jeudi, décembre 4, 2025
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Les sanctions occidentales menacent plusieurs programmes de défense turcs

La portée des sanctions européennes concernant les livraisons d’armes et de systèmes de Défense à la Turquie suite à l’offensive menée contre les forces kurdes du YPG dans le nord de la Syrie, et l’acquisition de batteries de systèmes anti-aériens S400 auprés de la Russie, a fait l’objet de nombreuses interrogations. Pourtant, il semble que ces mêmes sanctions menacent désormais l’exécution de plusieurs programmes de défense majeurs de l’industrie de défense turque. Nous avons déjà fait état des conséquences d’un probable refus de la France de livrer certaines technologies dans le cadre du developpement d’un système anti-aérienne dérivé sur SAMP-T Mamba franco-italien. Mais deux autres programmes critiques sont désormais menacés de retards très importants, alors même qu’Ankara menace désormais de fermer les bases de l’OTAN sur son sol si les sanctions n’étaient pas levées.

Ainsi, le motoriste allemand MTU a suspendu la livraison des moteurs diesels devant équipés le nouveau char de combat lourd Altay développé par la firme Otokar en coopération avec le Qatar et l’aide du sud-coréen Hyundai. Dans le même temps, la transmission du char, conçue en Allemagne par la société RENK, a également été suspendue par Berlin. Or, la production industrielle de ce blindé devait démarrer incessamment sous peu, tant pour équiper les forces turques que qatari, ces derniers ayant commandé 250 exemplaires.

T129 Atak Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
L’hélicoptère de combat T-129 ATAK est une version locale modifiée du A-129 Mangusta italien

La production de l’hélicoptère de combat ATAK T-129, un des symboles de l’industrie de Défense turque, devra également être suspendue, la société LHTEC, une joint-ventre de l’anglais Rolls-Royce et de l’américain Honeywell, ayant également suspendu la livraison des turbines T800-4A qui équipent l’appareil. Cette fois c’est d‘outre atlantique que la sanction est venue, cette turbine entrant dans le cadre de la législation ITAR. L’appareil est déjà en service dans les forces armées turques, qui devait recevoir plus de 20 nouveaux exemplaires en 2020. Les livraisons des appareils vers les clients internationaux, dont le Pakistan qui a commandé 30 T-129 pour 1,5 Md$, est également menacée.

L’industrie turque avait pris les devant en entamant le developpement local d’un appareil propulsif et d’une transmission pour le char Altay, et d’une turbine pour les hélicoptères comme le T-129. Toutefois, ni l’un ni l’autre ne sont aujourd’hui opérationnels, et ne le seront pas, selon toutes vraisemblance, avant plusieurs années. Ainsi, la turbine pour hélicoptère TS1400 dont la conception a débuté en 2017 n’entrera en production qu’en 2024, et les délais concernant le nouveau groupe propulsif de l’Altay, dont la conception a débuté en 2018, n’ont pour l’heure pas été communiqués.

Maquette du programme TFX Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Le programme TF-X est au coeur des ambitions turques concernant le developpement d’une industrie de défense de premier plan, et d’une indépendance technologique et stratégique

Le developpement du TF-X, l’appareil de « 5ème génération » développé par Ankara avec l’assistance des britanniques BAe et Rolls-Royce, semble ne pas encore avoir subit les contre-coups de cette série de sanctions européenne. Mais les autorités turques ont d’ores et déjà annoncé pouvoir se rapprocher de Moscou ou de Pékin le cas échéant. Suite à l’annulation de la livraison des 100 F35A commandés par la Turquie annoncée par Washington en réponse à l’acquisition des S400 russes, le programme TF-X est devenu le pivot de la modernisation des forces aériennes du pays dans la décennie à venir. Bien que les informations soient contradictoires à ce sujet, il semblerait cependant que si la sanction devait être maintenue, Ankara entendrait bien se retourner vers Moscou pour acquérir des avions de combat Su-35s à court terme, et éventuellement des Su-57E ultérieurement, tout en invitant les industries russes à s’impliquer dans le developpement du TF-X.

La Chine développerait un pod de protection laser pour ses aéronefs

Selon le site globaltimes.cn, citant le site spécialisé sur les équipements de défense chinois weain.mil.cn, les armées chinoises auraient entrepris le developpement d’un « Pod d’attaque laser » destiné à équiper les aéronefs en service. Il apparait que selon la terminologie employée, ce pod serait probablement destiné à protéger ces mêmes aéronefs en interceptant les missiles air-air ou sol-air les visants grâce à un rayon laser de haute puissance, et non d’un système de guidage pour les munitions air-sol.

Cette annonce n’est pas sans rappeler le système SHIELD en developement dans l’US Air Force, destiné lui aussi à agir tel un système de protection anti-missiles actif, ou Hard-Kill, pour protéger ses aéronefs et notamment ses bombardiers stratégiques. En revanche, les allégations faites par l’article chinois concernant la destruction d’aéronefs adverses par un tel système sont probablement très exagérées. En effet, pour être efficace contre un aéronef sur des délais d’exposition suffisamment courts, un tel laser devrait avoir une puissance excédant les 500 Kw, dépassant les capacités de production d’énergie électrique des aéronefs actuels.

SHIELD US Air Force Laser Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Vue d’artiste du programme SHIELD de l’US Air Force

En revanche, un laser de 100 ou 150 Kw pourrait s’avérer efficace pour éliminer les missiles menaçant un appareil, et un système de 20 Kw pourrait neutraliser l’autodirecteur infrarouge de nombreux systèmes à courte portée, comme le Stinger américain, ou le Mistral français. En effet, si la chaleur dégagée par le faisceau laser n’est pas suffisante pour détruire le missile, le dégagement de chaleur autour de l’autodirecteur rendrait le missile aveugle, neutralisant ses capacités à viser une cible.

