ce qui est vrais pour les forces armées l’est également pour les industriels, avec des couts induits qui, très souvent, dépassent de beaucoup les économies espérées lors de ces arbitrages budgétaires comme ce fut le cas concernant nombreux programmes dont la diminution des volumes n’entraina, au final, aucune économie budgétaire (FREMM, hélicoptère Tigre, Rafale …)

Un Growler de l’US Navy prend le contrôle à distance de deux autres chasseurs

L’US Navy a récemment révélé qu’elle avait opéré deux chasseurs EA-18G Growler sans pilotes, ces derniers étant contrôlés par l’équipage d’un troisième Growler. Les quatre vols, qui se sont déroulés à la fin 2019, marquent une véritable première, aucun chasseur embarqué n’ayant auparavant effectué de vol autonomes en formation, encore moins contrôlée par un autre appareil en vol. Test technique avant tout, cette démonstration lève toutefois le voile sur l’avenir des opérations aériennes de l’US Navy.

En coopération avec Boeing, l’US Navy a procédé à la modification de trois chasseurs biplaces Growler. Ces appareils, dérivés du Super Hornet, sont conçus pour la guerre électronique et disposent de base de capteurs, de systèmes de communication et de calculateurs particulièrement avancés. Ces trois appareils auraient ainsi été modifiés afin de pouvoir supporter une architecture numérique ouverte. Cette dernière offre plus de souplesse à leurs calculateurs, permettant à l’avion d’opérer aussi bien de manière autonome que pilotée à distance, ainsi que des liaisons de données robustes.

EA18 Growler Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le EA-18G est le seul avion spécifiquement dédié à la guerre électronique en service dans les forces américaines.

Ces modifications ont donc permis à deux appareils d’opérer en tant que systèmes aériens non-pilotés (UAS), gérés à distance par l’équipage du troisième. Une vingtaine de missions simulées auraient été réalisées au cours des quatre vols, sans que l’US Navy n’en précise la nature. Impossible donc de savoir si le Growler a été sélectionné parce que la Navy souhaitait tester des missions de guerre électronique à distance ou parce que le vecteur se prêtait plus facilement à l’intégration de l’architecture numérique nécessaire aux essais. Sur les plans techniques comme opérationnels, l’intérêt de cette campagne d’essais apparaît toutefois évident.

En premier lieu, il s’agit pour Boeing et l’US Navy de tester l’utilisation combinée d’avions de combat et de drones aériens, que ce soit pour des opérations de combat déporté ou de soutien et d’accompagnement des avions d’arme. L’intégration poussée de chasseurs et d’UAV (drones aériens) et UCAV (drones aériens armés) est au cœur de tous les nouveaux programmes d’avions de combat, aux USA (avions de 6ème génération) comme en Europe (Tempest, SCAF), au point que l’on parle désormais de développer des « systèmes » pouvant donc comprendre plusieurs vecteurs plutôt que des « véhicules » seuls.

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Le programme Tempest alliant Grande Bretagne, Italie et Suède travaille également sur la dronisation des appareils pour effectuer les missions les plus périlleuses

Lors de ces essais, la capacité à transformer des avions de combat en systèmes optionnellement pilotés ne semble apparaître qu’au second plan des priorités de Boeing et de la Navy, derrière les seules problématiques de contrôle à distance et d’interaction entre les vecteurs. Il ne s’agit pourtant pas d’un point de détail, loin de là. La possibilité d’utiliser des avions de combat directement comme des UCAV pour les missions les plus périlleuses est également au cœur des nouveaux programmes aériens, l’idée ayant été évoquée aussi bien pour le Tempest britannique que pour le bombardier lourd B-21 Raider. Une telle idée serait sans doute encore plus cruciale pour la Navy, qui ne dispose pas d’un volume illimité dans les soutes de ses porte-avions. Si des UAV et UCAV purs seront sans aucun doute intégrés à l’avenir dans les Carrier Air Wing, l’idée de pouvoir les compléter par des chasseurs optionnellement pilotés sans réduire la taille des escadrons de combat classiques doit tout de même être envisagée très sérieuement.