Reste qu’il faudra tout de même prendre avec prudence cette déclaration, car le developpement et le déploiement d’un tel système est très complexe, et nécessiterait de également modifier les avions porteurs afin de pouvoir produire l’énergie électrique suffisante. En revanche, avec l’apparition de missiles à très longue portée, destinés avant tout à éliminer des avions supports comme les ravitailleurs et les avions de contrôle aérien avancé comme les Awacs, un système laser d’auto-protection pourrait représenter une technologie salutaire pour les forces aériennes employant ces types d’aéronefs évoluant à haute et moyenne altitude, et donc très exposés. Un système plus léger, destiné à répondre aux menaces sol-air portables ou légères en neutralisant les systèmes de guidage infrarouges pourrait, lui, équiper les appareils devant évoluer dans les couches basses de l’atmosphère, au plus prés de sol, là ou ils sont le plus exposés.

m20 m41 trophy aps bubble Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Les systèmes hard-Kill comme le Trophy israélien qui équipera les Abrams américain, améliorent la survivabilité des blindés face aux missiles antichars modernes

A l’instar des systèmes hard-Kill équipant les blindés modernes qui constituent désormais une réponse efficace pour les protéger contre la menace des missiles antichars modernes, remettant le char de combat au coeur du dispositif militaire terrestre après que l’on ait hâtivement préjugé de sa trop grande vulnérabilité, des systèmes comparables, qu’ils emploient des systèmes laser ou des missiles anti-missiles légers, pourraient redorer le blason de certains types d’aéronefs, comme les avions d’appui aérien rapproché comme le A10 ou le Su25, eux aussi jugés trop vulnérables aux menaces modernes. Des exemples à méditer par ceux qui enterrent, là aussi hâtivement, le porte-avions sur l’autel de la menace que représente aujourd’hui les missiles hypersoniques.

Il faudra toutefois attendre d’autres déclarations, ou d’autres fuites, pour évaluer précisément les capacités de ce nouveau système, et sa finalité. Il est cependant interessant de noter qu’une nouvelle fois, des informations laissent penser que les ingénieurs chinois développeraient de nouvelles technologies sur un calendrier très proche de celui des programmes américains et occidentaux. Il est toujours possible de parier sur le manque de maturité technologique de l’industrie de Défense chinoise, ou sur le manque supposé de qualité et d’entrainement de ses forces armées pour compenser le dynamisme technologique actuel de Pékin, mais ces arguments risquent de perdre très rapidement de leur pertinence dans les années à venir. Et à ce moment, il sera probablement très difficile d’espérer rattraper le temps perdu ….

Que va faire Donald Trump face aux frappes iraniennes sur les bases US en Irak ?

Dans la nuit du 8 janvier, vers 2:00 du matin heure locale, l’Iran a mené une attaque contre la base de coalition anti-daesh en Irak d’Al-Asad et celle de l’aéroport d’Idlib, visant des infrastructures à proximité de troupes américaines à l’aide de missiles balistiques. Le nombre de missiles employés varie entre 15 et 20 selon les sources, mais au moins 10 d’entre eux ont frappé la base d’Al-Asad, et un missile le tarmac de l’aéroport d’Idlib. Il semble qu’au moins 4 missiles se seraient abimés suite à des dysfonctionnements. Pour l’heure, aucune victime, ni américaine, ni alliée, ne semble à déplorer.

Video diffusée par les medias iraniens montrant l’attaque par missiles

Cette attaque, non seulement revendiquée mais largement commentée par les autorités et médias iraniens à grand renfort de videos montrant le lancement des dits missiles, est présentée par le ministère iranien des affaires étrangères comme une réponse proportionnée et limitée à l’attaque américaine du 3 janvier ayant couté la vie au général Souleimani, que beaucoup considéraient en Iran comme le N°3 du régime des Mollahs. A ce titre, l’utilisation de missiles balistiques, et non d’une attaque furtive par missiles de croisière et drones d’attaque comme ce fut le cas lors de l’attaque des installations pétrolières saoudiennes de cet automne, est parfaitement révélatrice de la dimension hautement symbolique que portaient ces frappes.

Par ailleurs, considérant la précision supposée des missiles balistiques iraniens, notamment pour les missiles à courte portée comme le Fateh-110 probablement employé ici, on peut s’étonner de l’absence, jusqu’ici, de victimes, ainsi que du nombre limité de missiles tirés. Cette donnée, associée aux déclarations se voulant rassurantes du ministère des affaires étrangères iranien sur le caractère limité et unique de ces frappes, pourrait laisser penser que l’objectif n’était pas de faire des victimes coté américains, mais de mener une action d’éclat à destination de l’opinion publique iranienne elle-même. A noter que les médias iraniens annoncent, eux, plus de 80 victimes parmi les forces américaines.

La réaction du président Trump à cette attaque est, pour l’heure, plutôt mesurée, du fait de l’absence de bilan humain (jusqu’ici).reste à voir si cela perdurera …

Il Il faudra attendre la réponse officielle du président Trump qu’il devrait donner lors d’une conférence de presse ayant lieu dans les heures qui viennent. A moins, évidemment, que Twitter n’ait l’information avant. Mais le contenu somme toute très mesuré de ses premières réactions (sur Twitter) laisse penser que cette dimension ne lui a pas échappé, à lui ou ses conseillés. Reste qu’avec le président américain, et les pressions de la campagne électorale en cours, il est difficile de savoir dans quelle sens tournera le vent dans les heures et jours à venir.

Il est interessant de constater, une fois encore, l’inefficacité des défenses anti-aériennes déployées sur place, comme ce fut le cas en Arabie saoudite. En effet, la base d’Idlib, comme celle d’Al Asad, la plus importante base de coalition en Irak abritant notamment une part importante de la flotte d’hélicoptères de combat déployée dans le pays, sont sensées être protégées par des systèmes Patriot, eux même sensés être efficaces face à des missiles balistiques de courte et moyenne portée, comme ceux employés par l’Iran. Il conviendra d’attendre les rapports officiels sur le sujet, mais pour l’heure, aucun témoignage ne semble indiquer que les défenses américaines aient intercepté un quelconque missile. A noter que selon certains rapports, le missile iranien Fateh-110 emploierait lui aussi une trajectoire semi-balistique, à l’instar de l’Iskander russe ou du N26 chinois, rendant son interception beaucoup plus difficile par les systèmes Patriot et même THAAD.

LArabie Saoudite utilise ses batteries de missiles Patriot pour interecepter les missiles balistiques de conception iranienne lances par les rebelles Houti au Yemen Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Une nouvelle fois, les systèmes Patriot semblent ne pas avoir pu s’opposer aux frappes iraniennes

L’annonce de ces attaques provoqua un vent de panique sur les marchés boursiers à l’ouverture des places asiatiques puis européennes, avec un bon de plus de 4% des prix du pétrole et du gaz, et de 1% des valeurs refuges comme l’Or. Il semble toutefois que l’absence de réactions excessives de la part des deux protagonistes jusqu’ici ait permis d’atténuer ces effets, et la hausse des prix de l’énergie était, à midi heure de Paris, sous la barre des 1%. Cette réaction épidermique montre toutefois la nervosité des marchés, et les conséquences qu’auraient une dégradation de la situation sécuritaire régionale.

A l’heure actuelle, la crise américano-iranienne semble avoir atteint son point d’inflexion. Soit ira-t-elle vers un apaisement progressif si les deux parties décidaient de ne pas jouer l’escalade, soit de dirigera-t-elle vers un embrasement régional et potentiellement au delà. Cela dépendra, pour beaucoup, de la réponse qu’apportera le président américain lors des prochaines heures…

Maj 1 : Comme nous l’avions supposé, l’attaque iranienne avait été annoncée de sorte à ne pas faire de victime, par l’intermédiaire du premier ministre iranien qui fut informé peu après minuit de l’attaque à venir. Ceci explique l’absence de victime, et la réponse très mesurée de Donald Trump. Par contre, le fait que l’information ait fuité risque de se retourner contre les autorités iraniennes qui présentèrent l’attaque comme « une gifle donnée aux américains ».

Le Cambodge est-il la plate-forme d’expérimentation de la conquête chinoise ?

Il y a moins de 5 ans, les autorités chinoises juraient leurs grands dieux que jamais elles ne déploieraient de base militaires en dehors du pays, tout en critiquant copieusement l’attitude américaine à ce sujet. Pourtant, entre l’été 2016 et juin 2017, la Chine construisit une base de premier plan à Djibouti, permettant de recevoir aéronefs et grands navires comme les navires d’assaut Type 071, et y déploie façon permanente une force de 10.000 hommes depuis cette date. En début d’année 2019, c’est une base de communication spatiale qui fit son apparition en Patagonie, dans le sud de l’Argentine. Au cours de la même année, plusieurs rapports firent états du renforcement de la présence chinoise dans la base navale pakistanaise de Gwadar, même si pour l’heure, le basculement de cette base sous pavillon chinois n’ai pas été avéré. D’autres bases chinoises sont apparues ces dernières années en Afrique et le long des nouvelles routes de la Soie. Mais ceci n’est rien en comparaison du Cambodge.

En effet, Pékin a entrepris des travaux colossaux dans l’ancienne colonie française déjà lourdement éprouvée par le règne sanglant de Pol Pot et des Khmers rouges à la fin des années 70. Simultanément, les autorités du pays concédèrent aux entreprises chinoises un immenses projet portuaire dans la région de Dara Sakor couvrant à lui seul 20% des cotes du pays, et un aérodrome majeur, disposant d’une très longue piste d’atterrissage de plus de 3000 m, apparut dans l’interieur des terres en pleine foret dans la même région. Ces deux projets ont fait l’objet d’importants investissements venus de Chine, et comme souvent, d’une concession de 99 ans accordé par les autorités de la nation hôtesse.

base spaciale militaire las lajas argentine Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
La base spatiale militaire chinoise de las Lajas en Patagonie

Mais l’analyse des infrastructures construites laisse préfigurer des objectifs bien différents des ambitions commerciales mises en avant dans les présentations publiques officielles. Ainsi, les infrastructures portuaires disposent non seulement d’une capacité d’accueil de navires de combat, mais de forces pouvant être déployées dans l’immense concession territoriale accordée par Phnom Penh. De même, la piste construite présente des dimensions compatibles avec l’accueil d’avions de combat et notamment de bombardiers à longue rayon d’action, et dispose des caractéristiques typiques de la mise en oeuvre de ce type d’aéronef, comme les zones de demi-tour en bout de piste. Or, le Cambodge dispose d’une position privilégiée vis-à-vis du Golfe de Thaïlande, jugé stratégique tant pas la Chine que l’Inde et les occidentaux. Avec de telles infrastructures, les forces chinoises pourront s’imposer sans mal dans la région.

Au delà des infrastructures elles-mêmes, le Cambodge correspond à l’archétype des pays visés par la Chine pour les intégrer dans sa grande alliance Indo-Pacifique, représenté par l’Organisation du traité de Shanghaï. Le pays est pauvre, et ne parvient pas à trouver les financements suffisants sur la scène internationale pour sortir de cette pauvreté par, par exemple, de vastes programmes d’infrastructures ou d’éducation. Le pays est également une dictature, puisque son premier ministre, Hun Sen, est au pouvoir depuis 1998 et n’a aucune intention de le quitter, même s’il faut, pour cela, ne guère respecter les droits de l’homme et les libertés individuelles. Ce couple, par ailleurs loin d’être exceptionnel dans le Monde, constitue la cible privilégiée pour le « modèle chinois » que le président Xi Jinping ne cesse de promouvoir.

xi jinping hun sen Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Le premier ministre cambodgien Hun Sen et le président Xi Jinping se sont rencontrés plus de 7 fois depuis l’élection de ce dernier à la magistrature suprême chinoise

La stratégie chinoise est à l’image de son offre, simple et efficace. Il s’appuie sur son propre exemple, ayant permis au pays de devenir en 30 ans la seconde puissance économique et militaire mondiale, ainsi que sur le contre-exemple soviétique, dont l’effondrement sous couvert de démocratie a engendré, selon le discours proposé, un effondrement économiquement et social bien plus dommageable. La Chine propose un modèle de developpement économique rapide dans une société structurée avec un pouvoir fort, et très peu de place pour toute forme de contestation. Le contrat social repose sur la garantie (supposée) d’une amélioration rapide des conditions de vie de la population, et la possibilité de s’enrichir, contre l’abandon de toute revendication politique. Ce modèle a également l’avantage de consolider la pérennité du pouvoir en place, tout en promettant des lendemains qui chantent, et donc une image internationale respectable.

Pour accroitre l’attractivité de son offre, Pékin propose évidemment des conditions économiques alléchantes, d’autant plus alléchantes que la corruption est importante dans le pays. Le modèle intègre également une solution clé de main de maintien de l’ordre, avec le controle des communications et réseaux sociaux, l’équipement et l’entrainement des forces de sureté, ainsi qu’un accès privilégié au marché chinois, que ce soit vis-à-vis des exportations de matières premières que de la promotion du tourisme dans le pays vis-vis de la plus importante classe moyenne à l’échelle mondiale. Et cela marche redoutablement bien. Ainsi, le Cambodge, qui il y a 6 mois demandait encore aux Etats-Unis des crédits pour l’entretien des quais et infrastructures de la base navale de Ream, abritant un port en eaux profondes, a décliné la proposition faite par l’attaché naval américain quelques mois plus tard, arguant n’en avoir plus la nécessité. Dans le même temps, les fuites concernant la possible concession de cette base pour 30 ans à la Marine Chinoise n’avaient cessé d’enfler, tout comme l’aide militaire chinoise pour la modernisation des forces cambodgienne, qui atteignait déjà 100 m$ en 2018.