Dans tous les cas, qu’il s’agisse de tester le contrôle à distance de drones ou la pilotabilité optionnelle des avions de combat, l’idée principale pour la Navy reste toujours la même : trouver des solutions pour continuer d’opérer dans des environnements de plus en plus contestés en contournant les problèmes de portée opérationnelle et de survivabilité de ses chasseurs actuels.

Skyborg US AFRL Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le Skyborg de Boeing est au coeur du programme « Loyal Wingmen » réalisé en partenariat avec l’Australie

Pour Boeing, ces essais permettent d’étendre encore le potentiel opérationnel théorique de sa famille Super Hornet, qui continue à séduire l’US Navy malgré l’arrivée imminente du F-35C, auquel l’US Navy n’a jamais apporté un soutien indéfectible. De plus, cette démonstration technologique fournira à l’avionneur américain des données intéressantes pour le développement de son Loyal Wingman, réalisé en Australie, et conçu pour accompagner les raids de chasseurs conventionnels. A long terme, l’idée pourrait ainsi être de développer une architecture ouverte universelle permettant d’intégrer facilement tous types de drones à n’importe quel avion de combat, voire de permettre à n’importe quel chasseur ou bombardier de pouvoir être optionnellement piloté par un autre appareil doté de cette fonctionnalité.

De manière plus prosaïque, si cette démonstration n’a pas, pour l’instant, vocation à servir à autre chose que des essais d’architecture informatique et d’intégration de systèmes, elle ouvre tout de même la voie à un élargissement des capacités opérationnelles du Super Hornet vers le spectre des missions sans pilote. Il pourrait ainsi s’agir d’une solution intérimaire, relativement peu coûteuse, en cas de retards du programme F/A-XX qui vise au remplacement des premiers Super Hornet. Dans les faits, l’aéronavale américaine (NAVAIR) peine déjà aujourd’hui à financer parallèlement le Super Hornet Block III, les F-35B et C, le CMV-22 et le CH-53K qui commencent à intégrer les escadrons de la Navy et des Marines. Le développement d’un nouveau chasseur lourd à très long rayon d’action F/A-XX, que beaucoup dans l’US Navy auraient préféré financer à la place du f-35C, apparaît pour l’heure sérieusement compromis. La capacité à opérer à distance des Super Hornet et/ou des Growler, soutenus par des MQ-25 ou des Super Hornet en configuration ravitailleur, pourrait ainsi permettre de conserver une certaine pertinence à longue distance pour les porte-avions, qui voient leur utilisation de plus en plus contestée face à l’émergence de menaces balistiques et hypersoniques.

FA XX US Navy Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le financement du programme F/A-XX de l’US Navy est encore loin d’être acquis

Plus près de nous, de telles avancées technologiques interrogent sur l’avenir de l’aéronavale française. S’il est, pour le moment, confirmé que le SCAF devrait pouvoir embarquer sur le(s) futur(s) porte-avions français, celui-ci n’est pas attendu, vraisemblablement, avant la fin de la prochaine décennie. Dans l’intervalle, aucun plan précis n’a été dévoilé en matière de drones embarqués en complément du Rafale M. Mais, même si de telles ambitions émergeaient, l’annulation précoce de la variante biplace du Rafale naval, le Rafale N, tendrait tout de même à réduire les capacités de contrôle à distance, qui ne semblent pour l’instant envisagées aux États-Unis qu’à partir de plateformes biplaces, pour d’évidentes questions d’interface homme-machine et de charge de travail. Le SCAF, notamment dans sa version navale, pourrait ainsi être délivré principalement en version (optionnellement ?) biplace, à moins que les avancées attendues en matière d’autonomisation des drones et d’interface ne permettent à un pilote seul de gérer une flotte entière de « loyal wingmen », en plus de son propre appareil.