Corvette type 056 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
La Marine chinoise dispose de plus de 60 corvettes Type 056, dont un grand nombre sont équipés pour la lutte anti-sous-marine côtière, permettant de déployer des forces capables ayant un réel potentiel militaire dans les bases en préparation le long de la route de la Soie

Si le cas cambodgien apporte, comme il semble, des résultats probants, il faudra s’attendre à voir cette méthode se répéter, notamment vers de nombreux pays africains traditionnellement proches de la sphère d’influence française ou britannique. Faute d’avoir su accompagner leurs anciennes colonies sur la voie de la démocratisation, sans pour autant assumer pleinement le soutien à des régimes dictatoriaux, les européens, comme les américains, ont probablement créé le terreau fertile sur lequel le modèle chinois pourra prospérer. Malheureusement, aujourd’hui, il semble très difficile, si pas impossible, pour la France, la Grande-Bretagne, ni même les Etats-Unis, de s’y opposer efficacement.

La Turquie dénonce l’obstruction française à son programme de défense anti-missiles

Au début de l’année 2018, les autorités turques signèrent une lettre d’agrément avec le consortium Eurosam rassemblant la France et l’Italie autour du programme Aster, afin d’étudier la mise en oeuvre d’un système anti-missiles balistiques avancé dérivé su système SAMP-T (Sol Air Moyenne Portée – Terre) en service dans les armées des deux pays. Alors qu’Ankara commençait à percevoir ses batteries de systèmes S-400 à l’été 2019, ce contrat apparaissait comme une alternative permettant à l’OTAN de garder un pied dans La Défense anti-aérienne et anti-missile au dessus de la Turquie.

Mais depuis, les relations se sont grandement détériorées entre Paris et Ankara, suite notamment à l’intervention turque dans le nord de la Syrie pour y déloger les alliés kurdes du YPG aux cotés desquelles les forces françaises engagées contre Daesh en Syrie ont combattu depuis 2015. En outre, à plusieurs reprises, les autorités turques ont menacé ces mêmes forces françaises, en dévoilant notamment leurs positions. La situation ne s’est évidemment pas améliorée lorsque le Président Macron a pris fait et cause pour l’alliance entre la Grèce et Chypre pour contrer les ambitions turques concernant les réserves de gaz découvertes à proximité de l’ile ionienne. Lors du dernier sommet de l’OTAN, le président français a ainsi exprimé vivement son agacement de voir la Turquie agir de manière aussi unilatérale, en mettant en danger les forces alliées mais également l’intégrité de ses voisins, et en s’équipant de materiels auprés d’une puissance que l’OTAN désigne comme un adversaire potentiel, et qui désigne cette dernière comme son adversaire principal. Déclarations qui déclenchèrent l’ire du président Erdogan, ainsi qu’un torrent de propos bien peu diplomatiques.

E.Macron A.Tsipras et N.Anastadiades au EU Med7 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
E.Macron, A.Tsipras et N.Anastadiades à la conférence Europe Méditerranée en juin 2019 ont rappelé leur attachement à l’intégrité territoriale de la république de Chypre

Si la France avait suspendu, comme la majorité des pays européens, ses exportations d’armes (somme toute très modestes) vers Ankara suite à l’invasion du nord de la Syrie, cela ne concernait que les systèmes pouvant être employés au cours de cette opération militaire. Il semble désormais que Paris veuille franchir un nouveau pas, puisque selon le ministère turc de La Défense, la France refuserait des licences d’exportation concernant le programme confié à Eurosam. A noter que pour l’heure l’information n’a pas été confirmée par les autorités françaises.

Mais une telle décision n’aurait rien de surprenante, au contraire ! En effet, le système SAMP-T et les missiles Aster sont au coeur des capacités de déni d’accès et de défense anti-aérienne des forces françaises. Le système équipe également, dans sa version navale PAAMS, les frégates de défense aérienne Forbin et Chevalier Paul, les frégates FREMM de la classe Aquitaine, ainsi que les futures frégates de la classe Alsace et du programme franco-grec FDI. Transférer de telles licences reviendrait donc à conférer à Ankara la capacité de déjouer les systèmes de défense de la flotte française qui pourrait être déployée autour de Chypre, ou au large de la Syrie. Cela ferait également peser une menace sur les capacités de défense des frégates FDI que la Grèce souhaite acquérir, et qui doivent assurer la protection de la mer Egée et de l’ensemble des iles grecques s’y trouvant. Dans le même temps, les forces turques, qui emploient également des systèmes S400 russes, resteraient en capacité de se protéger. Avec les tensions importantes qui sont apparues ces derniers mois entre la France et la Turquie, et le rapprochement opéré par Paris d’avec Athènes sur les questions de défense, ce serait donc la poursuite de ce programme sensible qui apparaitrait comme aberrant.

S400 Turquie livraison Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Livraison des premières batteries de systèmes S400 russes à la Turquie en juillet 2019

Mais Ankara ne semble pas démunie, puisque le ministère de La Défense a d’ores et déjà annoncé qu’il entendait, si la France devait persister, poursuivre le developpement de son programme avec le seul soutien de l’Italie, qui visiblement ne partage pas les réticences françaises concernant les dernières actions turques, pas même le prochain déploiement probable de forces turques en Libye, suite à l’accord donné par le parlement turc il y a quelques jours pour une telle intervention. Rome ne s’étant pas exprimée non plus sur le sujet, on ignore pour l’heure si cette déclaration repose sur des fondements solides, ou si elle n’a pour seul but que de créer la zizanie entre les deux alliés européens.

Toutefois, le cas échéant, cela mettrait la France dans une position dont elle n’à guère l’habitude. En effet, en règle générale, Paris n’est pas à l’origine des réticences concernant les licences d’exportation des systèmes de défense. D’ailleurs, les craintes de voir l’Allemagne s’opposer à certaines exportations autours des programmes d’avions de combat de nouvelle génération SCAF, de chars de combat franco-allemand MGCS, des nouveaux systèmes d’artillerie CIFS ou des nouveaux avions de patrouille maritime, ont largement alimenté le débat tant entre les deux chancelleries que dans les colonnes de la presse spécialisée. Cette fois, les rôles seraient inversés pour les autorités françaises, qui risquent de voir des technologies exportées par son partenaire, en l’occurence l’Italie, alors qu’elles pourraient menacer directement ses intérêts et ceux de son allié grec. Peut-être serait-ce l’occasion, tant pour les autorités françaises que pour les commentateurs de cette actualité, d’approfondir quelque peu la réflexion par une vision plus étendue des conséquences de certaines exportations, voir des contraintes liées aux programmes multi-nationaux eux-mêmes.

Avec l’Enforcer, MBDA se positionne aussi sur les armes antichars légères

Alors qu’Euromissile avait su s’imposer dans les années 80 comme l’acteur majeur en occident concernant les missiles antichars, avec les missiles Milan et Hot, le groupe européen MBDA qui lui a succédé a perdu, au cours des 20 dernières années, d’importantes parts de marché du fait du manque d’implication des 3 états cadres : la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

Ce retrait fut au point que les hélicoptères antichars tigres allemands furent équipés de missiles israéliens Spike, et les versions HAD françaises de missiles américains Hellfire, alors que les armées françaises préférèrent commander des missiles Javelin américains en non la dernière version du Milan au début des années 2010.

Le retour du missilier européen intervint à partir du début des années 2000 avec l’entrée en service du missile air-sol Brimstone, un système léger atteignant une portée de 20 km pour équiper les Typhoon et Tornado britanniques.

En 2011, le groupe entama la conception globale du missile MMP (Missile Moyenne portée), un missile de nouvelle génération mis en œuvre par l’infanterie via un poste de tir (comme le Milan), mais également par des véhicules blindés comme l’EBRC Jaguar, et des voilures tournantes.

Le nouveau missile entra en service en 2017 dans les armées françaises, et démontra des performances dépassant sensiblement les attentes, ouvrant des possibilités d’emploi variées comme à partir d’embarcations légères navales.

MMP profil Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Le missile MMP de MBDA offre des performances jusque là inégalée pour un missile de sa catégorie

C’est au tour, désormais, de l’Allemagne de mettre en service le système Enforcer, un missile antichar léger tir et oublie conçu par le missilier européen.

Affichant une portée de 2000 m et des capacités d’engagement de jour comme de nuit, l’Enfoncer et son lanceur ne dépasse pas les 11 Kg, permettant à un unique fantassin de le transporter et le mettre en œuvre.

S’il ne dispose pas de capacités d’accrochage de cible à la volée, il peut être lancé à partir d’espaces confinés, et son importante portée et sa grande précision en font une arme efficace pour éliminer les mitrailleuses lourdes ou les lance-grenades.

D’ailleurs, le système se veut polyvalent et dispose d’options permettant de détoner la charge militaire au-dessus d’une zone retranchée, par exemple. Le constructeur européen a d’ailleurs porté un grand soin à intégrer des capacités optimales pour l’engagement en zone urbaine, et l’élimination de postes de tirs retranchés et de snipers.

Par ses performances, sa versatilité et sa légèreté, l’Enforcer se présente comme une alternative de choix face au FGM-148 Javelin de Raytheon et Lockheed Martin qui, jusqu’ici, s’est taillé la part du lion dans les marchés de missiles antichars de cette catégorie.

Il faut noter que si MBDA a su astucieusement développer sa gamme en fournissant à chaque pays cadre un missile complémentaire des deux autres, il reste toujours difficile pour les européens de se faire mutuellement confiance au-delà des programmes en coopération pure.

On aurait pu penser, en effet, que chacun des pays aurait acheté les missiles produits par les deux autres, mais il n’en est rien. L’Allemagne continue de privilégier le Spike face au MMP pour les missiles moyenne portée, et la France a préféré équiper ses tigres HAD et ses drones MALE Reapers de missiles antichars américains Hellfire alors que le Brimstone était déjà disponible.

SPEAR et SPear EW Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Avec le Spear 3, MBDA offre aux européens un système air-sol léger longue portée pouvant effectuer des missions de suppression des défenses anti-aériennes

Tant que des mécanismes intra-européens d’équilibrage des retours budgétaires enregistrés entre pays partenaires dans la production et l’exportation de systèmes conjoints ou complémentaires n’existera pas, il est probable que la situation n’évoluera guère, chaque gouvernant privilégiant des considérations budgétaires à court terme à des axes stratégiques forts.

Un tel mécanisme permettrait non seulement d’améliorer l’attractivité des offres européennes en Europe, mais également d’optimiser les gammes de systèmes disponibles en évitant les redondances de programme.

La France va moderniser les mirage 2000-5 grecs

Voilà une nouvelle qui était plus qu’attendue par les escadrons de chasse grecs. Le 23 décembre, le ministère de La Défense grec a confirmé la signature d’un contrat de prés de 260 millions d’euro pour l’entretien et la modernisation de sa flotte de mirage 2000-5. Cette modernisation sera exécutée par Dassault Aviation, Safran pour le moteur M53, et Thales pour l’électronique embarquée et notamment le radar RDY-2.

Les mirage grecs ont souvent été sollicités pour s’opposer aux intrusions des appareils turcs, et en octobre 1996, l’un d’eux abattit un F16 turc avec un missile Magic 2. Il y a quelques semaines, l’appareil français fut également employé pour repousser une tentative d’intrusion massive d’appareils turcs dans la zone de contrôle aérien d’Athènes. Mais les avions grecs souffraient du manque de pièces détachées depuis de nombreuses années, et leurs systèmes commençaient à dater face aux versions plus récentes de F16 comme les Block 52 mis en oeuvre par les forces aériennes turques.

Mirage2000 escadron grece Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
La Grèce a été le plus important client à l’exportation du mirage 2000 avec 55 exemplaires commandés

Cette annonce est également de très bonne augure concernant la conclusion de l’accord portant sur les 2+2 frégates FDI destinées à la Marine Helléniques. Cela signifie en effet, que Paris et Athènes ont renoué les fils de la contractualisation des offres, en trouvant notamment des solutions pour le financement de ces programmes. Eu égard aux tensions qui se multiplient au Moyen-Orient, et par voie de conséquence en Méditerranée orientale, le renforcement des forces grecques représente enfin une bonne nouvelle pour la résilience européenne globale dans la région, et les capacités de réponse à court terme disponibles sur place.

Quoiqu’il en soit, nul doute que les escadrons de mirage grecs auront passé de très bonnes de Noel et de fin d’année.

Mirage2000 mica IR grece Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Les mirage 2000 helléniques mettent en oeuvre des missiles Magic 2 et MICA

Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran menacent tout le Moyen-orient, et bien plus.