Le Char léger chinois Type 15 montre ses capacités

Au milieu des années 80, en pleine guerre froide, le groupe industriel allemand Krauss Maffei Wegman, associé à la Bundeswehr, l’Armée de terre d’Allemagne Fédérale, réalisa un film promotionnel pour son nouveau char lourd Leopard 2, montrant le blindé évoluer sur un terrain accidenté en maintenant un verre de bière sur un petit socle posé en bout de canon, sans en renverser une goutte. Le constructeur chinois Norinco, aujourd’hui la plus grande entreprise mondiale spécialisée dans la construction de véhicules blindés, s’est très probablement inspiré de cette campagne vieille de 35 ans, pour faire la démonstration des performances de son nouveau char léger Type 15, qui est entré récemment en service dans l’Armée Populaire de Libération.

Cette fois, ce n’était pas un verre de bière, mais un obus de 30 mm qui était posé en bout de canon, alors que le char évoluait et que sa tourelle maintenait une visée fixe. Et si un obus ne peut déverser, sa base de seulement 3 cm a rendu l’exercice des plus difficiles. L’objectif de cette démonstration était naturellement de montrer que l’écart entre les chars occidentaux et les productions chinoises avait été comblé, de sorte à lever les dernières appréhensions de potentiels clients à l’exportation de ces blindés, auprés desquels le blindé est commercialisé sous la désignation VT-5.

Cette vidéo montrant un Leopard 2 allemand évoluer en tenant un verre de bière en bout de canon avait fait le tour du monde dans les années 80.

Long de 6,5m et haut de 2,5 m pour une masse de combat de 37 tonnes, le Type 15 a des dimensions très proches de celles des dernières versions du char français AMX-30, comme le Brenus. Et comme ce dernier, son armement principal est constitué d’un canon rayé de 105 mm. Mais le Type 15 est bien d’une génération toute autre que le vénérable blindé français. Très automatisé, il n’est servi que par un équipage de 3 personnes, notamment grâce à un canon à chargement automatique. La conduite de tir et les éléments optroniques sont également parfaitement modernes. Et comme souvent avec les blindés chinois, la puissance du moteur est importante, développant 1000 cv et offrant un rapport puissance poids de 30 cv par tonne, la ou le brenus plafonnait à 22 cv par tonne, comme le Char Leclerc du reste.

L’Armée Populaire de Libération a officiellement présenté le Type 15 lors du défilé militaire célébrant le 75ème anniversaire de la création de la République Populaire chinoise, le 1er octobre 2019. Le nombre de ces blindés en service n’est pas communiqué, mais l’APL a déjà annoncé qu’il avait été déployé dans la région des hauts plateaux himalayens, zone de tension permanente avec le voisin indien. En outre, une version portant un camouflage jungle a pu être observer, laissant penser que le blindé pourrait également être déployé dans le sud du Pays, en zone subtropicale. Plus légers que les chars de combat Type 96 et des nouveaux Type 99 chinois, le Type 15 est effectivement destiné à opérer sur des terrains impraticables par des blindés dépassants les 50 tonnes.

Le VT4 est derive du T99 en service dans lAPL Actualités Défense | CIWS et SHORAD | Contrats et Appels d'offre Défense
Le VT4 est la version export du char lourd Type 96 chinois. Il a déjà été commandé par la Thaïlande et le Pakistan

Plusieurs forces armées, en dehors de l’APL, envisagent l’acquisition de chars « légers » comparables au Type 15. C’est le cas des Etats-Unis, avec le programme Mobile Protected Firepower de l’US Army qui souhaite acquérir 500 exemplaires d’un char d’une masse de 40 tonnes, armés d’un canon de 105 mm et proposant une plus grande souplesse et une plus grande mobilité que les très puissants, mais très lourds, Abrams M1A2. Le première unité mettant en oeuvre ce nouveau char devra être équipée en 2025.