Depuis l’attaque par drone menée par les Etats-Unis contre le général iranien Qasem Soleimani le 3 janvier, les deux camps ne cessent de multiplier les déclarations et les invectives. Alors que les Etats-Unis menacent désormais de mener des raids contre « 52 cibles identifiées » en Iran si celle-ci venait à riposter à l’attaque fatale contre le chef des gardiens de la Revolution, Téhéran menace de frapper Tel-Aviv et Haiffa avec ses missiles balistiques, ce qui ne manquerait pas de déclencher une suite d’événements menant à l’embrasement généralisé de la région, avec les conséquences que l’on imagine sur la production de pétrole et de gaz dans le monde.

Washington a annoncé ces derniers jours le renforcement de ses forces présentes dans la région, en envoyant notamment de nouvelles unités de Ranger et de Marines, ainsi que des batteries de missiles anti-aériens et anti-missiles Patriot, pour sécuriser les sites sensibles, notamment en Arabie saoudite. Mais le président Trump semble isolé sur la scène internationale, car ni les européens, ni ses alliés de la zone pacifique n’ont exprimé leur soutien dans cette crise. Même les alliés Moyen-Orientaux, à Ryad comme à Dubaï, font preuve d’une extraordinaire discrétion, tout au moins sur la scène publique. En réalité, à l’exception notable de Jerusalem par l’intermédiaire de son premier Ministre Benjamin Netanyahu, aucune capitale n’a apporté son soutien au président américain. Il est utile de rappeler, à ce stade, que les forces aériennes israéliennes s’entrainent depuis plusieurs mois à mener des raids à longue distance pour pouvoir, le cas échéant, frapper sur le sol Iranien, notamment les infrastructures liées à son programme nucléaire.

F35A Israelien Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Les forces aériennes israéliennes s’entrainent depuis plusieurs mois pour mener des raids longue distance afin d’être capable de frapper des cibles en Iran.

Téhéran pour sa part exploite cette attaque pour rassembler sa population autour des fondamentaux étatiques, le général Soleimani jouissait en effet d’une excellente image publique, tout en battant le rappel de l’ensemble des milices présentes en Irak, en Syrie ou au Liban, en vue de préparer une riposte que se devra d’être spectaculaire, pour laver l’affront américain. En effet, les autorités iraniennes, contestées par une partie de l’opinion publique du pays, entendent bien remobiliser le pays autour de cette crise, et de l’agression perçue de la part des Etats-Unis. En outre, si la puissance militaire iranienne est effectivement affaiblie par les dizaines d’années de sanctions, elle n’en dispose pas moins de réels moyens d’action. Ainsi, le pays bénéficie d’un intense programme de developpement de missiles balistiques, et d’un nombre important de ces missiles de courte et moyenne portée déjà en service :

  • Le missile balistique à courte portée Fateh-110, entré en service à partir de 2002, a une portée maximale de 300 km avec une précision de 3 mètres (plus de 100 lanceurs)
  • Le missile Qiam-1 à courte portée, portant à 750 km avec une précision de 10 mètres, est entré en service en 2010 (nombre inconnu)
  • Le missile balistique anti-navire Kalij Fars, dérivé du Fateh-110, portant lui aussi à 300 km et disposant d’un autodirecteur pour frapper les grandes unités navales (sans être hypersonique)
  • Le missile balistique à moyenne portée Shahab-3, portant à 2000 km avec une précision de 150 m, et mettant en oeuvre des ogives à sous-munitions, capable d’atteindre la majorité des capitales du moyen-orient, et produit à plus de 20 exemplaires par an depuis 2003.
  • Le missile balistique à moyenne portée Gadr-110, portant à 1500 km à une vitesse atteignant Mach9, et capable d’être lancé avec des préavis beaucoup plus courts que le Shabab-3, avec une précision de 110m.
  • Le missile balistique à moyenne portée Sejil, donné pour atteindre les 2500 km avec une précision de 20 m et des délais de mise en oeuvre courts, en service depuis 2015.

Au total, Téhéran doit ainsi disposer de prés de 400 missiles balistiques de tous types et mobiles, une puissance de feu suffisante pour saturer toutes les défenses antimissiles existantes au Moyen-Orient. En outre, La Défense anti-aérienne du pays, déjà traitée ici-même, si elle est composée de nombreux systèmes datés, n’en présente pas moins une importante densité, rendant toute opération de suppression difficile et risquée. Rappelons également que les forces armées terrestres iraniennes disposent de 350.000 hommes dont 130.000 d’active, alignant plus de 1500 chars de combat, 2000 véhicules de combat d’infanterie et de transport de troupe blindé, de 400 systèmes d’artillerie auto-tractée et de 250 lance-roquettes multiples. Associée aux gardiens de la Révolution, elle représente une puissance militaire très capable, même si technologiquement dépassée.

shabab3 iran missile Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Le missile balistique à moyenne portée Shahab-3 constitue le fer de lance de la force balistique iranienne

On comprend, dès lors, les déclarations émanant de Bagdad exigeant le départ de toutes les forces étrangères présentes sur son territoire, le Pays voyant chaque jour davantage se rapprocher le spectre d’une guerre par procuration entre Etats-Unis et Iran sur son sol, à l’instar de la guerre que se livrent les puissances sunnites et l’Iran au Yemen. Annonces qui furent immédiatement suivies de menaces de sanctions de la part de Washington à l’encontre de l’Irak.

Les Européens, comme cela semble devenir la norme avec le président Trump, sont une fois de plus relégués au rang de spectateurs, et ne peuvent qu’appeler à la désescalades, sans toutefois que leur voix n’ait une quelconque portée. Téhéran s’étant retiré des accords de Viennes, le dernier bras de levier dont disposaient encore les européens pour tenter d’infléchir l’engrenage mortifère actuel, les chancelleries européennes n’ont guère, aujourd’hui, pour option qu’une position de réserve et, probablement, l’évacuation des forces présentes en Irak, en Syrie et dans une grande partie du Moyen-Orient, pour ne pas être entrainées dans ce conflit en gestation. Surtout, l’Europe étant toujours très dépendante de ses importations de produits énergétiques, contrairement aux Etats-Unis, si un tel conflit devait intervenir, les conséquences économiques sur tout le continent seraient critiques, menaçant la croissance fébrile et la baisse du chômage, avec les conséquences que l’on connait sur la construction européenne.

Karrar MBT Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse
Le nouveau char de combat Karrar Iranien, dont plus de 400 unités seraient en service, serait dérivé du T-90 russe, bien que Moscou et Téhéran démentent toute coopération

Enfin, la Russie et la Chine restent, quand à elles, particulièrement discrètes sur cette crise. Pour Moscou, l’hypothèse d’un conflit entre les Etats-Unis et ses alliés sunnites, et l’Iran, constituerait une aubaine inespérée, entrainant inévitablement l’augmentation des cours du pétrole et du gaz exportés notamment vers l’Europe et la Chine, et retirant le focus de la crise syrienne. Pour Pékin, si les conséquences sur les prix de l’énergie seraient, à coup sur, dommageables à son économie, l’enlisement possible des américains au moyen-orient et l’altération profonde de l’image de Washington en Afrique et en Asie constitueraient des conséquences compensant largement les aspects négatifs, alors que le pays est désormais engagé dans la construction d’une vaste alliance mondiale alternative.

Dans tous les cas, les jours et semaines à venir vont être déterminants quand à l’avenir du Moyen-Orient, mais les conséquences de l’attaque menée par le drone américain le 3 janvier risquent fort de sortir de ce cadre régional. Alors que les portes de sortie semblent être une à une violemment claquées par chacun des protagonistes, il est difficile d’imaginer une entame d’année, et de décennie, plus anxiogène qu’aujourd’hui.

Les 10 articles publiés en 2019 à ne pas rater selon la rédaction Meta-Défense

Après les 10 articles les plus consultés en 2019 par les lecteurs, voici la sélection des 10 articles publiés par Meta-Défense en 2019 qu’il vous faut absolument lire ou relire selon la rédaction du service ! Pas de notion de classement cette fois, et comme précédemment, ces 10 articles seront accessibles gratuitement sur l’ensemble du mois de janvier 2020.

Prototype de lEBRC Jaguar lors de sa presentation publique Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Belgique, Roumanie, Grèce … ces pays européens qui font confiance à l’industrie de Défense française

Au début des années 2000, et pendant prés de 15 ans, l’industrie de défense française ne parvint pas à signer le moindre contrat significatif de manière autonome en Europe, et dû concentrer ses efforts au Moyen-Orient et en Asie, pour maintenir un volume d’exportation compatible avec la très faible activité de la commande nationale de cette époque. Mais depuis quelques années, …

Rafale Typhoon Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Les forces aériennes européennes sont-elles déclassées ?

En 1980, les forces aériennes des pays européens de l’OTAN comptaient parmi les plus puissantes dans le Monde. La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie se classait parmi les 10 pays alignant le plus d’appareils de combat, et ensembles, les européens alignaient 40% des forces aériennes de l’Alliance Atlantique. Le rapport annuel publié par la revue internationale FlightGlobal pour 2020 présente une situation bien différente.

IFV Boxer Rhainmetall Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Le contrôle juridique des exportations d’armes se retourne contre les ONG

Une cour de justice allemande a émis un jugement le 03 décembre 2019 qui annule la suspension décidée par le gouvernement allemand sur les livraisons d’armes à destination de l’Arabie Saoudite. Initiée en octobre 2018, la décision de suspension avait été formalisée en mars 2019. Elle doit expirer en mars 2020. Pour mémoire, cette décision avait été annoncée par Angela Merkel après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi

Missile Tzirkon Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

La Russie va-t-elle prendre l’ascendant sur les flottes occidentales avec le missile Tsirkon ?

Selon l’agence Tass citant des sources proches du district fédéral de défense nord-ouest, la Russie va procéder à un nouveau test du missile anti-navire hypersonique 3M22 Tsirkon, et ce avant la fin de l’année. Selon plusieurs déclarations d’officiels russes faites cette année, dont Vladimir Poutine en personne, le missile Tsirkon va équiper prochainement les corvettes Gremyashchiy du projet 20385, ainsi que les destroyers Udaloy après modernisation 

modele KFX Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Comment un programme de chasseur léger pourrait préserver le potentiel militaire et industriel français ?

La France est engagée aujourd’hui dans un programme européen, aux cotés de l’Allemagne et de l’Espagne, visant à concevoir et construire un système de combat aérien du futur, ou SCAF, destiné à remplacer les Rafale et Typhoon des forces aériennes des 3 pays, à partir de 2040. Entre temps, ce même programme produira des technologies qui seront utilisées telles des briques technologiques pour

Le Reseau electrique des Etats Unis est tres expose aux attaques cyber Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Les pays occidentaux doivent-ils se préparer au « jour d’après » d’une attaque cyber massive ?

Dans un article publié sur le site Defenseone.com, le docteur Samantha F. Ravish, titulaire de la Chaire Cyber et Innovation technologique de la Fondation Défense et Démocratie, appelle à la création urgente d’un plan de reprise de l’activité économique et sociale des Etats-Unis, dans le cas d’une attaque cyber massive, se référant au plan « The Day After » que le Pentagone développa durant le guerre froide dans le cas d’une attaque nucléaire sur l’ensemble du territoire américain.

Iskander systeme Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Le missile balistique renait-il de ses cendres ?

Durant la guerre froide, le missile balistique, qu’il soit ou non muni d’ogives nucléaires, était considéré comme une unité de référence pour déterminer la puissance militaire d’un pays. Il n’existait, à cette époque, aucun système capable d’intercepter efficacement ce type d’engins, dont la simple possession faisait dès lors peser une menace existentielle sur l’ensemble des Etats entrant dans le rayon d’action du missile.

Rafale F3R Marine 1 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Peut-on sortir les investissements d’équipements de Défense du décompte du déficit public en Europe ?

Dans un article du 21 juillet 2019, le blog opex360.com fait le lien entre l’investissement nécessaire de la Bulgarie pour acquérir 8 F16V afin de remplacer ses Mig29 pour un montant de 1,256 Md$, et le creusement du déficit public du pays, qui passera en 2019 de 0,5% à 2,1% du fait de cet investissement. Or, depuis plusieurs décennies, de nombreux hommes politiques français ont milité à Bruxelles pour sortir les investissements en matière d’équipements de Défense du décompte du déficit public…

Le president francais E.Macron la premiere ministre britannqiue T.May et la chancelierre allemande A. Merkel 1 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Les 7 prémisses erronées de la construction de l’Europe de La Défense

La construction de l’Europe de La Défense est devenue, depuis quelques années, le fil directeur de la politique de défense française, le pays ne ménageant pas ses efforts pour tenter de créer l’impulsion suffisante pour donner naissance à cette initiative. Cette construction porte plusieurs formes, comme les programmes industriels en coopération, la consolidation européenne des industrie de Défense, et les programmes de Défense de l’Union Européenne.

F35A Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

Pourquoi le F35 remporte-t-il autant de succès commerciaux ?

Depuis qu’il entama sa carrière, l’avion américain F35 remporta un nombre remarquable de succès commerciaux en Europe comme en Asie. Au delà des 7 pays partenaires du programme, l’appareil de Lockheed remporta toutes les compétitions auxquelles il participa, souvent au détriment des appareils européens, sauf une, le remplacement des Tornados allemands. Aujourd’hui, le F35 est engagé dans 2 compétitions en Europe face aux avions européens…

Alors que le service n’a été publié qu’à partir du 9 Mai 2019, Meta-Défense a publié 1000 analyses, brèves et confidentielles lus par prés de 150.000 utilisateurs en France(71%), en Europe(18%) et dans le Monde (11%) en 2019. L’application mobile Android et IOS a été, elle, installée plus de 2500 fois. Chaque mois, ce sont désormais presque 50.000 personnes qui consultent les articles de Meta-Défense.

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Les 10 articles les plus lus sur Méta-défense en 2019

Pour bien commencer l’année, et en attendant la reprise des publications le 6 janvier, rien de tel qu’un petit regard en arrière sur les événements marquants de 2019, au travers du classement des 10 articles les plus consultés de l’année sur Meta-Défense. Tous ces articles pourront être consultés gratuitement jusqu’au 31 janvier 2019

Vostok 2018 China Russia Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

10ème : Le couple Sino-Russe l’emporterait sur les forces occidentales selon les simulations du Pentagone

Article du 5 aout 2019

La sentence est sans appel : lors des simulations menées par le Pentagone en début d’année 2019, se basant sur un conflit majeur opposant l’occident aux forces chinoises et russes coalisées, les forces occidentales se feraient systématiquement balayer et seule l’utilisation du feu stratégique serait en mesure d’éviter la débâcle ; ce qui, on le sait, est loin d’être une solution acceptable…

Un Rafale F3 de la composante aerienne de la dissuasion francaise equipe dun missile ASMPA Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

9ème : Il manque 110 avions de combat à l’Armée de l’Air aujourd’hui

Article du 1er aout 2019

Le rapport d’activité 2018 de l’Armée de l’Air nous apprend que les avions de combat de l’Armée de l’Air ont effectué en 2018 plus de 10.000 heures de vol en opérations exterieures (en progression de 20% vis-à-vis de 2017), au cours de presque 2800 missions de combat. Ces valeurs expliquent, à elles seules et en grande partie, les tensions qui touchent la disponibilité de appareils…

Arquus TDAY AtelierDynamique 24052019 009 Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

8ème : Le Scarabée, un concentré d’innovations dans un blindé léger français

Article du 29 novembre 2019

Malgré l’insuccès de son Combat Reconnaissance Armoured Buggy, ou CRAB, présenté au salon Eurosatory 2012 comme un potentiel remplaçant du VBL, probablement trop en avance vis-à-vis des besoins des armées, Arquus, qui a repris la marque Panhard en 2012, a continué à travailler son concept de véhicule blindé léger à haute performance…

Musko base bunker Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

7ème : La Suède re-active ses bunkers navals face à la menace russe

Article du 8 octobre 2019

Le renforcement des capacités militaires russes est pris très au sérieux par les autorités suédoises, comme c’est la cas, d’ailleurs, pour la majorité des pays scandinaves ou bordant la mer Baltique. Bien que membre de l’Union européenne, la Suède, comme la Finlande, est un pays qui se définit comme neutre, et qui, de fait, n’appartient pas à l’OTAN

DA00023561 Si Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

6ème : Les 5 équipements majeurs qui manqueront aux armées françaises en 2025-2030

Article du 3 aout 2019

Au fil des années, les informations transmises, ou filtrées, concernant le renforcement des forces des grandes puissances militaires, et les nouveaux équipements qu’elles mettront en service dans les années à venir, deviennent de plus en plus précises, et de plus en plus préoccupantes. Cette préoccupation se transforme en inquiétude lorsque …

lachat de 36 rafale par linde en 2016 avait tourne au scandale politique les opposants au president narendra modi denoncaient deja le role joue par un proche du premier ministre indien Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

5ème : Rafale en Inde : Les déclarations contradictoires prennent du sens !

Article du 7 octobre 2019

On peut le dire, ces dernières semaines, les déclarations concernant l’éventualité d’une nouvelle commande de Rafale pour l’Armée de l’Air Indienne étaient pour le moins contradictoires. En effet, entre les indiscrétions indiennes qui parlaient d‘une commande « imminente » de 200 appareils, celles venant de France qui annonçaient des avancées importantes

Les premiers Su57 entreront en service en 2020 dans les forces aeriennes russes Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

4ème : Les 10 points qui permettent à la Russie de surclasser l’Europe en matière de Défense

Article du 1er juin 2019

Avec un budget de La Défense de seulement 50 Md$, la Russie se classe aujourd’hui au 7eme rang des dépenses mondiales de Défense, derrière, entre autres, le Royaume-Unis, la France et l’Arabie saoudite. Pourtant, la puissance militaire russe est en 2019 à un niveau tel qu’elle représente une menace de premier rang pour l’OTAN…

Mirage2000 5 de lArmee de lair hellenique Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

3ème : Face à face musclé entre les forces aériennes grecques et turques

Article du 11 décembre 2019

Visiblement, la Turquie a sous-estimé la combativité des grecques. Les forces aériennes grecques ont répondu hiers mardi 10 décembre, à 3 intrusions massives d’appareils turcs dans la zone de contrôle aérienne d’Athènes, en envoyant un grand nombre d’appareils des forces aériennes helléniques les intercepter. Selon le ministre de La Défense grec, N. Panagiotopoulos, les Mirage grecs sont « tombés » sur les avions turcs et leurs ont donné une « leçon de pilotage »

TwInvis Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

2nd : L’Allemand Hensoldt a montré que F35 était détectable par un radar passif

Article du 30 septembre 2019

Le site américain C4ISRnet.com, appartenant à la sphère defensenews.com, a publié l’histoire ayant amené Lockheed à garder au sol ses F35A dépêchés au salon Berlin Air Show en 2018, sur l’aérodrome Schönefeld prés de Berlin, alors que l’OTAN et les Etats-Unis faisaient tout ce qui était en leurs pouvoirs pour amener l’Allemagne à choisir l’appareil furtif pour remplacer ses Tornado ..

Izdeliye 30 Su 57 NPO Actualités Défense | Allemagne | Aviation de chasse

1er : Le nouveau moteur du Su-57 n’est pas encore disponible

Article du 9 décembre 2019

Parmi les nombreuses innovations portées par le programme de chasseur de nouvelle génération russe Su-57, le nouveau turboréacteur désigné temporairement par le code Izdeliye 30 (object 30), aura probablement été le plus complexe. Il faut dire que les ambitions portées par ce programme sont à l’échelle de celles du Su-57 lui-même

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